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Les Trois Perles de Domérat ÞÕÉ ÊÇÑíÎíÉ ÑæãÇäÓíÉ

Les Trois Perles de Domérat ANNA GALORE Anna Galore est née en 1962 à Cilaos (La Réunion), d’un père italien et d’une mère française.

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Les Trois Perles de Domérat
A
NNA GALORE





Anna Galore est née en 1962 à Cilaos (La Réunion), d’un père italien et d’une mère française. Son
père l’a initiée très jeune à la plongée sous-marine, qu’elle pratique toujours régulièrement. Sa famille
et elle déménagent à Toulouse lorsqu’elle a 12 ans. Elle y fait le reste de ses études et y croise la route
de lamas tibétains, une rencontre déterminante dans sa vie. Pianiste confirmée, elle s’est produite
pendant une quinzaine d’années dans divers groupes amateurs du sud de la France. Elle est passionnée
de voyages, de cinéma, de photo, de musique et de littérature contemporaine. Elle vit actuellement près
de Marseille. « Les Trois Perles de Domérat » est le premier volet d’une trilogie nommée « L’éternel
amoureux errant ». Les deux volumessuivants sont « Là où tu es » et « Le Miroir Noir ».0

 
 

 

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Des textes anciens peu connus ra******* que la Genèse ne s’est pas déroulée comme
le décrit la version officielle de l’Ancien Testament.
Au commencement, Dieu créa le ciel et la Terre. Tout n’était que solitude et chaos.
Des ténèbres couvraient la surface de l'abîme. Le souffle de Dieu plana à la surface des
eaux. Il dit: « Que la lumière soit! ». Et la lumière fut. Dieu appela la lumière, jour, et les
ténèbres, nuit.
En créant le premier soir et le premier matin, il créa le temps.
Dans les jours qui suivirent, il créa le soleil et la lune et les astres et les plantes et les
animaux. Il créa aussi deux sortes d’êtres immortels : les anges et les démons. Les anges
étaient asexués, leur plaisir était purement spirituel. Les démons étaient sexués, leur plaisir
était principalement physique.
Dieu aurait pu s’arrêter là. Mais, en voulant parachever son oeuvre, il commit une
erreur aux conséquences incalculables. Il décida d’ajouter à Gan Edinu, le Jardin d’Eden,
celui dont il pensait faire le sommet de la création : l’être humain. Il mélangea de la terre et
de l’eau dans le creux de sa main et façonna Adam.
Dieu ayant une haute opinion de lui-même, il fit Adam à son image et à sa
ressemblance. Il est vrai qu’il n’avait aucun autre modèle. Là est sans doute l’origine de
tous les problèmes qui suivirent.
A peine lui eut-il insufflé la vie qu’Adam commença à se plaindre.
« Dieu, je te remercie de m’avoir créé mais maintenant que tu as aussi créé le temps,
que vais-je faire seul pendant l’éternité ? Et, de plus, à quoi me servira ma vie si je n’y
prends aucun plaisir ? »
Dieu aurait pu s’irriter que sa créature ne prenne la parole pour la première fois que
pour exiger plus de lui. Mais avec l’indulgence coupable d’un père pour son enfant
turbulent, il accepta d’exaucer le désir d’Adam, au lieu de s’en tenir à son plan initial.
Il reprit de la terre et de l’eau et façonna un autre être humain, qu’il appela Lilith.
Adam et Lilith étaient différents par leur sexe mais ils étaient égaux en tout. Dieu leur
expliqua qu’ainsi ils pourraient se parler, avoir autant de plaisir qu’ils le voudraient et se
reproduire à l’infini.
Adam et Lilith étaient d’une grande beauté. Ils se regardèrent et se désirèrent. Ils
voulurent faire l’amour pour la première fois. Adam dit à Lilith :
« Allonge-toi sur le dos, je vais me mettre sur toi.
- D’accord, et la fois d’après, c’est moi qui me mettrais sur toi.
- Non, je ne me coucherai jamais sous toi. Tu es faite pour être dessous, je te suis
supérieur.
- Tu ne m’es pas supérieur. Je suis ton égale. Dieu nous a créés de la même
manière, avec la même terre et la même eau. Si tu veux faire l’amour avec moi, ce sera
comme je l’accepte moi. Et si je veux faire l’amour avec toi, ce sera comme tu l’acceptes
toi.
- Je n’ai pas à te demander ton avis. Dieu m’a créé en premier. Il t’a créée pour
moi. Tu m’appartiens. Tu dois m’obéir. Je disposerai de toi à chaque fois que j’en aurai
envie et de la façon que je voudrai. Couche-toi sur le dos maintenant, je vais te prendre.
- Tu ne me prendras pas. Je ne suis pas à toi. Je suis ton égale.
- Non, tu ne l’es pas. Tais-toi et obéis. »
Leur altercation s’envenima. Aucun des deux ne voulut céder. Ils se battirent et se
querellèrent toute la nuit mais, étant de force égale, aucun ne réussit à prendre l’avantage
sur l’autre. A l’aube, voyant qu’elle n’arriverait à rien de plus avec cet homme borné
Lilith s’écarta d’Adam et appela Dieu pour qu’il impose sa volonté. Elle prononça son nom
imprononçable :
« Ioh’évohé ! Ioh’évohé ! »
Dieu refusa de répondre. C’était le septième jour et il se reposait.
Se sentant trahie par son créateur, Lilith s’envola dans les airs et quitta Gan Edinu.
Elle venait de comprendre, avec amertume, que si tel était le sommet de la Création conçu
par Dieu, aucune femme ne pourrait aimer ce monde-là. De plus, quelle raison avait-elle
désormais d’adorer un Dieu pareil ? Aucune.
Le huitième jour, Dieu vint enfin voir ce qui se passait à Gan Edinu. Adam lui
raconta sa querelle avec Lilith et lui dit qu’elle était partie.
A partir de là, tout devint très compliqué.
Si Dieu avait vraiment été tout-puissant, rien de ce qui s’en suivit ne serait arrivé. Il
aurait imposé à Lilith d’obéir à Adam. Ou il aurait obligé Adam à être équanime envers
Lilith. Ou il les aurait simplement fait disparaître tous les deux de la Création et la Terre
aurait poursuivi son destin paisible sans ces êtres indisciplinés et querelleurs. Mais il ne fit
rien de tout cela. Il se mit en colère, signe flagrant d’impuissance s’il en est.
Ne daignant pas affronter lui-même Lilith la rebelle, il lui envoya trois anges pour la
convaincre de revenir, mais en vain. Elle ne voulait plus obéir à un Dieu comme lui. De
dépit, pour la punir, il lança sur elle un sort d’une cruauté effroyable : tous ses enfants
mourraient. Mais même cela ne la fit pas fléchir. Au contraire.
Lilith rencontra Samaël, l’Adversaire de Dieu, le plus puissant de tous les démons. Il
tomba aussitôt amoureux d’elle et elle de lui. Parce qu’il l’aimait telle qu’elle était, il la
considéra aussitôt comme son égale. Parce qu’il était un démon, il aimait le plaisir de la
chair. Lilith et Samaël devinrent des amants passionnés. Samaël acceptait volontiers
n’importe quelle position pour faire l’amour avec elle. Lors de leurs ébats insatiables, ils
faisaient tous les deux montre d’une imagination sans limite à ce sujet. Et parce que les
démons étaient des êtres d’une intelligence supérieure, ils ne confondaient pas l’amour et
le sexe. Lilith et Samaël trouvaient ainsi tous les deux naturel d’avoir autant d’autres
partenaires qu’ils le voulaient sans que cela n’affaiblisse leur amour.
Entre temps, voyant que Lilith ne se soumettrait jamais à Adam – et pour que ce
dernier arrête enfin ses récriminations geignardes – Dieu créa une autre femme mais, cette
fois, à partir de la chair d’Adam.
Dieu dit alors à Adam :
« Vois cette nouvelle femme. Elle est née de toi. Elle aura moins de force que toi.
Elle n’aimera que toi. Elle te sera soumise en tout. En échange, tu auras une responsabilité
envers elle. Celle de la chérir, de la protéger et de la respecter. Pour te rappeler à jamais
que cet être faible a cependant une origine aussi divine que la tienne, son nom sera formé
des trois dernières syllabes de mon propre nom : Evohé. Vous pourrez vivre et vous
multiplier à Gan Edinu où vous ne manquerez jamais de rien, à condition que plus rien ne
change désormais. Il vous faudra choisir entre le Paradis et l’Eveil. C’est pourquoi la seule
chose qui vous est interdite, c’est de cueillir le Fruit de la Connaissance. »
Adam fut satisfait. Il avait exactement ce qu’il désirait : une femme qu’il pouvait
dominer et qui devrait lui obéir en tout. Quant à la responsabilité que lui avait confié Dieu,
il n’y prêta même pas attention. Sans plus attendre, il disposa du corps d’Evohé à sa
volonté et l’obligea à faire tout ce qui lui plaisait, à commencer par ce qu’il n’avait pas
envie de faire, lui.
Samaël apprit à Lilith que Dieu l’avait remplacée auprès d’Adam par Evohé. Ils
décidèrent de se venger de cet affront voulu par Dieu. Lilith se mit aussitôt à haïr Evohé,
autant que Samaël haïssait Adam. Samaël se rendit à Gan Edinu. Il prit son apparence
favorite : celle du Serpent Tentateur. En ces temps-là, le serpent n’était pas un animal
rampant et méprisé. Il n’avait pas de crocs à l’intérieur de ses mâchoires, sa langue n’était
pas fourchue mais enveloppante et douce. Sa peau n’était pas couverte d’écailles, elle était
soyeuse, chaude et glissante. Il n’était qu’érotisme et lubricité : il utilisait son corps, à la
fois souple et dur, comme un sexe mâle à deux extrémités, ou comme un
sexe femelle en
ouvrant sa bouche sans dents. Il connaissait les mots qui éveillent un désir irrépressible. Il
séduisit sans peine Evohé, la poussant à trahir Adam. Il la connut charnellement, lui faisant
découvrir des plaisirs sans pareil, qu’elle ne soupçonnait même pas. Il la fit ensuite
désobéir à Dieu en la poussant à cueillir le Fruit Défendu qui pouvait la rendre libre en lui
donnant la Lumière. Mais ni elle ni Adam n’eurent le temps de laisser la Pomme de l’Eveil
faire son effet, car Dieu surgit, à peine le fruit cueilli.
Furieux du mépris montré par Adam pour Evohé, de l’infidélité d’Evohé envers
Adam, et de leur dédain à tous les deux en lui désobéissant, Dieu lança sur eux et sur leur
descendance une terrible malédiction.
Il les chassa à tout jamais de Gan Edinu et leur ôta l’immortalité. Il créa les maladies
et la souffrance. Il alla jusqu’à rendre douloureux l’acte même de donner la vie, pour que
chaque femme qui accouche se rappelle la faute d’Evohé.
Il obscurcit leur intelligence : il leur fit croire que la nudité était honteuse et le plaisir
sexuel, coupable ; il créa les religions, l’intolérance, les superstitions ; il créa le mensonge,
l’envie, la jalousie, le besoin de posséder, l’attachement ; il créa l’ego.
Comme toute l’espèce humaine allait désormais descendre de ce couple unique, elle
fut par nature incestueuse et vouée à la dégénérescence. Les enfants d’Adam et Evohé
durent copuler entre eux pour se reproduire. Puis les enfants de leurs enfants. Et ainsi de
suite.
Dieu n’eut pas besoin d’ajouter à toutes ces plaies l’instinct de domination, le mépris,
l’impatience, la colère, la cruauté, la haine, l’esprit de vengeance ou la capacité infinie à
faire des erreurs. Tout cela, il l’avait déjà transmis à Adam dès le début en le créant à son
image.
La malédiction de Dieu poursuivit à jamais la race des humains. Bien peu d’entre eux
parvinrent à y échapper, même partiellement. On les appela des sages, ou des saints, ou des illuminés.0

 
 

 

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Samaël et Lilith s’acharnèrent, eux aussi, sur la descendance d’Adam et Evohé. Lilith
hanta les cauchemars des enfants. Elle aimait à provoquer leur mort en bas âge, pour les
dévorer et faire souffrir leurs mères. Elle fit mourir une multitude de femmes en couche.
Elle vint exciter les hommes mariés en leur soufflant des pensées lascives d’adultère, soit
pendant leur sommeil, soit lorsqu’ils étaient éveillés, ce qui les faisaient se masturber. Elle
fit de même avec ceux qui désiraient en vain une femme inaccessible. Lorsqu’ils
répandaient leur semence dans leur couche ou sur le sol, elle la buvait et elle enfantait des
démons.
Parce qu’elle avait refusé de se soumettre à la domination d’Adam et à la volonté de
Dieu, Lilith devint la divinité glorifiée par toutes les femmes qui voulaient vivre libres.
Pendant des siècles, ses adoratrices furent persécutées, suppliciées et brûlées par les
hommes, à commencer par ceux qui étaient censés apporter, plus que n’importe qui, des
paroles d’amour et d’élévation : les représentants de Dieu eux-mêmes, prêtres et autres
abbés.
On appela ces femmes libres les sorcières. Comme Dieu les avait abandonnées et que
le Diable les avait toujours aimées, elles vouèrent toute leur haine aux hommes et tout leur
amour au Diable.
Et à Lilith, leur reine.
Pendant des millénaires, les descendants d’Eve et les adeptes de Lilith se
combattirent dans une guerre sans merci.
Les premiers essayaient de l’emporter de façon ouverte, impitoyable et brutale. Ils
tentèrent d’éradiquer par tous les moyens tous ceux qui étaient soupçonnés de posséder le
moindre pouvoir surnaturel. Ils déployèrent une imagination sans limite
pour leur faire
subir les tortures les plus effroyables. Du moins, quand ils n’étaient pas occupés à se
détruire entre eux, ce qu’ils faisaient le plus clair de leur temps.
Les seconds préféraient frapper dans l’ombre. Ils se rencontraient en secret,
procédaient à des actes innommables, déployaient une cruauté sans borne à l’égard de ceux
qu’ils combattaient – après tout, eux aussi descendaient d’Adam le Maudit. Ils jetaient des
sorts à leurs victimes qui perdaient soudain la raison, étaient frappés de tous les maux,
mouraient subitement sans que l’on sache trop pourquoi.
Les uns comme les autres démontrèrent sans relâche que, de toutes les créatures
peuplant la Terre, il ne pouvait pas y avoir plus inhumain qu’un humain, quel que soit son
camp, tant il est vrai que la haine se nourrit de la haine.
Avec l’apparition puis la montée en puissance de l’esprit rationnel, ceux qui
pensaient avoir été les victimes d’un sortilège furent de plus en plus souvent raillés par
ceux qui n’y croyaient pas.
Certains disent que ce sont les sorciers eux-mêmes qui ont fait croire à l’inexistence
de leurs pouvoirs. D’autres sont convaincus que tous les mythes et toutes les religions ont
été créés par l’homme pour tenter de donner un sens à la vie, en prêtant à des forces
supérieures la responsabilité de son destin erratique.
Chez certaines peuplades, les deux lignées ont vécu en harmonie au travers des
siècles, chacune bénéficiant des avantages que l’autre pouvait lui procurer. Mais pour tous
les autres, les affrontements ont été innombrables depuis l’origine des temps. De très
nombreux récits les relatent un peu partout à la surface de la Terre, quelles que soient les
cultures ou les croyances religieuses des protagonistes concernés. La plupart ont eu une
issue violente et tragique, où les vaincus ont payé leur défaite de leur vie. Rares sont ceux
qui se sont mieux terminés, car l’amour est rare et seul l’amour peut vaincre la haine.
L’histoire des Trois Perles de Domérat en est l’une des illustrations les plus récentes.
Elle prend ses racines tumultueuses en 1677 et se termine à l’automne de l’an 2000.

 
 

 

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Icon Mod 44 Chapitre 1

 

Chapitre 1
Le sperme des démons

Gabrielle Arfeuille se réveilla ce matin-là de très mauvaise humeur. Elle avait encore
fait le Rêve. Celui où Marie Filastre, sa lointaine aïeule, lui apparaissait, hurlant sa haine
infinie et sa douleur atroce sur le bûcher qui l’envoyait en enfer.
Le bûcher... A cette époque, la justice des hommes n’y allait pas de main morte. Une
femme belle qui vivait seule dans une cabane isolée sentait le soufre. Surtout si elle avait
des cheveux couleur de feu et des yeux verts de chat. Surtout si elle était vue en train de
danser nue, les nuits de pleine lune, au milieu de la forêt, près d’un grand feu de bois, en
psalmodiant des mélopées étranges. Et que des hommes habillés de noir l’entouraient,
surexcités, en bramant comme des fous. Et qu’ensuite, un par un, ils venaient la prendre et
jouissaient en elle de toutes les façons possibles. Qui aurait reconnu qu’elle n’était qu’une
pauvre femme, coupable d’être trop belle mais trop seule ? Qui aurait avoué, parmi eux,
qu’ils la droguaient, à chaque nuit de pleine lune depuis des mois, avec de l’ergot de seigle
macéré dans de l’alcool de sureau, pour pouvoir la violer tour à tour en toute impunité ?
Qui aurait pris sa défense, quand elle fut accusée de s’être présentée chez Mademoiselle de
Fontanges, la nouvelle jeune favorite du roi, pour l’empoisonner sur l’ordre de sa rivale
vieillissante et jalouse, Madame de Montespan ? Qui aurait témoigné qu’elle ne faisait, en
réalité, qu’essayer de fuir enfin ses violeurs ? Qui aurait dit à voix haute ce que tous
savaient – que Mathurin Bedeau, le chef occulte des hommes en noir, l’avait accusée de
sorcellerie parce qu’il était furieux de la voir lui échapper à nouveau ?0
Mathurin Bedeau... Du jour où Marie avait croisé la route de cet homme, cinq ans
plus tôt, sa vie n’avait fait que s’enliser toujours plus profondément dans la misère et la
souffrance. Elle habitait alors dans une masure à quelques kilomètres à l’ouest de
Montluçon. Elle n’était qu’une jeune fille miséreuse, rejetée de tous et orpheline. Elle avait
17 ans. L’âge qu’avait Gabarelle, sa mère, lorsqu’elle la mit au monde.
Gabarelle avait nommé sa fille Marie en hommage à sa seule amie, Marie Mélane,
une femme étrange au charme dérangeant, qui inspirait l’effroi partout où elle passait.
Avant de la rencontrer, Gabarelle était une jeune fille plutôt sage et pieuse, qui envisageait
même de se destiner au noviciat. C’est alors qu’elle croisa la route de Marie Mélane et que
sa vie bascula. Les deux femmes devinrent inséparables, le bruit courut qu’elles étaient
même amantes. Une nuit sans lune, Marie entraîna Gabarelle à une cérémonie obscure, en
pleine forêt. Un sabbat. Gabarelle en revint transfigurée – et enceinte. Marie Mélane l’aida
à accoucher, puis elle quitta la région. On la dit morte.
Quelques années plus tard, alors que sa fille venait d’atteindre l’adolescence,
Gabarelle fut emportée par une fièvre maligne, vite qualifiée de diabolique par ceux qui la
virent agoniser, la mourante ayant déliré pendant des jours en hurlant des paroles
incohérentes, donc forcément dictées par Satan en personne. Depuis, les habitants du bourg
voisin n’osaient plus approcher la jeune Marie Filastre. Ils disaient qu’elle était une
sorcière, comme sa mère et comme la Mélane. Seuls les plus braves, ou les plus
désespérés, venaient parfois lui demander, la peur au ventre, un philtre pour gagner le coeur
d’une jeune beauté inaccessible ou un sort pour repousser un voisin trop pénible.
Gabarelle avait enseigné à sa fille toutes sortes de mélanges d’herbes, des décoctions,
des paroles magiques. Elle lui avait appris à lire dans un grimoire mystérieux et interdit,
nommé « Alberti Magni de Secretis Mulierum Libellum », le Petit Livre du Grand Albert
sur les Secrets des Femmes, que tout le monde appelait plus simplement le Grand Albert.
La jeune fille, devenue orpheline, avait réalisé que ce savoir pouvait lui permettre de vivre
de la crédulité des autres, même si elle-même n’y croyait pas entièrement. Elle avait, en
effet, essayé sans succès plusieurs des recettes du livre pour satisfaire ses propres envies et
avait vite compris qu’aucune ou presque ne marchait, en dehors des poisons ou des
narcotiques – rien de magique à ça.
Un soir d’automne où il pleuvait dru, elle entendit un cheval s’approcher de son
cabanon isolé et les pas lourds d’un homme qui sautait à terre. Il ouvrit la porte grossière et
la regarda d’un air surpris. Il s’attendait à voir une vieille femme laide, pas une jeune fille
sensuelle et belle malgré la crasse, dont la peau luisait comme une invite à la lueur orangée
du feu de cheminée. Il lui dit qu’il s’appelait Mathurin Bedeau, notaire depuis peu à
Cusset. Il avait fait une longue route pour la rencontrer. Il était gras et couperosé, ses joues
ravagées par la vérole. Trempé par la pluie, il puait la vieille sueur et l’odeur forte de son
cheval mouillé. Venait-il pour lui demander un sortilège ? La jeune Marie ne le sut jamais.
Elle vit la lueur de désir dans son regard mais n’eut pas le temps de faire un geste. Il arrêta
tout à coup de parler, se jeta sur elle avec une souplesse et une rapidité étonnantes par
rapport à sa corpulence. Il l’écrasa au sol, la plaquant de tout le poids de ses 120 kilos. Elle
sentit son haleine horrible, ses mains mouillées qui lui arrachaient fébrilement le haillon
qui lui tenait lieu de robe, son sexe dur contre son ventre.
Il se mit à l’étrangler en soufflant frénétiquement. Elle perdit connaissance pendant
une dizaine de secondes. Quand elle revint à elle, il l’avait déjà pénétrée et il ahanait à
chaque mouvement du bassin en lui écrasant les bras de toutes ses forces. Elle eut beau
crier et essayer de se débattre, elle ne put rien faire pour le repousser. Dans un dernier râle
bestial, il éjacula avec un regard exorbité, la bouche grande ouverte, en se raidissant de tout
son long, son bassin poussé à fond contre celui de Marie. Puis, il se dégagea rapidement,
courut hors de la cabane, enfourcha son cheval hennissant, s’enfuit du plus vite qu’il put.
Recroquevillée sur le sol en terre, ses mains crispées sur son pubis souillé et douloureux,
Marie hurla, en sanglotant, des malédictions inutiles. Trois mois plus tard, son ventre
s’arrondissait. Elle donna naissance au début de l’été à une fille, qu’elle appela Gabrielle,
en souvenir de sa mère.
Quatre ans passèrent. Au hasard de leurs errances, Marie et la petite Gabrielle se
retrouvèrent sans le savoir près de Cusset. Mathurin Bedeau, malheureusement, habitait
toujours là. Il la reconnut sans peine le premier jour où elle se rendit sur le marché pour
vendre ses potions et ses philtres. Pour ne rien arranger, il n’avait même plus
d’appréhension vis à vis des supposés pouvoirs de sorcière de la jeune femme : depuis
qu’il l’avait violée, rien de fâcheux ne lui était arrivé, ni sortilège, ni maladie, ni même un
seul cauchemar. Au contraire, sa situation avait plutôt prospéré. A la pleine lune suivante,
il vint forcer sa porte, accompagné de huit comparses, tous habillés de noir. Le cauchemar
recommença, en pire, et se répéta à chaque pleine lune pendant des mois.
Aussi, quand Marie entendit parler de ce travail chez Mademoiselle de Fontanges,
elle prit immédiatement la route de Paris. Mais l’un de ses violeurs, qui n’était autre que le
chef de la police, en fut informé et le répéta à Mathurin.
A peine arrivée chez la jeune favorite, Marie fut arrêtée, enchaînée, jetée dans une
geôle pouilleuse, accusée de sorcellerie, torturée pendant des jours. Ses mains et ses pieds
furent broyés dans de grosses presses en bois, un de ses yeux arraché avec une pince, ses
seins tailladés et arrosés d’huile bouillante, son anus sodomisé avec un pieu puis pénétré
par un rat vivant, son vagin rempli de plomb fondu. A bout de forces, elle finit par dire tout
ce que ses bourreaux voulaient qu’elle dise. Ils la brûlèrent vive comme sorcière en place
de Grève, sous les cris de joie de la foule ravie du spectacle.
Elle mourut sans jamais avoir revu sa fille de 4 ans, qui s’était cachée non loin de sa
cabane quand les hommes en noir repassèrent voir s’ils pouvaient encore y piller quelque
chose. Ils ne trouvèrent d’intéressant que le chat, à qui ils coupèrent les quatre pattes,
comme ça, par jeu. Ils le regardèrent agoniser jusqu’à la fin, en buvant du vin et en
chantant des chansons paillardes pendant que la nuit tombait.
La petite Gabrielle vit tout. Entendit tout. Mathurin avait raconté avec force détails le
long martyre de sa mère. Il jubilait, ses comparses riaient. A un moment, il partit en
titubant vers le buisson où se cachait la gamine, pour soulager sa vessie. Elle resta
dissimulée sous les feuilles quand elle fut arrosée par son urine, immobile et muette malgré
sa rage et sa honte.0

Elle n’oublia aucun des neufs visages. Elle resta seule, cachée dans le buisson,
pendant deux jours et deux nuits. Le matin suivant, une vieille femme à l’allure de
paysanne s’approcha de la masure, puis se dirigea sans hésiter vers le buisson où se cachait
Gabrielle. Elle la recueillit sans que personne ne le sût. Elle n’était pas venue par hasard,
mais parce qu’elle avait appris ce qui était arrivé à Marie Filastre. La prétendue paysanne
était Marie Mélane, l’amie de Gabarelle. Elle était devenue une sorcière de très haut rang.
Une grande prêtresse du culte sombre de Lilith.
Lilith, la première femme, l’insoumise devenue reine des démons. Lilith, la Lune
Noire, la Mère Obscure.
Depuis quelques années, à la suite d’un nouveau rite initiatique, la Mélane avait pris
le nom de Samaëlle, en hommage au démon devenu le compagnon de Lilith après qu’elle
eut quitté Adam.
Avant de repartir avec la fillette, Samaëlle alla prendre dans la cabane le seul héritage
qu’eut Gabrielle de sa mère : le grimoire manuscrit du Grand Albert. La gamine savait où
il était caché, sous le plancher de la masure où elle avait vécu avec sa mère. Comme sa
mère avant elle, Gabrielle apprit à lire avec ce livre. Samaëlle l’éleva comme si elle était
son enfant, dans un mélange paradoxal d’amour pour le peuple des sorciers et de haine
pour le reste de l’humanité. Elle devint à la fois sa grand-mère adoptive et son initiatrice
aux rituels les plus terrifiants. Pour accélérer ses progrès, elle la fit rapidement participer
aux sabbats et aux messes noires.
_______________
Gabrielle connut son premier Grand Sabbat alors qu’elle n’avait pas 7 ans. Des
dizaines de sorcières et de sorciers s’étaient rassemblés dans une clairière en pleine nuit.
Tous se prosternèrent avec respect devant Samaëlle quand elle arriva avec Gabrielle, qui se
sentit très fière de cet accueil.0
Elle vit alors l’être hideux qu’ils entouraient. Il lui sembla immense, velu comme une
bête. Il portait une ample cape noire. Il puait le musc et la chair en décomposition. La peau
de son visage était couverte de verrues et de furoncles. Ses cheveux luisants de graisse
grouillaient de poux et d’autres vermines. Ses ongles, longs et pointus, ressemblaient à des
griffes.
Samaëlle chuchota à l’oreille de Gabrielle :
« Regarde, admire, prosterne-toi devant lui. C’est l’Adversaire.
- L’adversaire de qui ?
- L’Adversaire, Ham Shatan ! Lucifer, celui qui apporte la Lumière ! »
Chacun des sorciers vint déposer aux pieds de Shatan son herbe de sabbat, un
mélange de plantes toxiques. Quand ils eurent terminé, il ouvrit les pans de sa cape, en
extraya sans aucune gêne son pénis brunâtre et flacide. Il arrosa le tas d’offrandes de son
urine, qui empestait comme du compost pourri. Il se baissa, ramassa une grosse poignée
des herbes qu’il venait de tremper et les secoua pour asperger l’assistance dans un
simulacre de bénédiction. En poussant un grognement, il désigna ensuite Samaëlle du
doigt.
« Samaëlle, disciple d’Hécate, viens à moi.
- Ham Shatan, je viens à toi. Je suis Ardat Lili, la servante de Lilith mère
d’Asmodée. Je suis la descendante de Baal Zebub le Dragon Roux. Je me prosterne devant
toi. Je suis la fille de la fortitude, je suis la compréhension, et la science m’habite. J’ai la
connaissance de toutes choses. Les hommes me convoitent et me désirent, ils ont de moi
une faim sans limite. Mes pieds sont plus rapides que les vents, et mes mains plus douces
que la rosée du matin. Je suis déflorée et pourtant toujours vierge. Heureux celui qui
m’étreint, car je suis douce et je comble de jouissance. Mes lèvres sont plus délicieuses que
la vie. Je suis la prostituée de qui me ravit, et la vierge de ceux qui ne me connaissent pas.
- Adorez Lilith, vous mes fidèles ! Elle est sombre, mais lumineuse. Ses ailes sont
noires. Ses lèvres sont rouges comme la rose, embrasant tout l’univers. Elle est Lilith, celle
qui mène les hordes de l’abîme et conduit les hommes à la ruine. Elle est l’irrésistible qui
comble tout appétit charnel, prophétesse du désir. Elle est la première de toutes les
femmes, Lilith - et non Eve ! Elle est l’insoumise qui impose la véritable liberté. Elle est
Kisikil Lilaké, Reine du Cercle Magique. Contemplez sa luxure et son désespoir. »
Tous les participants se mirent à répéter en choeur :
« Lilith, Lilith, Lilith ! Lilith, Lilith, Lilith ! »
Shatan cria alors :
- La lune est noire, la nuit est nôtre ! Que le sabbat commence ! »
Samaëlle s’approcha d’un chaudron, posé sur un tas de bois qu’elle enflamma à
l’aide d’une torche. Shatan jeta dedans toutes les offrandes, les sorcières y rajoutèrent des
crapauds et des serpents morts qu’elles avaient emmenés avec elles dans des sacs de toile
grossière, ainsi que des morceaux de chair putréfiée. Gabrielle crut reconnaître des
membres d’enfants mais n’osa pas poser la question à qui que ce soit. Le mélange infect se
mit rapidement à bouillir dans une puanteur indescriptible, pendant que les sorcières et les
sorciers se dénudaient en chantant et en dansant une volte désordonnée. A l’aide d’une
grande louche en bois, Shatan fit boire un petit peu de la mixture infâme à chaque
participant, tout en psalmodiant des mots incompréhensibles.
Puis il leva les bras verticalement, se retrouvant entièrement nu en faisant tomber sa
cape au sol. Sa verge, boursouflée et turgescente, était désormais en pleine érection, elle
faisait plus de trente centimètres de long. L’assemblée s’immobilisa et se tut. D’une voix
qui ressemblait à un grondement, Shatan dit :
« L’heure de la fornication est venue ! Qu’on m’apporte la pucelle ! »
Dans les vivats de l’assemblée survoltée, trois hommes s’approchèrent en poussant
devant eux une adolescente d’une quinzaine d’années. Elle portait une tenue de religieuse,
elle avait été enlevée quelques jours auparavant aux abords d’un couvent où elle venait
d’arriver comme novice. Elle était visiblement droguée, ses yeux étaient mi-clos, elle tenait
à peine debout. Ils la dénudèrent, face à Shatan. Elle ne portait plus que son crucifix autour
du cou. Un des hommes se mit derrière elle et passa les bras sous les aisselles de la jeune
fille. Les deux autres la soulevèrent en attrapant chacun une de ses cuisses, qu’ils
écartèrent pour présenter son pubis à Shatan.0

Il cracha sur le crucifix puis, agrippant fermement le bassin de la jeune fille de ses
doigts crochus, il la pénétra avec un râle bestial. Elle poussa un long cri suraigu, semblant
ne réaliser qu’à cet instant ce qui était en train de lui arriver. Pendant tout le coït,
indifférent à ses contorsions désespérées et à ses hurlements de terreur et de douleur,
Shatan la griffa sur tout le corps, labourant de ses ongles sa peau blanche et douce, jusqu’à
ce qu’elle soit entièrement couverte de zébrures sanguinolentes. Les sorcières et les
sorciers criaient son nom au rythme des mouvements obscènes de son bassin. Lorsque
enfin il se retira, les trois hommes qui tenaient le corps supplicié de la novice la laissèrent
tomber au sol et se mirent à la prendre sauvagement tour à tour.
Ce fut le signal de l’orgie la plus effrénée, les accouplements se multipliant sans
préférence d’âge ou de sexe. Même Gabrielle, prise dans la mêlée, se faisait caresser et
lécher par les hommes et les femmes qui se retrouvaient près d’elle, à portée de main ou de
bouche. Elle ne dût qu’à la protection de Samaëlle de ne pas connaître pire. Quant à la
malheureuse jeune religieuse offerte à Shatan, elle fut encore violée de multiples fois, y
compris bien après qu’elle ait succombé à ses tortures.
Les ébats continuèrent jusqu’au chant du coq. Alors, tous se dispersèrent, aussi
furtivement qu’ils étaient venus, ne laissant derrière eux que le cadavre exsangue,
désarticulé et à moitié dévoré de la novice.
_______________
Gabrielle vécut avec sa protectrice jusqu’au jour où elle eut ses premières règles, à
l’âge de 11 ans. Samaëlle y vit le signe du temps de la vengeance. Le sang appelait le sang.
Gabrielle remercia avec émotion celle qui lui avait sauvé la vie et tant appris. Elle partit
avec le grimoire de sa mère glissé sous ses haillons.0
Dans les quatre années qui suivirent, elle retrouva huit des neuf hommes en noir et
les tua un par un. Qui se méfie d’une gamine miséreuse qui demande à faire un peu de
ménage en échange d’un quignon quotidien de pain rassis ?
Le premier, elle l’égorgea dans son sommeil, la nuit même de son embauche. Elle fut
déçue par cette fin trop rapide.
Pour les suivants, elle fit durer le plaisir, les torturant avec un raffinement croissant,
découvrant les meilleures façons de rendre leur agonie aussi lente et douloureuse que
possible. Au cours de ces longues années, plusieurs de ses employeurs eurent le temps de
la violer avant que ne vienne le jour de leur exécution. Elle avait beau n’être qu’une
tâcheronne à peine pubère, son corps était très vite devenu celui d’une femme. Sa beauté
sulfureuse, rehaussée par ses longs cheveux roux frisés, ne pouvait que faire chavirer les
pourceaux sans scrupules qui avaient autrefois abusé de sa mère. En ces temps obscurs,
aucune loi ni aucune morale ne les en empêchait. Surtout quand le violeur était un
bourgeois riche et que sa victime était une servante pauvre.
Elle fut forcée et dépucelée par le deuxième des hommes en noir alors qu’elle avait à
peine plus de 12 ans. Dans les trois ans qui suivirent, elle tomba trois fois enceinte. Ses
grossesses aboutirent à deux fausses couches et une naissance, un bébé mâle né deux mois
avant terme, qui ne survécut que quelques minutes. Elle offrit son corps minuscule à Lilith,
en suivant le rituel effrayant que lui avait appris sa grand-mère adoptive. Elle ne l’aurait
pas laissé vivre, de toutes façons. Elle voulait une fille.
Elle célébra l’anniversaire de ses 15 ans sur le corps agonisant de Barnabé Malveson,
le huitième et avant-dernier des hommes en noir, le chef de la police qui avait fait échouer
la tentative de fuite de sa mère. Après l’avoir drogué et ligoté, elle l’avait torturé pendant
des heures avec un rat affamé qu’elle tenait par la peau du dos et qui déchiqueta tout ce
qu’il put mordre du supplicié – son nez, ses oreilles, ses joues, sa langue, ses doigts, ses
tétons, son sexe. Ensuite, elle avait ouvert le ventre de sa victime toujours vivante avec un
couteau de cuisine, sorti ses viscères à pleines mains, glissé le rat à l’intérieur. Pendant que
le rongeur déchaîné dévorait le foie de Barnabé, elle avait regardé ses derniers soubresauts.0

 
 

 

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Elle commença à se masturber, accroupie nue à quelques centimètres de son visage, en
chantonnant une berceuse. Puis, ses soupirs de plaisir se mêlèrent aux derniers râles de
Barnabé en un choeur obscène. Elle jouit au moment précis où il mourut.
Ne restait plus que Mathurin Bedeau. Elle dût patienter deux ans de plus. En effet, le
roi en personne avait récompensé le notaire d’avoir « sauvé » sa jeune favorite de la mort
en lui octroyant des terres immenses en Louisiane. Il était donc parti là-bas avec sa famille,
pour en prendre possession. Il fit venir d’Afrique des centaines d’esclaves pour cultiver ses
champs de coton. Parmi eux se trouvait Batuuli.
_______________
Batuuli avait passé la porte de Gorée, comme des millions d’autres, alors qu’elle
avait à peine 16 ans. Elle avait embarqué dans les cales repoussantes d’un bateau, survécu
à l’enfer de la traversée et connu un enfer pire encore en arrivant à la Nouvelle-Orléans, de
l’autre côté de l’océan. Là-bas, parce qu’elle était divinement belle, Mathurin la mit à part
des autres et la viola presque tous les jours pendant des mois, au bon vouloir de ses
pulsions bestiales. Son épouse n’en prenait pas ombrage. A ses yeux, Batuuli n’était pas un
être humain, mais une esclave, autant dire moins qu’un animal. Tout au plus trouvait-elle
un peu écoeurant que son homme puisse supporter de toucher une négresse, même si ce
n’était que pour se soulager en la baisant, comme on se soulage en pissant.
Un jour, Batuuli tomba enceinte. Ses seins grossirent, son ventre s’arrondit. Pour se
protéger de Mathurin, elle se mit à pratiquer des vieux rites yoruba qu’un sorcier béninois,
esclave nouvellement arrivé, lui avait appris. C’est alors que Mathurin se désintéressa
d’elle. L’idée que l’enfant qu’elle portait puisse avoir un peu de son sang lui coupait toute
envie. Batuuli fut convaincue de son côté qu’elle devait ce répit aux rites voduns. Lalya, sa
petite fille, vint au monde avec une peau plus claire que celle de sa mère, mais Batuuli
l’aima de la même façon que si elle avait été née de l’amour. La santé de Mathurin vint à
se dégrader rapidement. Rites magiques ou infection liée à l’eau et aux aliments ? Il se mit
à souffrir de diarrhées et de fièvres chroniques. Il finit par repartir en France. Un autre
maître blanc le remplaça à la tête de la propriété. Il ne valait pas beaucoup mieux mais ni
Batuuli, ni Lalya ne furent plus inquiétées.
_______________
Un beau jour, deux siècles plus tard, l’esclavage fut aboli. Les survivants de la lignée
de Batuuli vinrent s’installer aux Antilles, puis, encore plus tard, en France. C’est là que
Salomé, la descendante lointaine de Batuuli, naquit. Elle n’ignorait pas qu’elle conservait
dans son sang un peu des gènes détestables du violeur blanc. L’histoire de ses origines
s’était transmise de bouche à oreille tout au long de la descendance de son aïeule. Elle
devait d’être née au supplice interminable de Batuuli, à l’un de ses multiples viols. Mais
malgré le destin tragique de sa malheureuse ancêtre, toutes les femmes de sa famille que
Salomé connut jusqu’à son arrière-grand-mère, l’élevèrent dans l’amour pour la vie.
_______________
De retour en France, Mathurin acheta une grande maison à Montluçon et s’y installa
avec sa famille. Dès que Gabrielle l’apprit, elle vint se présenter chez lui pour lui offrir de
faire ses ménages. Elle venait justement d’atteindre l’âge fatidique de 17 ans. Elle était
devenue une superbe jeune femme, avec les mêmes cheveux roux et les mêmes yeux verts
que sa mère. Subjugué par sa beauté, Mathurin l’embaucha aussitôt. Comme elle s’y
attendait, il voulut abuser d’elle dès le premier soir où il fût seul, sa femme et ses deux
jeunes fils nés en Louisiane étant partis rendre visite à une de leurs cousines à Condat.
Gabrielle laissa Mathurin la pénétrer sans trop résister, sur le carrelage de la salle à
manger. Elle fit même semblant de se laisser envahir par le plaisir, pour endormir sa
méfiance.
Lorsqu’il jouit enfin, en soufflant son haleine puante à travers ses chicots noirâtres à
quelques centimètres de son visage, elle lui arracha l’oeil droit, d’un geste vif et précis de
ses doigts durs comme une serre d’aigle. Pendant qu’il hurlait en se tenant le visage, elle se
releva, attrapa une chaise, la fracassa sur son crâne. Il s’écroula sur le sol.
Elle finit d’enlever les lambeaux de vêtements qu’il n’avait pas déjà arrachés.
Entièrement nue, elle alla tranquillement chercher une fiole qu’elle cachait sous sa
paillasse et un hachoir à la cuisine. Elle retourna auprès de Mathurin toujours sans
connaissance, fit couler dans sa bouche le contenu de la fiole pendant qu’il gisait à terre.
Au bout de quelques minutes, Mathurin revint à lui mais quand il voulut se relever, son
corps était entièrement paralysé par la potion que Gabrielle lui avait fait boire. Une recette
prise dans Le Grand Albert, à base d’aconit et d’hellébore. Son rythme cardiaque était
devenu tellement faible que le moindre mouvement lui était pénible et douloureux. Il
respirait difficilement, comme un asthmatique en pleine crise, avec une impression de
noyade permanente. Sa langue, dure comme une pierre, ne faisait qu’empirer sa sensation
d’étouffement. Il ne parvenait même pas à crier. Par contre, il sentait tout.
Seul le regard borgne de Mathurin put exprimer sa panique, puis sa douleur quand,
sans hésiter, elle lui trancha net les deux mains et les deux pieds avec le hachoir. Elle
attrapa aussitôt une bûche qui crépitait dans la cheminée et l’appliqua sur les quatre
moignons de Mathurin pour cautériser les plaies afin qu’il ne se vide pas trop vite de son
sang. L’odeur atroce de la chair brûlée envahit la pièce.
Elle ramassa les mains mutilées, toutes dégoulinantes, et le força à la regarder de son
oeil encore valide quand elle se les passa sur le corps en grotesques caresses, se
barbouillant les seins et le ventre de son sang, en riant et en faisant mine de jouir.
Elle hurla soudain en se jetant sur lui :
« Je suis Gabrielle, fille de Marie Filastre, suborneur de pucelle ! Tu as baisé ma
mère et tu viens de baiser ta propre fille, gros tripier ! Infâme pourceau, foutriquet maudit,
tu vas payer ! C’est toi mon père, Mathurin Bedeau, et tu viens de baiser ta fille !
Maintenant, tu vas te baiser toi-même ! »0
Elle lui lacéra le visage et le corps de ses ongles en rugissant comme une bête,
s’agenouilla près de son pubis, prit à pleine bouche son pénis mou et ses testicules. Elle
mordit la chair de toutes ses forces et d’un coup de tête violent en arrière l’émascula, puis
recracha le tout sur son ventre. Il s’évanouit. Quand il revint à lui, elle le força à avaler ses
parties génitales en poussant les lambeaux de chair sanguinolents au fond de sa gorge,
comme pour gaver une oie.
« Ta bite te baise, chien puant ! Ta bite te baise ! Que ton foutre t’étouffe ! »
Il mit plus de cinq heures à mourir.
A deux reprises où il perdit à nouveau connaissance, elle s’accroupit à califourchon
sur son visage et lui pissa dessus. Quand ses gémissements devinrent à peine audibles, elle
l’arrosa abondamment avec une grosse bonbonne d’eau-de-vie et y mit le feu, sans prêter
la moindre attention à ses râles de supplication. Elle resta encore plusieurs minutes à le
regarder après qu’il ait rendu son dernier soupir, écoutant la chair grésiller avec une
soudaine indifférence. Elle versa sur le corps fumant et couvert de cloques ce qu’il restait
d’eau-de-vie et jeta dessus tout ce qu’elle trouva d’inflammable. Elle quitta ensuite sans se
retourner la maison qui s’embrasait de pièce en pièce. Quand la femme et les fils de
Mathurin rentrèrent chez eux le lendemain, il ne restait plus que des débris calcinés.
De l’autre côté de l’océan, Batuuli eut un rêve dans lequel sa fille et elle vivaient
libres et heureuses à Farafina, la Terre des Hommes Noirs.
Huit mois plus tard, seule dans une cabane sordide, Gabrielle mettait au monde une
fille qu’elle prénomma comme elle et comme sa grand-mère. Elle trancha son cordon
ombilical et en fit couler quelques gouttes de sang dans la bouche du bébé avant de lui
donner le sein. La lignée des Gabrielle débuta ainsi.0

_______________

Gabrielle Douay, l’arrière-arrière-petite-fille de Gabrielle Filastre, faillit également
finir sur un bûcher plus d’un siècle plus tard. Elle habitait aussi à Cusset et vivait en
escroquant les paysans crédules qui venaient lui demander des potions ou des
désensorcellements. Lorsqu’elle eut 17 ans, comme toute sa lignée, elle chercha à tomber
enceinte. Par une nuit noire de nouvelle lune, elle attira au fond du bois un homme d’une
vingtaine d’années, bossu, muet, retardé mental, que le curé avait recueilli pour entretenir
l’église.
Sous le regard étonné de l’homme hébété, elle commença un cérémonial de messe
noire. Elle invoqua Astaroth et Belzébuth, Asmodée et Béhémoth, Azazul et Belial. Elle lui
fit boire du vin, en but aussi. Quand il fut ivre, elle se dénuda, se caressa le corps, lui
arracha ses vêtements, le fit tomber par terre. Elle susurra en s’approchant de lui :
« Viens en moi, ô Grand Dieu Pan, pour aimer cet homme aussi hideux que toi. Viens
lui faire ce que tu aimes faire avec les faunes. »
Elle s’agenouilla entre ses jambes et suça son pénis difforme avec avidité jusqu’à ce
qu’il soit bien dur. Puis elle s’assit à califourchon sur son dard dressé et le fit s’enfoncer en
elle d’un coup. Le bossu sentit venir son orgasme au bout d’à peine quelques secondes, les
yeux exorbités, entre l’extase et la terreur. Gardant son bassin bien collé à celui de son
amant involontaire pendant qu’il jouissait, elle éclata d’un rire sauvage. Les bras levés
comme si elle chevauchait un cheval sauvage en train d’être dompté, elle hurla en levant la
tête vers la lune noire :
« Viens en moi, ô Lilith, Reine des Striges, Mère Obscure ! Ouvre ta bouche au fond
de moi, ô Kiskill Udakkarra, aspire le sperme de cet homme jusqu’à ce qu’il en meure
épuisé ! »
Alors qu’il continuait d’éjaculer en elle à grands traits, elle se pencha tout près de son
visage et ajouta, d’une voix effroyablement douce :
« O Lamashtu, bois le sang de l’homme qui vient de répandre sa semence dans le
ventre de ta succube ! »
Elle lui trancha la carotide à pleines dents, but son sang comme une goule, se releva,
dansa une sarabande autour de son corps agité de violents soubresauts jusqu’à ce qu’il
mourût. Puis elle partit sans un regard pour le cadavre qui gisait sur le sol. Il fut dévoré
dans l’heure qui suivit par une horde de loups, attirés par l’odeur de la mort.
Quand Gabrielle fut sûre d’être enceinte quelques semaines plus tard, elle alla voir le
Pagnat, un vigneron du coin, âgé et solitaire, qui n’avait jamais pu trouvé femme tellement
il était laid et bête. Elle lui proposa de l’épouser en échange de la laisser élever sous son
toit la fille qu’elle portait. Il accepta.
Un jour, un habitant de Magnet vint consulter Gabrielle Douay, que tout le monde
appelait désormais la Pagnat, pour qu’elle le délivre d’une maladie qui le rongeait. Elle mit
un coeur de coq transpercé d’épingles dans un petit coffret en bois, encore une recette
trouvée dans Le Grand Albert. Elle avait arraché le coeur du coq encore vivant, l’avait fait
mordre à la femme et la soeur du malade, l’avait aspergé de soi-disant eau bénite - tirée en
fait directement de son puits malodorant – avait marmonné une formule mystérieuse en
faisant des signes de croix de la main gauche. Puis, elle leur avait dit de le faire cuire
pendant douze heures sous les cendres de leur cheminée. L’homme devait ensuite porter
sur lui le coeur carbonisé dans une petite boîte, tout le temps, sans jamais en parler à
personne. Malheureusement pour lui, son état empira et il mourut. Sa femme et sa soeur
allèrent porter plainte auprès du juge. Heureusement pour la Pagnat, on ne brûlait plus les
gens au Premier Empire. Elle fut seulement condamnée à une amende et une peine de
prison pour extorsion de fonds.
_______________
De fille en fille, de viols en rites noirs, de Gabrielle en Gabrielle, la descendance de
la Filastre finit par aboutir à Gabrielle Arfeuille, l’adolescente qui se réveillait par ce matin
pluvieux et froid près de Montluçon en janvier 2000, en ayant à nouveau rêvé de son aïeule
suppliciée. A son chevet trônait toujours le vieil exemplaire en parchemin du Grand Albert,

transmis de mère en fille depuis 330 ans.0

 
 

 

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ÃÏæÇÊ ÇáãæÖæÚ
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Les Trois Perles de Domérat قصة تاريخية رومانسية - Gturl This thread Refback 24-04-09 10:53 AM


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