áãÔÇßá ÇáÊÓÌíá æÏÎæá ÇáãäÊÏì íÑÌì ãÑÇÓáÊäÇ Úáì ÇáÇíãíá liilasvb3@gmail.com






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ÇáÊÓÌíá

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ÇáÑæÇíÇÊ ÇáÑæãÇäÓíÉ ÇáÇÌäÈíÉ Romantic Novels Fourm¡ ÑæÇíÇÊ ÑæãÇäÓíÉ ÇÌäÈíÉ


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ÞÏíã 27-11-08, 04:55 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 11
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ÇáÊÓÌíá: Feb 2008
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il faut que je regarde alors
parsque j'ai les romans de penny jordan écrites en arabe
c'est ma meilleur écrivane et vous l'avez??0

 
 

 

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ÞÏíã 26-12-08, 11:41 AM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 12
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ÇáÊÓÌíá: Dec 2008
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ÇÝÊÑÇÖí

 

salam rihame2006 pour le roman Enquête à hauts risques le début est vraiment géniale, cependant la suite tarde un peu
merci ma chérie et à bien tôt
:liilas

 
 

 

ÚÑÖ ÇáÈæã ÕæÑ naaada  
ÞÏíã 21-02-09, 10:27 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 13
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CHAPITRE 6

Boone se figea, l’oreille tendue, une main posée sur le genou de Jayne.
Apparemment, les pilotes avaient calé leurs engins sur la béquille et ils poursuivaient leur recherche à pied. Ils étaient deux, à en juger par les bruits de pas, et s’étaient arrêtés au pied de la saillie rocheuse pour en examiner le pourtour et les zones inaccessibles en moto. S’il leur pre-nait la curiosité de grimper pour jeter un œil à la cavité, Jayne et lui se retrouveraient en très mauvaise posture.
Sa main se posa sur la crosse de son colt. Si l’un ou l’autre s’avisait de passer la tête par l’ouverture de leur gîte, il n’hésiterait pas à tirer.
Une voix monta jusqu’à leur abri :
— Rien… Aucune trace d’eux.
Jayne se raidit en reconnaissant le timbre de Doug.
— Ouais, répondit Marty. M’est avis qu’après avoir mis Darryl knock-out, Tex a emmené la fille dans une autre direction. Nous les aurions déjà trouvés s’ils étaient dans le coin.
— Peut-être, dit Doug avec circonspection. Les endroits où se cacher ne manquent pas, par ici…
Boone demeura immobile et attendit, mais les deux gos-ses ne se décidaient pas à bouger.
— Nous ne pouvons pas rentrer maintenant, dit Marty. Darryl nous bottera les fesses si nous abandonnons trop vite.
— Je sais. Attendons encore un peu ici. L’un des gars envoyés à Meeker aura peut-être trouvé quelque chose entre-temps.
Boone laissa échapper un soupir de soulagement. Darryl avait recruté des hommes pour fouiller cette bourgade, plus proche du bungalow que Rockvale. Il s’attendait à ce que Darryl les cherchât à Meeker, raison pour laquelle il avait opté pour Rockvale. Il leur fallait cependant observer la plus grande prudence : le dealer pouvait fort bien décider d’étendre les recherches.
Il devait fulminer de rage pour avoir fait appel à des éléments extérieurs et fourni des motos à ses deux sbires. Il détestait être forcé d’élargir son petit cercle d’amis.
La conversation entre les deux jeunes reprit.
— Tu sais, déclara Marty d’un ton songeur, Tex ne m’a jamais donné l’impression d’être un sentimental. Je veux dire, il nous a fait un sacré ramdam pour une simple nana.
— Ce doit être une vraie bombe au lit, dit Doug.
Se tournant vers Jayne, Boone remarqua ses lèvres pin-cées et ses genoux étroitement serrés.
— Aucune fille n’est bonne à ce point.
Les deux garçons poursuivirent leur conversation par une étude comparative de leurs capacités sexuelles, enjoli-vant leurs plus mémorables expériences. Boone jeta un nouveau coup d’œil à Jayne. Le visage cramoisi, elle contemplait avec une apparente fascination la roche rouge qui lui faisait face.
Une étrange sensation de paralysie le saisit, tandis qu’il se tenait là aux aguets, une main sur la crosse de son arme, l’autre négligemment posée sur le genou de la jeune femme. Le babillage de Doug et Marty dériva vers les voi-tures, un sujet moins scabreux, Dieu merci.
Jayne commença à se détendre. Boone se rendait compte qu’un changement s’opérait en elle, comme une vague de sérénité qui se propageait peu à peu dans tout son corps. Au bout de quelques minutes, sa tête vint doucement s’appuyer contre son bras.
— Dors si tu en as envie, chuchota-t-il. Nous risquons d’être coincés ici quelque temps.
Elle hocha la tête sans répondre, puis ferma les yeux.
Cette femme était étonnante. Prude, agaçante, suscepti-ble et… tout bonnement étonnante. Elle traversait cette crise avec un courage que bien des hommes qu’il connais-sait pouvaient lui envier, sans jamais craquer ni se plaindre — sauf, bien sûr lorsqu’il la pinçait. Et elle dormait comme un bébé. Sa vie était sur le fil du rasoir, et elle dormait. Parce qu’elle était certaine qu’il veillerait sur elle, qu’il la sortirait saine et sauve de ce cauchemar.
Il ne méritait pas cette confiance naïve. Jayne devait ap-prendre qu’il était toujours hasardeux de placer sa vie entre des mains inconnues. Les siennes plus que tout autres.
Elle soupira, puis, toujours endormie, frotta sa joue contre le bras de son compagnon.
Jayne entendit comme en rêve un lointain ronronnement de moteurs. Une main la secoua, et elle ouvrit les yeux pour découvrir que sa tête ne reposait plus sur le bras de Boone, mais sur sa cuisse, vers l’entrejambe.
Elle se redressa brusquement, tentant vainement d’oublier la position scabreuse dans laquelle elle venait de se réveiller.
— Il fait sombre, observa-t-elle en se tournant vers l’entrée de la caverne.
— Oui. Si nous ne redescendons pas bientôt, nous serons bloqués ici toute la nuit.
Son pouls s’accéléra. Jamais elle ne pourrait passer la nuit avec Boone dans un espace aussi réduit. Ainsi collé à elle, il paraissait plus grand que jamais, plus menaçant. Certes, il n’était pas le criminel prêt à la tuer qu’elle avait cru dans un premier temps. Il n’en restait pas moins tout aussi dangereux.
Il lui saisit la main pour l’aider à quitter leur abri, mais ils empruntèrent un autre chemin que celui de leur escalade. Depuis l’ouverture de la grotte, une étroite corniche lon-geait en pente douce le flanc de la roche pour remonter quelques mètres plus loin. Boone s’y engagea avec d’infinies précautions. Jayne le suivit le cœur battant, atten-tive à l’endroit où elle posait chacun de ses pas. La moindre erreur pouvait leur être fatale.
Le soleil s’était couché, les obligeant à progresser dans une semi-pénombre. Bientôt, seule la lumière de la lune leur permit de poursuivre leur descente. La corniche suivit un angle de la roche… pour s’arrêter net sur le vide.
Boone ne parut pas s’en formaliser. Très doucement, il abandonna sa main, puis bondit sur une seconde corniche qui commençait un bon mètre plus bas. Le cœur de Jayne cessa de battre.
Boone lui tendit les bras en souriant.
— Saute.
— Je ne peux pas !
— Si, tu le peux.
Se baissant avec une extrême prudence, elle ôta l’un après l’autre ses escarpins et les lui lança. Elle tenta ensuite de s’asseoir sur la corniche, mais celle-ci se révéla beau-coup trop étroite.
— Saute, chérie, répéta Boone d’un ton rassurant.
Jayne prit une profonde inspiration et s’élança. Boone la reçut aussitôt dans ses bras puissants, avec une adresse qui la laissa pantoise. Elle le regarda. Il lui sourit. Puis il la relâcha et lui rendit ses chaussures.
Le reste de la descente se révéla plus aisé. Ils empruntè-rent une autre corniche, plus large cette fois, avant d’aborder une série de rochers qu’ils franchirent sans trop de difficultés en bondissant de l’un à l’autre. Lorsque Jayne posa enfin le pied sur terrain plat, une violente envie la saisit de se mettre à genoux sur le sol et de ne plus bouger.
Boone la prit de nouveau par la main, et ils se remirent en route. Au contact de cette main couvrant la sienne, à la simplicité de ce lien, au partage de leurs énergies, elle res-sentit un plaisir inattendu, mais bien réel.
La sensation n’en était que plus agréable.
— Dans combien de temps atteindrons-nous Rockvale ? s’enquit-elle.
— Quelques heures.
Quelques heures. Jayne inspira à fond, se promettant d’être cette fois à la hauteur. Les deux jours qu’elle venait de passer avaient été pénibles, voire éprouvants, mais le calvaire touchait à sa fin. Tout en marchant, elle songea à tout ce qui l’attendait en rentrant à son hôtel. Un bain chaud, un repas digne de ce nom, une bonne bouteille de vin. Mais avant cela, elle téléphonerait chez elle pour rassu-rer ses parents.
La sécurité. La liberté.
— Que comptez-vous faire, maintenant ? demanda-t-elle.
Boone ne ralentit pas, conservant une avance d’un pas ou deux sur elle.
— Une fois à Rockvale, nous commencerons par nous procurer de quoi manger, et…
— Non, coupa-t-elle. Je faisais allusion à votre mission.
Il garda le silence quelques instants.
— Je ne sais pas, dit-il. Je n’ai pas encore décidé.
— Puis-je… vous être utile en quoi que ce soit ?
Cette offre insolite le fit se retourner.
— Non, je ne crois pas. Merci néanmoins de cette atten-tion.
— Seigneur ! Je ne sais même pas sur quel genre d’affaire vous travaillez ! Je serais pourtant disposée à vous aider si je le pouvais.
Boone refusait de saisir la perche qu’elle lui tendait, per-sistant dans son mutisme. Jayne adressa à son dos une gri-mace de petite fille effrontée.
— Et toi ? demanda-t-il. Que feras-tu en retrouvant la civilisation ?
— Prendre un bain.
Il éclata d’un rire limpide.
— Et après cela ?
Avec la tombée de la nuit, la température de l’air avait chuté. Sa veste l’isolait quelque peu du froid, mais pas totalement. Un frisson la saisit tandis qu’elle réfléchissait à la question.
— Première chose, avant même de prendre ce bain, je dois appeler mes parents pour les informer que je vais bien.
— J’imagine que tu paieras ensuite une petite visite à ton ami Jim, le type sur lequel a tiré Darryl.
Jim ? Peu lui importait de jamais le revoir.
— Je pense lui envoyer des fleurs, mais aller le voir, je ne sais pas. Je sais que je ne devrais pas parler ainsi, je souhaite sincèrement qu’il se rétablisse. Mais je ne veux pas qu’il s’imagine que nous deviendrons amis à cause de ce qui est arrivé.
Elle soupira. Boone ralentit le pas, lui permettant ainsi de remonter à son niveau.
— Si je comprends bien, ironisa-t-il, le choix de ce cava-lier laissait quelque peu à désirer.
— Nous nous connaissions à peine. C’est mon amie Pa-mela qui vit à Flagstaff qui me l’a présenté. Je ne la vois pas souvent, mais nous correspondons beaucoup par lettres et par e-mails. Nous fréquentions le même lycée, et faisions partie du même club de filles.
Boone hocha la tête.
— Un club de filles ! J’aurais dû m’y attendre…
Jayne le houspilla d’une petite tape sur le bras.
— Il n’y a aucun mal à être membre d’un club de filles.
— Bien sûr que non, répondit-il, peu convaincu.
— Bref, Pamela m’a arrangé ce rendez-vous avec Jim, célibataire lui aussi, parce qu’elle tient absolument à ce que ses amies fassent un mariage aussi heureux que le sien. C’est son nouveau cheval de bataille : me voir mariée et enceinte.
Le sourire de Boone disparut, puis il la regarda de la tête aux pieds d’un air bizarre. Jayne était à peu près certaine que personne ne l’avait jamais regardée de la sorte. Oh, si seulement elle pouvait connaître ses pensées ! Mais son visage était aussi expressif que celui d’une statue de mar-bre. C’était un être solide, stoïque et… réel. Plus réel qu’aucun des hommes qu’il lui avait été donné de ren-contrer.
— Tu as froid, remarqua-t-il, avant de s’arrêter pour ôter son blouson de cuir.
— Non, protesta-t-elle. Vous ne pouvez pas marcher ain-si dans la nuit simplement vêtu d’un T-shirt ! Vous risquez une pneumonie, ou…
— Je suis un animal à sang froid. Comme tes amis les serpents.
Il lui tendit son blouson ouvert, d’un geste interdisant tout refus. Jayne fut contrainte d’accepter, et il l’aida à l’enfiler.
Un animal à sang froid ? Quelle blague ! Le blouson était chaud. Boone était chaud. Et il n’avait rien d’un ser-pent.
Il se retourna et posa de nouveau un genou au sol.
— Allez, en selle !
— Boone…
— Nous y arriverons plus vite de cette manière. Du reste, courir me réchauffera.
— Très bien, soupira-t-elle, avant d’obtempérer.
Non, Boone Sinclair n’était décidément pas un animal à sang froid.
Bien que rares, les lumières de Rockvale constituèrent une vision accueillante qui fit chaud au cœur de Jayne.
La bourgade étant relativement éloignée du bungalow où il avait logé, Boone n’y était jamais venu et ne devait pas, en principe, croiser une connaissance. Mais dans l’éventualité où quelqu’un y chercherait un couple, il évita de se montrer avec Jayne au bureau du motel miteux où il réserva une chambre au nom de Smith.
Il paya en liquide.
Dès qu’ils eurent refermé la porte de leur chambre, Jayne se débarrassa de ses escarpins et du blouson.
La jeune femme se dirigea droit vers le téléphone. Boone bondit sur elle au moment où elle décrochait le combiné.
— Attends, dit-il en couvrant sa main de la sienne.
Elle leva vers lui un visage implorant.
— Je dois appeler ma famille !
— Nous ignorons tout du genre d’équipement et de per-sonnel que Darryl utilise pour nous retrouver.
— Un simple coup de fil…
— S’il nous repère avant que je n’aie pu assurer nos ar-rières, nous sommes finis. Nous serons morts, chérie.
Le visage de Jayne devint livide.
— Il n’a quand même pas les moyens de localiser un coup de téléphone.
— Darryl, non. L’homme dont je suis à la recherche, oui. Et si Darryl l’a contacté pour lui demander assistance, le téléphone de ton père est peut-être déjà sur écoute. De même que celui de toutes les personnes que tu es suscepti-ble d’appeler.
— Vraiment ?
— Nous ne pouvons nous permettre de prendre ce ris-que.
Jayne alla s’asseoir sur l’unique lit de la chambre, la mine dépitée.
— Je sors nous chercher quelque chose à manger, dit-il. J’en profiterai pour appeler un ami depuis une cabine pu-blique.
L’idée lui en était venue à la fin de leur escapade, tandis qu’il s’efforçait de chasser de son esprit l’image obsédante de la jeune femme accrochée à son dos. Il avait un plan, et si la chance était de son côté, Del et son partenaire seraient à Flagstaff dès le matin.
— Je ferai parvenir un message à ta famille, leur disant que tu vas bien et que tu les appelleras demain.
Jayne poussa un profond soupir, puis se détendit.
— Cela devrait suffire, j’imagine.
— Parfait, dit Boone en jetant un coup d’œil circulaire dans la chambre minable où ils devaient passer la nuit.
Si la pièce était triste et dépourvue d’attrait, elle dispo-sait de l’essentiel. Une télévision, un radio-réveil, une salle de bains et un grand lit. Pour deux.
— Je ne sais pas ce que je trouverai, mais j’apporterai de quoi nous composer un dîner. Ainsi que de la bière.
Jayne fronça le nez, la moue désapprobatrice.
— Je n’aime pas la bière. Mais j’adorerais un bon mer-lot. Et des ******s aux pétales de chocolat. Ceux qui sont moelleux à cœur.
— Du vin et des ******s ? Pas d’autre chose pour ma-dame la princesse ?
— Pas en même temps, précisa-t-elle, le sourire mali-cieux.
— Très bien, soupira-t-il en saisissant son blouson de cuir. Verrouille la porte derrière moi.
Elle l’accompagna jusqu’à la porte.
— Je connais la leçon par cœur, maintenant. N’ayez au-cune crainte, je n’ouvrirai qu’à vous.
Sitôt la porte refermée, Jayne se précipita dans la salle de bains et tourna le robinet de la douche. L’absence de Boone serait sans doute de courte durée, ce qui lui interdisait de se rester longuement sous l’eau chaude comme elle l’avait espéré. Mais vu son état de saleté, une douche même rapide était absolument nécessaire.
Tandis qu’elle ôtait sa veste, son regard s’arrêta sur le té-léphone. Boone faisait preuve d’excès de méfiance en sug-gérant que le téléphone de son père pût être placé sur écoute. Accéder aux lignes d’un sénateur des Etats-Unis n’était certainement pas chose aussi aisée qu’il avait l’air de le penser !
Elle se dirigea vers le téléphone, décrocha le combiné et… après réflexion, le reposa. Elle aurait tellement aimé parler avec ses parents, mais elle avait promis à Boone d’attendre et elle était une fille de parole. Voilà au moins une chose que lui avait apprise sa mère qu’elle pouvait mettre en pratique…
Elle se glissa hors de sa jupe qui était désormais bonne à mettre à la poubelle. Dommage. Elle adorait ce tailleur, qu’elle n’avait porté que deux fois. Le T-shirt noir rejoignit bientôt les autres vêtements sur le lit.
La douche était brûlante, divine. Elle se lava les cheveux puis se savonna le corps, s’écorchant presque la peau telle-ment elle voulait faire disparaître les traces des deux jours cauchemardesques qu’elle venait de passer.
La petite pièce était tout embuée lorsqu’elle sortit de la cabine. Elle se sécha énergiquement, se servit du séchoir mis à disposition pour essayer de dompter ses boucles, puis regagna la chambre avec un sentiment de fraîcheur et de propreté qu’il lui semblait n’avoir jamais éprouvé de sa vie. Ne disposant d’aucune autre tenue, elle se résigna à passer de nouveau le T-shirt de Boone.
Après avoir plié soigneusement le tailleur en lin corail, sachant le lendemain qu’elle n’aurait d’autre choix que de le remettre, elle alluma le téléviseur. Aucune des cinq chaî-nes disponibles n’offrait un programme digne d’intérêt. Elle éteignit l’appareil, s’allongea quelques minutes, puis le ralluma lorsque l’heure du journal fut venue. Sans doute n’aimerait-elle pas beaucoup ce qu’il lui apprendrait, mais elle devait s’informer.
La faim la tenaillait, et elle ne pouvait plus attendre pour déguster son verre de merlot. Où était Boone ?
Elle s’occupa les mains en débarrassant l’unique table des guides touristiques et prospectus laissés à leur disposi-tion, puis dénicha deux verres dans la salle de bains, qu’elle disposa sur la table.
Un steak, songea-t-elle en s’installant sur l’une des deux chaises. Un steak épais, cuit à point !
Lorsque les coups retentirent enfin à la porte, elle ne prit pas la peine de vérifier par le judas : elle reconnaissait cette façon impatiente de frapper. Elle tourna le verrou d’une main heureuse.
— J’espère qu’il y a des steaks et mon vin rouge dans ce sac, déclara-t-elle, le sourire radieux.
La tête légèrement penchée de côté, Boone la contempla des pieds à la tête.
— Mais tu es nue !
— Mais non !
Le T-shirt qu’elle portait n’était certes pas des plus « ha-billés », mais elle n’était pas nue.
Secouant la tête, Boone se décida enfin à entrer, un grand sac en papier entre les mains. Jayne referma derrière lui.
— Désolé, pas de steaks, annonça-t-il. Le drugstore était le seul magasin ouvert. Nous dînerons donc de fromage en tube, de crackers et de saucisses de Francfort.
— Merveilleux.
— Pas de merlot non plus, ajouta-t-il avant de déposer le sac sur la table et d’en extraire deux canettes ainsi qu’une bouteille. Il faudra te *******er de cela.
— « Arôme fraise », lut-elle, étonnée, sur l’étiquette du vin bon marché.
— Et maintenant, des vêtements propres !
Replongeant la main dans le sac, il en sortit deux T-shirts encore dans leur emballage plastique.
— Oh, chic, s’écria-t-elle en prenant celui qu’il lui ten-dait.
Il était bleu pâle, une couleur qu’elle affectionnait.
— Je reviens tout de suite.
Elle courut s’enfermer dans la salle de bains, où elle ar-racha presque le T-shirt noir pour enfiler le neuf, tout aussi ample. Un dicton était imprimé sur la poitrine : « Si un homme parle dans la forêt et qu’il ne se trouve aucune femme pour l’entendre, a-t-il tort pour autant ? »
Boone était occupé à dresser la table lorsqu’elle sortit de la salle de bains. Bière pour lui, vin à la fraise pour elle. Les crackers et les saucisses étaient disposés sur des assiet-tes en carton, à côté du tube de fromage.
Elle désigna du menton le T-shirt vert foncé, jeté sans façon sur le montant du lit.
— Que dit le vôtre ?
Il s’en saisit et le lui présenta ouvert.
— « Savoir changer est une qualité. Toi d’abord. »
— Chercheriez-vous à me dire quelque chose ?
— A vrai dire, le drugstore n’offrait pas une grande va-riété, dit-il en secouant la tête. J’ai pris ce que j’ai trouvé.
— Connaissant votre goût pour la couleur noire, pour-quoi avoir pris un T-shirt vert ?
— Il y avait des T-shirts noirs, avoua-t-il, un peu mal à l’aise. Mais le texte parlait de « syndrome prémenstruel ».
Alors qu’en temps normal une telle réponse l’eut affreu-sement gênée, lui faisant monter le rouge au front, elle éclata de rire. Décidément, la soirée n’avait rien d’ordinaire.
D’un geste galant, Boone lui présenta sa chaise et elle prit place à la table. Son verre était déjà rempli. Elle en sirota une petite gorgée, tandis qu’il s’asseyait face à elle.
— J’ai parlé à mon ami, annonça-t-il. Il est en route avec son partenaire. J’ai également pris des arrangements pour que ton père soit contacté.
— Ils vont vous aider à terminer votre mission ?
Il acquiesça de la tête.
— Bien, dit-elle. Disposer d’une assistance ne sera pas un luxe.
Il emplit son assiette, puis avala une longue gorgée de sa bière. Sans lever les yeux, elle se servit à son tour.
— Pourquoi ? demanda-t-il.
— Pour des raisons de sécurité. Au moins, vous ne serez pas seul.
— J’aime travailler en solitaire.
Il aimait le danger, comprit-elle. Jouer les cow-boys. Af-fronter tout seul des tueurs tels que Darryl.
— Eh bien, je trouve cela stupide.
— Stupide ? répéta-t-il d’un ton neutre.
De toute évidence, sa remarque ne l’affectait pas outre mesure.
— Pourquoi prendre des risques inutiles ?
— Pourquoi pas ?
— Il doit bien exister quelque part des gens qui s’inquiètent de ce qu’il adviendra de vous ! s’emporta-t-elle.
« Vous n’avez pas de famille ?
— Oh si, répondit-il. Deux frères, une sœur, un beau-frère et un neveu en route. Ma sœur doit accoucher le mois prochain.
Une légère note de contrariété était perceptible dans sa voix. A la perspective de devenir oncle ? Elle le gratifia d’un sourire attendri.
— Oh ! un bébé.
— Je ne comprendrai jamais pourquoi on fait tant d’histoires avec les marmots.
— Vous n’aimez pas les bébés ?
— Ils ne savent rien faire par eux-mêmes, sont désor-donnés, sentent mauvais et exigent une constante attention.
— Vous verrez les choses autrement lorsque vous serez père !
— Très peu pour moi, merci.
Le repas se poursuivit dans un silence gêné. Boone ter-mina sa bière, mais n’ouvrit pas la deuxième canette. Jayne vida son verre de vin, mais ne se resservit pas. Déjà somno-lente, elle tenait à garder l’esprit clair.
Finalement, Boone s’excusa et fila prendre sa douche. Se saisissant au passage de son nouveau T-shirt, il gagna la salle de bains et claqua bruyamment la porte derrière lui. 0

 
 

 

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CHAPITRE 7

Jayne persistait à harceler ses pensées, tandis qu’il se sé-chait vigoureusement les cheveux.
Elle n’avait probablement jamais eu de relations sexuel-les… N’avait-elle pas formulé ce commentaire au sujet de ces femmes qui faisaient l’amour en silence ? N’avait-elle pas montré la plus totale ignorance quant aux bruits qu’elle était censée produire pendant qu’il secouait le lit ? Le meil-leur cri d’extase qu’elle avait pu produire n’était dû qu’à sa phobie des serpents !
De plus, elle embrassait avec pudeur et retenue… Comme si elle attendait une sorte d’illumination. Bon sang !
Des petits coups portés à la porte de la salle de bains le tirèrent de sa rêverie.
— Boone !
Il se passait quelque chose. Se ceignant la taille de sa serviette de bains, il récupéra son colt sur l’armoire de toilette puis ouvrit grand la porte, l’arme au poing.
— Qu’y a-t-il ?
Jayne avait déjà plongé dans le lit, les mains crispées sur les draps qui lui couvraient les jambes.
— Il y a Jim qui parle aux infos. Je n’en crois pas mes oreilles…
Boone baissa son arme et se tourna vers le téléviseur, le cœur encore en émoi. Jim était là, en effet, s’adressant à la caméra :
— Comme je l’ai déjà expliqué, j’ai tenté de libérer Jayne des griffes de ces monstres, mais ils se sont jetés sur moi. Tous les six.
Tout en parlant, il agitait les mains avec frénésie.
— L’un d’entre eux a tiré sur moi et je suis tombé. Après quoi j’ai dû m’évanouir quelques instants.
— Et cependant, dit un journaliste, vous êtes parvenu à transmettre un appel.
Boone soupira. Dès que Darryl apprendrait ce qui s’était réellement passé…
— Après quelques minutes, répondit Jim d’une voix so-lennelle, j’avais suffisamment recouvré mes esprits pour composer le 911.
— Quel culot ! s’exclama Boone.
— Chut ! dit Jayne en levant la main.
— J’ai composé le 911, murmura Boone.
— Je sais.
— Je suis persuadé, continua Jim, que ces criminels me croyaient mort lorsqu’ils m’ont laissé inanimé au milieu de la route. Puisant dans mes dernières forces, j’ai sorti mon portable et contacté la police, conscient qu’il s’agissait là de ma dernière chance d’en sortir vivant.
Les lèvres de Boone esquissèrent un sourire.
— Merci, Jimmy.
— Pourquoi le remercier ? objecta Jayne d’un ton sec. Toute son histoire n’est qu’un tissu de mensonges !
— Je le sais. Béni soit son petit ego sournois et avide d’attention.
Il déposa son arme sur une commode placée près du té-léviseur, puis se tourna vers la jeune femme.
— Si Darryl avale cette version, reprit-il, je suis peut-être tiré d’affaires. Je lui raconterai que, l’esprit obscurci par ma sexualité débordante, je t’ai aidée à t’échapper pour l’empêcher de te tuer. Mais il ne doit pas savoir pour Jim…
Il hésita un instant, puis haussa les épaules.
— Je peux toujours lui expliquer que je n’ai pas trouvé son pouls. L’avoir cru mort est une erreur plausible.
Jayne se redressa dans le lit, au moment même où le journal abordait le sujet de son enlèvement.
— Non, déclara-t-elle du ton ferme d’une femme habi-tuée à être obéie.
Boone réprima un sourire.
— Non ?
— Darryl ne me donne pas l’impression d’être un homme enclin à pardonner. Il… il vous tuera.
— Je ne le laisserai pas faire.
— Je n’aime pas ça…
— Chérie, personne ne te demande d’aimer ça, conclut-il avant de regagner la salle de bains.
Il ne supportait plus de rester là, vêtu d’une simple ser-viette, à se chamailler avec elle. Il retourna dans la salle de bains et, après un rapide coup de peigne, il enfila son jean et endossa son nouveau T-shirt.
Lorsqu’il sortit de la salle de bains, ce fut pour trouver Jayne assise dans le lit, occupée à suivre les dernières in-formations, grignotant les ******s qu’il avait rapportés du drugstore. Elle occupait l’un des côtés du lit, comme si elle s’attendait à ce qu’ils le partagent comme ils l’avaient fait la veille.
Lui au-dessus, elle en dessous… des couvertures bien sûr ! se morigéna-t-il.
En le voyant, elle éteignit le téléviseur à l’aide de la télé-commande, puis s’étira en cambrant le dos. Merveilleux. La pointe de ses seins s’était durcie.
Juste ce qu’il ne lui fallait pas.
— Je veux savoir pourquoi, demanda-t-elle d’une voix calme.
— Pourquoi quoi ?
— Pourquoi vous êtes prêt à risquer votre vie en retour-nant chez Darryl. Seul ou avec de l’aide, peu importe : dans les deux cas c’est beaucoup trop dangereux. Je veux savoir pourquoi.
Boone plongea la main dans l’une des poches arrière de son jean et en sortit un vieux portefeuille élimé. Il l’ouvrit, puis en sortit une petite photo qu’il lança sur les genoux de Jayne. Celle-ci l’examina d’un œil curieux.
— Bel enfant, observa-t-elle en souriant. Quel âge a-t-il ?
— C’est lui, mon affaire.
Se saisissant d’une des deux chaises, il contourna le lit et s’installa à califourchon face à elle, les avant-bras appuyés sur le dossier.
— Andrew Patterson. Il aura bientôt quatre ans. Cette photo a été prise il y a plus de six mois, il a donc dû chan-ger un peu.
— Je ne comprends pas, dit-elle en levant vers lui ses grands yeux verts. C’est votre fils ?
— Non.
— Alors ?
— C’est à 17 ans qu’Erin Patterson s’est retrouvée en-ceinte. Elle était connue des services de police pour de menus actes de délinquance, et ses parents ne savaient plus à quel saint se vouer. Ce fut la bêtise de trop. Après une violente dispute, elle est partie en claquant la porte.
Jayne contempla de nouveau la photo. Pour Boone, les traits de l’enfant étaient gravés dans son esprit. Les che-veux et les yeux foncés, les joues pleines, et un éclatant sourire.
— Les parents d’Erin n’ont eu aucune nouvelle pendant des années, malgré les recherches conduites par plusieurs détectives privés. Quelques heures seulement après l’altercation, ils regrettaient déjà la dureté de leurs paroles, mais le mal était fait. Ils ne l’ont jamais revue.
Jayne se frotta les bras pour réprimer un frisson.
— Il y a six mois, cependant, une lettre d’elle est arrivée dans leur courrier avec cette photo. Erin leur disait qu’elle souhaitait rentrer à la maison, mais qu’elle se trouvait dans l’impossibilité de le faire. Elle précisait qu’elle entretenait une liaison avec un certain Joaquin Gurza, et que celui-ci refusait de la laisser s’en aller. Et elle concluait en disant qu’elle postait la lettre en cachette de lui.
— Oh, Boone…
— Trois semaines plus tard, son corps a été découvert à Flagstaff. Elle avait succombé à une overdose. Personne n’a accordé de crédit à la version de ses parents qui sont sûrs qu’elle a été assassinée, et que leur petit-fils se trouve tou-jours entre les mains d’un meurtrier. Ils ont décidé de s’installer ici, en Arizona, jusqu’à ce que l’on retrouve l’enfant. Il y a quelques mois, ils ont reçu un second cour-rier à l’hôtel où ils étaient descendus, et qui contenait une nouvelle photo d’Andrew, presque identique à celle-ci. Une note l’accompagnait, les enjoignant d’abandonner l’affaire, faute de quoi le gosse connaîtrait le même sort que sa mère. Son auteur les avertissait en outre que s’ils s’adressaient à la police, il le saurait immédiatement.
— Ils sont alors rentrés chez eux et vous ont engagé ?
— Oui.
— Et vous ne laisserez pas tomber tant que l’enfant ne sera pas sauvé.
— Non.
Jayne lui rendit la photo.
— Je comprends. Mais cela ne signifie pas que vous soyez forcé de travailler seul. Mon père connaît…
— Non, coupa Boone. C’est mon combat. Si je fais in-tervenir n’importe quel service officiel, Gurza l’apprendra et le gosse mourra. Du reste…
Il lui adressa un sourire en coin.
— Les autorités ne croient pas à l’existence de Gurza. Elles sont persuadées qu’il s’agit d’un mythe derrière lequel se cachent les voyous du Sud-Ouest pour nier leurs crimes. L’alibi des dealers, en quelque sorte.
— Mais…
— Il n’existe aucune photographie de lui, aucun dossier légal. Nous ne disposons que de la lettre d’une petite délin-quante et d’un mythe. La seule véritable piste réside dans son association avec Darryl.
— Je suis tellement navrée, dit Jayne en repliant les jambes sous elle. Ce désastre est de ma faute, et je vois bien à quel point il est important pour vous de retrouver An-drew.
Elle tendit la main et lui caressa le visage.
— Pardonnez-moi.
Vêtue de rien d’autre que ce damné T-shirt, elle le fixait de ses grands yeux verts, la main toujours posée sur sa joue.
En revenant au motel, il avait été stupéfait de la voir à l’entrée de la chambre dans cette tenue. Elle était nue sous le T-shirt. Il le savait parce que son soutien-gorge et sa petite culotte étaient toujours dans la poche de son blouson en cuir.
Certes, il l’avait déjà vue habillée de la sorte, voire plus légèrement encore. Mais depuis quelques heures son regard sur elle avait changé.
Lui saisissant le poignet, il écarta sa main de sa joue.
— Jayne, chérie, demanda-t-il d’une voix calme, heu-reux de trouver une occasion de changer de sujet et voulant par la même occasion en avoir le cœur net, est-ce que tu es vierge ?
— Hmm, eh bien… en quelque sorte, murmura-t-elle, les yeux écarquillés.
Boone secoua la tête, rit doucement et posa brièvement une main sur son genou.
— Chérie, en matière de virginité, il n’y a pas de « en quelque sorte ». C’est oui ou c’est non. Je pense pour ma part que la réponse est oui. Ce qui est bien dommage…
— Non.
Il s’immobilisa.
— Non ?
— La réponse est non.
Jayne savait qu’elle aurait dû se sentir offusquée des questions de ce malotru et qu’elle devait mettre un terme à ce genre de discussion. Pourtant, elle avait envie de lui dire la vérité, de le laisser pénétrer dans un domaine intime dont elle n’avait pourtant pas l’habitude de discuter avec un quasi-inconnu.
Boone ne semblait pas convaincu.
— Pourquoi alors le « en quelque sorte » ?
De nouveau, la meilleure option consistait sans doute en un repli prudent. Mais toute sa vie, elle avait emprunté la voix de la prudence, et les événements des deux derniers jours remettaient sérieusement en question ses certitudes. Sans Boone Sinclair, elle serait probablement morte en ce moment précis.
— C’est arrivé une seule fois, dit-elle doucement. Et…
Elle s’interrompit, gênée.
— Et quoi ?
Elle prit une profonde inspiration. Si elle devait jamais faire preuve de bravoure, le moment était venu.
— Personne ne m’a jamais fait crier « Ya-houou ».
Sentant ses joues s’enflammer, elle dut se faire violence pour ne pas se cacher la tête sous les draps, et retirer ce qu’elle venait de dire.
— Personne ne m’a jamais emmenée au point où une femme perd le contrôle d’elle-même, reprit-elle. Comme si j’avais raté quelque chose d’important dans ma vie. Non, c’est plus que cela… La vérité est que personne ne m’a jamais désirée pour moi-même.
— J’avoue avoir quelque mal à y croire, remarqua-t-il avec douceur.
— J’ai été fiancée quelque temps, poursuivit-elle. Il s’est vite avéré que mon fiancé était plus amoureux des contacts politiques de papa que de ma personnalité.
— L’imbécile, grogna Boone.
— Je n’ai encore jamais rencontré personne comme vous, dit-elle avec simplicité. Vous êtes… différent.
Elle se pinça les lèvres, comme si elle regrettait soudain d’être allée trop loin, et terrifiée à l’idée qu’il se moquât d’elle. Mais il n’en fit rien.
— Tu me plais beaucoup, dit-il en se levant de sa chaise pour s’asseoir à côté d’elle sur le lit.
Ses doigts lui caressèrent la nuque d’un geste doux, presque nonchalant.
— Mais regardons les choses en face, reprit-il. Nous n’avons rien en commun. Rien, sauf une certaine attirance physique. Peut-être est-ce lié au fait que nous avons dû faire semblant de faire l’amour, ou à cause de ces sous-vêtements qui n’ont pas quitté ma poche de toute la jour-née.
Le cœur de Jayne s’emballa. Le tendre contact de ses doigts lui bouleversait les sens d’une manière qui lui était inconnue jusque-là.
— Peut-être cela tient-il également à ce cri que tu as poussé en pensant aux serpents…
Il s’approcha légèrement d’elle, avant d’ajouter :
— Je vais être honnête avec toi, chérie. Tu me plais, et j’ai très envie de toi. Mais demain matin je retrouverai mon monde, toi le tien, et nous ne nous reverrons plus jamais. Oh ! Sûr que j’adorerais partager cette nuit ici avec toi, t’entendre crier « Ya-houou ! » pour de vrai. Mais je te mentirai en prétendant qu’il y a plus que cela.
Jayne prit une profonde inspiration et se lança :
— Si je comprends bien, vous ne cherchez rien d’autre qu’une aventure d’une nuit. Vous voulez vous livrer à des galipettes jusqu’au matin, puis vous en aller libre de tout engagement, ni promesse de m’appeler ou de m’inviter à dîner lorsque tout cela sera terminé. Ce que vous désirez, en fait, c’est simplement du sexe.
— Oui. En ce moment précis, je suis si tendu qu’il me semble être sur le point d’exploser. Toi aussi, d’ailleurs, même si tu n’en as pas encore pris conscience.
Il couvrit un sein de sa main, et son pouce se mit à jouer avec un téton déjà dressé.
— Il ne s’agit que de libérer toute cette énergie empri-sonnée en nous. Rien d’autre.
Elle n’ignorait pas que si elle rejetait son offre avec in-dignation, Boone n’insisterait pas. Et le sujet serait définiti-vement clos. Peut-être était-ce ce qu’il espérait. Peut-être était-ce ce qu’elle devait faire. Mais elle était si lasse de se plier sans cesse à ses obligations de fille de sénateur. Pour une fois, une seule, elle voulait obéir à ses propres désirs sans se soucier du lendemain.
Empoignant Boone par le devant de son T-shirt, elle le tira gentiment à elle.
— D’accord.
Une lueur de surprise traversa son regard, puis il l’embrassa. Sa bouche se fondit à la sienne, puis, forçant ses lèvres avec une impérieuse douceur, son baiser se fit plus profond. Sa langue s’immisça dans sa bouche, taquina la sienne, s’enroula autour d’elle tandis que ses doigts jouaient avec la pointe de ses seins.
Une chaleur diffuse s’installa au creux de son ventre, et sa respiration se bloqua dans sa gorge.
Boone embrassait comme il faisait tout le reste. Avec expertise et plénitude. Il l’embrassa jusqu’à ce qu’elle ne fût plus capable de penser à autre chose qu’à la réaction de son propre corps au contact du sien, traversé des pieds à la tête par une onde presque électrique.
Glissant la main sous son T-shirt, il s’aventura sur la peau nue de son ventre et remonta lentement sur la poitrine, dont il roula les tétons entre ses doigts. Un tourbillon de sensations délicates lui bouillonnait dans tout le corps.
Une main plaquée dans son dos, Boone l’amena à se re-dresser, avant de faire passer le léger vêtement par-dessus sa tête. Aucun homme ne l’avait jamais vue ainsi, totale-ment nue et vulnérable, tremblant d’une émotion qu’elle ne comprenait pas encore tout à fait. Peut-être s’agissait-il pour son compagnon d’une nuit parmi tant d’autres. Mais elle revêtait une importance particulière pour elle, et elle savait qu’elle ne se renouvellerait pas. Plus que son corps, c’était sa confiance qu’elle lui offrait, ainsi qu’une part de son cœur dont elle découvrait seulement l’existence.
Ses puissantes mains lui prodiguaient des caresses d’une étonnante douceur, de plus en plus brûlantes à mesure que son baiser gagnait en volupté. Sa bouche quitta soudain la sienne, pour dériver vers son cou, où la pointe de sa langue la fit tressaillir jusqu’aux entrailles. Lorsqu’elle se posa enfin sur ses seins, l’un d’abord, puis l’autre, ce fut comme si un éclair de sensations pures la traversait. Il les embrassa et les suça avec avidité, tandis qu’une vague de faiblesse s’emparait d’elle, et que son ventre palpitait sous l’urgence de son désir.
Il était trop tard, beaucoup trop tard, pour rebrousser chemin. De tout son être, elle était à présent son esclave consentante. Elle se sentait en sécurité, ici, dans ce lit avec lui. En sécurité, mais aussi désirée et incroyablement exci-tée.
Sentant les mains de Boone trembler sur sa peau, elle soupira. Il avait faim d’elle autant qu’elle de lui, et cela lui plaisait.
— Eh, vous, minauda-t-elle en tirant sur son T-shirt, que faites-vous encore habillé ?
— Pourquoi te montrer si pressée ?
Il leva néanmoins les bras, de sorte à lui permettre de le lui ôter.
Oh, seigneur ! comme elle aimait la vue de son torse. Dur, musclé, couvert d’une légère toison brune. Appliquant les deux mains sur sa peau, elle effleura du bout des doigts les petits tétons plats. Tout en la laissant explorer son corps, Boone lui embrassa et lui mordilla l’épaule, puis le cou.
Ils basculèrent en arrière, ses fermes pectoraux plaqués sur la douceur de ses seins, l’enlaçant avec une brûlante tendresse. Puis il s’empara de nouveau de sa bouche.
Elle comprenait à présent ce que signifiait être sur le point d’exploser. Son propre corps était au bord du pa-roxysme du plaisir.
Sans rompre leur baiser, elle glissa une main entre eux et la posa sur la braguette de son jean. Malgré l’épaisseur du tissu, elle sentit palpiter son sexe. Elle apprécia sa lon-gueur, sa dureté, sa chaleur. Boone émit un grognement étouffé lorsqu’elle le caressa de bas en haut.
Maintenant. Il allait lui faire l’amour maintenant…
Mais il n’en fit rien. Au lieu de cela, il s’écarta un peu, glissa les mains vers l’intérieur de ses cuisses et les lui ouvrit doucement. Ses mains s’attardèrent sur ses jambes, qu’elles caressèrent plusieurs fois sur toute leur longueur. Puis il la toucha. Intimement. Avec une infinie délicatesse. Jayne cambra les reins pour s’offrir à lui.
Il ne cessa de l’embrasser tout en poursuivant son auda-cieuse exploration, et quelque chose de merveilleux, d’impalpable, se mit à danser dans l’esprit de Jayne. D’un mouvement impudique du bassin, elle se frotta contre sa main, tout en plantant les doigts dans sa chevelure.
Soudain elle sentit comme un vide et Boone disparut de sa vue. Elle le vit se débarrasser de ses derniers vêtements et mettre un préservatif. Bientôt, il fut de nouveau sur elle. Jayne lança les bras autour de son cou, les cuisses refer-mées autour de ses hanches pour le recevoir, puis il trouva son chemin vers la corolle ouverte de son sexe.
Il se cambra pour mieux la pénétrer, avant de s’enfoncer lentement en elle, la comblant peu à peu de sa virilité avec une souveraine et tendre puissance. Lorsqu’il se fut intro-duit de toute sa longueur au plus profond de son ventre, il s’immobilisa. Jayne retint sa respiration. La sensation était des plus inattendues, belle et excitante à couper le souffle.
Boone commença à bouger, secouant le lit à chaque as-saut de ses reins. La tête de lit heurta le mur, puis de nou-veau, puis encore et encore, tandis que Jayne accompagnait la cadence de mouvements du bassin.
D’abord douces, ses poussées se transformèrent bientôt en de longues et impérieuses pénétrations, qui la firent gémir et s’élancer à sa rencontre. Boone accéléra le rythme. Le lit grinça, le montant cogna le mur, et Jayne ne parvint plus à contrôler les gémissements qui s’échappèrent de sa gorge.
Jamais elle n’aurait imaginé ressentir un jour ce déferle-ment de plaisir étincelant qui secouait tout son corps. Cette passion charnelle n’était ni à elle ni à lui. Elle était une, et s’exprimait au-delà de toute mesure.
Les doigts glissés dans les cheveux emmêlés de son amant, Jayne resta longuement blottie contre lui. Elle ne parvenait pas à retrouver une respiration normale, et son corps continuait de trembler. La peau humide, le pouls rapide, elle se sentait merveilleusement heureuse et com-blée.
Bien malgré elle, des mots étranges se formèrent sur ses lèvres…
Je t’aime. Sans doute était-ce une réaction émotionnelle normale à ce qu’elle venait de vivre. Elle ne prononcerait pas ces mots. Boone serait horrifié : il n’était pas venu à elle par amour.
Il ne s’agissait pas de gratitude vis-à-vis de tout ce qu’il avait fait pour elle, et ce n’était pas simplement physique. Le mot amour était peut-être inapproprié, mais elle n’en voyait aucun autre pour définir le torrent d’émotions qui ruisselait en elle.
Boone leva la tête et lui sourit.
— Sacré nom de Dieu ! soupira-t-il.
Jayne écarta une longue mèche qui lui barrait le visage, avant de murmurer :
— Ya-houou.

 
 

 

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CHAPITRE 8



Boone bascula de côté et attira Jayne contre lui. Celle-ci murmura quelques mots dans son sommeil, avant de se lover entre ses bras.
Jamais il ne se serait attendu à ce que cette élégante jeune femme qui le réprimandait pour la verdeur de son langage, détournait les yeux lorsqu’il était en petite tenue et avouait sa virginité « en quelque sorte », s’abandonnât ainsi. Elle l’avait pris au dépourvu, d’abord en ne s’offusquant pas de la brutalité cynique de sa proposition, puis en lui offrant une réponse aussi franche. Lui qui pour-tant veillait à ne jamais se laisser surprendre.
Si elle n’avait pas été l’exacte antithèse de son type de femme, sans doute eût-il cherché à la revoir lorsque l’affaire qui l’occupait serait terminée.
Hypocrite ! se tança-t-il aussitôt. Jamais il n’avait cher-ché à revoir une femme. Du reste, le sénateur Barrington risquait un infarctus si Boone Sinclair s’avisait un jour de venir conter fleurette à sa fille.
Non. Les choses n’iraient pas plus loin. Ils s’étaient of-ferts une nuit. Inutile d’en vouloir davantage.
Mais il n’allait pas gâcher ce qui en restait à dormir.
Plaçant une main sur la hanche de Jayne, il lui effleura doucement le dos. La veilleuse de la salle de bains diffusait une clarté suffisante pour qu’il pût admirer sa peau claire, l’émouvante féminité des monts et des vallées de son corps, ainsi que la petite tache de naissance qui apparaissait sur le haut de la fesse gauche. Son index dessina la forme de la tache et Jayne remua. Juste un peu.
Boone glissa la main sur le dos de sa cuisse, avant de s’attarder sur le creux du genou qu’il taquina du bout des doigts, la réveillant lentement.
Elle entrouvrit les yeux, soupira en s’étirant comme une chatte, et son bras s’enroula sur la taille de l’homme à ses côtés. Pendant quelques minutes, elle demeura ainsi, pres-que immobile, savourant la chaleur qui émanait de leurs corps.
Boone la fit rouler sur le dos. Ses seins se soulevaient et s’affaissaient au rythme de sa respiration. Il suivit de l’index la courbe de l’un d’eux, avant de s’arrêter sur la pointe qui s’érigea aussitôt. Jayne esquissa un sourire en-sommeillé.
Jamais encore il n’avait vu une femme sourire de la sorte, avec cette innocence mêlée d’impudence. Elle répon-dait si ouvertement et si complètement au moindre de ses gestes. Chaque sensation était nouvelle, chaque onde de plaisir inédite. Son souffle lui dévoilait des secrets magnifi-ques lorsqu’elle murmurait son nom.
Il descendit la main vers le ventre, l’effleura, puis se pencha pour lécher le pourtour de son nombril, titillant la peau de la pointe de sa langue. Jayne répondit par une sorte de ronronnement voluptueux, presque un gémissement.
Elle n’était pas du tout le genre de femme à laquelle il se serait attendu, malgré son rang de perles, son langage châtié et ses chaussures de luxe. Elle dissimulait une détermina-tion d’acier, un cœur solide et se montrait ouverte, confiante et généreuse. Au lit aussi. Ce qui ne laissait pas de le déconcerter. Au moins, cette nuit, pouvait-il se donner l’illusion d’être l’objet de cette passion, d’être le seul homme à l’avoir ainsi fait gémir et vibrer.
Lorsqu’il toucha l’intérieur de ses cuisses, elle écarta lé-gèrement les jambes. Et lorsqu’il s’approcha de son intimi-té, elle les ouvrit plus grand encore. Il lui suffisait de la caresser, et elle était prête. S’il la prenait maintenant, elle atteindrait l’orgasme le temps d’un battement de cœur.
Trop vite.
Il se baissa et avança la tête entre ses cuisses. Surprise, Jayne tressaillit et faillit tomber du lit.
S’ils n’avaient que cette nuit, songea-t-il, il voulait tout lui donner. Et qu’elle partît le matin sans le moindre regret. Bon sang ! Il voulait qu’elle rayonne pendant des semaines, qu’elle ne puisse pas penser à lui sans sourire pendant le prochain mois. Et les mois suivants. Et ceux d’après.
Sa langue la titilla d’abord avec douceur, l’effleurant à peine. Jayne glissa alors les mains dans ses cheveux et commença à remuer contre lui, l’incitant à continuer. Plus fort. Plus longtemps. Un spasme brutal la saisit soudain. Elle arqua le dos, et un miaulement s’échappa de sa gorge tandis qu’il goûtait avec avidité au fruit de sa réponse.
Boone ne se souvenait pas avoir désiré à ce point s’enfoncer au cœur d’une femme. Se redressant, il s’avança lentement au-dessus d’elle. Elle lança ses bras autour de son cou, affichant le même sourire ambigu et lascif, puis, d’un mouvement suggestif du bassin, le pressa de se ren-verser sur le dos.
— Quelle merveilleuse façon de se réveiller ! murmura-t-elle, se penchant vers son cou pour y poser les lèvres.
Sa bouche, douce et chaude, glissa le long de son cou, jouant avec sa langue, tandis que ses mains lui caressaient les pectoraux.
— C’est si bon de sentir ton corps…
Ses paumes glissèrent plus bas, vers son ventre.
— Je veux te toucher partout, ajouta-t-elle, la voix légè-rement rauque.
— Fais ce que tu veux.
Timidement d’abord, puis sans retenue, elle explora d’une main sa verge tendue. Penchée au-dessus de lui, elle prit le temps de la caresser, tout en la contemplant d’un œil brillant. Ses doigts coururent le long de ses cuisses, avant de remonter lentement jusqu’à l’aine. Puis elle saisit délica-tement son sexe.
Incapable de supporter davantage cette délicieuse tor-ture, Boone tendit la main vers la table de chevet et se saisit d’un préservatif. Jayne le lui subtilisa.
— Laisse-moi faire, murmura-t-elle.
Elle déchira l’emballage, puis entreprit de le dérouler sur son sexe.
Une telle femme était à même de rendre fou n’importe quel homme, se dit Boone.
Elle écarta ensuite les jambes, le chevaucha, et le guida vers la fleur épanouie de son sexe.
Le jour venait de poindre lorsqu’elle se réveilla pour la seconde fois. Trop tôt pour se lever, songea-t-elle, considé-rant le peu d’heures de sommeil qu’elle s’était octroyées.
Elle était nichée contre le torse de Boone. Elle y était en sécurité. Rien ne pouvait lui arriver tant qu’elle serait là. Et Boone… Boone ne manifestait aucun désir de changer de position. Non, elle ne risquait absolument rien. Entre ses bras, elle était libre.
Elle se délectait de la présence de ce corps si intimement collé au sien, et se rendit compte que le souvenir brûlant de leurs étreintes ne suffisait pas à expliquer ce bien-être. Exis-tait-il quelque chose de plus important que de se sentir ai-mée et protégée ? Aux premiers instants de leur rencontre, jamais elle n’aurait imaginé que Boone Sinclair serait celui qui lui ouvrirait les yeux sur cette réalité.
— Tu ne dors pas ? marmonna-t-il, le souffle chaud contre son oreille.
— Je suis inquiète, déclara-t-elle, sincère.
— A quel sujet ?
— A ton sujet.
Elle pencha légèrement la tête en arrière, de sorte à mieux voir la séduisante rudesse de son visage.
— Je ne veux pas que tu retournes chez Darryl.
— Chérie…
— Mais s’il n’existe aucune autre solution, alors je t’en prie, n’y va pas seul.
Il garda le silence plusieurs minutes, mais elle savait qu’il ne s’était pas rendormi.
— C’est mon métier, dit-il enfin d’une voix très douce, tout en jouant avec les boucles dorées de ses cheveux. Je retrouve des enfants perdus. Je les rends à leur famille. Je ne quitterai pas l’Arizona sans Andrew.
Face à une telle abnégation, songea-t-elle, sa propre vie paraissait bien insignifiante. Elle donnait des conférences dans les clubs pour dames, participait à des thés mondains, accompagnait son père en campagne, lorsque sa mère était engagée ailleurs, mais jamais elle n’avait épousé une cause avec cette passion qui animait Boone dans son travail.
— Très bien, murmura-t-elle. Dans ce cas, fais-toi au moins seconder. Trouve quelqu’un pour t’aider.
— Ne te fais aucun souci pour moi, grogna-t-il. Tout se passera bien.
Si seulement elle pouvait y croire. Boone était téméraire, et cette témérité risquait fort de lui coûter la vie.
— Je peux parler à mon père, suggéra-t-elle. Les autori-tés locales doutent peut-être de l’existence de Gurza, mais lui, nous pouvons le convaincre, j’en suis persuadée.
Boone se redressa sur un coude et baissa les yeux sur elle :
— Je ne veux rien de ton père. Je ne veux pas de son aide, je ne veux pas qu’il utilise ses relations pour moi. Je ne veux pas qu’il fasse appel à la Garde nationale.
— Il pourrait pourtant faire tout cela.
— Oui, et à la moindre fuite, c’est Andrew qui en subi-rait les conséquences. Laisse-moi gérer cette affaire à ma façon, chérie.
Elle fronça les sourcils, peu rassurée.
— Comme tu voudras, Booboo. Mais je n’aime pas cela. Je n’aime pas cela du tout.
— Je dois t’avertir que si tu t’avises encore une fois de m’appeler Booboo devant toute personne âgée de plus de six mois, attends-toi à de sérieuses représailles.
— Quel genre de représailles ?
— Mieux vaut pour toi ne pas le savoir, ironisa-t-il, avant de se rallonger à côté d’elle. Dors, maintenant.
Elle se recroquevilla entre ses bras, nicha sa tête au creux de son épaule et soupira. Elle adorait son odeur natu-relle : propre et musquée, chaude et capiteuse. Un parfum de cuir et de savon. Et elle ?
— Boone ?
— Hmm ?
— Tu n’as plus à craindre que je t’appelle Booboo de-vant qui que ce soit. Car c’est aujourd’hui que nos chemins se séparent définitivement, exact ?
Son cœur battait la chamade dans sa poitrine.
— Exact, répondit-il d’une voix ensommeillée.
Troublée et inquiète, Jayne resta longtemps éveillée. Boone, de son côté, n’avait eu aucun mal à s’endormir. Son étreinte s’était relâchée, et sa respiration était à présent profonde et régulière.
En l’espace de quelques jours, toute sa vie avait changé. Elle-même avait changé. Aucun homme ne l’enlacerait plus de cette manière, en supposant qu’elle en trouve un qui ne convoite pas que les appuis politiques de son père. Même s’il la faisait frémir ainsi que l’avait fait Boone… Non, rien ne serait plus pareil, elle le savait.
Elle tenta de se convaincre que ce qu’elle ressentait était simplement dû au fait qu’il était son premier amant vérita-ble. Mais c’était oublier qu’il lui avait sauvé la vie, qu’il était son ange gardien, son chevalier, et cela ne faisait qu’affermir ses sentiments à son égard.
Comment pouvait-il dormir aussi bien, tout en sachant que le soleil de cette journée se levait sur leur séparation ?
— Tu me manqueras, murmura-t-elle très bas. Plus ja-mais je ne rencontrerai quelqu’un comme toi. Plus jamais…
Posant délicatement la joue contre la sienne, elle ferma les yeux.
— Seigneur, je crois que je pourrai t’aimer.
Habillé et parfaitement réveillé, Boone se pencha sur une Jayne toujours plongée dans le sommeil.
— Réveille-toi, dit-il pour la troisième fois.
Comprenant que sa voix seule ne suffirait pas, il asséna une tape sur son postérieur dénudé. Le résultat fut immé-diat. Jayne se redressa d’un bond, tout en remontant les draps froissés sur sa poitrine. Ses yeux étaient grand ou-verts, et ses joues d’un rose délicieux. L’une de ses jambes était découverte, offrant à son regard le galbe émouvant de son mollet et de sa cuisse. Avec un peu de persuasion, il se laisserait volontiers convaincre de retarder de quelques minutes leur séparation.
Mais quelle que fût la force de son désir, il ne le ferait pas. Il lui avait promis une seule nuit, et celle-ci était ac-complie. Une nuit grandiose. Elle avait poussé son « ya-houou », et l’avait étonné à bien des égards. Mais au-jourd’hui, l’heure de la rentrée avait sonné pour l’un et l’autre.
Et Dean serait là dans moins d’une demi-heure.
— Lève-toi et habille-toi, à moins que tu ne veuilles ac-cueillir mon frère vêtue de ton simple sourire.
— Ton frère ?
Emportant le drap avec elle dans un réflexe de pudeur, Jayne se faufila hors du lit, puis se saisit du T-shirt que Boone lui avait ôté avant que ne débutent leurs ébats.
— Il est shérif adjoint. Le bon élève de la famille. Il t’escortera jusqu’à Flagstaff.
Jayne le regarda par-dessus son épaule tout en pénétrant dans la salle de bains.
— Je croyais que tu allais t’en charger.
Avait-il réellement perçu une note de déception dans sa voix ? Ou était-ce son imagination ?
— Non. Je vous accompagnerai sur la plus grande partie du chemin, mais pas jusqu’à ton hôtel. Il vaut mieux ne pas nous montrer ensemble. A propos…
Il s’approcha de la porte.
— J’ai un service à te demander.
Jayne sortit de la salle de bains, seulement vêtue de son T-shirt bleu pâle.
— Tout ce que tu voudras, dit-elle.
— Fais-toi le plus discrète possible pendant quelque temps. Ne réponds pas aux journalistes, ne donne pas d’interviews. Et surtout, ne mentionne jamais mon nom. Ni Sinclair ni Tex.
— Parce que tu retournes là-bas, soupira-t-elle.
— Oui.
Sa détermination à poursuivre l’affaire la plongeait dans une sourde colère. Ses joues s’enflammèrent, et elle pinça les lèvres.
— Tu es l’homme le plus têtu, le plus obstiné que j’aie jamais rencontré !
— Merci.
— Te décideras-tu au moins à te faire aider ? s’enquit-elle, les poings serrés sur ses cuisses.
Boone haussa les épaules, puis, détournant les yeux, ten-dit la main vers son colt, qu’il glissa dans sa ceinture.
— Peut-être.
Résignée, elle ramassa ses vêtements et regagna la salle de bains, fermant cette fois la porte derrière elle. Moins d’une minute plus tard, celle-ci s’entrouvrit sur une main qui quémandait.
— Mes… euh, mes sous-vêtements sont dans la poche de ton blouson.
Comment pouvait-elle se montrer aussi prude après la nuit qu’ils venaient de partager ?
Boone plongea la main dans sa poche, puis lui tendit, à bout de bras, petite culotte et soutien-gorge. Existait-il rien de plus féminin que ces légères pièces de soie ornée de dentelles ? Jayne les subtilisa d’un geste sec et s’enferma de nouveau dans la salle de bains.
Une main glissée dans ses longs cheveux, Boone se mit à marcher de long en large dans la chambre du motel.
— Mon travail, marmonna-t-il entre ses dents. Seul im-porte mon travail ! Pas une adorable enjôleuse, et moins encore mes pulsions viriles…
— Qu’est-ce que tu dis ?
— Rien, maugréa-t-il.
Son regard se porta sur la porte derrière laquelle s’était enfermée Jayne. Pourquoi avait-il la désagréable impres-sion que de gommer Jayne Barrington de sa vie allait être une des plus difficiles décisions qu’il eut jamais prises ?

 
 

 

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