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chapitre 17

Une semaine plus tard, Rebecca et Blaidd arrivaient dans la plus grande cité du royaume, accompagnés de Trevelyan et Meg, et sous la garde de dix sergents à cheval. Dobbin était resté à Throckton dont il avait la charge jusqu’au retour de Rebecca ou jusqu’à l’arrivée d’un nouveau maître des lieux.
Il avait insisté pour que Rebecca voyageât dans un chariot, et elle lui avait obéi. Elle était donc assise avec Meg parmi des coussins de soie. Une toile tendue au-dessus d’eux les protégeait de la pluie et du soleil, ainsi que de grands rideaux. Dans ce confort, Rebecca avait l’impression d’être la favorite d’un sultan et elle regrettait de ne pas monter sa belle jument. D’autant plus que le chariot retardait considérablement leur allure.
Ils cheminaient depuis plusieurs jours et Rebecca constatait avec tristesse qu’elle n’avait pour ainsi dire échangé aucun mot avec Blaidd. Elle passait ses journées dans le chariot en compagnie de sa servante et, le soir, ils soupaient et dormaient dans des auberges, sans que jamais Blaidd ne saisisse la moindre occasion de se rapprocher d’elle et de lui adresser la parole en privé.
Lorsqu’ils seraient à Londres, elle ne le verrait sans doute plus du tout, sauf pour rencontrer le roi. Il reprendrait sans doute ses habitudes, retrouverait quelque belle créature qui serait folle de joie de le voir revenir, et poursuivrait son ascension sociale grâce aux loyaux services rendus à la couronne. Et elle, à cause de la félonie de son père, serait condamnée à exécuter la volonté du roi.
Pourtant, malgré le mensonge dont il avait entouré son séjour à Throckton, elle n’en voulait pas à Blaidd et ne lui enviait pas le bonheur qu’il ne manquerait pas de connaître. Elle était certaine qu’il avait nourri des sentiments sincères pour elle et s’ils étaient séparés, à présent, ce n’était pas tant à cause de ses dissimulations à lui que de celles du comte.
Elle avait voulu le lui dire au cours de sa convalescence et pendant leur voyage, mais jamais elle n’avait trouvé les mots pour exprimer sa pensée. Un simple regard à son visage sévère avait suffi à décourager toute tentative et, bientôt, elle avait acquis la conviction qu’il valait mieux garder le silence. Telle était la situation et l’on n’y pouvait rien changer. A quoi aurait servi d’exposer sans pudeur ses angoisses ?
L’attelage traversait Smithfield en direction de la barrière de Newgate, et plus ils approchaient de la grande cité, plus le bruit augmentait. Au début, ce ne fut qu’un bourdonnement lointain et confus, qui prit peu à peu de l’ampleur au point de se muer en une véritable cacophonie.
L’on distinguait, pêle-mêle, les meuglements des troupeaux de vaches et de bœufs, les bêlements des moutons, les grognements des cochons, les cris des vendeurs à l’étal, les éclats de voix des chalands, les rires bruyants, les jurons, les aboiements des chiens, les caquètements des poules, le grincement des roues des tombereaux et des charrettes, le martèlement des sabots des chevaux sur la route empierrée.
— Ça alors ! dit Meg en relevant le rideau de leur chariot pour regarder la scène. Je n’ai jamais vu autant de monde et de bétail !
— Moi non plus, répondit Rebecca.
Leur chariot pénétra, soudain, à l’intérieur d’un immense troupeau de bovins. Les deux jeunes filles implorèrent le ciel pour qu’il ne se renversât pas car elles redoutaient de finir leurs jours broyées sous les sabots des bêtes.
— J’ai eu très peur, avoua Meg lorsqu’elles furent sorties de cette marée de bêtes à cornes.
Rebecca, toujours penchée par-dessus le chariot pour suivre la progression de l’attelage, ne démentit pas sa compagne.
Par moments, le chariot pouvait à peine progresser, et la jeune fille ne pouvait se défendre de jeter un bref regard vers Blaidd, qui les précédait, pour voir sa réaction. Monté sur son splendide Aderyn Du, il restait parfaitement impassible comme s’il s’était promené sur une route de campagne déserte.
— Je me demande combien de temps il va nous falloir pour parvenir à Westminster, murmura Rebecca lorsqu’ils s’arrêtèrent à la barrière de Newgate.
La route rétrécissait en largeur de moitié et ils étaient obligés de céder le passage à un énorme tombereau.
— Peut-être autant que pour venir d’Oxford à ici ?
Meg parut désolée.
— Je plaisantais, s’empressa d’ajouter Rebecca.
— Du moment que nous arrivons avant le dîner, c’est l’essentiel, répondit Meg. Je suis affamée.
Rebecca, elle, n’avait pas faim ; depuis sa blessure, elle n’avait aucun appétit. Lorsque l’attelage s’ébranla de nouveau, elle se déplaça vers le milieu du chariot où le confort était plus grand.
— Vous devriez dormir, suggéra Meg. Dobbin m’a dit que c’était le sommeil qui vous permettrait de vous remettre au plus vite.
— Le spectacle est trop intéressant pour que je dorme, répondit la jeune fille.
Mais, en vérité, elle était trop nerveuse pour trouver le sommeil. Ils ne tarderaient pas à arriver à Westminster et la nouvelle vie de Rebecca commencerait, une vie dont Blaidd serait absent.
Les deux jeunes filles gardèrent le silence, laissant leurs regards vagabonder sur la cité et l’animation de ses rues où marchands ambulants, mendiants, riches commerçants, domestiques et gentilshommes se côtoyaient. Pour Rebecca, c’était un monde tout à fait différent de ce qu’elle avait connu jusqu’alors, un monde qui lui était étranger, et elle se languissait déjà de sa jument, des prairies et des bois entourant Throckton. Rien ne la tentait davantage qu’un galop, cheveux au vent, sous un soleil de printemps. Quand elle pensait que Laelia aurait tout donné pour vivre au milieu de cette foule, de ce bruit et de ces odeurs nauséabondes !
Elle interrompit le cours de sa réflexion. Elle voulait taire au fond de son cœur la petite jalousie qu’elle éprouvait pour sa sœur qui avait trouvé le bonheur auprès d’un homme qui l’aimait. N’avait-elle pas souhaité, quelques semaines plus tôt, que Laelia ne lui enviât pas l’amour que Blaidd lui témoignait, et qu’elle les laissât vivre leur bonheur sans éprouver de ressentiment à leur égard ?
Le chariot s’arrêta, coupant net le fil de ses pensées.
— Que se passe-t il ? murmura-t elle en tendant le cou pour voir ce qui arrêtait ainsi leur progression.
Ils se tenaient devant une autre porte, haute, large et ornementée, aménagée dans un mur lui-même très imposant. Blaidd avait mis pied à terre et s’entretenait avec des gardes. Il ne pouvait s’agir que du palais royal.
Le cœur de Rebecca se serra. Que se passerait-il si le roi ne la croyait pas ? La ferait-il enfermer dans la Tour de Londres ?
Blaidd s’écarta des sentinelles et vint vers le chariot. Il leva sur la jeune fille son regard toujours impénétrable.
— Nous allons descendre dans le logement que mon frère Kynan occupe au palais. Vous ne verrez pas le roi aujourd’hui. Il est parti chasser. Il faudra attendre demain ou, peut-être, après-demain.
Rebecca fut soulagée d’apprendre qu’elle jouissait d’un répit avant de se présenter devant son juge et maître, mais elle essaya de ne pas le montrer au chevalier.
— Entendu, répondit-elle d’un ton détaché bien qu’elle fût quelque peu anxieuse à l’idée de vivre au même endroit que Blaidd alors qu’elle avait pensé descendre dans une auberge.
— Je vous rejoindrai un peu plus tard pour le dîner, ma damoiselle, dit-il en se tournant vers Aderyn Du. Il faut que je trouve Kynan et le prévienne qu’il a des hôtes.
Vêtue de l’une des robes de Laelia en velours bleu foncé avec de longues manches brodées de fils d’or, et d’une ceinture de cuir doré autour de ses hanches étroites, Rebecca reprit sa respiration et ouvrit la porte de la grande salle du logement du chevalier Kynan Morgan.
Au milieu de la pièce était dressée une table sur laquelle étaient disposés une cruche de vin, des gobelets d’argent et des assiettes du même métal contenant des fruits, du pain, des pâtisseries…
Le regard de la jeune fille quitta ces victuailles, dont elle n’avait pas une très grande envie, pour se poser sur l’homme qui se tenait près de la fenêtre. Une main sur le chambranle, il regardait, au-delà des murs du palais, la cité qu’enveloppaient les rayons du soleil couchant.
Il était pour Rebecca d’une familiarité douloureuse et, pourtant, il y avait en lui quelque chose de différent, sans doute lié aux vêtements raffinés qu’il portait. Elle n’avait jamais vu Blaidd vêtu de velours ou d’autres tissus luxueux. Même ses bottes de cuir étaient gaufrées de motifs en argent. Seule sa coiffure n’avait pas changé. Il gardait ses longs cheveux libres qui contrastaient singulièrement avec l’élégance rigoureuse de sa tenue.
Lorsqu’il se retourna, cependant, Rebecca constata que ce n’était pas Blaidd mais un autre homme qui lui ressemblait comme un jumeau.
— Rebecca Throckton, je suppose ? dit-il d’un ton affable ?
— Oui, chevalier. Vous êtes Kynan ?
— Pour vous servir, ma damoiselle, répondit le jeune homme en s’inclinant avec la même aisance et le même charme que Blaidd.
— Vous ressemblez étrangement à votre frère.
— C’est ce que l’on nous dit souvent, en effet, répondit en souriant Kynan.
Puis, désignant la table :
— Nous avons fait servir une petite collation ici. Nous avons pensé, Blaidd et moi, que vous n’auriez peut-être pas envie de vous retrouver pour dîner, dès le premier soir, dans la grande salle du palais au milieu des nombreux courtisans.
— Dans la mesure où je ne suis pas exactement l’hôte du roi, je vous remercie d’avoir pris cette peine.
Le sourire de Kynan s’élargit et il saisit deux sièges par leur dossier qu’il tira jusqu’à la table.
— Eh bien, commençons à dîner si vous le voulez bien !
— Sans votre frère ?
— Je ne sais pas quand exactement il reviendra. Alors, ce n’est pas la peine de l’attendre. Il comprendra… D’ailleurs, j’ai une grande faim.
Rebecca sourit et rejoignit Kynan à la table. Ce n’était peut-être pas plus mal que Blaidd fût absent pour le repas. Elle réussirait à se détendre un peu sans sa présence muette et glaciale.
En s’approchant de Kynan, elle vit son expression changer alors qu’elle sentait très nettement son regard sur la cicatrice qu’elle portait au front. Elle se trouvait, maintenant, sous la lumière qui venait de la fenêtre et qui révélait les traits de son visage dans tous leurs détails ainsi que la vilaine trace…
— J’ai fait une chute de cheval lorsque je n’étais encore qu’une enfant, c’est de là que vient la marque que j’ai au front, dit-elle en guise d’explication.
— Euh…, dit Kynan en rougissant. Ah ! oui… Je ne l’avais pas remarquée… c’est vous qui me…
— Je m’étonne que votre frère ne vous en ait pas parlé, remarqua-t elle d’un air détaché.
— Il ne m’a pas dit grand-chose, confessa Kynan en invitant Rebecca à s’asseoir.
Elle avait envie de lui demander où était Blaidd mais elle jugea plus prudent de ne pas trop parler. Elle ignorait ce que ce dernier avait relaté de son séjour à Throckton et la discrétion en de pareilles circonstances était souvent préférable.
Elle accepta de picorer quelques aliments que lui présentait Kynan et découvrit qu’elle avait faim, elle aussi. Tout était excellent et le vin lui parut meilleur que tous ce qu’elle avait bu jusqu’alors.
Après un long silence, Kynan déclara d’une voix douce, trop semblable à celle de son frère aîné :
— Ne soyez pas trop inquiète. Blaidd m’a raconté l’essentiel de ce qui s’est passé et je suis certain que tout se déroulera bien. Le roi n’est pas toujours de bonne humeur mais, dans la mesure où c’est Blaidd qui vous conduit à lui, il prêtera une plus grande attention à votre cause et il aura à cœur d’agir avec justice.
Rebecca esquissa un sourire.
— Je sais qu’il a la confiance du roi. Je lui suis infiniment reconnaissante de ce qu’il fait pour moi.
La porte soudain s’ouvrit et Blaidd entra dans la salle.
Comment l’avait-elle confondu avec Kynan ? Même si ce dernier lui ressemblait physiquement et qu’il avait aussi beaucoup de charme, il n’émanait de sa personne ni la même assurance, ni la même force, parfaitement mesurée et contrôlée, qu’elle avait ressentie dès qu’elle avait vu Blaidd sur le pont-levis de Throckton.
Mon Dieu ! Comme elle regrettait de ne pas lui avoir fait confiance ! Comme elle aurait aimé remonter le temps et l’écouter, suivre ses conseils, se conformer à ce qu’il lui demandait de faire !
Mais il était trop tard…
Mal à l’aise dès qu’elle se trouvait en sa présence, et craignant de révéler ses tourments intérieurs, elle baissait les yeux sur ses mains jointes sur ses genoux.
— Ma damoiselle, dit soudain Blaidd. J’ai réussi à obtenir une audience avec le roi demain, en milieu de matinée.
— Merci, murmura-t elle, pensant que plus tôt elle serait fixée sur son sort, mieux ce serait.
Sans regarder Blaidd, elle se leva. Elle ne supportait pas de rester assise près de lui sans lui parler comme avant, en exprimant que des propos laconiques et impersonnels. Et maintenant qu’elle savait qu’elle serait en présence du roi dès le lendemain, elle était plus tendue et anxieuse encore.
— Ce dîner était excellent, dit-elle à Kynan. Je vous en remercie, ainsi que de votre hospitalité. Bonne nuit à vous deux, seigneurs chevaliers.
Sur ces mots, elle quitta la pièce, les yeux baissés, dans un froissement moelleux de velours.
A peine eut-elle refermé la porte derrière elle que Kynan regarda son frère comme s’il le voyait pour la première fois.
— Je ne t’ai jamais vu de ma vie aussi froid et désagréable avec une femme, dit-il.
Blaidd se laissa tomber sur le siège qu’occupait Rebecca un instant avant.
— Je n’ai pas été désagréable. Pourquoi me fais-tu cette remarque ?
— Tu ne t’es pas vu ! Je me moque qu’elle soit ou non la fille d’un traître, c’est avant tout une damoiselle et…
— Je n’ai pas de leçon d’éducation à recevoir de toi, répondit Blaidd en prenant une miche de pain qu’il rompit en deux.
— J’ai pourtant l’impression que tu en aurais besoin.
Pour toute réponse, Blaidd fronça les sourcils en tendant la main pour prendre la cruche de vin.
Ils gardèrent le silence un moment tandis que Blaidd mangeait et buvait sous le regard insistant de son frère qui semblait chercher à percer le mystère de ce comportement singulier.
— Tu ne m’avais pas dit qu’elle avait une cicatrice au visage, dit soudain Kynan.
— Cela ne mérite pas d’être mentionné.
— Tu aurais pu me prévenir. J’ai cru qu’elle s’était blessée pendant le voyage et j’ai failli lui demander comment elle s’était fait cette vilaine plaie. Je l’ai regardé avec une telle insistance qu’elle l’a remarqué et m’a expliqué l’origine de sa cicatrice.
Blaidd ne répondit rien et se choisit une belle pomme dans laquelle il mordit.
— As-tu une idée de ce que le roi va faire d’elle ?
— Je n’en sais rien. J’en ai parlé avec Gervais Fitzroy. Il pense que, si je me porte garant de sa loyauté, elle ne sera pas accusée de trahison. Si elle est placée sous la tutelle royale, Henry disposera de tous ses biens et cela devrait l’inciter à la clémence.
— Ça ne serait pas une mauvaise solution, n’est-ce pas ?
Blaidd haussa les épaules.
— Jusqu’au jour où il décidera de la marier à un baron de son choix ou à l’un des protégés de la reine. Sous peine d’être soupçonnée de félonie, Rebecca ne pourra pas refuser.
— Oui, c’est vrai, mais du moins échappera-t elle au risque d’être condamnée à mort ou emprisonnée à vie.
« Mais elle perdra sa liberté », pensa en lui-même Blaidd.
— Il faudra que le roi lui établisse une dot considérable s’il veut qu’elle trouve à se marier, commenta Kynan. Je n’en connais pas beaucoup qui seraient prêts à épouser la fille d’un traître qui, de plus, porte une pareille cicatrice au visage.
Les émotions que Blaidd essayait de contenir depuis plusieurs jours se muèrent en une terrible colère. Il jeta sur la table le trognon de pomme, puis bondit de son siège comme s’il allait livrer bataille.
— N’évoque plus jamais devant moi cette cicatrice !
Kynan le dévisagea sans croire ce qu’il venait d’entendre.
— Blaidd ! Mais enfin… que se passe-t il ?
Il écarquilla les yeux alors que l’évidence lui apparaissait enfin.
— Tu l’aimes, c’est cela ?
Après un silence, Blaidd répondit :
— J’éprouve pour elle du respect et de l’admiration.
— Je crois que c’est plus fort que ça, répondit Kynan en regardant son frère dans les yeux. Tu l’aimes, purement et simplement.
— Tu aurais donc le don de lire dans le cœur des autres ? rétorqua Blaidd, ironique, en croisant les bras sur la poitrine. C’est nouveau, ça !
— Je ne sais pas si je peux lire dans ton cœur, mais, s’il est une chose dont je suis certain, c’est que tu es très préoccupé par elle. Un peu trop, me semble-t il, pour quelqu’un qui n’éprouve que du respect et de l’admiration. Que s’est-il passé là-haut, dans le nord du royaume, Blaidd ? Que s’est-il vraiment passé ?
— Je te l’ai déjà dit.
Kynan secoua la tête en signe de dénégation.
— Tu ne m’as pas tout dit, loin s’en faut. Je ne t’ai jamais vu dans cet état d’anxiété et de nervosité. Quelque chose a transformé mon aimable et charmant frère en un ours mal léché ! Mais peut-être devrais-je imputer ce changement à une femme ?
— Tu me fatigues ! Change de sujet.
— Ah ! Bon ? Ça encore, c’est nouveau. Tu ne m’as jamais parlé dans le détail de tes succès féminins, mais, du moins…
— Assez, Kynan ! dit Blaidd en frappant la table de ses poings.
— Calme-toi. J’ai encore une question. Est-ce que tu l’aimes ?
Blaidd se tut, mais Kynan lut dans son regard la réponse qu’il attendait.
— Nom d’un chien, Blaidd ! Tu n’as quand même pas l’intention de l’épouser ?
Kynan avait vu de nombreuses fois son frère entrer en lice. Il connaissait son visage de guerrier. Il avait déjà vu dans son regard cette détermination d’acier qu’il était impossible de faire plier et qui faisait de lui un jouteur hors pair. Or, cette détermination était bien là, dans le regard brun de Blaidd, lorsqu’il lui répondit :
— Qu’est-ce que cela peut te faire, si c’est mon choix ?
L’air effaré, Kynan, qui s’était levé pour se rapprocher de son frère, se laissa retomber lourdement sur le premier siège venu.
— Tu ne parles pas sérieusement ! Que dira notre père ? Et notre mère ? Sans parler du roi ! Oublies-tu qu’elle est la fille d’un félon ? Que son père complotait pour renverser Henry ? Tu le sais pourtant mieux que quiconque.
— En effet, reconnut Blaidd avec un soupir. C’est moi qui ai tué le comte. Même si cette mise à mort était justifiée en raison de ses activités, c’est moi qui lui ai porté le coup fatal. Moi également qui ai révélé à Rebecca qui était vraiment son père après lui avoir menti pour mieux conduire mon enquête. Sa sœur a fui au Danemark en grande partie à cause du malheur qui s’est abattu sur leur famille par ma faute. Et à présent, par ma faute encore, l’avenir de Rebecca est entre les mains d’Henry auquel je lui ai conseillé d’obéir sans sourciller si elle tenait à la vie. Alors, calme-toi, toi aussi, mon cher frère. Même si Henry m’accordait sa main, comment pourrait-elle avoir des sentiments pour moi après tout le mal que je lui ai fait ?
L’expression de Kynan s’adoucit. Il était manifestement soulagé par tous les obstacles que venait d’énumérer Blaidd.
— Je suis désolé que tu éprouves autant de remords à ce sujet, mais, franchement, Blaidd, ce mariage aurait été impossible. Quoi qu’on dise et quelle que soit la décision du roi, après le jugement elle sera notoirement la fille d’un traître. Alors, réjouis-toi si elle t’en veut et ne souhaite pas devenir ta femme. Tu n’as fait qu’accomplir ton devoir à Throckton. Tu n’as aucun reproche à te faire. Ouvre les yeux et regarde autour de toi. Il y a pléthore de jolies femmes à la cour et je suis sûr qu’il y en a plus d’une qui soit prête à te consoler si tu lui en laisses le loisir.
L’air dégoûté, Blaidd gagna la porte.
— On voit bien que tu n’as jamais été amoureux, lança-t il en ouvrant brusquement la porte, sinon tu ne proférerais pas de pareilles bêtises !

 
 

 

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chapitre 18

Rebecca se retourna en entendant la porte de sa chambre s’ouvrir brutalement.
Blaidd semblait furieux. Son regard était noir lorsqu’il claqua la porte derrière lui.
— Me haïssez-vous, Rebecca ? demanda-t il sans autre préambule.
Elle était si surprise par sa brusque arrivée et sa question qu’il lui fallut un moment avant de balbutier :
— Mais non… Bien sûr que je ne vous hais pas.
Il laissa tomber les bras le long du corps.
— Je le comprendrais très bien, si c’était le cas.
Elle le considérait sans croire à la réalité de la scène, alors qu’il laissait échapper ces mots :
— J’ai gâché votre vie. J’ai tué votre père ; votre sœur a fui avec un Danois en conséquence de sa mort ; et, à cause de mes accusations, vous risquez de perdre votre titre et votre domaine, et vous vous voyez en outre dans l’obligation de vous plier au joug du roi.
Il se tenait pour responsable de tout ce qui s’était passé ! Elle n’en attendait pas tant de lui.
— Ce n’est pas vrai, Blaidd ! dit-elle avec toute la sincérité dont elle était capable. C’est le comte de Throckton qui a détruit notre vie, à Laelia et à moi, et non vous. C’est lui qui a conspiré contre la couronne.
Elle avança lentement vers lui, sans s’abandonner tout à fait à la joie, mais l’espoir renaissait en elle telle une fleur rare.
— Vous n’avez fait que vous défendre contre le comte qui voulait vous poignarder dans le dos et, en le tuant, vous m’avez sauvé la vie.
— Je vous ai caché les vrais motifs de ma venue à Throckton et…
— Oh ! Blaidd, je vous en prie, interrompit-elle en prenant ses mains dans les siennes. Ne croyez-vous pas que je comprends que vous deviez obéir aux ordres du roi ? Qu’en qualité de fidèle chevalier vous n’aviez pas d’autre option que de faire sa volonté ? Que votre sens de l’honneur vous imposait de dénoncer une conspiration contre votre souverain ? Comment pourrais-je vous haïr pour ces raisons ? Ce serait injuste de ma part.
Il scrutait son visage, incrédule, et elle voyait bien qu’il n’était plus le guerrier invincible qu’elle avait eu si souvent devant elle, mais un homme comme les autres, vulnérable, qui craignait son jugement.
— En ce qui concerne mon père, en outre, reprit-elle, j’ai le plaisir de vous apprendre qu’il est bien vivant.
Blaidd la regarda comme si elle perdait la tête.
— Je ne suis pas la fille du comte de Throckton, reprit-elle. Il me l’a dit lui-même juste avant de tenter de me tuer. C’est Dobbin, mon père.
— Dobbin ? répéta Blaidd, incrédule.
— Oui. Je suis une bâtarde. Ma mère était bien la comtesse de Throckton mais elle ne m’a pas eue avec le comte. Mon géniteur est un simple sergent. Je ne voulais pas vous le dire car j’entends pouvoir défendre la cause des sujets du comte. Or, je ne le puis qu’en qualité de fille. Je dirai au roi avec toute la conviction qui m’habite que personne n’était au courant des ambitions de mon père, que nous sommes tous innocents et que je réitère au nom de tous notre serment d’allégeance à la couronne.
Blaidd ne semblait toujours pas convaincu.
— Mais si ce que vous me dites est vrai, pourquoi le comte vous a-t il reconnue comme sa fille ?
Elle comprenait que Blaidd fût si méfiant après ce qu’il venait de voir à Throckton.
— Il ne supportait pas que l’on sût que sa femme s’était donnée à un vulgaire soldat. Mais je crois que ce qu’il m’a dit est vrai. Je ne comprends pas, toutefois, pourquoi je ne l’ai pas compris moi-même bien plus tôt, étant donné la façon dont Dobbin m’a toujours traitée.
Elle joignit les mains comme pour une prière.
— Je vous en supplie, Blaidd, ne dites rien au roi. S’il apprend que je n’ai aucun droit sur Throckton, il va le donner à l’un de ses barons et je ne pourrai pas m’assurer que les domestiques, les paysans et les gardes seront bien traités.
Elle leva sur lui des yeux pleins d’amour et d’espoir.
— Garderez-vous mon secret ?
Blaidd se mit à aller et venir dans la chambre d’un air soucieux.
— Si je lui dis la vérité, Henry considérera que vous n’êtes pas digne d’être placée sous sa tutelle. Il confisquera Throckton et tous les biens qui lui sont attachés, et vous vous retrouverez sans rien. Et puis il y a la honte…
— Je ne suis pas honteuse d’être la fille de Dobbin ! protesta Rebecca.
Blaidd s’arrêta net et eut l’un de ces sourires charmeurs qui ne manquaient jamais de la plonger dans un profond émoi.
— Vous n’auriez, en effet, aucune raison de l’être. Certains des meilleurs amis de mon père sont des bâtards.
Son regard se mit à briller lorsqu’il poursuivit :
— Tout bien pesé, s’il ne s’agissait que de moi, je crois que je dirais la vérité à Henry. Vous vous retrouveriez sans un sou et certaines personnes dont l’opinion nous importe peu, au demeurant, vous regarderaient avec condescendance, mais la fille bâtarde d’un simple sergent ne serait pas considérée comme une menace pour le trône. Vous auriez perdu votre titre et votre château, mais vous seriez libre d’épouser qui vous voulez.
Elle réprima un soupir. La liberté la tentait, certes, mais elle avait des responsabilités à assumer.
— Je dois penser à tous les gens de Throckton, Blaidd. Que vont-ils devenir ?
Blaidd resta pensif un moment avant de répondre :
— Je crois qu’entre Gervais Fitzroy, le frère aîné de Trevelyan, et moi-même, nous pourrions probablement persuader Henry de donner le domaine à un homme juste qui agira en bon seigneur. Gervais connaît beaucoup de monde. Je suis certain que nous arriverions à trouver plusieurs candidats de qualité. Il n’y a pas lieu de vous inquiéter pour vos gens, Rebecca. Il est temps, surtout, de penser à votre propre bonheur.
Pour qu’il ne puisse lire dans son regard et pour retrouver son calme, elle s’écarta de lui et traversa la pièce.
— Il reste toujours le couvent, dit-elle sans conviction. Il faudra qu’ils m’acceptent telle que je suis, sans dot.
— J’ai une autre suggestion, dit Blaidd de sa voix belle et grave, emplie de promesses.
La jeune fille ne put empêcher son cœur de tressaillir de joie alors qu’un espoir fou la submergeait. Elle se tourna vers lui, le souffle court, et le vit s’approcher lentement d’elle.
— Pouvez-vous encore me faire confiance après tout le mal que je vous ai fait ? demanda-t il avec douceur en lui prenant les mains.
— C’est moi qui ai eu tort de ne pas vous croire lorsque vous m’avez fait part de vos soupçons à l’égard du comte, répondit-elle dans un souffle.
— Alors, vous pouvez me faire confiance ?
— Oui.
— Et vous ne me haïssez pas ?
— Non.
Il y eut un bref silence, puis Blaidd, le regard brillant, murmura :
— Je vous aime, Rebecca. Est-il possible que vous ayez encore… des sentiments pour moi ?
Le cœur de la jeune fille se dilata. Blaidd Morgan, le meilleur des chevaliers, se tenait devant elle, l’humble Rebecca, fille d’un simple soldat, et il lui offrait son amour.
— Bien sûr, Blaidd, répondit-elle avec ferveur. Je vous aime de tout mon cœur.
Ils restèrent un moment dans une bulle de passion, s’émerveillant de cet amour qu’ils osaient enfin s’avouer et qui mettait une lumière et une douceur infinies dans leurs regards. Puis, sans savoir comment, Rebecca se trouva dans les bras de son aimé, ses lèvres scellées aux siennes.
Transportée de bonheur, elle se serra contre lui comme si elle ne voulait plus jamais s’en détacher.
— Je ne pourrais pas en épouser une autre que vous, Rebecca, murmura-t il en couvrant sa joue de petits baisers. Voulez-vous de moi, mon amour ?
— La question ne se pose pas, répondit-elle, éblouie. Oh ! oui…
Il releva délicatement une mèche de cheveux qui retombait sur le front de la jeune femme, la faisant sursauter.
— Ce n’est rien, dit-il en passant doucement le doigt sur sa cicatrice. Je ne la vois pas et, de toute façon, elle fait partie de vous. Je ne vous ai connue qu’ainsi, et je ne vous veux pas autrement.
Il l’embrassa de nouveau, puis insista :
— Il faut quand même que nous ayons notre audience avec le roi.
— Je lui prêterai tous les serments de fidélité qu’il voudra pourvu qu’on ne me sépare pas de vous, répondit-elle. Le fait que vous me demandiez en mariage devrait suffire à écarter ses doutes sur la sincérité de mon allégeance à la couronne.
Une ombre glissa sur le visage de Blaidd.
— Même s’il reconnaît que vous ne représentez pas un danger pour son trône, il pourrait avoir des vues particulières sur la personne qu’il aimerait me voir épouser.
Rebecca lui jeta impulsivement les bras autour du cou.
— Je ne vois qu’un seul moyen, seigneur chevalier, qui rendrait plus difficile au roi de s’opposer à votre choix. Que diriez-vous de faire de moi votre femme, cette nuit ? L’honneur n’exigerait-il pas que nous nous unissions ensuite devant Dieu ?
Elle avait raison… Ou, du moins, ce qu’il y avait de plus primitif en lui le proclamait. Si elle se donnait à lui, le roi ne pourrait pas leur refuser le mariage. Une autre part de lui-même, cependant, plus rationnelle, émettait des doutes à ce sujet. De nombreux gentilshommes, en effet, s’unissaient à des jeunes femmes qu’ils n’épousaient pas pour autant. « Je l’ai moi-même fait, jadis, songea-t il. Votre suggestion me tente, mon amour. Oh, Dieu sait combien elle me tente, mais… »
— Je veux me donner à vous, Blaidd, cette nuit, dit Rebecca doucement mais avec fermeté. Quoi qu’il arrive, j’aurais été votre femme pendant quelques heures. Je vous en prie, ne me repoussez pas.
Comment aurait-il pu refuser ? Il en était tout simplement incapable.
— Je veux vous épouser, Rebecca, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour y parvenir.
Elle posa un doigt sur ses lèvres.
— Je le sais. Je vous crois. Je vous fais absolument confiance.
Mais Blaidd ne pouvait pas accepter à ce prix le cadeau magnifique que la jeune fille voulait lui faire. Il y avait un sacrifice suprême qu’il était prêt à faire pour partager avec elle tous les jours de sa vie.
— Si le roi s’oppose à notre mariage, je renoncerai à mon titre et à tous les privilèges qui lui sont associés. Il ne pourra pas m’empêcher de vous épouser si j’accepte de devenir un simple soldat à son service.
— Vous feriez cela pour moi ? demanda-t elle, incrédule.
Il lui caressa la joue comme il l’avait fait la première fois où ils avaient été seuls, tous les deux, dans la chapelle de Throckton, et le même frisson de désir et d’impatience parcourut Rebecca.
— Sans aucun regret, mais voudriez-vous d’un mari qui ne serait qu’un sergent à cheval ?
— N’est-ce pas la fonction de mon vrai père, Dobbin, que j’ai d’ailleurs toujours aimé comme un père ? Je préférerais cent fois vivre avec vous dans une chaumière que dans un palais avec n’importe lequel des barons.
Blaidd avait foi en ce qu’elle disait, et les derniers doutes, bien ténus, qui hantaient encore son cœur se dissipèrent. Rebecca était la femme avec laquelle il passerait tout le reste de sa vie, et personne, pas même le roi, ne l’en empêcherait.
Convaincu de son choix et conscient de l’engagement que représentaient les gestes qui allaient suivre, il cessa de lutter contre le feu du désir qui embrasait tous ses sens et s’abandonna à l’indicible joie que lui donnait la présence de la jeune femme.
Elle était contre lui, douce et féminine dans sa cotte de velours.
Il l’embrassa de nouveau et il sentit qu’elle se détendait, s’appuyant librement contre lui tandis qu’il se rassasiait de ses lèvres. Elle les entrouvrit, se laissant enivrer par ses baisers à tel point qu’elle n’eut aucun sursaut de pudeur lorsqu’il défit les lacets de sa robe et que le vêtement glissa au sol.
Comme elle était belle ! s’émerveilla Blaidd en laissant glisser ses mains sur le dos de la jeune fille. Comme il désirait sentir son corps dénudé sous ses doigts, la caresser et la couvrir de baisers jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus et le suppliât de la prendre…
Elle le regardait, confiante, alors qu’il lui retirait lentement sa chemise, faisant apparaître ses épaules blanches, ses bras ronds, sa gorge pleine aux aréoles d’un rose sombre…
Blaidd ne put résister plus longtemps. Il baissa la tête pour butiner les pointes dressées. La jeune fille, dont la respiration s’était brusquement arrêtée, laissa échapper un soupir, puis un gémissement, alors que le chevalier poursuivait sa délicieuse torture.
Elle n’en pouvait plus… Prenant le visage de Blaidd entre ses mains, elle l’obligea à se redresser et, avec la hardiesse d’une femme amoureuse, baisa ses lèvres avec une impatience qui fit surgir en lui un désir primitif et violent.
Il lui rendit son baiser avec la même fougue tout en la caressant, la poussant aux dernières limites du supportable. Cédant à son tour au désir brûlant qu’elle éprouvait de sentir la peau de Blaidd contre la sienne, elle défit les lacets de sa tunique et glissa les mains sous l’étoffe, lui arrachant, à son tour, un gémissement.
Interrompant leur baiser, il retira sa tunique. Rebecca se tenait devant lui, à moitié dénudée à présent, les cheveux défaits tombant sur les épaules, son regard bleu tremblant, vacillant de plaisir entre ses longs cils…
Jamais il n’avait connu un tel désir pour une femme.
Il la prit dans ses bras. Seules la camisole de Rebecca et ses propres chausses séparaient désormais leurs corps impatients. Il sentait la gorge ronde de la jeune femme contre sa poitrine, et il ne doutait pas qu’elle fût consciente, elle aussi, de sa force mâle.
Comme pour confirmer son intuition, elle se mit à onduler contre lui…
Puis, soudain, elle recula d’un pas. L’espace d’un instant, Blaidd crut qu’elle changeait d’avis, mais il se rassura vite en la voyant faire glisser la camisole blanche sur ses hanches et ses jambes. Baignée par la clarté de la lune, elle était maintenant complètement nue.
— Rebecca, murmura Blaidd, vous sortez à peine d’une blessure sérieuse. Je ne voudrais pas vous faire mal. Il faut m’arrêter tout de suite si c’est douloureux.
— Vous serez très doux avec moi, n’est-ce pas ?
— Oui, bien sûr, mais on ne peut jamais être vraiment certain de ne pas se montrer un peu plus brusque à certains moments…
— Cela n’a pas d’importance, dit-elle en lui caressant la joue. Je me donne à vous, seigneur chevalier, corps et âme pour tout le reste de ma vie. Prenez-moi comme je suis.
— Moi aussi, je vous appartiens, ma damoiselle. Quoi qu’il arrive, vous serez toujours ma bien-aimée.
— Alors, aimez-moi, maintenant, Blaidd. Tout de suite ou je pousse des cris qui vont ameuter tous les gardes du palais !
— Hum ! Je ne puis prendre ce risque, répondit plaisamment Blaidd en la soulevant dans ses bras pour la porter sur le lit.
Il se débarrassa de ses derniers vêtements et s’étendit près d’elle. Glissant un bras autour de ses épaules, il la serra contre lui tandis qu’il la caressait de sa main libre, ébloui par la douceur de sa peau.
— N’ayez pas peur, je serai très tendre, murmura-t il en se penchant sur elle pour l’embrasser.
Elle sourit dans l’ombre, comblée. Elle était sûre de son amour et ne doutait pas qu’il serait toujours à son côté. Elle pouvait s’abandonner sans arrière-pensées à ses caresses et ses baisers.
Elle se mit à son tour à explorer son corps magnifique, à suivre le dessin parfait de ses muscles, s’arrêtant sur ses mamelons, comme il l’avait fait pour elle. Les sentant durcir, elle y porta les lèvres, les butina…
Blaidd gémit, se laissa retomber en arrière, et, grisée de se découvrir un tel pouvoir sensuel, elle en profita pour se jucher sur lui.
Il écarquilla les yeux.
— Rebecca, que… ?
— Chut ! Seigneur chevalier, dit-elle en mettant un doigt sur sa bouche. Nous ne voudrions pas ameuter les gardes, n’est-ce pas ?
Elle lui prit les poignets qu’elle maintint au-dessus de sa tête, puis s’inclina vers lui, effleurant des seins son torse viril. Il se cambra, et Rebecca oppressée sentit sa virilité palpiter contre son ventre.
Ils se regardèrent en silence, dans la pâleur diaprée de la lune, et l’air sembla vibrer entre eux.
— C’est à mon tour de mener le jeu, ma damoiselle, dit Blaidd dans un souffle en se redressant.
Il la fit pivoter sur le dos et se glissa entre ses jambes. Puis, imitant les gestes que venait d’avoir la jeune fille avec lui, il la couvrit de baisers et de caresses. Elle ondulait, soupirait, haletait de plaisir, mais elle sentait que son corps désirait davantage.
Comme s’il devinait son attente, ses gestes se firent plus audacieux, plus précis. Rebecca sentit croître en elle une attente diffuse, impérieuse. Elle se souvenait d’avoir éprouvé la même sensation entêtante dans les bras de Blaidd, à Throckton, puis cette libération merveilleuse…
Il s’immobilisa un instant, cessa de la caresser. Rebecca ouvrit la bouche pour le supplier de continuer, mais elle n’en eut pas besoin car il s’étendit sur elle et, cette fois, ce fut son sexe qu’elle sentit contre elle et, bientôt, en elle…
— N’aie pas peur… Je vais venir très doucement, promit-il de sa voix chaude.
Il lui sourit.
— Regarde-moi et détends-toi, Rebecca, mon amour. Tu sais que je t’aime…
Il vint un peu plus profondément en elle.
— Et que je t’aimerai toujours…
Une poussée plus forte et il fut en elle, complètement. Elle retint son souffle, enfonça les ongles dans son dos.
— C’est trop ? Faut-il que je me retire ?
— Non… Continuez. Faites de moi votre femme… totalement… Je vous en prie, Blaidd.
Elle noua les bras autour de son cou et l’embrassa avec passion, le libérant de toute retenue et de tout scrupule. Il se mit à aller et venir en elle, doucement, lentement…
Après quelques instants, Rebecca, submergée de sensations merveilleuses et enivrantes, oublia son inconfort passager. Il lui semblait, pour la première fois de sa vie, qu’elle connaissait une totale plénitude. Et elle partageait cet indicible plaisir avec Blaidd. Ils étaient si unis, corps et âmes, qu’il lui semblait qu’ils ne formaient plus qu’un seul et même être.
Les paupières closes, le souffle rapide, Rebecca sentait monter en elle une tension sans précédent alors que Blaidd se mouvait en elle de plus en plus vite…
Soudain, la tension cessa et elle fut soulevée par une succession de vagues voluptueuses… Ils crièrent leur extase à l’unisson.
Haletant, Blaidd posa la joue contre la poitrine de la jeune femme.
— Oh, mon Dieu ! Rebecca, murmura-t il enfin. C’était merveilleux… Je n’ai jamais rien connu de semblable… Je vous aime.
Elle repoussa en arrière les cheveux de Blaidd qui lui couvraient le visage.
— C’était extraordinaire, dit-elle. Moi aussi, je vous aime.
— J’espère que je ne vous ai pas fait mal. Si la plaie se réouvrait à cause de moi, j’en serais fort marri. Et Dobbin ne me le pardonnerait jamais.
— Il n’y a pas de danger quant à cela. Dobbin m’a parfaitement soignée. Et puis, il vous aime bien.
Elle lui sourit et s’arqua contre lui. Elle le sentait toujours en elle et, déjà, il retrouvait sa vigueur.
— De toute façon, si je lui dis que vous m’avez donné tout le bonheur du monde, il ne pourra que vous pardonner.
— S’il apprend que vous avez été mienne avant le mariage, il risque vraiment d’être furieux contre moi et, alors, je ne voudrais pas être en face de lui !
— Dans ce cas, je ne lui dirai rien.
Elle prit son visage entre ses mains et chuchota voluptueusement :
— Maintenant que vous m’avez fait découvrir le plaisir, je crois que je vais y prendre goût. Y voyez-vous un inconvénient ?
— Non, au contraire.
Il joignit ses lèvres à celles de la jeune femme qui l’enlaça avec feu.

 
 

 

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chapitre 19


Kynan hésita devant la porte de la chambre de Rebecca puis, levant le poing, il y frappa doucement. Ce n’était pas à lui de la réveiller, mais il lui semblait que c’était son devoir de le faire dans la mesure où le jour était déjà levé et qu’il serait bientôt l’heure de l’audience avec le roi.
Il avait cherché Blaidd partout, en vain, et la servante de la damoiselle de Throckton était tout aussi introuvable. Or, il fallait bien que quelqu’un prévînt Rebecca que l’heure était venue de se préparer à comparaître devant le souverain.
Il frappa de nouveau. Aucune réponse. Pas un bruit.
Il était ridicule de ne pas oser se manifester de façon plus audible. Elle ne lui en voudrait certainement pas de s’assurer qu’elle ne serait pas en retard à une audience royale.
Il frappa plus fort et cria :
— Ma damoiselle ! Etes-vous réveillée ?
Il colla l’oreille à la porte et cria de nouveau :
— Ma damoiselle ?
Il y eut comme un bruit de lutte. Sans attendre un instant, il tira son épée et ouvrit brusquement la porte.
Blaidd, courbé en deux, avait une jambe dans ses chausses tandis que la jeune fille tirait précipitamment la courtepointe sous son menton.
— Oh ! Mon Dieu ! Je suis désolé ! dit Kynan avant de quitter rapidement la pièce et de claquer la porte derrière lui.
L’épée toujours à la main, il s’adossa au battant pour reprendre sa respiration et faillit tomber à la renverse lorsque, soudain, la porte se rouvrit.
Il réussit à recouvrer son équilibre et, tournant les talons, se trouva face à face avec Blaidd qui avait fini d’enfiler ses chausses et passé sa tunique. Les bottes dans la main gauche, il avait jeté sur son bras son baudrier.
Rebecca, assise dans le lit, souriait. Avec ses cheveux bruns en liberté qui formaient des vagues souples et soyeuses autour de son visage et de ses frêles épaules, elle était si charmante que Kynan comprit soudain mieux les sentiments de son frère pour la jeune femme.
A cet instant, cependant, il était évident que Blaidd n’était pas d’humeur à avoir une conversation sur la femme de sa vie. Il houspilla Kynan et le poussa dehors sans ménagement.
— Tu aurais pu attendre qu’on te dise d’entrer !
— Oui, certes, je suis désolé de vous avoir dérangés. J’aurais voulu envoyer votre servante, mais je n’ai pas réussi à la trouver. Et toi aussi, évidemment, tu n’étais nulle part. Je m’inquiétais car le temps passe et l’heure de votre audience avec le roi…
— Nom d’un chien ! J’avais oublié le roi !
Il se tourna vers la première fenêtre.
— Quelle heure est-il ?
— Presque 9 heures.
— Sacrebleu ! marmonna Blaidd en laissant tomber ses bottes au sol pour passer son baudrier. Pourquoi ne m’as-tu pas réveillé plus tôt ?
— Je l’aurais peut-être fait si j’avais su où tu étais.
Blaidd se figea et rougit, non pas de colère mais de gêne.
— Je ne savais pas que je passerais la nuit ici, dit-il avant de se pencher pour enfiler ses bottes.
Kynan le regardait d’un air grave.
— Il y a autre chose aussi.
Blaidd releva les yeux.
— Quoi ?
— Nos parents viennent d’arriver.
— A Westminster ? Pourquoi maintenant ?
— Pour me rendre visite.
— Pourquoi ne m’as-tu pas prévenu de leur arrivée ?
— Parce que je ne savais pas exactement quand ils seraient là. Ils ont été rapides, mais ils auraient fort bien pu ne pas arriver avant huit jours.
Il disait vrai. Personne ne pouvait savoir précisément combien de temps durerait le voyage des marches du pays de Galles à Londres. Tant de facteurs entraient en jeu : le temps, l’état des routes, la résistance des chevaux, les dangers…
— C’est peut-être une bonne chose, dit Blaidd. Le plus tôt ils feront connaissance avec la femme que j’envisage d’épouser, le mieux ce sera.
Kynan le fixait de son regard brun également.
— Elle a dit oui ?
Un sourire éclaira le visage de Blaidd.
— Plus que ça ! répondit-il en donnant une tape sur l’épaule de son frère. J’espère qu’Henry ne s’y opposera pas. Enfin, nous avons envisagé toutes les solutions. Il pourra difficilement dire non. Où sont les parents ?
— Chez les Fitzroy.
— Je n’aurai pas le temps de les voir avant l’audience. Dis-leur que j’irai leur rendre visite après.
Blaidd se tourna vers la porte de la chambre, mais avant de l’ouvrir, il lança par-dessus son épaule :
— Ne leur dis rien au sujet de Rebecca. Je préfère qu’ils la découvrent pendant l’audience, puis je leur parlerai.
Kynan ouvrit ses mains, comme pour se décharger d’un fardeau.
— N’aie aucune crainte, grand frère. Je te laisse volontiers cette mission.
Et il s’éloigna.
— J’espère qu’il n’a pas été trop choqué ? demanda Rebecca lorsque Blaidd s’approcha du lit. Il avait l’air extrêmement embarrassé.
Blaidd se pencha sur elle pour lui effleurer les lèvres d’un baiser.
— Il s’en remettra. Et maintenant, mon amour, levez-vous sinon nous serons en retard pour notre audience avec le roi.
Elle obéit puis s’immobilisa, troublée par l’expression du visage de Blaidd.
— Il y a de mauvaises nouvelles, c’est cela ? demanda-t elle, inquiète soudain. Vous n’avez pas de regret de ce que nous…
— Non, aucun, répondit-il en lui caressant la joue. Cette nuit a été merveilleuse et, après ces moments exquis, j’ai encore plus envie que la veille de vous épouser. Il s’agit seulement de mes parents. Ils viennent d’arriver à Westminster et le moins qu’on puisse dire, c’est que je ne m’attendais pas du tout à les voir maintenant.
— Oh ! dit Rebecca en se recroquevillant sur elle-même.
Elle n’osait imaginer la façon dont réagiraient les parents de Blaidd lorsque leur fils leur annoncerait qu’il épousait la fille d’un félon.
Il sourit, rassurant.
— Ne vous inquiétez pas. Dès qu’ils vous verront, ils comprendront mon choix. Et maintenant, allons nous préparer.
Rebecca hocha la tête en essayant de ravaler son angoisse.
Au même moment, on frappa précipitamment à la porte puis Meg entra comme un tourbillon.
— Oh ! Ma damoiselle ! Pardonnez-moi d’être aussi en retard ! Je ne pensais pas…
Elle s’arrêta brusquement, sa bouche formant un « O » de stupeur alors qu’elle découvrait sa maîtresse dévêtue et, près d’elle, Blaidd.
— Je vous attends dans la pièce voisine, ma chérie, dit ce dernier. Soyez aussi rapide que possible.
Il fit un signe de bonjour à Meg dont l’expression choquée venait de céder la place à un sourire radieux.
Dès que le chevalier fut sorti, la servante, toute frémissante de joie, se précipita sur Rebecca.
— Il va vous épouser, n’est-ce pas ? Je savais qu’il vous aimait ! Il va vous rendre si heureuse !
Rebecca n’avait aucune envie de contredire sa domestique, aussi lui sourit-elle avant de prendre une expression qu’elle essaya de rendre sévère.
— Où étais-tu ?
Aussitôt dégrisée, Meg rosit.
— Oh ! moi, ma damoiselle ? J’ai… dormi tard. Je ne me suis pas réveillée.
— Où as-tu dormi ?
Elle devint cramoisie.
— Dans le palais, bien sûr.
— Seule ?
— Non, mais il ne faut pas vous faire de mauvaises idées, ma damoiselle ! s’écria-t elle en se tordant les mains. Vraiment ! Nous parlions simplement, Trevelyan et moi, et nous étions très fatigués. Après, je ne sais plus ce qui s’est passé, sinon que je me suis réveillée la tête sur son épaule.
— Trevelyan ? répéta Rebecca.
Meg acquiesça de la tête.
— C’est un gentilhomme comme le chevalier Morgan. Il n’a jamais rien fait d’inconvenant. Il voulait parler avec moi, rien d’autre. Je ne l’aurais pas laissé faire, d’ailleurs.
— Ce n’est pas à moi de te jeter la pierre, Meg, dit Rebecca en se levant. Et maintenant, aide-moi à passer la plus belle des robes de Laelia. Je dois être la plus élégante possible pour me présenter devant le roi.
Ainsi que devant les parents de Blaidd, qui ne la considéreraient peut-être jamais autrement que comme une intrigante…
Au bras de Blaidd, Rebecca s’évertuait à ne pas trahir sa peur alors qu’ils approchaient de la grande salle des audiences royales, mais elle aurait été encore beaucoup plus tendue si elle avait dû comparaître seule devant Henry. Au moins, elle était certaine, à présent, de l’amour de Blaidd et ne doutait pas qu’il fût prêt à lui consacrer toute sa vie.
— J’ai l’impression qu’il vaudrait mieux que vous me laissiez parler en votre nom, dit Blaidd alors qu’ils approchaient des lourdes portes de chêne, devant lesquelles se tenaient deux gardes armés en cotte de mailles. Vous pourrez répondre au roi s’il vous interroge, bien sûr, mais sinon laissez-moi plaider votre cause. Je le connais bien et il me fait confiance.
Rebecca acquiesça. Elle doutait tellement d’elle à cet instant qu’elle craignait de ne pas être capable de prononcer un mot devant le souverain et sa cour.
Après les avoir dévisagés, l’un des gardes reconnut Blaidd et leur ouvrit les portes. Rebecca respira à fond et rassembla son courage.
Elle fut stupéfaite devant l’importance de l’assemblée. Hommes et femmes, richement vêtus de somptueuses étoffes aux couleurs vives, rouges, vertes et bleues, et portant colliers, bracelets et anneaux d’or et d’argent, ornés pour certains de pierres précieuses, s’alignaient de part et d’autre d’une interminable allée centrale au bout de laquelle se dressait une estrade où étaient disposés deux trônes surmontés d’un dais.
Le roi et la reine y étaient assis. Ils semblaient tous les deux fort jeunes, elle plus encore, et visiblement enceinte.
Alors qu’ils remontaient l’allée, Rebecca se sentait horriblement fruste, ridicule et mal fagotée. Par contre, elle avait conscience que Blaidd était magnifique dans sa tunique de velours noir, ses hauts-de-chausses noirs également et ses bottes luisantes. Il se tenait droit, le port altier, l’allure parfaitement royale. Il semblait manifestement chez lui sous les hautes voûtes de ce palais alors qu’elle n’était chez elle qu’à Throckton, en compagnie de Dobbin et de Rowan à qui elle donnait des ordres pour la préparation des repas.
Blaidd lui couvrit la main de la sienne pour la réconforter. Elle leva les yeux vers lui et vit qu’il lui souriait d’un air confiant et amoureux. Elle se sentit un peu plus sûre d’elle jusqu’au moment où il marqua un petit temps d’arrêt.
Elle regarda dans la même direction que lui et vit Trevelyan à côté d’un jeune homme qui devait être son frère. Un couple plus âgé, à leur suite, sur le même rang, posait sur elle et Blaidd un regard si intense qu’il en devenait déconcertant.
— Ce sont mes parents, murmura-t il à l’adresse de la jeune femme, qui nota aussitôt la forte ressemblance entre Blaidd et son père.
Elle pouvait ainsi se représenter à quoi ressemblerait son mari dans vingt ans. Les traits empreints de sagesse, une chevelure argentée et une éternelle sveltesse. Quant à la mère de Blaidd, elle était d’abord et avant tout très belle, d’une beauté qui surpassait encore celle de Laelia au même âge.
— Soyez le bienvenu parmi nous, messire Blaidd ! cria le roi à distance.
En entendant la voix du souverain, Rebecca dirigea toute son attention vers Sa Majesté et la reine qui n’étaient qu’à quelques pas d’eux. Ils reprirent leur marche et, arrivés au pied de l’estrade, s’inclinèrent devant le couple royal.
— Je suis très heureux d’être de retour auprès de vous, Sire ! dit Blaidd en se redressant, un sourire aux lèvres. Et je constate avec joie que notre reine porte un héritier. La maternité vous va à ravir, Votre Majesté !
La reine sourit, et qui aurait pu l’en blâmer ? La voix profonde et grave de Blaidd conférait à son compliment un charme supplémentaire.
Le roi parut tout aussi charmé de cette remarque, mais il changea brutalement d’expression lorsqu’il déclara :
— J’ai été informé des tragiques événements qui se sont déroulés à Throckton.
Puis, tournant son attention vers Rebecca :
— Je suppose qu’il s’agit de la plus jeune fille du comte de Throckton ?
— Oui, en effet, Votre Majesté. C’est Rebecca de Throckton, votre très loyal sujet.
— C’est vous qui le dites, chevalier.
— C’est ce que je sais et pense d’elle, Votre Majesté.
Les sourcils bruns d’Henry se soulevèrent d’un air interrogateur.
— Vous avez la preuve de sa loyauté, n’est-ce pas ?
— Sa présence ici en est une ainsi que son empressement à vous faire le serment d’allégeance qui vous conviendra.
— Sont-ce là vos intentions, ma damoiselle ?
— Oui, Sire.
Le roi dirigea son regard sur Blaidd.
— Il se pourrait qu’elle soit aussi retorse que son père et ne soit venue à Westminster que pour mieux m’abuser. Un serment n’est, au fond, que quelques paroles jetées au vent.
Souverain ou non, cet homme insultait son honneur en laissant entendre qu’elle ne serait pas fidèle à sa parole. Oubliant les recommandations de Blaidd, Rebecca avança d’un pas.
— Votre Majesté, dit-elle avec fermeté. Je vous assure que je suis une honnête femme et que je place mon honneur aussi haut que n’importe qui dans cette cour.
Les sourcils du roi se relevèrent plus encore.
— Vraiment ?
— Oui, Sire. Et pour confirmer ce que je viens de vous dire, sachez que je ne suis pas la fille du comte de Throckton.
Un murmure d’étonnement et de curiosité parcourut l’assemblée alors que le roi et la reine, eux-mêmes, paraissaient déconcertés. Blaidd, à côté d’elle, donnait des signes d’inquiétude, mais elle poursuivit sans y prêter attention :
— Je suis la fille de la seconde comtesse de Throckton, Deborah d’Amperville, et de l’homme qu’elle aimait.
— Voudriez-vous dire à ces nombreux et illustres seigneurs que vous n’êtes qu’une bâtarde ? demanda la reine, incrédule. Dans quel but ?
— Pour qu’on ne croie pas reconnaître en moi les défauts de mon père présumé.
— Mais si vous n’êtes pas la fille du comte, vous n’avez aucun droit sur la terre de Throckton ni sur aucun des autres biens de ce félon, déclara le roi.
— J’en suis consciente.
— Nous ne vous prendrons pas sous notre tutelle et vous serez laissée sans aucune ressource.
— Je cesserai aussitôt de représenter une menace pour votre couronne puisque je n’aurai ni pouvoir ni richesses.
Une flamme brilla dans le regard du roi.
— Voilà un argument très subtil.
— C’est surtout la vérité, Sire. Croyez bien que je n’aspire à rien d’autre qu’à être votre fidèle et dévouée servante.
— Vous n’avez rien à redouter, en effet, de damoiselle Rebecca, Sire, confirma Blaidd en tendant la main pour prendre celle de la jeune femme. Et pour rassurer complètement Votre Majesté à son sujet, je l’implore de m’accorder sa main.
Un autre murmure parcourut l’assemblée.
— N’avez-vous pas entendu, chevalier, qu’elle n’était pas de noble naissance ? intervint la reine. Elle vient de nous avouer qu’elle n’était qu’une bâtarde. Elle n’a aucun droit non seulement sur les biens du comte de Throckton, mais aussi sur son nom et son titre.
— Je le sais, Votre Majesté, mais cela m’importe peu car elle est noble de cœur et d’esprit. Vertueuse, courageuse et généreuse, elle a toutes les qualités requises pour faire une épouse parfaite.
Le roi paraissait quelque peu irrité et il ignora ouvertement Rebecca lorsqu’il s’adressa à Blaidd :
— Elle n’a pas de dot, aucune ressource, pas de titre comme vient de vous le dire la reine. C’est comme si vous épousiez une simple paysanne.
— Puis-je vous rappeler, Sire, que mon père est issu d’une famille paysanne ? Mais si vous jugez, néanmoins, qu’elle n’est pas digne de moi, je renoncerai à mon titre de chevalier. Je resterai votre loyal sujet et servirai dans votre armée comme sergent à cheval si vous le voulez bien. Mais pour ce qui est de mon rang et des privilèges qui lui sont attachés, je suis prêt à les perdre pourvu que je puisse épouser cette damoiselle.
Les seigneurs et les dames ne purent retenir une sourde exclamation dont Blaidd ne sut si elle témoignait de leur indignation ou de leur admiration ?
— J’ose même dire, Sire, que j’y renoncerai gaiement si c’est le prix à payer pour épouser ma bien-aimée.
Rebecca se raidit. Elle s’attendait à ce que le couple royal exprimât à haute voix ce que tous murmuraient tout bas dans cette vaste salle : Blaidd ne pouvait pas parler sérieusement ; aucun chevalier sain d’esprit ne renoncerait à son titre pour épouser la fille balafrée d’un renégat.
Elle vit les mains du roi se crisper sur les bras de son trône.
— Si j’ai bien compris, chevalier, vous dites à votre roi, auquel vous avez juré fidélité, que vous allez quitter sa cour s’il ne vous autorise pas à épouser cette pucelle ?
— Je n’en resterai pas moins votre loyal sujet, Sire.
— Vous ne me laissez guère de choix. Vous imposez le vôtre à votre souverain en quelque sorte.
— Non, Sire. Votre Majesté ne doit pas voir les choses ainsi. Je suis et demeure à jamais votre humble serviteur quel que soit le rang que j’occupe. Mon absence à la cour n’aura guère de conséquence. Il se trouve assez de nobles et sages seigneurs dans ce royaume pour vous conseiller utilement, Sire.
Un murmure de satisfaction se répandit dans une partie de l’assemblée, manifestement celle des barons anglais hostiles à la préférence donnée aux Français par la reine.
— Peut-être, répondit le roi, mais je perdrai le meilleur de mes chevaliers et l’un des rares hommes en qui j’ai une confiance absolue. Par conséquent, messire Blaidd Morgan, je ne vois pas la nécessité d’un tel sacrifice de votre part.
Le visage grave du souverain se détendit.
— J’accepte votre choix. Puissiez-vous être aussi heureux ensemble que votre roi l’est avec sa reine.
Rebecca aurait voulu laisser éclater sa joie par des applaudissements et des ovations, mais Blaidd l’avait déjà prise dans ses bras et il l’embrassait avec passion devant toute la cour.
Trevelyan, cependant, exprimant le même élan que Rebecca, se mit à applaudir avec enthousiasme. Il fut aussitôt imité par d’autres courtisans et des rires fusèrent de tous les coins de la salle. Manifestement, par sa décision, le roi avait donné satisfaction à un bon nombre de seigneurs présents ce jour-là dans la salle du trône. Rebecca et Blaidd, dont le baiser se prolongeait, l’interrompirent en entendant le roi chuchoter à la reine :
— J’ai assurément gagné la fidélité à vie du chevalier !
— Oui, sans nul doute, Sire, confirma Blaidd, mais elle vous était déjà acquise.
Le souverain se leva de son trône et s’approcha du couple. Il posa les mains sur les épaules de Rebecca et l’embrassa sur les joues.
— Vous devez assurément être une femme exceptionnelle.
Rebecca lui sourit, émue de lui voir non pas le masque altier et sévère du maître d’un royaume, mais l’expression attentive d’un homme soucieux d’agir avec justesse.
— J’aimerais l’être pour satisfaire Blaidd qui est incontestablement un chevalier d’exception. Soyez certain, Sire, qu’il vous servira avec dévotion.
— Je le sais, sans quoi je n’aurais pas donné mon accord à votre mariage, répondit le roi avant de retourner s’asseoir sur son trône.
D’une voix forte pour être entendu de tous, il reprit :
— Nous autorisons cette union en récompense des excellents services que nous a rendus le chevalier Morgan et, en outre, nous lui faisons don du château de Throckton avec ses terres et tous ses revenus.
Cette fois, Rebecca ne put retenir sa joie. Elle poussa un petit cri et se jeta dans les bras de Blaidd qu’elle étreignit avec transport. Il sembla quelque peu déconcerté par une telle démonstration de bonheur en un lieu où les sentiments ne s’exprimaient qu’avec mesure et pudeur, mais le roi vint à son secours et lui cria :
— Embrasse-la, mon garçon ! Je vois bien qu’elle n’attend que cela et que tu en meurs d’envie.
— Puisque Votre Majesté me l’ordonne, je me ferai un plaisir de lui obéir.
Il prit Rebecca dans ses bras et, sans se soucier des nombreux témoins qui observaient la scène avec curiosité pour certains, et sympathie pour d’autres, il s’empara de ses lèvres et l’embrassa avec passion jusqu’à ce qu’elle fût hors d’haleine.
Le roi toussota pour attirer leur attention.
— Je crains que les jeunes femmes de cette cour ne perdent la tête devant une si belle démonstration d’amour, messire Blaidd. Si vous souhaitez exprimer de façon plus insistante votre tendresse à votre fiancée, je vous suggère de vous retirer dès à présent. Nous parlerons ultérieurement et en privé des événements qui ont eu lieu à Throckton et des nouvelles circonstances.
— Comme il vous plaira, Votre Majesté, répondit Blaidd en s’inclinant. Nous n’avons pas assez de mots pour vous remercier, Sire !
Il offrit le bras à Rebecca et tous deux s’éloignèrent dans un brouhaha de commentaires et d’applaudissements.
Lorsque les lourdes portes se furent refermées derrière eux, ils hâtèrent le pas et se glissèrent dans la première alcôve qu’ils rencontrèrent où ils s’embrassèrent de nouveau..
— Je n’arrive pas à croire qu’il vous ait donné Throckton, dit Rebecca lorsqu’ils s’interrompirent pour reprendre leur souffle.
— Je ne m’y attendais pas, reconnut Blaidd.
— Et moi pas davantage, intervint une voix dont le timbre était très proche de celui de Blaidd. J’ai cru, un moment, que tu avais perdu la tête, vieux frère.
Blaidd et Rebecca firent volte-face pour découvrir les parents du chevalier accompagnés de leur second fils, ainsi que de Trevelyan et Gervais Fitzroy.
Le visage éclairé par un radieux sourire qui témoignait de son bonheur, Blaidd prit le bras de Rebecca.
— Il n’est plus nécessaire de vous présenter ma fiancée, dit-il en s’adressant à ses parents.
Moins rassurée encore que devant le roi et la reine, Rebecca fit cependant la révérence avec grâce.
— Je suis très heureuse de faire votre connaissance messire Morgan et vous aussi, ma dame.
— Ne vous faites pas de souci pour moi, en tout cas, père, reprit Blaidd. J’avais toute ma raison quand j’ai offert de renoncer à mon titre.
— Crois-tu ? dit Hugh Morgan. Tu m’es pourtant apparu comme un homme éperdument amoureux et qui, en conséquence, n’avait plus toute sa tête ! J’avoue avoir eu un choc lorsque tu as déclaré vouloir renoncer à ton titre. Quand je pense à tout le temps qu’Urien a consacré à ta formation ! Ta mère a failli perdre connaissance…
D’un regard, Liliana Morgan intima le silence à son mari et, s’approchant de Rebecca avec un chaleureux sourire, déclara :
— Il y a longtemps que je ne m’offusque plus des déclarations intempestives de mon mari ou de mes fils, dit-elle en prenant les mains de la jeune femme. Je désespérais de voir Blaidd prendre une épouse. Il s’y est enfin décidé et de son propre choix. Pour que mon fils vous aime assez pour renoncer à la chevalerie, il faut que vous soyez exceptionnelle et je suis certaine que je n’aurai pas à rougir de vous appeler ma fille.
Le cœur en fête, Rebecca serra Liliana dans ses bras avec le même enthousiasme qu’elle avait témoigné un instant plus tôt devant la cour. Blaidd toussota pour qu’elle modérât ses ardeurs et, craignant d’avoir été inconvenante, la jeune fille recula d’un pas, confuse.
— Il n’est pas nécessaire, ma mie, de manifester vos sentiments d’une manière aussi ostentatoire ! dit Blaidd en riant.
Liliana lui fit les gros yeux.
— De quoi te mêles-tu ? J’aime bien les gestes affectueux. Ce n’est pas parce que tu n’en as plus avec ta vieille mère qu’il faut les interdire à ta fiancée !
Puis, s’adressant à Rebecca.
— Quels hommes, ces Morgan ! Mais, heureusement, ils ont d’autres qualités. Sinon, nous ne les aimerions pas autant.
Blaidd passa son bras sous celui de Rebecca.
— Je ne devrais pas vous faire de reproches pour votre naturel et votre simplicité, car c’est bien la franchise et la sincérité de votre caractère, alliées à votre courage et votre audace, qui ont conquis mon cœur.
Liliana les considéra avec tendresse alors qu’elle glissait la main dans celle de son mari.
— Vous viendrez boire une coupe de vin avec nous tout à l’heure ? suggéra-t elle. Nous pourrons ainsi parler de votre mariage.
— Oui, mère. Nous vous rejoindrons un peu plus tard.
Lorsque ses parents se furent éloignés, Blaidd se tourna vers Trevelyan :
— Es-tu prêt à venir vivre à Throckton pour terminer ton apprentissage ? demanda-t il au jeune homme.
Un sourire éclaira le visage de l’écuyer.
— Oh, oui ! Blaidd, répondit-il. Dobbin a promis de m’apprendre quelques feintes qui pourraient, paraît-il, surprendre mon père.
— Je suis très heureuse que vous veniez vivre auprès de nous, dit Rebecca. Vous verrez que la vie à Throckton sera merveilleuse, maintenant. Nous organiserons des fêtes et vous y rencontrerez de jolies jeunes filles du voisinage. Mais si Meg continue d’avoir votre préférence, vous l’épouserez dans la chapelle du château. En tout cas, elle ne finira pas comme Ester !
Trevelyan rougit et balbutia une réponse incompréhensible.
— Et maintenant, reprit Rebecca en serrant la main de Blaidd. Je crois que mon fiancé aimerait me parler seul à seule. Nous devons débattre de certaines questions importantes.
Blaidd, aussitôt, l’entraîna vers le jardin du palais où les massifs et les haies de buis offraient de charmantes cachettes propices aux amoureux.
Dès qu’ils échappèrent à tous les regards, le chevalier prit sa fiancée dans ses bras et l’embrassa avec une tendresse infinie.
— Je vous aime, murmura-t il en interrompant leur baiser pour se noyer dans le regard limpide de la jeune femme. Et je vous aimerai toujours. Je vous suggère de nous marier au plus vite. Dès les premiers jours de l’été, si vous voulez. Je ne supporterai pas d’attendre davantage pour vivre pleinement et librement à votre côté. Et si, d’ici là, nous commandons un bébé au bon Dieu, personne ne pourra s’en rendre compte !
Elle rit, espiègle.
— Je trouve votre remarque très judicieuse, beau chevalier, et vous prie de venir vous glisser chaque nuit entre les courtines de mon lit. Dites-moi « oui », sans quoi je ne survivrai pas jusqu’à l’été !
— Hum, j’hésite un peu ! plaisanta Blaidd. Mais, si vous insistez, je crois que je finirai par céder à vos prières. Galanterie oblige !

 
 

 

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merci chere soeur pr ce magnifiq roman merci pr tt tes efforts

 
 

 

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