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الروايات الرومانسية الاجنبية Romantic Novels Fourm، روايات رومانسية اجنبية


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chapitre 5
Boone éjecta le chargeur de son colt et l’inspecta rapi-dement. Peut-être existait-il une toute petite chance pour qu’ils puissent quitter la maison sans que leur fuite ne tourne à la catastrophe. Mais il devait être prêt pour le cas où ils n’auraient pas cette chance. Il glissa l’arme dans la ceinture de son jean et enfila son blouson en cuir.
Ils en avaient parlé dans les moindres détails. Deux fois. Et Jayne savait exactement ce qu’elle avait à faire. Il se tourna vers elle et l’observa. Debout devant la fenêtre, elle contemplait ce nouvel après-midi ensoleillé au cœur de l’Arizona. Elle n’avait émis aucune plainte, mais il voyait qu’elle n’en était pas moins morte de peur.
Elle était aujourd’hui différente de la jeune femme qu’il avait vue la première fois. En premier lieu, elle avait revêtu l’un de ses T-shirts noirs par-dessus sa jupe droite, sans oublier ses escarpins et son collier de perles. Ses cheveux, ensuite, étaient plus bouclés que lorsqu’il l’avait rattrapée alors qu’elle s’enfuyait le soir tragique où Jim avait été blessé. Faute de sèche-cheveux, elle les avait lavés et lais-sés sécher naturellement, restituant aux mèches dorées toute leur liberté. Elle n’aimait pas. Il adorait. Enfin, elle avait abandonné tout maquillage. Elle n’en avait guère besoin. Sa peau resplendissait d’un éclat satiné, et ses lèvres vermeil-les se passaient avec bonheur de tout artifice.
Ainsi, elle pouvait affoler n’importe quel homme. Sur-tout si, comme lui, il gardait dans une poche de son blouson le soutien-gorge et la culotte encore humides de la jeune personne en question.
— Prête ?
Elle acquiesça d’un signe de tête.
Doug et Marty étaient sortis effectuer leur petit « shop-ping », ce qui ne laissait dans le bungalow que Darryl comme dernier obstacle. Celui-ci s’octroyait généralement une sieste l’après-midi. Boone croisa les doigts pour qu’aujourd’hui ne fît pas exception.
Saisissant Jayne par le bras, il pénétra dans le séjour. Comme de juste, Darryl dormait sur le canapé, la tête ap-puyée sur un accoudoir, les pieds reposant sur l’autre.
Toujours sans se séparer, ils se dirigèrent vers la cuisine. A peine avaient-ils fait deux pas que le canapé grinça der-rière eux.
Boone ferma les yeux et formula un juron silencieux.
— Puis-je savoir où vous allez, tous les deux ?
Jayne avait laissé sac, chemisier et combinaison dans la chambre, mais avait endossé la veste de son tailleur par-dessus le T-shirt. En aucun cas leur allure ne devait trahir leur intention de quitter définitivement les lieux.
Boone se retourna pour faire face à Darryl. Le colosse se levait du canapé.
— Nous allons prendre un peu l’air, déclara-t-il.
D’un geste discret, comme s’il voulait en épargner la vue à Jayne, il montra du doigt la crosse de son revolver.
— Pourquoi ne pas attendre le retour des garçons ? sug-géra Darryl en grattant son énorme panse. Ils pourraient avoir envie de « prendre l’air » avec vous.
Boone secoua la tête.
— Non.
Reprenant son rôle de composition, Jayne attrapa le bras de son compagnon et fronça les sourcils.
— Qu’est-ce qui ne va pas, Booboo ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette aujourd’hui. Rien ne nous oblige à sortir. Je peux préparer quelque chose à manger ou te masser le dos ou encore laver tes vêtements…
— Ça suffit, coupa-t-il en roulant des yeux.
Darryl sourit. Manifestement, il avalait la couleuvre de l’otage devenue un peu trop collante avec son ravisseur.
Si tout se passait bien, ils se dirigeraient vers la vaste étendue accidentée et désertique qui séparait le bungalow des collines et des formations rocheuses qui apparaissaient à distance. Darryl les épierait depuis la fenêtre. De cela, Boone était certain. Dès qu’ils seraient hors de vue, il tire-rait un coup de feu en l’air. Croyant Jayne enfin morte, le gros truand serait satisfait.
Mais il ne reviendrait pas. Il poursuivrait sa progression en compagnie de la jeune femme. Et lorsque viendrait à Darryl l’idée de se mettre à leur recherche — après, bien sûr, le retour des deux gosses avec la voiture et le téléviseur — ils seraient déjà loin.
Emmenant Jayne par la main, il traversa la cuisine et ou-vrit la porte donnant sur l’extérieur. Une rafale de vent les accueillit. Ce qui les attendait ne serait certes pas une partie de plaisir, mais ils devaient réussir leur évasion. Tout valait mieux que d’être confrontés à Darryl et ses deux sbires lorsqu’ils apprendraient la vérité.
Alors qu’ils contournaient le bungalow, il sentit plus qu’il ne vit Jayne examiner d’un œil inquiet l’espace qu’ils s’apprêtaient à traverser. Ce ne serait pas une promenade de santé. Mais c’était leur unique chance de s’en sortir.
Pour avoir étudié le secteur, il savait l’opération possi-ble. Si les premières heures promettaient d’être éprouvan-tes, au bout du compte Jayne serait sauvée…
Et il devrait tout reprendre de zéro. Bon sang ! Comment parviendrait-il à accéder à Gurza, maintenant que son asso-ciation avec Darryl, qui lui avait coûté tant de temps et d’efforts, était fichue ?
Un bruit de pas derrière eux lui fit comprendre que ses plans ne se déroulaient pas tout à fait comme prévu.
— Darryl nous suit, murmura-t-il sans se retourner.
— Je sais, répondit-elle dans un chuchotement. Que fait-on ?
Sans réfléchir, Boone grommela une obscénité entre ses dents.
— Je n’en ai pas la moindre idée. J’aurais dû m’attendre à ce qu’il veuille assister au spectacle.
Sans ralentir le pas, il ajouta :
— Quand je dirai « Cours », pars immédiatement. Sans poser de questions. *******e-toi de courir le plus vite pos-sible en direction de ces collines, là-bas. Ne t’arrête pas. Ne ralentis pas.
— Mais si vous…
— Surtout ne te retourne pas, coupa-t-il. Quoi qu’il ar-rive.
Ses jambes faiblirent légèrement, mais elle n’ajouta rien et continua à marcher.
— Nous sommes assez loin, annonça-t-il soudain.
Jayne leva vers lui un regard empreint d’un mélange de peur, de détermination et de perplexité. Ses yeux étaient verts, émaillés de minuscules taches turquoise. II ne les avait jamais observés avec tant de netteté dans la chambre sombre qu’ils avaient partagée pendant deux nuits et pres-que deux jours.
Elle tendit les mains vers lui et les posa de chaque côté de son visage, les doigts tremblants. L’estomac de Boone se contracta sous la tendresse inattendue de ce geste. Puis, sans dire un mot, elle s’éleva sur la pointe des pieds et couvrit ses lèvres des siennes. Elle l’embrassait. Non pas de cette manière fiévreuse et passionnée où les langues se cherchent et se mêlent avec fougue, mais en un baiser chaste, délicat et infiniment plus dévastateur.
Du coin de l’œil, Boone vit Darryl s’approcher d’eux, soulevant un petit nuage de poussière à chacun de ses pas. Sa main épaisse reposait sur la crosse du revolver qui dé-passait de sa ceinture.
Tandis que Jayne s’écartait de lui, Boone glissa la main vers son arme.
— Cours !
Sans une seconde d’hésitation, Jayne tourna les talons et se lança dans une fuite éperdue en direction des collines. Boone empoigna son colt et visa calmement, le bras tendu.
— Tire ! ordonna Darryl.
— Où serait le sport ? ironisa-t-il. Je lui laisse encore vingt mètres.
L’œil gauche fermé, il regarda Jayne s’éloigner dans sa ligne de mire. Elle ne se retourna pas. Brave fille. Mais elle avait beau se donner à fond dans sa course, il se rendit compte avec anxiété qu’elle ne fuyait pas encore assez vite.
Darryl jura et la visa à son tour. Anticipant son mouve-ment, Boone pivota et, d’un coup de pied, lui fit sauter l’arme du poing.
Serrant son poignet endolori, le colosse hurla :
— Qu’est-ce qui te prend ? Tu la laisses s’en aller ?
Voyant que celui qu’il connaissait sous le nom de Tex ne se décidait toujours pas à tuer la fille, il se baissa pour ra-masser son revolver. Boone pivota et lui expédia un second coup de pied, à la mâchoire cette fois. Darryl ne vit pas arriver le coup. Il sursauta sous l’impact, avant de tour-noyer sur lui-même et de s’effondrer lourdement sur le sol, face contre terre.
Immédiatement, Boone ramassa l’arme et se lança en courant sur les traces de Jayne, qu’il ne tarda pas à rejoin-dre. Ce n’est qu’en parvenant à sa hauteur qu’il aperçut les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle tourna la tête vers lui, renifla et ralentit sa course.
— Il est mort ?
Il secoua la tête.
— Non. Tuer quelqu’un, même un salaud de l’espèce de Darryl, ne ferait que m’attirer les pires ennuis.
— Etes-vous… blessé ? demanda-t-elle sans cesser de courir.
En guise de réponse, Boone écarta les bras en souriant, lui indiquant ainsi qu’il s’en était sorti sans anicroche. Il tenait une arme dans chaque main : la sienne et celle de Darryl.
Jayne s’arrêta et sécha ses larmes d’un revers de la main.
— Vous auriez pu vous faire tuer, dit-elle, blême.
— Tout va bien, persifla-t-il. Je n’ai rien, tu n’as rien, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes !
Jayne renifla, indignée, puis son expression se radoucit.
— J’ai bien cru qu’il allait vous tuer…
Elle s’était inquiétée de son sort. Alors qu’elle n’avait pas craqué une seule fois depuis le début des tristes événe-ments, il venait de la faire pleurer.
Boone chassa aussitôt de son esprit l’idée qu’elle pût éprouver quelque sentiment à son égard. Le cœur des fem-mes telles que Jayne s’enflammait pour la moindre cause. Nourrir les affamés, sauver les baleines, éradiquer l’illettrisme… La vie d’un détective privé pouvait s’ajouter sans encombre à sa liste d’œuvres de bienfaisance…
Seul le hasard leur avait permis de se rencontrer. Ils ap-partenaient à deux mondes diamétralement opposés, ils étaient si éloignés l’un de l’autre que toute entente n’était probablement possible qu’en situation de crise.
Ils se remirent en route sans tarder. Darryl était pour le moment hors d’état de nuire, mais il ne tarderait pas à re-prendre ses esprits. Ils devaient établir la plus grande dis-tance possible entre eux et le bungalow. Le truand, était forcé d’attendre le retour des deux voleurs de télévision. Jamais il ne prendrait le risque de se lancer seul à leur poursuite.
Boone décida se débarrasser du second revolver, trop en-combrant. Dès qu’ils furent suffisamment éloignés, il fit une halte, vida le chargeur de ses cartouches et les glissa dans sa poche. L’arme fut ensuite proprement démontée, ses éléments lancés dans des directions différentes, puis les deux fuyards reprirent leur course.
Les pieds de Jayne commençaient à la faire terriblement souffrir. Ses escarpins étaient conçus pour les cocktails mondains, pas pour le jogging. Les battements de son cœur devenaient douloureux, non seulement en raison de l’allure démente de leur fuite, mais aussi de la peur rétrospective de ce qui aurait pu arriver à Boone. Son injonction de ne pas se retourner lui procurait encore des sueurs froides.
Il avait frôlé la mort dans le seul but de la sortir de la maison et de l’éloigner de Darryl, et cela avec la plus grande décontraction. Ils ne se connaissaient que depuis deux jours à peine, et déjà il était prêt à risquer sa vie pour elle.
Pas uniquement pour elle, supposa-t-elle, mais pour toute jeune femme en détresse. De toute évidence, Boone Sinclair était affligé du syndrome du chevalier servant.
Il progressait d’un pas alerte devant elle, ses longs che-veux battant sur ses épaules, ses boots frappant avec régula-rité le sol inégal. Elle s’était toujours imaginé les vastes étendues de l’Arizona comme un désert de sable, mais le paysage ocre qui s’offrait à ses yeux était rugueux, acciden-té, et ponctué çà et là de barrières majestueuses constituées de formations rocheuses rouges. Pas de sable ni de cactées. Si elle n’avait pas été aussi hébétée par la fatigue, sans doute eût-elle apprécié à sa juste valeur la beauté de la nature environnante.
— J’ai besoin de reprendre… mon souffle, ahana-t-elle, ralentissant pour se remettre à marcher.
Boone se retourna.
— Nous n’avons pas le temps, si nous voulons atteindre Rockvale avant la tombée de la nuit.
— Juste deux ou trois minutes, supplia-t-elle. S’il vous plaît.
Il se décida alors à s’arrêter. Elle en fit autant. Il exami-na sa tenue, le regard circonspect, avant de baisser les yeux sur ses pieds.
— Si seulement nous avions pu te trouver des bottes, soupira-t-il. Ou tout au moins une bonne paire de tennis. Comment peut-on avoir l’idée de porter de telles chaussu-res ?
— Désolée, répondit-elle d’une voix douce. Mais en quittant mon hôtel à Flagstaff, j’étais à mille lieues d’imaginer qu’il me faudrait me livrer à un marathon.
Lui adressant un large sourire, il lui tourna le dos et posa un genou au sol.
— Grimpe.
— Jamais de la vie !
Il lui lança un regard sévère par-dessus son épaule.
— Nous n’allons pas attendre tranquillement ici l’arrivée de Darryl. Tu ne dois pas peser bien lourd. Je peux te porter au moins sur quelques kilomètres.
Après une brève hésitation, elle se hissa sur son dos et glissa les bras autour de son cou, faisant fi de sa dignité. Boone l’agrippa derrière les genoux et se redressa.
— Je ne suis pas montée ainsi à califourchon depuis l’âge de huit ans. C’était sur le dos de mon père…
Boone s’élança en petites foulées.
— N’en dis pas plus, coupa-t-il. Tu portais certainement de toutes petites chaussures à hauts talons.
— Pas du tout, répondit-elle en riant. J’étais simplement fatiguée.
Obéissant à une sorte d’accord tacite, ils se turent. Ainsi lesté de son poids, Boone ne pouvait à la fois courir et en-tretenir la conversation. Elle ne voyait du reste pas grand-chose à dire. En dépit de tout ce qui s’était passé, l’homme qui la portait sur son dos demeurait un étranger. Pourquoi lui faisait-elle confiance ? Pourquoi accordait-elle foi à tout ce qu’il lui disait ? Son intuition, toutefois, lui disait qu’elle ne se trompait pas en se fiant à Boone Sinclair.
Jayne examina avec attention le terrain sur lequel ils s’avançaient. Les serpents y étaient légion. Des crotales, ainsi que d’autres variétés plus venimeuses les unes que les autres, et qui ne prenaient pas la peine de s’annoncer avant de frapper.
Les collines semblaient s’éloigner à mesure qu’ils avan-çaient. D’après ce que Boone lui avait expliqué, la petite ville de Rockvale se situait de l’autre côté. Sitôt qu’ils y seraient parvenus, il ne resterait plus qu’à passer quelques coups de téléphone et tout serait terminé.
Du moins en ce qui la concernait. Car le mystérieux tra-vail de son compagnon d’évasion n’était pas terminé. Et cela par sa faute. Retournerait-il au bungalow pour achever ce qu’il avait commencé ? Impossible. Une telle initiative était non seulement stupide, mais hautement périlleuse.
Boone bifurqua vers la droite pour se diriger vers l’ombre d’une imposante saillie rocheuse. Dès qu’ils l’eurent rejointe, il s’accroupit au sol afin de permettre à Jayne de se rétablir sur ses pieds.
Une agréable brise tempérait la chaleur de l’après-midi. Elle n’ignorait pas, cependant, que dès la nuit tombée un froid piquant ne manquerait pas de s’installer. Ils ne pou-vaient s’attarder là très longtemps, mais Boone avait besoin de récupérer ses forces.
Plongeant la main dans une poche de son blouson, il en sortit une petite bouteille d’eau minérale qu’il lui tendit. Son sauveur pensait à tout. Jayne dévissa le bouchon, en avala une gorgée puis lui restitua la bouteille. Il avait sans doute beaucoup plus besoin qu’elle de se réhydrater.
Boone se *******a d’en absorber une petite quantité, puis dénicha dans sa poche intérieure un paquet de biscuits au fromage. Après en avoir déchiré l’emballage, il lui en offrit un.
— Je n’ai pas faim, dit-elle.
— Mange, insista-t-il. Au rythme où nous progressons, nous atteindrons cette ville beaucoup plus tard que je ne l’aurais souhaité. Je tiens à ce que tu gardes tes forces.
Jayne accepta le biscuit, prit une nouvelle gorgée d’eau, puis tourna les yeux vers les collines.
— Il vaudrait mieux que je marche un peu par moi-même. Vous ne pouvez tout de même pas me porter jus-qu’au bout du chemin sur votre dos !
Il lui adressa un sourire ironique, comme s’il n’attachait aucune importance à sa suggestion.
— Tu ne pèses pas plus lourd qu’une plume.
— C’est encore trop, répliqua-t-elle. Je ne…
Boone l’interrompit d’une main levée. Son sourire s’était effacé, et il observait d’un œil inquiet l’itinéraire qu’ils venaient d’emprunter. Un juron des plus grossiers lui échappa.
— Crotte, le corrigea-t-elle.
Une fois de plus.
Il se retourna, la mâchoire crispée.
— Des bruits de motos, annonça-t-il. Les nuages de poussière se déplacent dans notre direction.
Jayne fut saisie d’un bref vertige. Même avec les meil-leures chaussures de sport, songea-t-elle, impossible de distancer une moto. Pour l’un comme pour l’autre.
Les yeux plissés, Boone étudia lentement la zone où ils se trouvaient, puis leva les yeux.
— Là, dit-il, indiquant un point au-dessus d’eux.
La jeune femme pencha la tête en arrière. A une hauteur d’à peu près six mètres, une étroite crevasse apparaissait au flanc de la paroi rocheuse.
— Oui, admit-elle, nous pourrions nous cacher dans cette… faille, enfin, cette grotte… Mais comment diable y accéder ?
— En varappe.
Le temps manquait pour discuter et argumenter. Saisis-sant Jayne par le bras, il la secoua gentiment pour l’aider à se préparer mentalement à l’escalade.
— La paroi n’est qu’une succession d’aspérités et de trous, expliqua-t-il. Il suffit de bien choisir ses appuis.
Mue par un solide instinct de conservation, Jayne trouva rapidement les premières prises et entama sa lente ascen-sion. Sans être rassurée pour autant. Immédiatement der-rière elle, l’œil fixé sur la crevasse, Boone la dirigeait de la voix.
Le ronronnement des moteurs s’intensifiait, tandis qu’elle luttait pour ne pas céder au vertige.
— Et si je tombe ? s’inquiéta-t-elle.
— Ne t’inquiète pas, je te rattraperai.
Elle voulut se retourner pour le regarder, mais la tête lui tourna et le courage lui manqua.
— Vous ne le pourrez pas ! Nous chuterons tous les deux !
— Pense à autre chose ! l’enjoignit-il d’une voix ferme.
Il se trouvait juste au-dessous d’elle, la pressant d’avancer, l’éperonnant de temps à autre par une petite tape sur la cuisse. Une fois ou deux, sa paume se posa même sur son postérieur pour l’aider à se hisser.
— Les motos… reprit-elle en haletant. Peut-être s’agit-il de policiers lancés à ma recherche ?
— Nous le saurons bientôt. Si nous apercevons des uni-formes, nous les appellerons et tu seras enfin hors de dan-ger. Dans le cas contraire, cela ne pourra signifier qu’une chose : ils ne sont pas envoyés par ton papa le sénateur, mais par Darryl.
— Ah, zut !
Sa main s’écarta brusquement de la paroi.
— Que se passe-t-il ?
— Je me suis cassé un ongle, répondit-elle, avant de re-prendre sa lente escalade.
Boone émit un petit rire derrière elle.
— Ce n’est pas drôle ! s’insurgea-t-elle.
— Oh non, ce ne l’est pas.
Son pied dérapa soudain, mais la main ferme de Boone se referma aussitôt sur sa cheville, lui permettant ainsi de reprendre appui sur la roche.
— Je ne suis pas une femme d’extérieur ! lança-t-elle avec aigreur.
Ses bras et ses jambes n’étaient plus que douleur, et ses poumons renâclaient.
— Sans blague, ironisa Boone.
— Je n’y arriverai pas !
— Nous y sommes presque. Tiens bon, chérie.
La réponse s’accompagna d’une petite claque d’encouragement sur le bas du dos. Jayne s’éleva aussitôt d’une trentaine de centimètres.
— Auriez-vous la délicatesse d’éloigner vos grosses mains de mes fesses, je vous prie ?
— Bien, mademoiselle ! Avance-les et je ne les touche-rai plus.
Aiguillonnée par le geste, elle poursuivit son ascension aussi vite qu’elle le put, pour se retrouver enfin à hauteur de l’ouverture de la crevasse. Se soulevant encore de quel-ques centimètres, elle jeta un coup d’œil à l’intérieur de la cavité, consciente que sa jupe était bien trop courte et trop étroite pour l’autoriser à s’y introduire d’une manière seyant à une dame. Non, elle n’était pas habillée pour esca-lader des rochers ! A deux ou trois reprises, elle avait songé à demander à Boone de lui restituer ses sous-vêtements. Ceux-ci devaient être secs depuis belle lurette. Elle s’en était abstenue, jugeant les circonstances peu propices à une telle requête. Au moment où elle se faufilait à l’intérieur de l’ouverture, l’un de ses escarpins glissa de son pied et dis-parut dans le vide.
Boone la rejoignit bientôt au fond de la petite excavation naturelle, l’escarpin à la main. Jayne soupira de soulage-ment. Au moins leurs poursuivants ne découvriraient-ils aucun indice de leur présence. Le dos calé contre la paroi minérale, elle ramena les genoux contre sa poitrine, et ten-dit la main. Ignorant le geste, Boone lui saisit la cheville et enfila lui-même la chaussure sur son pied.
— Vraiment, Boone…
Il posa aussitôt un doigt sur ses lèvres et approcha son visage du sien. Près, trop près.
— La moindre parole peut être entendue de l’extérieur, chuchota-t-il. Et les motards sont presque arrivés.
— Je doute qu’ils puissent nous entendre avec le bruit de leurs moteurs, lui souffla-t-elle à l’oreille, écartant une longue mèche de ses cheveux.
Comme pour démentir la logique de sa remarque, les vrombissements cessèrent soudain, laissant place à un in-quiétant silence.

 
 

 

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Congrats

 

عزيزتي أنا ما بفهم ولا حرف بالفرنسي للأسف ولكن حبيت أقلك تسلم ايدك ويعطيك الف عافية على تعبك يا قمر

 
 

 

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قديم 09-11-08, 09:00 PM   المشاركة رقم: 9
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شكرا كثير حبيبتي ويعطيكي العافية

 
 

 

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merci pour le romans . et je veux te demande si tu peut nous donnes les romans de emma darcy et de penny jordan en français bien sur. merci d'avence

 
 

 

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