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ÇáÑæÇíÇÊ ÇáÑæãÇäÓíÉ ÇáÇÌäÈíÉ Romantic Novels Fourm¡ ÑæÇíÇÊ ÑæãÇäÓíÉ ÇÌäÈíÉ


collections harlequin

Une femme providentielle de Myrna MACKENZIE A quelques jours du banquet qu’il organisait en l’honneur d’Olivier Davis – l’homme à qui il devait sa fortune, Jackson a bien cru qu’il

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Une femme providentielle
de Myrna MACKENZIE
A quelques jours du banquet qu’il organisait en l’honneur d’Olivier Davis – l’homme à qui il devait sa fortune, Jackson a bien cru qu’il allait devoir tout annuler, son cuisinier s’étant cassé la jambe. Et voilà que la providence lui envoyait une cuisinière, compétent, charmante… et enceinte de huit mois ! Jackson n’avait pas le choix, il allait embaucher la belle Helena. Mais au-delà de ses craintes quant aux talents culinaires de la jeune femme, Jackson était assailli d’autres doutes, plus ambigus. Lui, le célibataire endurci, millionnaire de surcroît, n’avait pas l’intention de donner de faux espoirs à une femme fragile. Mais Helena était si pétillante, si pleine de vie, que Jackson se demandait s’il résisterait longtemps à la tentation…0

Destin Troublant
de Lilian DARCY
Une fraction de seconde… … et la vie de Lauren bascule lorsqu’un échafaudage s’écroule quasiment sur elle… Sans Luke Lachlan, qui risque sa vie pour la sauver en se jetant sur elle, et l’enfant qu’elle porte, aurait-elle eu une chance de s’en tirer ? L’un et l’autre se retrouvent prisonnier des décombres. Après de longues heures passées sous les gravats, au contact troublant de cet inconnu, dont elle sent les battements de cœur, Lauren sent que rien ne sera plus jamais comme avant… Luke et elle sont désormais unis par un lien indestructible, un lien auquel elle
n’ose pas encore donner de nom…0



Le maître du manoir

de Lyn STONE
Angleterre, 1856 Quand le destin la remet en présence de Lord Nicholas Hollander, Emily, la fille du pasteur local, est atterrée. Comment ce roué, qui a jadis ruiné sa réputation et brisé son cœur, ose-t-il de nouveau prétendre à sa main ? De toute évidence, le fait d’avoir entre-temps hérité d’un titre prestigieux et d’un vaste domaine lui a tourné l’esprit ! Méfiante, elle le tient donc résolument à distance – jusqu’à ce qu’un fâcheux concours de circonstances la mette au pied du mur : ou elle se résigne, malgré ses réticences, à épouser Nicholas, ou sa famille connaîtra la honte d’une seconde et irrémédiable disgrâce…0

 
 

 

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Newsuae Une femme providentielle(ÑÇÆÚÉ..)

 

Une femme providentielle

de Myrna MACKENZIE

A quelques jours du banquet qu’il organisait en l’honneur d’Olivier Davis – l’homme à qui il devait sa fortune, Jackson a bien cru qu’il allait devoir tout annuler, son cuisinier s’étant cassé la jambe. Et voilà que la providence lui envoyait une cuisinière, compétent, charmante… et enceinte de huit mois ! Jackson n’avait pas le choix, il allait embaucher la belle Helena. Mais au-delà de ses craintes quant aux talents culinaires de la jeune femme, Jackson était assailli d’autres doutes, plus ambigus. Lui, le célibataire endurci, millionnaire de surcroît, n’avait pas l’intention de donner de faux espoirs à une femme fragile. Mais Helena était si pétillante, si pleine de vie, que Jackson se demandait s’il résisterait longtemps à la tentation…0

 
 

 

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chapitre 1

— N’y va pas, Helena. Tu risques de tomber sur une femme nue dans sa salle de bains, si ce n’est sur plusieurs !
Le bruit de voix troublant la sérénité de ce coin paisible de la côte du Maine attira l’attention de Jackson Castle. Il posa sa tasse de mauvais café sur la table basse et se dirigea vers la fenêtre ouverte de la spacieuse villa louée la veille. Et le spectacle qu’il découvrit le stupéfia. Une beauté aux cheveux blond vénitien faisait face à quatre solides gaillards qui la dévisageaient bras croisés, sourcils froncés. Accotée à sa voiture, la jeune femme souriait avec aplomb, insoucieuse de sa position d’infériorité.
— Ecoutez, les garçons, vous savez que je vous aime beaucoup mais je vous répète pour la cent millionième fois que vous êtes mes frères, pas mes anges gardiens ! De plus, vous n’avez aucune raison de vous inquiéter, les femmes nues ne me font pas peur. Il m’arrive moi-même de me trouver dans cette situation.
— Tu sais très bien ce que nous voulons dire, Helena. Il est hors de question que tu travailles pour Jackson Castle, pas dans ces conditions d’intimité, en tout cas !
« Intéressant », pensa Jackson, les sourcils levés. Cette jeune personne devait être Helena Austin, la cuisinière engagée en remplacement de son maître d’hôtel qui s’était malencontreusement cassé un bras le jour de son arrivée. Et ses frères refusaient qu’elle travaille pour lui ?
— Je sais pourquoi l’idée vous déplaît, Bill, rétorqua la jeune femme. Vous avez prêté l’oreille aux bruits qui circulent en ville insinuant que M. Castle collectionne les femmes comme d’autres les timbres-poste !
Un des frères émit un reniflement de mépris.
— Je n’ai pas besoin de la rumeur pour juger. J’ai vu Castle hier en ville, je sais à quoi il ressemble. Et puis, pourquoi aurait-il loué une villa de huit chambres s’il comptait rester seul ? A quoi crois-tu que vont servir tous ces lits ?
— A dormir, Hank ? suggéra la beauté, un tranquille sourire aux lèvres.
— A dormir avec un tas de femmes, oui ! Avec toi, peut-être ! répliqua le voisin de Hank.
— Allons, Thomas, sois sérieux ! Regarde-moi avant de proférer des énormités pareilles !
A ce moment, un des hommes bougea, permettant à Jackson de découvrir la jeune femme dans son intégralité. Un bref cri de surprise lui échappa. Elle était enceinte ; et pas loin de son terme, à ce qu’il pouvait en juger.
— Si tu crois que ça change quelque chose, grommela Thomas.
« Désolé de te contredire, mon vieux, murmura Jackson, mais ça change tout, au contraire. » Si cette femme était bien celle qu’il pensait, il n’était pas du tout certain qu’il l’engage. Elle était charmante, ce qui représentait un atout à ses yeux, mais enceinte… Et ses relations avec les femmes enceintes avaient toujours été difficiles, à commencer par le jour où sa mère avait donné naissance à un enfant non désiré dans un quartier sordide et sombre, pour finir par celui où sa femme lui avait annoncé qu’elle portait l’enfant d’un autre. Il n’avait aucune intention de rajouter le moindre chapitre à ce lamentable roman.
En même temps, il éprouvait malgré lui une certaine tendresse pour ces femmes qui traversaient une délicate période de leur existence. Cette jeune personne, par exemple, aurait eu besoin d’une protection que ses frères, obnubilés par sa réputation, étaient bien incapables de lui offrir. Comment ne se rendaient-ils pas compte qu’elle ne devrait pas s’exposer si longtemps au soleil ?
Il sortit, traversa la terrasse de bois et descendit les marches qui menaient à la plage.
Après la mauvaise nuit qu’il venait de passer — le projet sur lequel il travaillait l’ayant tenu longuement éveillé — il ne devait pas se présenter sous son meilleur jour : cheveux noirs en bataille, chemise froissée, ouverte sur son torse, et barbe de trois jours. En clair, il ressemblait davantage au voyou qu’il avait été qu’au milliardaire qu’il était devenu. Mais ce n’était pas plus mal ; il avait justement besoin de se montrer impressionnant.
Il s’éclaircit la gorge.
— Que puis-je pour vous, messieurs ?
Celui qui se tenait le plus près de la jeune femme se redressa, la mine sombre.
— Rien du tout. Nous partions. Allons, viens, Helena.
Cependant, la jeune femme secoua la tête. Levant les yeux sur Jackson, elle lui sourit poliment tout en s’approchant. Jackson remarqua alors la couleur aigue-marine de ses yeux.
— Bonjour ! Monsieur Castle, je présume ? J’espère que nous ne vous avons pas réveillé. Vous avez probablement deviné que je suis Helena Austin, votre nouvelle cuisinière. Si cela convient, je suis prête à prendre mon service.
Jackson commençait à comprendre pourquoi ses frères se montraient tellement protecteurs avec elle. Ses yeux étaient comme des fenêtres ouvrant sur une âme pure et sa voix grave et douce donnait des frissons… Jackson dut faire un effort pour se remémorer qu’elle ne lui proposait que des services strictement professionnels.
Puis elle se retourna pour adresser à ses frères un sourire espiègle.
— Nous ne sommes pas venus ensemble, déclara-t elle ; mes frères ont simplement profité d’une pause pour venir me souhaiter bonne chance. C’est bien ça ? termina-t elle en se tournant vers eux.
— Helena…, s’écria le prénommé Thomas.
Elle le toisa d’un air mé*******.
— S’il te plaît, il s’agit de mon travail.
Elle avait prononcé le mot avec emphase, comme s’il s’agissait de sa vie.
— Enchanté, madame Austin, dit Jackson, ignorant délibérément les regards furibonds de ses frères.



Ils seraient sans doute heureux d’apprendre qu’il partageait entièrement leur point de vue. Helena possédait énormément de charme, sa voix aurait rendu fou de désir n’importe quel homme et, avec ses longs cheveux dorés, elle évoquait quelque lady Godiva à califourchon sur un cheval, uniquement vêtue de sa somptueuse chevelure. Bref, elle était beaucoup trop séduisante pour une employée qu’il était censé fréquenter quotidiennement. Il éprouvait déjà l’irrésistible envie de poser ses lèvres sur son épaule nue puis de les promener un peu plus bas… geste impossible à envisager. Il n’était pas homme à s’engager et une femme enceinte avait certainement d’autres besoins qu’une aventure passagère.
— Je désire travailler chez vous, déclara avec assurance la jeune femme.
Jackson retint un sourire. A sa place, aurait-il su adopter un ton léger face à quatre géants mé*******s ? Leur stature l’écrasait et cette impression de fragilité était encore renforcée par son état. Cependant, son regard brillait de détermination et elle arborait l’air d’un enfant de quatre ans qui feint de croire qu’il n’y a pas croque-mitaine sous son lit alors que même un bébé sait que les monstres existent.
Jackson avait affronté sa part de monstres. Il les avait combattus et réduit à l’impuissance et c’est pourquoi il éprouvait, à son corps défendant, de la sympathie pour la jeune femme.
Son sourire dut toucher un point sensible car elle confia :
— Habituellement, ils ne mordent pas. Ce matin, ils sont juste un peu énervés parce qu’ils ont joué au poker une partie de la nuit. Et puis, il me trouvent parfois un peu têtue.
— Un peu têtue ? s’exclama Hank. Ecoute, Helena, il faut que nous parlions. J’ai l’impression que tu as oublié que nous devions déjeuner ensemble aujourd’hui.
Elle écarquilla ses grands yeux aigue-marine.
— Tu ferais bien de faire mesurer ton nez par Annette pour voir s’il ne s’est pas allongé, Hank ! Par ailleurs, je déjeunerai volontiers avec vous. La semaine prochaine, si ça vous convient.
Le regard de Hank se chargea d’orage.
— Tu as tort de t’entêter, répliqua-t il avec brusquerie. Je veux simplement t’empêcher de foncer sans réfléchir au risque de commettre une regrettable erreur.
Tout en parlant, son regard tomba sur le ventre arrondi de sa sœur. Ce qu’elle ne manqua pas de remarquer et qui lui fit redresser la tête. Instantanément, son frère prit une expression contrite.
— Désolé, euh… je ne voulais pas…
— Je sais très bien que tu ne voulais pas.
Cette fois, ce fut une franche admiration qu’éveilla chez Jackson le frêle personnage en même temps que le comportement de ses frères déclenchait sa colère. Il s’avança d’un pas. S’il ignorait les circonstances de la grossesse de la jeune femme, une pareille attaque devant un étranger ne pouvait que l’humilier. Ce n’était vraiment pas le lieu pour une pareille conversation ! S’il changeait d’avis au sujet de l’embauche d’Helena, il ne la congédierait pas en public, même si ce public lui était intimement lié. Il agirait discrètement, en tête à tête.
Jackson tourna son attention vers les quatre mousquetaires.
— Dommage que nous ne puissions poursuivre cette discussion. Mme Austin et moi avons à parler affaires et, pour cela, nous serons mieux installés à l’intérieur.
Il entreprit de boutonner sa chemise de cet air princier qu’il avait adopté du jour où on l’avait tiré des rues de cette ville pour lui donner sa chance.
— Si vous voulez bien nous excuser…
Il offrit son bras à Helena.
— Madame Austin ?
Avec un regard d’excuse pour ses frères, elle posa sa main délicate sur l’avant-bras de Jackson. A travers le fin tissu de sa chemise, il en perçut la chaleur et ne comprit encore une fois que trop bien l’inquiétude de ses frères. Les hommes ne pouvaient qu’être attirés par elle et sous l’effet de cette attirance, agir inconsidérément.
Les hommes, mais pas lui.
— Nous en reparlerons plus tard, dit-elle à ses frères.
— Parfaitement, dit Bill.
Elle se tourna vers Jackson. Quand elle lui sourit, il eut l’impression que des milliers de fleurs s’épanouissaient brusquement. Elle possédait vraiment un sourire dévastateur.
Il la guida vers l’escalier puis ils traversèrent la terrasse. Il ouvrit la porte et s’effaça pour la laisser pénétrer dans la vaste cuisine bleue et blanche qui occupait l’arrière de la maison.
— Asseyez-vous, je vous en prie, dit-il en lui désignant un siège.
Tout en prenant place, elle examina la pièce.
— Je suis navrée de vous avoir imposé cette scène.
— Ce n’est pas grave.
— Mes frères se sont toujours montrés très protecteurs avec moi mais ces derniers temps, c’est devenu encore bien pire.
— Ils se préoccupent de votre sort.
— Certainement. Ils n’ont toutefois aucune raison de s’inquiéter. Comme vous le savez, je ne suis là que pour faire la cuisine.
Sous son regard intense, il comprit qu’elle craignait qu’il n’ait surpris leur conversation et tentait de se dédouaner.
Il considéra le pathétique pot de café vaseux confectionné par ses soins.
— J’ai vraiment besoin d’une cuisinière, murmura-t il comme pour lui-même.
Helena suivit son regard et éclata de rire.
— Vous avez pourtant tout l’équipement nécessaire pour préparer de somptueux repas, monsieur Castle !
Elle sauta sur ses pieds, réduisant à néant les efforts de Jackson pour qu’elle se repose, et fit le tour de la cuisine, examinant les moindres recoins avec un intérêt passionné, caressant du bout des doigts la surface polie du plan de travail central, se délectant voluptueusement de l’odeur de résine des placards de bois, passant la paume de sa main sur le réfrigérateur haut de gamme..00
Un léger soupir lui échappa.
— Ce lieu est un rêve pour un cuisinier, murmura-t elle. Je ne suis pas sûre que vous compreniez mais, pour moi, votre cuisine s’apparente au pays des merveilles. Tout ce bois blond, ces vitrages… Ce sont des installations superbes.
Le choix des mots faillit faire sourire Jackson mais, au bout du compte, évoquer le pays des merveilles n’était pas si déplacé puisque, en observant le mouvement des lèvres d’Helena, il apparut à Jackson qu’elles ressemblaient à du sucre rose et il éprouva le désir de les écraser sous les siennes pour en goûter le suc.
Il prit une profonde inspiration en se rappelant qu’il s’agissait d’un entretien d’embauche et que la bouche d’Helena Austin était l’égal du fruit défendu. Il n’employait pas les femmes qu’il désirait. C’était aller au-devant de trop de complications. De plus, désirer une femme enceinte ne ferait que lui rappeler une période de son existence qu’il préférait oublier. Cependant, il pressentait déjà que ce ne serait pas si simple d’expliquer à cette jeune femme qu’elle ne faisait pas l’affaire, d’autant qu’elle couvait déjà amoureusement des yeux l’équipement de sa cuisine.
— Je suis ******* que vous appréciiez, dit-il d’un ton prudent.
— J’apprécie beaucoup et je regrette que vous ayez eu à vous démener pour y mettre quelqu’un. Abe Howard, de l’agence pour l’emploi, m’a expliqué que vous vous étiez inopinément retrouvé sans cuisinier. C’est une situation terriblement embarrassante.
A l’entendre, on aurait dit qu’il n’existait pas de problème plus grave que le fait qu’il se retrouve temporairement privé de personnel. La sympathie qu’il lut dans son regard l’émut fugitivement et il regretta d’avoir à la renvoyer alors qu’elle désirait si manifestement travailler ici.
Et puis, son regard glissa le long de son corps. Elle avait beau être adorable, elle n’en restait pas moins aussi désirable, enceinte, que deux minutes auparavant.
— Madame Austin…, commença-t il.
— Helena, rectifia-t elle. Oh ! mais j’y pense, il est tôt et vous n’avez sans doute pas pris de petit déjeuner. Si vous voulez, je me glisse dans un tablier et je vous en prépare un !
Jackson, qui se glorifiait de garder la tête froide en toutes circonstances, se demanda par quel miracle les mots « se glisser dans un tablier » prenaient soudain des consonances érotiques. Parce qu’il n’était pas debout depuis une demi-heure et qu’une jolie jeune femme lui proposait d’une voix caressante de lui préparer son repas ? Ces pensées incongrues lui firent froncer les sourcils. Ni la voix d’Helena Austin ni ses vêtements ne le concernaient. D’autant qu’elle ne resterait pas à son service. Il n’avait pas dû se montrer assez précis auprès d’Abe à propos du profil du candidat.
— J’apprécie que vous vous soyez si rapidement présentée, Helena, dit-il, adoptant machinalement le ton de commandement qui lui avait si bien réussi, cependant, s’il est vrai que je me suis brusquement trouvé à court de cuisinier, j’aurais dû préciser certains points à Abe. Il me semble, pardonnez-moi, que vous attendez un enfant.
Elle haussa les sourcils et sourit.
— Vous êtes très perspicace, monsieur Castle.
Il ne put s’empêcher de lui rendre son sourire.
— Très bien, Helena, vous êtes vraiment enceinte.
— Est-ce un problème ?
C’était plus qu’un problème. Néanmoins, employant du personnel depuis un certain nombre d’années maintenant, il connaissait les lois. D’ailleurs, même s’il n’avait pas existé de loi, peut-on refuser une employée compétente par commodité personnelle, même si cette commodité personnelle est vitale ?
Jackson se promettait de se montrer plein de tact pour lui annoncer la mauvaise nouvelle quand elle se pencha vers lui dans l’attente de sa réponse, et une bouffée de son parfum citronné monta à ses narines. Il la vit brusquement effleurant de ses doigts chargés de parfum l’endroit de la gorge où bat le pouls, le creux de son genou, l’espace entre ses seins. Il eut aussi la vision de lui-même se précipitant dans le vide du haut d’un immeuble. Le saut était réussi ; c’était l’atterrissage sur sol dur qui posait problème…
A grand-peine, Jackson s’arracha au parfum d’Helena Austin. Sa libido semblait détraquée ce matin. Malgré sa virilité, il ne se livrait jamais à ce déshabillage imaginaire de ses employées. Vraiment, il réprouvait ce genre de comportement.
— Alors, monsieur Castle, insista Helena, est-ce un problème ?
« Réfléchis vite, Castle », se dit-il. Cependant, il remarqua qu’elle ne portait pas d’alliance à sa main gauche Pas d’obstacle social évident donc ; seulement ses propres interdictions, fruits d’une douloureuse expérience. Un homme incapable d’éprouver de profondes émotions ne devrait jamais approcher de trop près une femme vulnérable. Or Jackson n’imaginait pas plus vulnérable qu’une femme qui s’apprête à mettre au monde un enfant dépourvu de père.
Il s’éclaircit la gorge.
— Je vais beaucoup recevoir durant mon séjour à Sloane’s Cove, expliqua-t il. Henri, mon cuisinier habituel, est un homme costaud, capable de porter de lourds plateaux ou de pousser des meubles et de rester debout des heures durant en cas de nécessité. Malheureusement, hier, il s’est cassé le bras en tombant dans les rochers et a dû être rapatrié à Boston.
— Je sais. J’espère que sa blessure n’est pas trop grave et qu’il pourra de nouveau cuisiner.
— Bien sûr. Abe vous a donc parlé d’Henri ?0
Elle secoua la tête.
— Le bouche à oreille est efficace dans des villes comme la nôtre.
Comme il la considérait avec curiosité, haussant une épaule, elle ajouta :
— Pour être touristique, au fond, Sloane’s Cove a gardé une mentalité de petite ville. Les nouvelles s’y répandent comme traînée de poudre, aussi n’avons-nous pas de secret les uns pour les autres !
« Dommage », pensa Jackson. Car il avait un secret qu’il ne tenait pas à voir divulguer dans l’immédiat.
— Quoi qu’il en soit, ce que j’essaie de vous expliquer, Helena, c’est que je cherche quelqu’un de résistant à la fatigue.
C’était vrai, même si ce n’était pas la véritable raison de ses réticences. Comment cependant expliquer à une employée qu’on ne l’engage pas parce qu’on la trouve trop désirable ?
Elle le considéra, une nuance de sympathie dans ses grands yeux aigue-marine, puis secoua la tête.
— Ne me sous-estimez pas, monsieur Castle. Vous ne sauriez croire ce dont je suis capable. Plus important, je dois vous dire en toute honnêteté que vous n’avez pas le choix. Nous sommes sur la côte du Maine, fin juin. La saison touristique est déjà commencée ; trouver un bon cuisinier maintenant relèverait du miracle !
Machinalement, la main de la jeune femme s’était posée sur son ventre, comme si elle voulait protéger son enfant du rejet de Jackson. Devant ce geste, ce dernier éprouva une brusque culpabilité. Même s’il était tout jeune la dernière fois qu’il avait dû se préoccuper de savoir comment se procurer son prochain repas, il n’oublierait jamais l’angoisse qu’on ressent dans ces circonstances.
— Je vais insister auprès d’Abe pour qu’il vous trouve un emploi, dit-il gentiment.
— Je n’ai pas exactement besoin de travailler, rétorqua-t elle avec la même douceur.
— Dans ce cas…
— Dans ce cas, vous vous demandez ce que je fais ici ?
Devant ses grands yeux à la teinte si rare qui pétillaient de malice, Jackson se demanda à quoi ils ressemblaient dans une étreinte. Avec un léger sursaut, il se ressaisit.
— Oui, pourquoi êtes-vous ici ?
Elle inspira une bouffée d’air.
— Je… Bon, comment dire ? Abe est un vieil ami. Il cherchait quelqu’un pour vous. Venant de quitter un emploi, j’étais libre quand il a pris contact avec moi ce matin. De plus, il sait que je suis folle de votre cuisine.
Jackson ne put retenir un sourire.
— Oh ! bien sûr… ma cuisine.
Elle hocha la tête.
— Il y a trois ans, je travaillais ici quand M. et Mme Hamilton, qui en étaient alors propriétaires, faisaient effectuer des travaux de rénovation. Et ils m’ont demandé de les aider à concevoir la cuisine de leurs rêves. Malheureusement, Mme Hamilton est morte cet hiver-là et la maison est restée fermée depuis lors. C’est le premier été que M. Hamilton se décide à louer.
— Ainsi, vous voulez travailler chez moi à cause de mon compacteur de détritus et de mon réfrigérateur ?
— Sans oublier votre incroyable mixer ! Mais surtout, j’ai besoin d’acquérir de l’expérience. Je n’ai pas vraiment besoin d’argent. L’assurance vie de mon mari me permet de vivre confortablement. Seulement, j’invente des recettes et écrit des livres de cuisine depuis que j’ai accès aux fourneaux. C’est plus qu’un moyen d’existence : une passion qui demande à trouver un public sur qui tester mes recettes. Abe m’a dit que vous receviez beaucoup, ce qui est peu courant par ici, même chez les plus fortunés. La plupart des gens se réfugient justement à Sloane’s Cove pour fuir le stress, alors, oui, vous faites fabuleusement l’affaire, d’autant que je travaille plus particulièrement en ce moment sur les menus de réceptions !
Jackson dissimula un sourire.
— Je fais l’affaire, n’est-ce pas ?
— Fabuleusement ! répéta-t elle.
— Y a-t il une autre raison pour laquelle je devrais vous engager ? demanda-t il en soupirant.
Elle le dévisagea avec de grands yeux innocents.
— Oui, naturellement.
— Pourriez-vous préciser ?
Elle haussa ses délicates épaules.
— Je suis une excellente cuisinière, et je cède vingt pour cent de mes droits d’auteur au service de pédiatrie de l’hôpital de Sloane’s Cove. M’aider à terminer mon livre le plus vite possible serait œuvre charitable.
— Qui vous dit que j’ai l’âme charitable ?
Tout le monde ignorait les raisons de sa venue ici ; le secret avait été bien gardé, il en était certain.
Elle parut légèrement désappointée.
— Je sais que vous êtes un homme très occupé, monsieur Castle, mais pas au point de ne jamais regarder la télévision. Un portrait de vous est paru dans l’émission : « Les célibataires les plus fortunés du monde », il y a à peu près un mois. Le commentateur mentionnait votre participation à de nombreuses œuvres caritatives.
Le sang de Jackson se glaça dans ses veines.
— Les célibataires les plus fortunés du monde, répéta-t il faiblement.
Il lui semblait se rappeler vaguement avoir entendu son assistante mentionner que son visage avait paru sur les écrans de la télévision nationale mais, se trouvant en rendez-vous avec un de ses plus fidèles clients — son métier consistait depuis des années à localiser jouets, babioles et œuvres d’art pour les grands de ce monde —, il avait relégué cette histoire au second plan.
A présent, cette émission revêtait une importance inattendue, mais surtout parce que, en l’évoquant, la ravissante Mme Austin se paraît de tons de rose qui rehaussaient magnifiquement la peau laiteuse de ses joues, de son cou mince et de la gorge délicate qui apparaissait dans l’échancrure de sa robe bleu pâle. Elle était enceinte, et seule, à une période ou aucune femme ne souhaite vraisemblablement l’être. En pensant qu’elle portait l’enfant d’un autre, une vision déconcertante de son ex-femme et de son ex-associé s’imposa à lui. Il la repoussa avec fermeté.0
— Vous prononcez « célibataires les plus fortunés du monde » comme si je cherchais à m’en approprier un ! dit-elle brusquement. Rien n’est plus éloigné de la vérité, monsieur Castle. Sans vouloir vous blesser, je ne vous porte aucun intérêt, pas plus qu’à un autre, fût-il milliardaire. J’ai eu un mari et n’en désire pas d’autre. Tout ce que je veux, c’est cuisiner pour vous et tenir votre intérieur. Si vous m’engagez, je puis vous assurer que je ne vous offrirai que les meilleurs échantillons de ma cuisine et que je ne vous submergerai pas sous des regards implorants, à moins que vous ne mainteniez une recette précieuse hors de ma portée !
Ces simples paroles firent éprouver à Jackson un sentiment de honte. Non, elle n’était pas réduite à la mendicité, et oui, il avait craint, quand Henri s’était blessé, d’avoir du mal à lui trouver un remplaçant. Abe ayant précisé qu’elle possédait un curriculum vitæ à toute épreuve et qu’il pourrait fournir d’excellentes références, c’était bien lui, Jackson Castle, qui se trouvait en mauvaise posture, et non cette jeune femme qui lui tenait si courageusement tête. Il n’ignorait pas que sa stature et son allure un peu rude en avaient impressionné plus d’un. Et pourtant, il la toisait sans vergogne.
Il esquissa un sourire.
— Vous pensez que je suis dans une situation désespérée, c’est ça ?
— Seulement si vous tenez à vos repas.
— J’ai la déplorable habitude d’en prendre plusieurs par jour…
— Et si vous voulez nourrir vos invités…
— Ils ont tendance à s’énerver quand on ne leur sert que de l’eau à table.
— C’est compréhensible. Ma grossesse ne posera pas de problème, monsieur Castle. Je sais me faire aider quand le besoin s’en fait sentir. Je ne compromettrai pas la santé de mon enfant et vous ne vous retrouverez pas avec un procès sur les bras, si c’est ce que vous craignez.
— Je vous prie de m’excuser si j’ai pu vous donner cette impression. Je remercierai Abe de vous avoir envoyée à moi.
— Vous m’acceptez donc ?
— De tout cœur.
— Vous mentez bien, monsieur Castle, mais c’est égal…
Pourquoi Jackson eut-il l’impression d’entendre flotter la suite dans l’air : « Ce ne sera ni la première ni la dernière fois qu’on me ment » ? De nouveau, elle porta une main protectrice à son ventre et son regard s’emplit d’une tension qu’il aurait voulu effacer.
— Puisque nous sommes d’accord, bienvenue chez moi, dit-il en lui tendant la main. Je compte passer environ trois semaines ici ; cela vous convient-il ?
Restait-il seulement trois semaines avant l’arrivée du bébé ?
Elle prit la main tendue en souriant et il sentit sa douce paume glisser contre la sienne.
— Ce sera parfait. Je prendrai garde à ne pas mettre mon enfant au monde en pleine réception et ferai de mon mieux pour satisfaire vos invités. Vous allez avoir des surprises !
Il espérait bien que non ; la surprise que représentait par elle-même Helena lui suffisait amplement. Déjà il ne pensait plus qu’au contact de sa main dans la sienne et il mourait d’envie de recommencer. Quelle histoire ! Parviendrait-il seulement à dissimuler l’attirance qu’il ressentait pour elle ?
Elle avait clairement précisé qu’elle n’accepterait pas d’avances ; ce n’était pas dans le profil de son poste.
Mais c’était définitivement dans la tête de Jackson

 
 

 

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