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princesse.samara 29-12-09 01:20 AM

Coups De Théâtre De Tina Berthley
 
Coups de théâtre
de Tina Berthley




- Comment m'avez vous trouvée ? Demanda-t-elle brusquement.
- Très bien. Vous êtes la meilleure que j'ai vu pour l'instant, avait-il répondu avec sérieux.
Elle savait qu'elle était très douée. Tout le monde le lui répétait, non par gentillesse, mais parce que c'était vrai.
- Vous allez donc m'engager ?
- Non.
La réponse de l'homme fut ferme.
Christelle et Tom furent surpris. Pour Christelle c’était comme si un gouffre énorme s’était ouvert sous ses pieds. Toutes ses espérances s’étaient envolées comme neige au soleil.
- Vous avez dit que j'étais douée... à moins que vous ayez menti.
- Je ne mens jamais.
- Pourquoi ne voulez-vous pas m'engager ?0
- Vous êtes une femme, suis-je assez clair ? Et...
- Quoi ? Parce que je suis une fille, je...
Ne voulant plus rien entendre, elle se leva en renversant sa chaise et partit folle de rage.
« Quel macho ! Et moi qui croyais que c'était un homme bien. »

princesse.samara 29-12-09 01:22 AM

SI VOUS L'AIME DITE LE MOI POUR LE FAIT PARVENIR AU SITE

princesse.samara 01-01-10 03:01 PM

waw pas de repense, personne ne sait s'il la trouve bien ou mauvis pas d'avis pas de commentaire y a rien. quoi? personne n'a d'avis sur cette romans

princesse.samara 01-01-10 06:28 PM

CHAPITRE 1


1

Le ciel azur et le soleil resplendissant promettaient aux personnes en promenade une belle journée sans aucun
nuage. Beaucoup de gens s’installaient de part et d’autre de certaines terrasses de café qui longeaient une avenue.
A la terrasse de « Chez Maxime », une dizaine de jeunes étudiants s’emparèrent de tables libres afin de les
regrouper. Ils commandèrent l’instant d’après au jeune serveur, dont ils connaissaient le prénom, leurs boissons. Ce
n’était pas leurs tenues vestimentaires dont leurs couleurs étaient criardes et leurs piercings, mais leurs brouhahas qui
attiraient de temps à autre le regard de quelques clients.
Pas très loin de là, un couple d’une soixantaine d’années ne semblait pas se soucier d’autrui. Main dans la main, au
dessus de la table, les yeux dans les yeux, ces amoureux sirotaient leur apéritif.
Christelle Gordon, assise, le coude posé sur l’une des tables rondes, la paume de la main sous le menton, visualisait
tous ces gens d’un air distrait. Elle attendait patiemment ses meilleures amies qui devaient arriver d'une minute à l'autre.
Christelle jeta un coup d’oeil furtif à sa montre. Ses amies avaient déjà quinze minutes de retard.
C’était bien la première fois qu’Isabelle était en retard, ce qui n’était pas le cas de Cindy.
Elle appela Isabelle sur son portable. Encore une fois, elle tombait sur la messagerie. Cinq minutes s’étaient
écoulées entre les deux coups de téléphone. Elle se rassura en pensant qu’étourdie comme l’était Isabelle, elle avait
oublié son cellulaire chez elle. Mais pourquoi donc ce retard ? C’était anormal. Un frisson s’empara d’elle en songeant à
un éventuel accident.
Isabelle avait une chose très importante à lui révéler. Elle était si joyeuse à l’autre bout du téléphone. Elle n’avait
pas voulu lui dire ce que cela pouvait bien être. La dernière fois qu’elle avait été aussi excitée était le jour où elle lui
avait annoncée son mariage. Mais pour quelle raison ne lui avait-elle rien dit ?
Une fillette d’environ quatre ans, blonde aux cheveux bouclés avec une adorable petite robe rouge, courait entre les
tables pour échapper à son frère légèrement plus grand qu’elle. Elle riait aux éclats. Son rire était cristallin. Tout d’un
coup, elle tomba sur les genoux. Son frère l’aida à se relever et essaya d’atténuer ses pleurs jusqu’à l’arrivée de leur
maman non loin de là.
A cette scène, Christelle se souvint de sa première rencontre avec Isabelle et Cindy. C'était à l’école primaire.
♦♦
Christelle avait joué à la marelle dans la cours de récréation. Les cris d’enfants ne s’estompaient jamais. Les uns
hurlaient de joie lorsqu’ils gagnaient à la partie de billes, les autres pour attirer vers eux l’un de leurs camarades qui était
le chat. Le regard de Christelle s’était attardé sur chacun des groupes de jeux en attendant son tour.
Elle avait vu un garçon pousser une fille alors qu’il jouait avec ses copains au ballon. Cette fille était tombée par
terre et avait pleuré toutes les larmes de son corps. Personne n’avait fait attention à elle. Christelle avait stoppé son jeu,
elle s’était approchée de la petite fille en pleur en même temps qu’une fille blonde et rondelette. Elles s’étaient
accroupies devant la petite victime.
- Tu as mal ? Lui avait demandé Christelle.
La petite fille avait levé des yeux humides vers elles. Elle avait cessé de pleurer. Elle leur avait montré sa paume
gauche qui était égratignée.
- Viens, on va nettoyer ça aux toilettes, lui avait proposé Cindy en l’aidant à se relever.
Christelle avait secoué la poussière sur la jupe rouge.
- Merci, avait-elle dit d'un ton timide.
- De rien. Comment tu t’appelles ?
- Isabelle, et vous ?
- Christelle.
- Et moi, Cindy.
Christelle et Cindy s’étaient occupées d’Isabelle tout au long de la récréation. Depuis ce jour-là, leurs destins étaient
liés…
♦♦
Christelle sourit rêveusement à cette petite anecdote.
Un coup d’oeil sur toutes les personnes présentes à la terrasse la mettait mal à l’aise. Le regard pénétrant des
hommes la fit frémir. Même les hommes, accompagnés de leurs amies ou femmes, se permettaient de la dévorer des
yeux. Elle avait conscience de son charme. Dans les yeux de certains, elle se voyait qu’en objet sexuel comme si aucune
âme n’habitait son corps. Ses vêtements ne renvoyaient jamais l’image d’une femme vulgaire, bien au contraire. Ses
tailleurs que cela soit jupe ou pantalon lui donnaient l’air d’une femme sophistiquée. Elle se permettait certains jours de
mettre un jean mais cela n’enlevait rien à son charme.
Elle passa la main à travers ses cheveux pour se donner une contenance et porta à ses lèvres sa tasse. Elle but la
dernière gorgée de son café et appela un serveur pour commander un autre expresso.
Elle saisit dans son sac de marque assorti à la couleur de ses vêtements, un roman policier. Son marque page était
intercalé à une dizaine de pages de la fin du roman, au moment crucial où l'on découvrirait l'assassin.
2
Alors qu’elle entama sa lecture, elle sentit la présence d'une personne à ses côtés. Cela ne pouvait pas être Cindy car
elle était toujours en retard d’au moins une heure.
- Tu sais que tu as vingt minutes de retard…
- Vous m'attendiez depuis vingt minutes ! Je n'étais pas averti d'un rendez-vous avec une personne aussi lumineuse,
dit une voix inconnue.
Surprise, elle leva la tête et découvrit une grande silhouette dont elle ne pouvait distinguer le visage, ayant le soleil
en face d’elle. Elle savait néanmoins que c’était un homme particulièrement grand et imposant, que sa voix était chaude
et sensuelle.
Christelle maugréa contre Isabelle et Cindy. C’était vraisemblablement un nouveau soupirant. Peut-être un pot de
colle dont elle n’arriverait pas à se défaire. Pourquoi les attirait-elle ? Elle avait la poisse. Il fallait trouver une solution
très vite !
- Excusez-moi, je vous ais pris pour une autre personne.
- Dommage, mais puis-je m'asseoir ? L’interrogea-t-il.
Sa voix l’avait déjà ensorcelée. En guise de réponse, elle lui fit signe de s'asseoir en face d'elle.
- Un petit instant alors, car mes amies vont arriver d'une minute à l'autre.
- Merci, répondit-il avec cette voix qui la faisait tant frissonner.
Cet homme allait s’asseoir sur l’une des deux chaises.
- Attention à ce que vous faites ! Vous ne voyez pas Magui ?
Il scruta la chaise et le sol à la recherche d’une moindre forme de vie.
- Qui est Magui ?
Christelle regarda la chaise comme si une personne était présente.
- Bein, ma petite soeur. Dis bonjour au Monsieur… tu ne veux pas ? Excusez-la de son impolitesse, elle est très
timide.
L’homme prit tout de même une autre chaise. Avait-il vu clair dans son jeu ou avait-il dans l’idée d’en savoir plus
sur elle et Magui ?
Magui était une de ses inventions vers l’âge de quinze ans. Elle avait été créée pour rendre le sourire à Isabelle qui
avait perdu son grand-père maternel.
Elle discerna mieux le physique de cet homme. Il était brun avec de magnifiques yeux verts qui lui faisaient tant
penser à l'éclat d’émeraude. Des hommes bruns aux yeux verts si étincelants étaient très rares. Elle n'en avait jamais vu.
Son visage était bien dessiné, on aurait dit qu'il avait été sculpté avec précision. Son nez était aquilin, la mâchoire
volontaire et les pommettes saillantes. Il devait avoir une trentaine d'années et était d'une beauté rare, car des hommes
comme lui, on n'en trouvait pas à chaque coin de rue. Sous son tee-shirt blanc, qui mettait en valeur son teint halé, se
laissait deviner un torse musclé.
Elle rougit de honte. Qu’avait-elle fait ? C’était toujours les moments où il fallait être sérieuse qu’elle jouait la folle.
C’était la première fois qu’elle utilisait Magui afin de faire fuir un homme. Il était sûrement un Don Juan qui devait
cumuler les liaisons d’un soir avec une telle beauté.
Décidée, elle allait continuer cette mascarade.
Il posa les yeux sur le livre qu'elle était en train de lire.
- Est-ce le premier livre que vous lisez de Monica Ardene ?
Au son de sa voix, elle fut tirée de ses pensées.
- C'est mon auteur préféré, s'empressa-t-elle de dire pour ne pas faire remarquer son trouble.
- Tout comme moi.
- Avez-vous déjà lu ce livre ?
- Oui, je les ai même tous lus, ils sont extraordinaires. Avez-vous déjà une idée de l'auteur de ces crimes ?
- A dire vrai, non.
Elle ferma le livre et le rangea dans son sac. Elle ne voulait pas entendre de lui la fin de son roman policier.
- Puis-je connaître le prénom que peut porter une aussi jolie femme que vous ? Demanda-t-il en la regardant droit
dans les yeux.
- Vous me trouvez jolie ? S’enquit-elle vexée.
C’était bien le premier homme qui pensait cela d’elle. Généralement, ils employaient des termes beaucoup plus
élogieux.
- Je vous trouve superbe… pourrais-je savoir votre prénom ?
- C'est...
Ils furent interrompus par le serveur qui apporta l’expresso. Christelle proposa à l'inconnu une boisson. Celui-ci
refusa, sans quitter des yeux la jeune femme.
Christelle fixa la chaise vide.
- Tu es sûr de ne rien vouloir Magui ? Tu veux un jus de pomme ?… comme tu veux.
Il la regardait avec une telle insistance qu'elle sentit le rouge lui monter au visage. Son visage semblait s’enflammer.
Sa respiration se fit plus lente. Christelle s’empourprait très facilement ce qui l’embêtait au plus haut point.
- Jamais deux sans trois, fit-il constater avec humour. Alors, quel est votre prénom ?
Il n’avait pas l’air d’être perturbé par cette étrange présence. Il était peut-être fou !
- C'est Joanna, et vous ?
Pourquoi avait-elle menti ? Peut-être pour donner un peu plus de piment à cette rencontre ou peut-être parce qu'il
pouvait représenter un danger. Elle ne souhaitait pas s’enticher d’un autre homme aussi séduisant soit-il sans en
connaître davantage sur lui.
3
- C'est Tony. Ravi de vous connaître.
- Egalement.
Anthony lui tendit la main.
A l’instant où ils se serrèrent la main, une onde électrique parcourut le corps de la jeune femme. Elle la retira
aussitôt.
Avait-il éprouvé cette sensation ? Non, il était resté impassible. Le regard de Christelle ne pouvait plus se détourner
de cet homme qui exerçait sur elle un charme puissant.
Tony remarqua sur l'annulaire de la jeune femme un anneau superbe, serti de petits diamants. Il la complimenta
discrètement et lui dit que la personne qui lui avait offert ce somptueux bijou avait bon goût.
Christelle s'empressa de lui avouer que la personne lui ayant offert cette bague n'était autre qu’elle-même.
- Donc, vous n'êtes pas mariée ? Questionna-t-il avec une certaine hésitation.
- Non.
- Etes-vous seule ?
- Oui.
En fin de compte, cette journée ne lui avait révélée que des surprises. Elle qui d'habitude ne répondait jamais aux
questions indiscrètes, avait répondu à cet homme avec une facilité déconcertante. De plus, elle lui avait avoué que c'était
elle-même qui s'était achetée cet anneau, alors qu'ordinairement pour chasser les importuns, elle rétorquait froidement
que c'était son fiancé.
- Puis-je vous poser une question à mon tour ? Demanda-t-elle.
- Je vous en prie, accepta-t-il en inclinant légèrement la tête.
- Que faites-vous dans la vie ? J'ai l'impression de vous connaître.
- Je suis ouvrier en bâtiment, dit-il avec un grand sourire. Et quel métier exercez-vous ?
Christelle hésita. Ayant déjà menti sur son prénom, pourquoi ne le ferait-elle pas sur son métier ? Elle ne le reverrait
pas de toute manière. Pourtant…
Par simple réflexe, elle tapa du point sur la table et quand elle s'en rendit compte, elle croisa le regard interrogateur
d'Anthony.
- Quelque chose ne va pas ?
- Magui arrête de bouger ainsi, tu me stresses ! Tonna-t-elle en jetant un regard vers la chaise. Excusez-moi. Pour
répondre à votre question, je suis secrétaire dans une très grande firme, mentit-elle.
Anthony était resté de marbre à la remontrance de Christelle envers Magui.
- Quelle grande firme ?
Elle répondit sans hésitation.
- Petterson Industrie.
- En effet, c'est une très grande firme.
En voyant son amie monter les escaliers, elle fut soulagée qu'il ne lui soit rien arrivée.
- Je suis désolée de vous chasser, mais mon amie arrive, j'ai été très heureuse d'avoir fait votre connaissance.
Le jeune homme se retourna pour vérifier ses dires. Il voulait certainement savoir si son amie était réelle.
Elle lui tendit la main, mais au lieu de la serrer, il la lui baisa avec une telle douceur qu'elle en frémit.
- Non, c'est moi qui aie été heureux de parler à la plus belle femme qui existe sur Terre, affirma-t-il avec une infinie
douceur. Au revoir… à bientôt Magui, conclut-il en mimant un ébouriffement sur la tête de la petite soeur imaginaire.
Christelle écarquilla les yeux d’étonnement. Etait-il fou ou bien pensait-il qu’elle était réellement folle ? S’était-il
tout simplement pris au jeu ? Elle ne le découvrirait sûrement jamais.
- A bientôt... peut-être, finit-elle par dire sans aucune conviction.
Son coeur battait à tout rompre. Le sourire qu'il avait arboré était si craquant, de quoi faire fondre un coeur de pierre.
En tout cas, elle n'y avait pas résisté. Et cette voix était si séduisante pour un homme, qu'à chaque fois qu'il prononçait un
mot, elle en frissonnait. Elle n'eut pas le loisir de s'interroger plus longtemps sur ce bel homme car Isabelle arriva à sa
table.
Isabelle était une très belle jeune femme de vingt-six ans d'un mètre soixante-dix. Elle portait un tailleur jaune
canari qui lui allait à merveille. Isabelle avait un joli petit nez, des lèvres fines, des yeux en amandes marrons clairs dont
le regard était toujours doux et émouvant. Ses cheveux bruns continuellement tirés en arrière finissant par un chignon lui
donnaient un air d’institutrice. Christelle l’assimilait à chaque fois à une poupée de porcelaine avec sa peau blanche et
laiteuse. Christelle l’avait toujours protégée contre les gens mal attentionnés tant Isabelle était gentille. Sa grâce et sa
naïveté lui attiraient systématiquement que des problèmes. A présent c’était Marks, l'ami d'enfance de Christelle qui
avait pris le relais quand il s’était marié avec Isabelle l’année d’auparavant.
Travaillant comme secrétaire à Petterson Industrie, elle était tombée, comme la plupart des secrétaires, folle
amoureuse de son patron.
Un jour, ne pouvant plus garder son terrible secret, elle était venue demander conseil à Christelle. Elle se souvenait
comme si c’était hier des quelques paroles qu'elles avaient échangées.
♦♦
- Comment lui dire que je l'aime ? Avait demandé Isabelle.
- Montre-lui que tu n’es pas insensible à son charme.
- Mais je n'oserai pas, tu sais parfaitement que je suis timide. Pourquoi serais-je venue te demander de l’aide ? S'il te
plaît, aide-moi ! Tu es la seule en qui je crois, je te considère comme ma soeur. Si je t'ennuie…
4
- Tu sais très bien que tu ne m'ennuies jamais...
Qu’aurait-elle pu faire dans ce genre de cas ? Il aurait fallu plusieurs mois à Isabelle pour vaincre sa timidité. Et
parler à Marks, de l’attirance de son amie, aurait pu lui faire peur. Marks avait fuis pendant quelques mois les relations
amoureuses sérieuses. Il avait été trahi par sa fiancée et ne faisait plus confiance aux femmes.
- Laisse-moi quelques jours pour trouver une solution, avait-elle ajouté en voyant la mine déconfite de son amie.
- Merci, s'était écriée Isabelle en retrouvant le sourire et en lui sautant au cou.
Quatre jours après cette conversation, et après avoir mûrement réfléchi, Christelle s’était rendue à l'entreprise où
travaillait Isabelle.
Elle n'était pas revenue dans cette entreprise depuis un an. L’entrée du bâtiment avait changé et était devenue moins
austère et plus accueillante avec une nouvelle peinture saumon et des plantes vertes disposées un peu partout. Cela venait
certainement d’Isabelle qui aimait les plantes et une couleur plus gaie que du blanc.
Christelle avait travaillé huit mois pour Marks en tant que secrétaire. Puis ayant une obligation personnelle, elle
avait dû quitter son emploi. Elle avait donc mis en contact Isabelle et Marks. Après un entretien, Marks avait embauché
immédiatement Isabelle la trouvant très qualifiée pour cette embauche.
Elle avait salué la standardiste et pris l’ascenseur. Le bureau de Marks était situé au dernier étage. Lorsque les
portes s’étaient ouvertes, elle avait vu Isabelle. Cette dernière s’était arrêtée de pianoter sur son clavier d’ordinateur et
avait froncé les sourcils d’un air interrogateur.
- Mais que fais-tu ici ? Avait-elle chuchoté.
- J'ai rendez-vous avec ton patron.
- Pour... pourquoi ?
- A ton avis. Tu peux lui signaler ma présence, s’il te plait.
Isabelle, déconcertée, s’était exécutée en appuyant sur l'interphone.
- Monsieur Petterson, Christelle Gordon est arrivée.
- Faites-la entrer ! S’était-il exclamé à travers l'interphone.
Christelle avait emboîté le pas de sa meilleure amie pour gagner le bureau de Marks. Christelle avait attendu
qu'Isabelle eut refermé la porte pour commencer à parler.
- Salut, comment vas-tu Marks ? S’était-elle informée en l'embrassant.
- Je vais bien, merci, et toi ?
- Ca va, je te remercie beaucoup.
- Assieds-toi je t'en prie.
La pièce somptueuse était restée inchangé. Le bureau imposant noir se trouvait en plein milieu de la pièce afin de
faciliter les allés venus de Marks. La bibliothèque était à droite et l’armoire où il avait ses dossiers les plus importants à
gauche. L’environnement de froideur avait été atténué par des philodendrons posés près de la fenêtre. En un an, elle
aurait dû lui rendre visite quelques fois. Marks avait téléphoné chaque semaine pour prendre de ses nouvelles. Il ne
pouvait plus venir chez elle car son travail lui prenait les trois quarts de son temps. A partir de ce jour, elle s’était
promise de lui rendre visite régulièrement.
- Qu'est-ce qui me vaut l'honneur de ta visite ?
Ce qu'elle aimait tant chez lui, c'était sa facilité à changer de sujet. Marks avait trente ans et avait tout pour plaire.
Il était grand et bel homme. Il avait un corps athlétique car il pratiquait le football américain. Malgré cette carrure, il
paraissait, envers les autres, avoir une attitude aristocratique tant il se tenait bien droit avec un regard hautain et une
démarche guindée. Sans le vouloir, il mettait mal à l’aise certaines personnes qui ne le connaissaient pas. C’était un vrai
caméléon et Christelle aimait le voir dans toutes sortes de situations. Il avait un superbe sourire et des dents éclatantes
d’une extrême blancheur. Ses yeux bleus changeaient de couleurs en fonction de son humeur et cela intriguait toujours
Christelle quand ils viraient du bleu clair au foncé. Son nez était parfaitement droit, sa mâchoire carrée et il portait avec
succès un bouc très bien taillé. Ses cheveux châtains étaient coiffés en arrière. Ces lunettes d’une monture très fine en or
étaient posées sur son bureau. Il avait une très bonne vue pourtant il ne les utilisait qu’en rendez-vous clientèle. Cette
paire de lunette lui conférait un air très sérieux. Pour certaines personnes, sa carrure sportive ne semblait pas en
adéquation avec son intelligence. Une fois la confiance gagnée auprès de ses nouveaux clients, il ne les remettait jamais
en leurs présences.
La première fois qu'elle l'avait rencontré, elle était tombée folle amoureuse de lui, du moins l'avait-elle cru. Elle
avait douze ans et lui seize. Son père avait invité son meilleur ami et son fils Marks un soir à dîner chez eux. Depuis cet
instant, ils ne s'étaient plus séparés. Plus le temps passait, plus elle s'apercevait que son amour n'était autre qu'une grande
amitié.
- Simple visite ! Avait-elle répondu.
- Tu es toujours aussi ravissante.
- Merci, je te renvoie le compliment.
- Alors comme cela, je serai devenu une jeune et belle femme, avait-il prononcé d'un ton frivole.
- Ce n'est pas ce que je voulais dire, avait-elle rétorqué en riant. Soyons sérieux, je voudrais te demander une chose
importante.
Marks avait changé aussitôt d'expression. Son visage avait pris un air sérieux ce qui le rendait plus irrésistible que
jamais.
- Je t'écoute.
- Je t'invite à dîner ce soir chez moi pour en discuter.
- Pourquoi pas. A quelle heure ?
- Vingt heures, cela te va ?
5
- O.K. !
- Je dois y aller.
Elle avait fait le tour du bureau et avait déposé sur la joue de Marks un baiser.
- A ce soir !
- A ce soir, ma grande.
Isabelle s’était retournée vivement en entendant la porte se refermer.
Christelle s’était approchée d'elle avec un très grand sourire.
- Alors ? Interrogea-t-elle sans plus se contenir.
- Je t'invite à dîner ce soir pour parler de cela. A vingt heures ! Précisa-t-elle avant de partir.
Isabelle était arrivée avec cinq minutes d'avance. A vingt heures précises une personne avait sonné à la porte.
- Qui est-ce ? Avait questionné Isabelle, étonnée.
- Un ami. Pourrais-tu ouvrir la porte, s'il te plaît ?
Quelques secondes plus tard, Christelle avait entendu en écho :
- Vous…
- Christelle m'a invité, avait rétorqué Marks d'une voix rauque.
- Moi aussi.
Isabelle l'avait invité à pénétrer au salon. Pendant ce temps-là, dans la salle à manger, Christelle avait préparé la
table pour deux, avait mis deux chandelles et avait apporté le champagne.
Le téléphone avait sonné et Christelle avait entendu son frère, comme convenu, à l'autre bout du fil. Déposant le
combiné, elle avait retrouvé Isabelle et Marks au salon pour s'excuser de son départ précipité en leur précisant qu'elle
serait de retour très bientôt. Elle les avait priés de dîner ne sachant pas l'heure exacte à laquelle elle serait de retour.
Avant de partir, elle avait accompagné Isabelle dans la cuisine pour lui présenter ce qu'elle devait servir. En partant,
elle avait fait un clin d’oeil à Isabelle, qui devinant ce qu'avait manigancé Christelle, était restée bouche-bée.
A vingt-deux heures, après avoir dîné au restaurant « La triple étoile » et s'être promenée, elle était rentrée chez elle.
Et là, qu'elle avait été sa surprise quand elle avait découvert Marks et Isabelle s'embrassant fougueusement. Elle avait été
surprise, non pas parce qu'elle doutait du résultat mais parce qu'elle n'avait pas prévu que cela aurait été si rapide.
Etant occupés, ils ne s’étaient pas rendus compte de sa présence, ce qui l'avait obligée à toussoter.
Une demi-heure plus tard, Marks et Isabelle avaient pris congé de leur hôtesse.
Le lendemain matin, Marks avait appelé Christelle pour lui avouer qu'il était tombé fou amoureux d'Isabelle dès le
jour où il l'avait embauchée mais qu'il n'avait jamais su comment le lui dire.
Quelques mois plus tard, ils se mariaient...
♦♦
- Salut Christelle, comment vas-tu ? S’enquit Isabelle en embrassant son amie et en s'asseyant en face d'elle.
Cette question fit ramener Christelle sur terre.
- Salut Isa ! Tu as vingt minutes de retard, j'ai cru que le pire était arrivé. Tu aurais pu au moins me téléphoner, j'ai
eu peur...
- Calme-toi Christelle. Pardonne-moi… ma voiture est tombée en panne et j’ai oublié mon portable… pourquoi tu
ne fais jamais de scène à Cindy, elle qui est toujours en retard ?
- Comme tu le dis, elle est toujours en retard.
- Mais au fait, qui était ce beau ténébreux assis à ta table ?
- Un type.
- Mais comment s'appelle-t-il ?
- Tony.
- Et ?
- Salut les filles !
La nouvelle arrivante n’était autre que Cindy. Plus grande que Christelle et Isabelle, Cindy était blonde avec de
superbes boucles qui lui arrivait jusqu’au milieu du dos et de grands yeux bleus. Cindy aurait pu être top model avec un
corps de rêve. Toujours sexy dans ses vêtements roses, elle attirait d’innombrable prétendant. Pourtant, elle ne gardait
jamais le même homme après deux semaines.
Christelle et Isabelle avaient vu se métamorphoser peu à peu cette petite fille très rondelette en femme super sexy et
mangeuse d’homme. Cindy semblait se rattraper du temps perdu et se venger auprès de la gente masculine.
Après les avoir embrassées, Cindy prit place sur une chaise en prenant soin de tirer légèrement sur sa jupe jugé trop
courte au goût de Christelle et Isabelle. Les remarques sur sa tenue vestimentaire n’avait en rien changé l’attitude de
Cindy.
- Alors, quoi de beau ? Demanda-t-elle.
- Christelle a rencontré un bel homme et elle commençait à me raconter…
- On t’écoute attentivement, interrompit Cindy en posant ses coudes sur la table pour se rapprocher plus près de
Christelle.
Le serveur arriva et prit leur commande. Christelle raconta lorsque le serveur s’éloigna.
- Il s’appel Tony et c’est un fan de Monica Ardene. Il est ouvrier en bâtiment et… et je ne sais rien d’autre.
Soudain Christelle éclata de rire.
- Quoi ? Demandèrent Isabelle et Cindy.
- Je repense à ce que j’ai fait !
6
- Qu’as-tu encore inventé ? Interrogea Cindy.
Christelle leur narra tout ce qui s’était produit.
- Ce n’est pas possible ! Comment veux-tu te trouver un homme ! S’exclama Isabelle
Christelle vit trembler les lèvres d’Isabelle. Cette dernière finit par ne plus tenir et éclata de rire en même temps que
Cindy.
- Tu es incorrigible ! Magui… cela fait longtemps que je n’avais plus entendu parler d’elle.
- Notre petite Magui. Toujours là pour nous remonter le moral. Notre soeur imaginaire, dit Cindy.
Isabelle essuya de son mouchoir les larmes qui ruisselaient sur ses joues.
- Au fait, nous ne sommes pas là pour parler de moi ni de Magui. Qu'avais-tu de si important à nous communiquer ?
Les yeux d’Isabelle devinrent pétillants, son visage beaucoup plus gai, son sourire plus grand. Elle ne tenait plus en
place sur sa chaise.
- C'est vrai, j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer...
Elle prit dans chacune de ses mains celles de Christelle et Cindy.
- J’attendais cela depuis des mois…
Christelle sourit à son tour.
- Si c’est ce que je pense…
- Oui, je suis enceinte !!!
- Félicitations ! S’exclamèrent-elles folles de joie en quittant leurs chaises et en prenant Isabelle dans leurs bras.
Elle aurait aimé avoir un enfant elle aussi, mais elle n'avait pas encore trouvé l'homme de ses rêves. Christelle eut
un pincement au coeur.
- Maintenant, il ne reste plus que vous deux, dit Isabelle.
- De quoi ? S’enquit Cindy.
- Vous trouver un homme et avoir des enfants, répondit Isabelle.
- Oh, là, là ! Stop ! Je préfère ma vie actuelle, protesta Cindy.
- Du libertinage, soupira Isabelle.
- Peut-être…
Christelle les écouta tour à tour. C’était toujours la même chose. Isabelle essayait toujours de convaincre Cindy de
revenir sur le droit chemin. Christelle avait essuyé les maintes refus de cette tête de linotte et finalement avait laissé
place à Isabelle qui s’en chargeait quasiment à chacune de leur rencontre.
Tony refit surface dans ses pensées. Elle revit la scène de tout à l’heure. Il avait émané de lui tout un magnétisme.
Une puissance invisible se dégageait de sa personne. Sa plaisanterie aurait pu gâcher leur conversation…
Une main vint se placer devant ses yeux. C’était celle de Cindy qui se mouvait devant elle.
- Pardon ?
- Tu es dans tes pensées. A quoi penses-tu ? Interrogea Cindy.
- Oh rien…
- Tu penses à ce bel italien ? Intervint Isabelle.
- Oui mais tu sais aussi bien que moi que les hommes s’enfuient quand je leur dis ce que j’essaye de faire.
Isabelle et Cindy ne savaient pas ce qu’elle ressentait pour son futur métier si elle arrivait à y accéder. Elle avait été
passionnée par ce monde mais jamais elle n’aurait imaginé qu’un jour elle en ferait partie.
Elle secoua vivement la tête comme pour chasser de sa mémoire ce qui s'était passé trois ans auparavant. Si elle ne
voulait pas que ce souvenir resurgisse à son esprit, il fallait qu'elle change de sujet et vite.
- Et les hommes que tu côtoies, ils t'ont toujours aidée, soutenue... il doit bien y en avoir un auquel tu tiens.
- Oui !
- Qui est-ce ? Questionna Isabelle avec enthousiasme.
- Tom.
Isabelle soupira de lassitude.
- Tu es désespérante.
- Je te l'ai déjà dit et répété, c'est non, N-O-N ! Epela-t-elle.
- Elle a raison, nous n’avons pas besoin d’un homme pour survivre.
- Toi, Cindy, tu es le Don Juan au féminin. Personne ne te résiste…
L'image de Tony s'interposa malgré elle dans ses pensées. Cet homme, en si peu de temps, l'avait complètement
déroutée. Pourquoi pensait-elle à lui ? Il était si viril, si beau, si charmant, si...
- Elle rêve, entendit-elle soudainement.
- Ce n’est pas vrai, nia-t-elle.
- Pas à nous, nous te connaissons par coeur, dit Isabelle.
- Bon d'accord, je pensais à Tony. Y’a une part de mystère que je n’arrive pas à élucider. J’ai l’impression de le
connaître pourtant il m’est inconnu.
- Peut-être que c’est ton âme soeur et toi tu as fait l’idiote.
Christelle haussa des épaules.
- Arrête de dire des bêtises Isa... les filles, pour fêter l'événement, je vous invite demain soir à dîner. Marks est bien
sûr invité. Qu’en dites-vous ?
- Très bonne idée ! Mais il faudra coucher Magui, blagua Cindy.
Plusieurs visages souriant se retournèrent vers les trois jeunes femmes prisent par leur fou rire.
♦♦
7
Christelle pénétra chez elle. Elle rangea immédiatement ses clés dans son sac, de peur de ne plus les retrouver. Elle
retira ses chaussures à talons aiguilles car elle avait les pieds en compote. Après le déjeuner avec ses amies, elles avaient
flâné dans les magasins.
Elle déposa les paquets et son sac à main devant l’escalier au fond du couloir.
Elle se dirigea ensuite vers son répondeur dans le salon. Elle était dans l’attente d’une réponse pour sa future
carrière. Mais il n’y avait aucun message. Elle était si lasse d’attendre une réponse qui ne venait jamais.
Elle ramassa ses sacs et monta les escaliers. Elle ouvrit la deuxième porte à gauche du couloir et lâcha les sacs aux
pieds de son lit. Elle contourna celui-ci et entra dans la salle de bain.
Christelle jeta quelques pincées de sel de bain dans une baignoire et fit couler de l’eau pour se détendre. Le temps
de se déshabiller, la baignoire était à moitié remplie lorsqu’elle s’y glissa. En fermant les yeux, elle vit Tony. Cet homme
l’obsédait. Elle semblait l’avoir déjà vu ! Mais où ? Elle avait beau essayé de le chasser de son esprit en pensant à autre
chose mais chaque tentative la faisait irrévocablement dérivée sur cet homme. Qu’avait-il de si spécial ? Ses yeux
surtout ! Ses yeux l’obnubilaient.
Pourquoi était-il parti sans chercher à la revoir ? Il ne lui avait même pas demandée son numéro de téléphone.
N’était-ce pas normal lorsqu’un homme se retrouvait face à une femme qui avait un être imaginaire pour soeur ?
Son esprit vagabondait encore vers cette rencontre aussi inattendu que burlesque. Elle en riait encore et en rougissait
de honte. L’eau froide de son bain lui rappela qu’elle était restée trop longtemps dans sa baignoire.
Elle mit son peignoir et entra dans le salon sombre à cause des épais rideaux saumon qu'elle avait tirés le matin
même. En passant devant le téléphone, elle aperçut qu'il y avait deux messages.
Son coeur battait la chamade.
Elle appuya sur le bouton "message".
« Salut Chris ! C’est Ben ! Je ne dînerai pas à la maison ce soir, je reviendrai vers six heures du matin, ne m'attends
pas, Ciao ! ».
Elle eut un sourire en coin en entendant la voix de son frère.
Elle avait mis un point d’honneur avec lui afin qu’il l’avertisse de ses moindre sorties. Même si son frère avait la
tête sur les épaules à dix-sept ans, ses amis ne lui plaisaient guère.
Ensuite, elle perçut un message important.
« Bonjours Chris, c'est Tom, je veux te voir demain matin vers huit heures pour un test ».
Elle relâcha sa respiration et desserra les points.
Tout vient à point à qui sait attendre. Oui, cela faisait des jours qu'elle attendait. Enfin, demain ce serait du sérieux.
Elle ferait tout son possible pour qu'on l'accepte. Mais si c'était le contraire, qu'allait-elle faire ? Elle n'en savait encore
rien.
Après avoir avalé un sandwich, elle se coucha pour être en forme le lendemain. Il fallait être en pleine possession de
ses moyens physiques pour être la meilleure.
Avant de sombrer dans un profond sommeil, le visage d'Anthony apparut

princesse.samara 01-01-10 06:31 PM

CHAPITRE 2

8

Un pigeon se tenait sur le rebord d’une fenêtre. Il regardait à travers la fenêtre éclairée d’une maison.
Un homme était allongé sur un futon. Il lisait un roman policier dont il n'arrivait pas à suivre l'histoire. Anthony
n'arrêtait pas de songer à la jeune femme avec laquelle il avait lié connaissance ce midi « Chez Maxime ».
C’était une très belle jeune femme brune aux longs cheveux raides et fins. Les lèvres déjà si sensuelles étaient
agrémentées d’un petit grain de beauté sur le côté gauche de la lèvre inférieure. Cela, il ne pouvait le chasser de ses
pensées.
Il ferma son livre brusquement et le posa sur la table de chevet en chêne située à sa gauche puis éteignit la lumière
en frappant deux fois sur les mains.
Se remémorant la scène, il rit. Il était rentré dans le jeu de Joanna. Il n’avait pas cru un instant à Magui. Pourquoi
avait-elle décidé de se jouer de lui ? Voulait-elle tout simplement passer le temps ? Il n’était certainement pas aussi
beau qu’il le croyait. Son souvenir le ramena à sa jeunesse.
Il n’avait jamais été beau. A l’âge de dix ans, il portait des lunettes et tout son visage était rempli de boutons. On
l’appelait le boutonneux. A dix-huit ans, ces boutons avaient disparu, ses dents avaient retrouvé leurs places grâce à un
appareil dentaire mais il était toujours aussi maigre. Jusqu’à vint-deux ans, il n’était jamais sorti avec une fille. Puis…
Pourquoi cette femme lui faisait-elle tant d'effets pour se ressasser ses douloureux souvenir ? Il tapa du poing sur
l'oreiller en guise de réponse. En fin de compte, il s'endormit avec un large sourire.
♦♦
Il se réveilla à sept heures moins cinq, juste avant que son radio réveil ne sonne. Après avoir pris une bonne
douche chaude, il descendit dans la cuisine se faire un café, mais celui-ci était déjà préparé par Maria qui était debout
bien avant lui. Il se servit une tasse et s'assit à califourchon sur une des chaises.
Le peu de choses qu'il connaissait de cette ravissante personne était son nom. Joanna. Quel beau prénom pour une
aussi jolie femme. Elle avait de magnifiques cheveux bruns qui tombaient en cascade sur ses épaules. De plus elle
n'avait aucun petit ami. Il n'allait sûrement plus la revoir avec tout le travail qui l'attendait.
« Oh et puis, une de perdue, dix de retrouvées ! »
Il ne fut pas dupe car il savait qu'elle ne serait pas facile à remplacer. Il était déjà sorti avec de très belles femmes
mais aucune ne lui avait fait cet effet. Lorsque hier, il lui avait serré la main, il avait senti comme une onde électrique
lui parcourir le corps tout entier. Il avait fait comme si rien ne s'était passé pour qu'elle ne s'aperçoive pas qu'il avait été
déconcerté. Avait-elle reçu cette sorte de décharge électrique ? Il ne le savait pas. Il avait cru défaillir quand il avait
remarqué à l'annulaire gauche une bague. Après mûre réflexion, il avait posé la question qui lui brûlait les lèvres et la
réponse qu'elle lui avait donné fut pour lui comme un miracle, et cela il ne savait pas pourquoi. Pourquoi pensait-il à
cette femme ? Elle lui avait joué la comédie. De toute façon, il ne la reverrait plus, c'était sûr.
Il but une gorgée de son café et remarqua que celui-ci était froid. Cette femme le mettait dans tous ses états et il
en oubliait jusqu'à son café préféré du matin. Il regarda sa montre et se rendit compte qu'il allait être en retard.
- Tant pis !
Il se leva, renversa le contenu de son verre dans l'évier et le rinça. Il prit la veste qu'il avait posé sur la table et
sortit en fermant soigneusement la porte pour ne pas réveiller tout le reste de la maison. Même en conduisant, il ne
parvenait toujours pas à effacer de sa mémoire la jeune et splendide Joanna.
« Je crois qu'elle m'a jeté un sortilège, songea-t-il en riant. »
♦♦
Christelle arriva sur le circuit. Son père l’avait fait construire. Hors course et essais, il aimait conduire ces bolides.
Il voulait devenir le meilleur. C’était ici que Christelle avait appris à conduire.
Tout autour de la piste, il y avait des gradins, mais aussi des pneus pour amortir le choc en cas d'accident. Elle
savait au fond d'elle-même que cela ne se produirait pas car aujourd'hui ce mercredi 4 Avril était un jour très important
pour elle. Son père lui disait toujours : prudence est mère de sûreté.
Tom Damien, qui était son manager et le père de Marks, s'approcha d'elle d'un air furieux. Tom était un homme
d'une cinquantaine d'années qui en paraissait quarante. Ses cheveux toujours noirs étaient clairsemés de quelques filets
d'argent. Son visage bruni par le soleil d'Hawaii lui donnait l'air encore plus jeune. Depuis quelques mois, il ne
pratiquait plus de sport et cela se voyait. Sous sa chemise se laissait deviner un petit embonpoint alors qu’il avait
toujours eu à sa connaissance le ventre plat. Cet homme avait été le meilleur ami de son père et comme un second père
pour elle. Contrairement aux autres jours, il portait un très beau costume noir.
- Qu'est-ce que tu fais depuis ce matin ? Demanda-t-il d'un ton bourru.
S'il avait ce ton là, c'est qu'elle avait dû commettre l'irréparable. Quand il posait une telle question à l'un de ses
employés, ceux-ci préféraient ne pas répondre car, quoi qu'ils disent, Tom devenait de plus en plus fâché.
- J'ai pris une douche, je me suis habillée, ensuite j'ai pris mon café et...
- Ce n'est pas ce que je demandais ! Dit-il plus énervé.
- Ah bon ! C’est quoi alors ? Questionna-t-elle innocemment.
9
- Tu es en retard ! S'écria-t-il en regardant sa montre.
Christelle regarda sa montre également. Il n’était pas encore huit heures. Elle avait même une bonne dizaine de
minutes d’avance. Pour une fois, ce n’était pas sa faute et elle n’avait rien à se reprocher. Pourquoi était-il aussi
nerveux ?
- Tu as dit huit heures et il est huit heures, riposta-t-elle sur le même ton.
- Tu en es sûre ? S’enquit-il comme s'il avait un doute.
- Ouais, si ça te chante, je t'emmène la cassette de mon répondeur...
- Non, c'est bon, je te crois, dit-il d'un ton doucereux. Allez, pas de temps à perdre, va te préparer.
- D'accord, j'y vais chef ! Dit-elle en faisant le salut militaire.
Et elle s'éclipsa en courant.
Arrivée au vestiaire, elle enleva ses vêtements et mit sa combinaison. Si elle réussissait, son rêve enfin se
réaliserait. Non, pas son rêve, mais celui d'une personne très chère à qui elle avait fait une promesse.
Elle rejoignit Tom qui était adossé au mur à l'extérieur du garage. En la voyant, il eut un large sourire. Dès qu'elle
arriva à sa hauteur, il la prit par les épaules et l'emmena à l'intérieur.
- Tu vas voir, elle est superbe, dit-il en la poussant de plus en plus vers un objet protégé par un drap.
- Je... je peux l'enlever ? Balbutia-t-elle émue.
- A toi l'honneur, petite. C'est ton cadeau pour quelques temps, si tu arrives à le persuader de t'engager.
Elle souleva le drap. L'instant parut durer une éternité. Elle discerna une formule 1 peinte en noir. Une voiture
tellement puissante pour sa petite taille !
Christelle fit le tour de la voiture et remarqua que c'était une Luciano. Difficile de ne pas le remarquer surtout que
le nom était inscrit en rouge vif. L’écurie Luciano s’était retrouvé il y avait environ trois semaines sans pilote
automobile. Greg Livington, le pilote s’était malheureusement cassé les côtes lors d’une promenade à cheval.
Tom n’avait pas hésité une seconde à contacter les bonnes personnes.
- Pinces-moi je rêve...
Tom lui pinça la joue.
- Aïe! Wouaaaah ! C’est super !
Cette formule 1 avait été conduite par le champion du monde Khaled Kodad.
Le garage commençait à se remplir de mécaniciens. Surpris, ils vinrent tour à tour la saluer et lui souhaiter bonne
chance avant de régler quelques petits détails sur la voiture.
Elle chercha Tom du regard et vit qu'il avait disparu.
♦♦
- Bonjour ! S'exclama Tom en serrant la main de l'homme qui venait juste d'arriver. Comment allez-vous ?
- Je vais très bien, je vous en remercie. Et vous ?
- Ca va, merci.
Le nouvel arrivant et Tom se dirigèrent vers le seul et unique stand. Tom appuya sur un bouton et tous les écrans
de télévision se mirent en marche. Dans cette pièce, toute la technologie que l’on retrouvait sur les circuit de formule 1
était présente.
- Je vous en prie, proposa Tom en désignant à l’homme une chaise à côté d'une table. Voulez-vous un jus
d'orange ou du café ?
- Un café fera très bien l'affaire, répondit-il.
Tom aimait bien cet homme, il était le portrait craché de son défunt père. Ses pensées furent de courte durée car il
entendit le vrombissement de la formule 1 qui commençait à faire des tours de piste doucement, puis de plus en plus
vite. Qu'il avait été heureux ce matin en voyant la mine radieuse et illuminée de Christelle lorsqu'elle avait découvert
la voiture ! Christelle… il la considérait comme sa fille depuis la mort de son meilleur ami.
Après quelques minutes, Monsieur Luciano l'interrogea :
- Comment s'appelle ce pilote ?
- Chris Gordon. Qu'en pensez-vous ?
- Il est bon et même plus que cela. Je crois que je vais l'engager.
- Vous faites un très bon choix, c'est l'un de mes meilleurs pilotes.
Il disait la vérité, car il n'en avait qu'un seul et c'était Christelle.
- Vous m'avez bien dit Chris Gordon ?
- Oui c'est ça, pourquoi ?
- Ce ne serait pas par hasard le fils de Jason Gordon ?
- Oui, mais...
Il n'eut pas le temps de finir car l’homme ajouta :
- Il est comme son père.
- Je voulais vous dire que...
- C’est intéressant, dit-il en indiquant de la tête la voiture sur un des écrans. Vous disiez ?
- Rien du tout. Vous verrez.
10
Christelle fit un dernier tour avant de s'arrêter au stand. En descendant de la formule 1, ses jambes tremblaient.
Elle était *******e, jamais elle n'avait aussi bien conduit. Après avoir fait quelques pas, elle vit deux hommes assis près
du tableau de contrôle. Plus elle avançait, plus elle distinguait les traits de l'homme assis à côté de Tom.
« Je rêve ou quoi, pensa-t-elle. »
C'était effectivement lui. Arrivée à la hauteur de la table, il ne prit pas la peine de se lever et lui tendit la main.
Elle hésita, puis la serra. Sa poignée de main fut ferme et rude.
- Bon... Bonjour, dit-elle.
- Tu sais Chris, tu peux enlever ton casque maintenant, suggéra Tom.
Elle en fut déconcertée et stupéfaite. Cet homme lui faisait tellement perdre la tête qu'elle en oubliait son casque
qui pourtant la faisait transpirer tant elle avait chaud. Elle retira son casque et sa cagoule et eut un large sourire en
voyant la tête que faisait l'Italien en face d'elle. Puis, elle s’assit sur l'une des chaises.
Anthony Luciano fut ébahi car la femme qui était installée près de lui n'était autre que Joanna... Ou Chris. Il ne
savait plus très bien. Qui était cette jeune femme ? Une secrétaire ou un pilote de course ?
- Monsieur Luciano... commença Tom.
- Tony, appelez-moi Tony.
- Tony, je vous présente Chris.
- Vous... Vous ne m'avez pas dit que c'était une femme, balbutia Anthony sans quitter des yeux Christelle qui
affichait un sourire narquois.
- J'ai voulu vous en avertir, mais vous étiez concentré sur la conduite.
- Vous n'êtes donc pas ouvrier en bâtiment Tony, déclara-t-elle d'un ton sarcastique. Je me disais bien que vous
me rappeliez quelqu'un.
Une image s'interposa dans son esprit. Celle d'une photo dans un journal quelconque. Elle représentait Anthony
au bras de l'une de ses jolies blondes pulpeuses.
- Et Joanna n'existe pas. C'est encore moins une secrétaire.
- Vous avez tout compris !
- Je ne comprends rien à ce que vous dites. D'abord qui est cette Joanna ? Questionna Tom.
Tom regarda tour à tour l'un et l'autre, cependant ni Anthony ni Christelle ne lui prêtèrent attention.
- Votre prénom est donc Chris, c'est bien cela ?
- Chris est le diminutif de Christelle.
- Christelle..., pensa-t-il à voix haute avec une infinie douceur qu’elle en frissonna. C'est mieux que Chris. Avec
ce diminutif et cette combinaison, je vous avais prise pour un homme.
- C'est très flatteur de votre part de m'avoir prise pour un homme. Je suis honorée de ce compliment, répliqua-telle
sarcastiquement.
Elle ne sut pas très bien pourquoi elle lui parlait sur ce ton. Peut-être parce qu'il lui avait menti sur son métier.
Mais ne l'avait-elle pas fait aussi ? Pourquoi lui en vouloir ? Elle devait pourtant comprendre la réticence d'Anthony à
ne pas divulguer sa véritable profession.
Plus elle le regardait, plus elle le trouvait beau. Son envie la plus folle maintenant était de mettre ses mains dans
les magnifiques cheveux bruns d'Anthony. Elle connaissait à peine cet homme et des idées comme celles-ci lui
trottaient dans la tête. Les hommes qu'elle avait côtoyé ne lui avait jamais fait cet effet-là. Même Steve.
Pourquoi était-elle ici ? Elle ne s'en souvenait plus. Si, à cause de son...
- Comment m'avez vous trouvée sur le circuit ? Demanda-t-elle brusquement.
- Très bien. Vous êtes la meilleure que j'ai vu pour l'instant, avait-il répondu avec sérieux.
Elle savait qu'elle était très douée. Tout le monde le lui répétait, non par gentillesse, mais parce que c'était vrai.
Ce compliment d'Anthony lui alla droit au coeur. Elle avait été trop dure avec lui. Il faudrait qu'elle lui fasse des
excuses tout à l'heure. Pour le moment, elle voulait sauter de joie et l'embrasser.
« Je commence à divaguer, songea-t-elle. »
- Vous allez donc m'engager ?
- Non.
La réponse d'Anthony fut ferme.
Christelle et Tom furent surpris. Pour Christelle c’était comme si un gouffre énorme s’était ouvert sous ses pieds.
Toutes ses espérances s’étaient envolées comme neige au soleil.
Tom recouvra sa voix.
- Vous m'aviez dit que vous alliez l'engager.
- J'ai dit : je crois.
- Vous avez dit que j'étais douée... à moins que vous ayez menti.
- Je ne mens jamais.
Elle lui lança un regard noir qui voulait lui faire comprendre le contraire.
- Bon d'accord ! Je mens parfois, mais là, j'ai dit la vérité.
- Pourquoi ne voulez-vous pas m'engager ?
- Vous êtes une femme, suis-je assez clair ? Et...
- Quoi ? Parce que je suis une fille, je...
Elle n'avait pas fini qu'elle tapait déjà du poing sur la table.
- Tout à fait.
Ne voulant plus rien entendre, elle se leva en renversant sa chaise et partit folle de rage sous le regard étonné
d'Anthony.
11
« Quel macho ! Et moi qui croyais que c'était un homme bien. »
Après avoir fait une dizaine de mètres, elle sentit qu'une main se posait sur son épaule. En se retournant, elle se
retrouva face à Anthony.
- Lâchez-moi ! S'écria-t-elle.
- A une condition... que vous ne partiez pas, avait-il répliqué en la fusillant du regard.
S'il avait eu des mitraillettes à la place des yeux, elle aurait déjà été morte dans la seconde qui suit. Mais qu'il
était beau dans son jean délavé qui laissait apparaître des cuisses musclées et son t-shirt noir qui lui collait à la peau.
- Entendu, je vous écoute, lâcha-t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine.
- Tout d'abord, j'ai refusé parce que...
- Je sais, je suis une fille, vous l'avez déjà dit.
- Il y a une autre raison.
- Laquelle ?
- Je n’ai pas envie d’en parler.
- Oh ! La belle excuse.
Elle lui donna une gifle et partit en courant. Se retournant, elle vit qu'il ne la suivait pas et se permit donc de
ralentir sa course.
Elle mit le contact de sa voiture en pleurant.
« Je le déteste, je le déteste !!! Pensa-t-elle en son fort intérieur. »
Anthony toucha sa joue droite. Il l'avait bien mérité. Mieux valait cela que...
Il secoua la tête comme pour ne plus se rappeler ce qui s'était passé quelques années auparavant.
Il ne bougea pas d'un pouce jusqu'à ce que la voiture de Christelle ait disparu.
Anthony rejoignit Tom qui attendait sans rien comprendre à la scène. Etait-ce un hasard s'il avait rencontré
Christelle la veille ? L'avait-elle prémédité ? Comment Christelle aurait-elle pu prévoir qu'elle le verrait "Chez
Maxime" ? Elle n'avait pas paru le reconnaître, à moins qu'elle ne fût une merveilleuse comédienne. Ne le lui avait-elle
pas démontré ? Pour lui, cette femme était une vraie énigme.
♦♦
En rentrant chez elle, Christelle était redevenue calme et sereine.
C'était à dix-huit ans qu'elle s'était passionnée pour la formule 1. Son père, Jason Gordon, qui conduisait ce genre
de voitures de course, était très connu. Ce n’était pourtant pas ces automobiles si puissantes qui allaient lui prendre la
vie. Il était en train de conduire paisiblement sa Luciano A10 décapotable lorsqu'un ivrogne l'avait percuté de plein
fouet. Il fut transporté d'urgence en salle d'opération. Quelques heures plus tard, le médecin avertissait sa famille qu'il
était hors de danger. Deux jours plus tard, il mourait sur son lit d'hôpital sans que les médecins ne purent faire quoi que
ce soit.
Elle sursauta lorsque Ben, qui s'était approché d’elle par derrière, hurla pour lui faire peur.
- Mais tu es fou ! L’apostropha-t-elle.
- Comment as-tu deviné ? Rétorqua-t-il en s’éclaffant. Ca s'est bien passé ce rendez-vous ?
- Non, il ne m'a pas engagée.
Ben fronça simplement du sourcil droit.
- Pourquoi ?
- Parce que je suis une fille, murmura-t-elle.
- Pourquoi t'a-t-il demandé de venir ?
Christelle soupira.
- Parce qu'il ne savait pas que j'étais une fille. Tom m'a présentée comme Chris et Anthony en a tiré quelques
conclusions.
Elle s'affala sur le canapé en cuir et alluma la télévision. Absorbée dans ses pensées, elle ne prêtait aucune
attention à ce qu'elle regardait.
Comment allait-elle faire pour trouver une autre écurie ? Elle avait envie d'étrangler Anthony de ses propres
mains. Son horloge sonnait onze heures.
- Que veux-tu manger, Ben ?
- Laisse, je me charge de la cuisine.
- Si tu veux.
Dès que Ben fut dans la cuisine, Christelle s’enferma dans ses pensées. Elle était peut-être allée un peu trop fort
ce matin en lui donnant une gifle.
« Tant pis pour lui, il la méritait, ce goujat ! »
Elle se leva, éteignit la télévision puis s’isola dans sa chambre. Celle-ci était baignée de lumière qui contrastait
avec son humeur. Elle s'allongea sur le lit et se mit sur le coté. Sur sa commode, une casquette de base-ball que son
père lui avait offerte. Elle la prit et la fit tournoyer entre ses doigts. Une idée lui traversa subitement l'esprit. Elle se
leva précipitamment et courut rejoindre son frère dans la cuisine.

**ÃãíÑÉ ÇáÍÈ** 01-01-10 11:36 PM

chere p. samara
je vienne juste voir ton roman il est suprbe contuner et merci pour tes éfforts

aghatha 02-01-10 12:52 AM

wow vraiment wow j'ai adoré il é magnififq ce roman stp termine le vite chui impatiente pr le reste é merci princesse

Aynur 02-01-10 01:09 PM

merci enfiniment^^

Aynur 02-01-10 01:13 PM

ops!
ÞÕÏí
infiniment!

**ÃãíÑÉ ÇáÍÈ** 02-01-10 04:29 PM

åååååååååååå ãÇ Ýí ãÔßáÉ íÓÚÏäí ÃÔæÝ ÚÖæÉ ãä ÇáÓÚæÏíÉ ãåÊãÉ ÈÇáÝÑäÓíÉ íÚØíß ÇáÝ ÚÇÝíÉ

princesse.samara 02-01-10 10:35 PM

merci pour vous commentaire

princesse.samara 02-01-10 10:37 PM

Chapitre 3


12

- Benjamin...
Celui-ci pivota sur ses talons.
Christelle le trouvait super mignon avec son tablier et sa cuillère en bois dans l’une de ses mains.
- Quand tu m'appelles ainsi, c'est que tu as une idée derrière la tête et je crains le pire.
Christelle prit son air le plus innocent.
- C’est pas vrai ce que tu dis. Je t'en parlerai à table.
Un quart d’heure plus tard, devant une omelette aux champignons et des spaghettis, Christelle lui exposa son projet.
Au début, il cru qu'elle se moquait de lui, mais voyant que ce n'était pas le cas, il devint sceptique puis éclata de rire.
- Tu crois que cela va marcher ?
- Je ne sais pas, mais on peut essayer. Qui ne risque rien, n'a rien. Tu es d'accord ou pas ? Tu es ma dernière chance.
Ben réfléchit quelques secondes avant de lui donner sa réponse. Christelle avait vraiment eu une idée saugrenue.
C’était bien son genre d’avoir ces pensées pour se sortir d’affaire.
- Je suis d'accord.
- Merci Ben. Il faut que Tom accepte à présent. Ce n’est pas encore gagné.
♦♦
- Tu as tout compris, Tom ?
Tom récapitula ce qu’elle lui avait annoncé. Plus il avançait dans le récit, plus sa colère augmentait.
Elle avait prévu sa réaction. Tom était un homme droit. Il n’aimait absolument pas duper les personnes sur un sujet
important.
- C’est pour la bonne cause, insista-t-elle. Toi même tu le sais. A par lui, on n’a pas d’autre écurie.
Il y eut un silence. C’était bon espoir d’avoir une réponse positive.
Un soupir se fit entendre à l’autre bout du fil.
- Tu te rends compte que c’est tiré par les cheveux ?
- Peut-être, mais c'est le seul moyen, parce que...
Elle ne put finir sa phrase tant elle était bouleversée.
- C'est bon, je ferai tout mon possible, mais si ça ne marche pas, je ferai comme si je n'étais pas au courant, dit-il pour
la consoler.
- Mer... merci Tom.
Elle raccrocha la première.
- Alors qu'a dit Tom ? Interrogea son frère en entrant dans le salon après avoir débarrassé la table.
- Qu'il nous aiderait… Reste à savoir si...
♦♦
Anthony s'étendit sur un fauteuil de plage après quelques longueurs à la piscine. Christelle n'arrêtait pas de l'obséder
depuis leur rencontre à la terrasse du café. Alors qu’il observait les jeunes prendre place à leurs tables, son regard s’était
arrêté sur cette superbe femme. Ses yeux ne voulaient plus se détourner d’elle. Elle avait sorti de son sac un roman dont il
aimait beaucoup l'auteur. Il avait questionné un des serveurs pour savoir si cette femme venait souvent dans ce café. Ce qui
le surprit fut la réponse de celui-ci.
- Trois fois, avait-il répliqué sans aucune hésitation.
- Trois fois par jours ? par semaine ? par mois ?
- Non, c'est la troisième fois qu'elle vient ici.
- Comment le savez-vous ?
Le serveur eut un grand sourire.
- Une femme comme elle ne s'oublie pas.
- C'est vrai. Est-ce qu'elle attend son petit ami ?
- Des amies.
- Donc vous ne l'avez jamais vue avec un homme.
- Non, du moins pas lorsque j’étais en service.
Le jeune homme eut un très grand sourire en voyant le pourboire énorme.
- Merci du renseignement.
- Merci à vous monsieur.
Il était parti la voir. Quelques minutes avaient suffit pour qu'il s'attache à elle bien qu’elle ait menti au sujet de Magui.
Ce matin, quand il l'avait revu, il était resté interdit. Il aurait souhaité l'engager mais il ne le pouvait pas. Cela remontait à
l'époque où...
Maria arriva avec le téléphone sur un plateau.
- Un certain Monsieur Petterson, Anthony.
- Merci Maria. Allô Tom ? ... Ah je vois ... Demain, c'est possible ... Au revoir.
13
Il posa le récepteur sur la table. Christelle paraissait ne jamais vouloir sortir de sa mémoire et de sa vie.
♦♦
Christelle attendit patiemment le coup de téléphone de Tom qui n'arrivait pas. Elle ne se rendit pas compte qu'elle
tapait des doigts sur la table en marbre jusqu'à ce que Ben le lui fasse remarquer. Elle stoppa net et s'excusa. Elle se leva et
marcha de long en large jusqu'au moment où elle entendit Benjamin soupirer.
- D'accord ! D'accord ! Je vais prendre un livre et m'asseoir.
- Merci.
Elle prit un livre quelconque sur l'étagère, se mit sur un siège et lu. Au bout d'une dizaine de minutes, elle referma le
livre. Elle disparut dans la cuisine, prit un verre d'eau et s'assit sur le canapé. Elle se redressa, repartit dans la cuisine se
faire un sandwich, se mit sur une chaise à califourchon et regarda son frère travailler. Ce dernier leva la tête, mit ses mains
sous son menton et la fixa.
- Que t'ai-je fait pour que tu m'embêtes ? Questionna-t-il avec humour.
- Je t'embête, moi ?! Qu’ai-je fait ?
- Tous tes gestes. C’est stressant à la fin.
- Pardonne-moi. Tu sais ce que je vais faire ?
- Dis toujours.
- Je vais sortir et te laisser seul.
Elle se leva, prit sa veste, s’empara de son sac à main et sortit.
Elle allait devenir folle ! Il fallait qu’elle s’aère l’esprit.
Le parc se trouvait à cinq minutes à pied de chez elle. Quand elle pénétrait dans ce parc, elle avait le sentiment d’être
dans le parc d’un château. Les pointes des barreaux étaient dorées et de chaque côté des portes, un lion semblait tenir la
garde. A l’intérieur, un sentiment de plénitude régnait. La ville semblait si loin ainsi que tous ces soucis.
Son regard se tourna vers un coin du parc. Deux chevaliers en armure et épée apparurent de son imagination prêts au
combat. Non loin d’eux, un archer, arc tendu vers le ciel guettait sa proie. Trois autres chevaliers passèrent non loin des
deux autres en scrutant la scène.
Christelle sourit. Son imagination était débordante. Les deux chevaliers au combat n’étaient autre que deux
adolescents qui s’amusaient à se battre, les trois chevaliers à cheval étaient les gardes du parc et l’archer un enfant de dix
ans avec son lance-pierre. Tout cela lui paraissait si réel. L’histoire du moyen âge la fascinait.
Elle vit un petit garçon d'approximativement quatre ans courir en pleurant puis tomber. Instinctivement, elle se
précipita vers lui. Elle s'accroupit devant lui et le remit sur ces deux pieds. Christelle s'aperçut tout de suite qu'il saignait au
genou.
- Ca te fait mal ? C’était une question idiote, de manière à engager la conversation.
Il hocha la tête.
- Comment tu t’appelles ?
- Pe... Peter, pleurnicha-t-il.
- Allons, calme-toi. Où est ta maman ?
- Je... je l'ai per... perdue.
Peter qui s'était arrêté de pleurer, recommença aussitôt.
- On va la retrouver. Si tu arrêtes de pleurer, je t'achète une glace.
- Au chocolat ?
- Oui, au chocolat.
Comme par enchantement, Peter s’arrêta de pleurnicher.
Tout en cherchant la mère du jeune garçon, Christelle avait, comme promis, acheté une glace au chocolat.
Elle avait trouvé une fontaine pour nettoyer la plaie de Peter. Ce fut à cet endroit qu’elle croisa deux policiers à
cheval. Elle les interpella et expliqua la situation de l’enfant.
- C'est le petit Peter ? S’empressèrent-ils de dire en même temps.
- C'est lui, en personne.
Christelle s'agenouilla et dit à Peter qu'il allait revoir sa maman s'il allait avec les deux hommes. Le petit mit ses bras
autour du cou de Christelle et lui déposa un gros baiser sur la joue. Elle souleva Peter et le tendit à l'un des deux policiers.
- Merci Madame de vous en être occupée.
- Ce fut un plaisir... Au revoir Peter.
Peter lui fit signe de la main.
Elle les regarda s’éloigner et lorsqu'elle ne les vit plus, elle tourna les talons et prit le chemin de la maison. Elle aurait
tant aimé avoir un enfant. La dernière fois qu'elle y avait pensée était lors de sa rencontre avec Steve, à l'université.
♦♦
Steve l'avait bousculée dans le campus. Quand leurs yeux s'étaient croisés, elle avait eu le coup de foudre. C’était un
homme blond, de très grande taille avec de magnifiques yeux bleus. Aucune comparaison entre lui et Anthony car ce
dernier l’emporterait. Tous les jours, il l'invitait à déjeuner ou à dîner, ils sortaient dans des discothèques. Ce fut pour elle,
le parfait amour.
Le jour de son anniversaire, elle l'avait invité à dîner chez elle ou du mois chez ses parents qui étaient en voyage. Ben
était de sortie avec ses amis. C'était un dîner aux chandelles. Tout au long de ce repas, ils s'étaient regardés les yeux dans
14
les yeux. Ils avaient vu un bon film policier. Par la suite, Steve l'avait embrassée avec fougue et il avait entrepris de la
déshabiller. Elle s'était alors levée promptement et lui aussi avec un regard interrogatif.
- Je ne peux pas... Aller plus loin, avait-elle dit à bout de souffle.
- Pourquoi ?
- Par... parce que...
- Parce que quoi ? Parce que tu es vierge, avait-il répliqué pince-sans-rire.
Voyant qu'elle ne répondait pas, il avait éclaté d'un rire cynique. Son visage d’ange s’était transformé en celui de
démon. Il l’avait prise par les épaules et l’avait renversée sur le canapé sans ménagement. Il avait commencé à lui enlever
ses vêtements malgré les coups qu'elle lui donnait en pleine poitrine.
Elle avait cru qu’il aurait ce qu’il voulait. C’était sans compter l’intervention de Ben.
Elle n’avait plus senti le poids de Steve. Elle avait pensé qu’il s’était rendu compte de son erreur mais en fait Ben, de
retour à la maison plus tôt que prévu, l’avait arraché à elle. Steve s’était retrouvé à terre et s’était éclipsé en courant le plus
rapidement possible. Le soir même, elle avait porté plainte. Elle n’eut jamais de ses nouvelles par la suite sous quelques
formes que cela soit.
♦♦
Et maintenant à quoi pensait-elle ? A avoir un enfant d'Anthony. Que lui prenait-elle ?
« Je le déteste, il me déteste comme tous les autres car je sais piloter ces maudites formule 1 ! »
Involontairement, elle bouscula une personne. Cette dernière paraissait avoir un corps d’acier tant elle fut projetée en
arrière. Si une main ne l’avait pas retenue par son poignée, elle serait tombée à terre.
- Excusez-moi et merci, lança-t-elle sans lever la tête.
- C'est moi qui m'excuse, je ne vous avais pas vue.
Elle aurait pu reconnaître cette voix entre mille. Elle devait être encore sous le choc. Cela ne pouvait pas être lui. Elle
leva la tête et vit l'incarnation de son pire cauchemar.
Anthony Luciano.
Elle s'apprêtait à le contourner lorsqu'il la retint par le bras.
- Lâchez-moi, s'il vous plaît.
- J'ai à vous parler, dit-il d'un ton sec.
- Pas moi.
- C'est d'ordre professionnel, dit-il sérieusement.
Les passants les dévisagèrent tant il avait élevé la voix.
- Je vous écoute.
Il relâcha la pression de sa main sur son bras.
- Si nous allions au café pour parler tranquillement.
Christelle haussa les épaules.
Il la prit par les épaules, s'approcha très près d'elle et la fixa droit dans les yeux. Ces yeux étaient d’une splendeur
irréprochable pour Christelle. Elle se noierait volontiers dans ce regard de douceur. Elle aspirait à ce qu’Anthony
l'embrasse en dépit de ce qu'il avait pu lui faire le matin même. Elle ne se reconnaissait plus. Il était tout simplement et
divinement beau mais son mental laissait à désirer envers les femmes. Mais pour quelles raisons était-elle attirée
irrévocablement vers lui ? Le contraire ne l’aurait pas surprise. Une aura se dégageait de lui. Une puissance invisible.
Au moment où il approcha son visage du sien, il la poussa légèrement et se mit à marcher devant elle. Elle le suivit.
Quelque chose avait changé chez lui. Il avait troqué ses habits du matin, pour un costume noir qui lui seyait à merveille. A
quelques mètres de lui, elle contemplait la démarche féline d'Anthony. Sans se retourner, il lui parla.
- La vue vous plaît-elle ?
- Quelle vue ? Mentit-elle.
Il rit en guise de réponse.
Il ralentit le pas et se mit à son niveau. Pendant le trajet qu'ils faisaient pour se rendre au café, ils ne parlèrent pas. Elle
admirait le paysage. A part certaines boutiques et maisons, il n'y avait rien d'extraordinaire. Seule la promenade avec
Anthony avait tout son charme. Elle avait une envie irrésistible de passer son bras sous celui d'Anthony comme s'ils étaient
deux jeunes amoureux.
Pour ne pas faillir à sa tentation, elle mit les deux mains dans ses poches. Arrivés à la terrasse, il lui tira une chaise et
prit place en face d'elle. Ils commandèrent deux cafés. Le serveur eut un sourire en les reconnaissant.
Christelle se remémora leur rencontre sur cette terrasse. Cela lui semblait si loin et pourtant ce n’était que la veille.
Anthony était aussi dans ses pensées.
- Qui est Magui ? La questionna-t-il soudain.
Christelle eut un rire cristallin.
- Magui ! Mince, je l’ai oubliée. Elle m’attend chez la voisine !
Anthony fronça des sourcils.
- Non, je rigole. Magui est une de mes inventions. J’avais quinze ans quand elle est apparue. Isabelle, mon amie, avait
perdu son grand-père qu’elle chérissait tendrement. Pour lui remonter le moral, Magui était là. Cela la faisait tellement rire.
- Je comprends.
- Puis Magui était tombée dans les oubliettes depuis des années…
- Jusqu’à hier, termina-t-il.
- En effet.
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Le serveur apporta les boissons.
- Pourquoi ?
- Je ne savais pas à qui j’avais à faire. Je pensais que cela pouvait être un autre pot de colle et je souhaitais m’en
débarrasser le plus vite possible.
- Je vois.
- De quoi vouliez-vous me parler ? Finit-elle par demander à brûle-pourpoint.
- Tom m'a recontactée.
Elle allait savoir ce qu'ils s'étaient dit.
- Et alors ?
- Il m'a proposé une autre personne.
- Avez-vous accepté ?
- Oui… Je voudrais vous donner la raison de mon refus.
Christelle perçut une légère tension en lui. Sa mâchoire s’était crispée.
- Ce n'est plus la peine. Cela n'a plus d'importance, mentit-elle pour faciliter les choses.
Il semblait soulagé qu’elle n’insiste pas. Quel secret cachait-il ?
- Désolée pour ce matin, s'excusa-t-elle.
- Ne vous inquiétez pas. Puis-je vous demander une faveur ?
Avec le sourire qu'il arborait, elle aurait tout accepté.
- Accepteriez-vous de venir assister demain au tour de piste du nouveau poulain ?
- Pourquoi pas ? Savez-vous son nom ?
- A vrai dire pas du tout. Puis-je vous inviter à dîner ce soir ? Dit-il pour changer de sujet.
- Je suis prise.
Son sourire avait disparu et il s'était raidi.
- Mais si cela vous tente, je vous invite à dîner chez moi.
Le sourire d'Anthony revint.
- C'est une soirée habillée ?
- Non, j’ai invité des amis tout simplement pour fêter un heureux événement car mon amie est enceinte.
Elle n'aurait pas dû l'inviter. Cet homme était trop dangereux pour elle. Heureusement qu'elle ne serait pas seule ce
soir.

princesse.samara 02-01-10 10:39 PM

CHAPITRE 4


16

Chez lui depuis quelques heures, les tendres pensées d’Anthony furent pour Christelle. Il ne savait pas ce qui lui
prenait. C'était la première fois qu'il ressentait cela depuis qu'il avait quitté Kate mais en plus intense.
Il songea à Kate.
Cette femme était très belle, blonde aux yeux bleus. Il l’avait aimée. Juste quelques semaines avant leur mariage
quatre ans auparavant, il l'avait surprise en pleine conversation téléphonique.
-… Je ne sais plus que faire Tania. Mon mariage est pour bientôt. Mon coeur appartient désormais à Christopher. Toi
même tu le sais ! Bien que Christopher soit moins fortuné qu’Anthony, je le trouve plus imposant et sûr de lui. Anthony a
du charme mais il est frêle. Un peu de sport ne lui ferait pas de mal. J’ai peur de le froisser.
Anthony avait frémi. Il était en colère. Tout son monde semblait s’écrouler à ses pieds. L’image que lui renvoyait sa
fiancée le déstabilisait. Il s’était éclipsé sans bruit. Il souhaitait réfléchir sur sa nouvelle situation. Sans le savoir, Kate était
celle qui lui avait forgé son caractère actuel.
Une semaine après la révélation, il avait pris sa décision.
Kate fut surprise mais soulagée lorsqu’il lui avait annoncée l’annulation du mariage. Elle avait voulu savoir la raison
de ce changement. Il lui avait tout simplement répondu que ses sentiments s’étaient estompés. Il ne lui avait pas réellement
menti car il avait considéré Kate sous un nouvel angle. Il lui avait souhaité bonne continuation dans la vie en espérant
qu’elle trouverait un jour l’homme qu’elle cherchait tant.
Depuis ce jour, il avait entrepris de faire du sport. Son corps était devenu musclé. Sa façon d’être aussi. Il était plus
dur avec certaines personnes de la haute société. Rien en lui à présent ne laissait transparaître ses sentiments.
Sa montre lui indiquait dix-neuf heures. Il avait hâte d'être là-bas. Pour la énième fois, il s'examina dans le miroir de
sa chambre. Il quitta cette pièce sur la pointe des pieds. Au moment où il entrevit la porte d'entrée, il perçut un léger
toussotement familier. Il pivota et vit celle qu'il voulait éviter.
- Maman…
Cela faisait à peine deux jours qu'elle s'était installée chez lui et, elle le traitait en adolescent. Et dire qu'elle resterait
un mois entier.
Une semaine avant, elle lui avait téléphoné d’Italie. Elle semblait très triste et très seule, mais elle n'en avait dit mot. Il
avait senti que son mari lui manquait terriblement. Il l'avait donc invitée. Il ne regrettait pas qu'elle soit venue car cette
sorte de mélancolie s'était peu à peu effacée dans sa voix. Mais ce qui l'agaçait le plus, c’était ses questions indiscrètes.
- Où vas-tu sans me prévenir ? Interrogea-t-elle en mettant les mains sur ses hanches.
Il aperçut derrière elle, Maria, son employé. Cette dernière lui fit un clin d’oeil tout en souriant.
- Je vais me promener.
- Tu vas te promener avec un costume ? Ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire la grimace.
- Maman, j'ai trente et un ans pour te dire ce que je fais !
Sa mère perdit aussitôt son sourire et se raidit. Il regretta aussitôt ses paroles. Il se dirigea vers sa mère et lui prit les
deux mains.
- Excuse-moi Anthony. J'ai toujours tendance à te prendre pour un enfant.
- Non, c'est à toi de me pardonner car je n'aurai pas dû te parler ainsi. Pour répondre à ta question, je vais chez une
amie.
- Une amie ou petite amie ?
- Une amie, maman. Je dois te laisser, sinon je vais être en retard.
Il l’embrassa sur la joue. En refermant la porte d'entrée, il s'appuya sur celle-ci.
- Ce mois-ci, je vais vivre un enfer.
Il prit sa décapotable et partit en direction de Madison en sifflotant.
♦♦
De retour chez elle, Christelle vit son frère sur le canapé en train de dormir avec un bouquin ouvert. Elle s'arrêta à côté
de lui et s'assit sur la table basse. Elle aurait aimé le réveiller en sursaut, comme il avait l'habitude de le faire avec elle.
Mais elle ne pourrait jamais lui faire ce coup, elle était trop gentille. Elle l’était même beaucoup trop.
Elle hurla si fort que son frère bien aimé sursauta et s'étala sur le sol. Parfaitement réveillé, il se mit sur ses pieds et la
toisa d'un regard interrogateur et glacial.
- Mais que te prend-t-il ?
- Qu'est-ce qui me prend, quoi ?
- De m'avoir fait peur !
Elle bondit sur ces pieds, la main droite près de son coeur et dit d’un ton surpris :
- Moi ? J’ai fait cela ?
- Non, non, c'est moi qui ai poussé un cri peut-être.
- Si tu le dis, je veux bien te croire.
- Pourquoi as-tu fais ça ?
- Parce que tu l'as mérité. A chaque fois c'est toi qui me fous la trouille et pour une fois que j'ai l'occasion de le faire.
17
Christelle eut du mal à retenir son fou rire. Elle était pliée en deux, les mains sur ses genoux. Ces yeux étaient baignés
de larmes.
- Ce n'est pas drôle.
- Pas drôle du tout, répéta-t-elle en s’installant sur un fauteuil. Je le sais. Si tu voyais ta tête en ce moment. J'arrêterai
de te faire peur si tu arrêtes toi aussi, sinon...
- Marché conclu… Au fait, Tom a appelé, et tu veux savoir la suite ?
- Il a dit qu'il voulait te voir demain.
Ben fronça du sourcil droit.
- Comment le sais-tu ?
- J’ai rencontré Anthony Luciano et il m'a priée de venir demain pour voir ce que tu vaux.
- Que vas-tu faire ?
- J’ai accepté. En fait, ce soir j'ai invité Isabelle, Marks, Cindy et Anthony. Ca te dirait de sortir cette nuit à mes frais ?
- Tu me le demandes si gentiment que je ne peux refuser.
- Merci. Je vais tout de suite préparer le repas, déclara-t-elle en se levant.
Ben jeta un coup d’oeil à sa montre.
- Bon, je te laisse Chris. J'ai rendez-vous avec mes potes, dit-il en prenant le chemin de la porte.
- Attends ! S'écria-t-elle en s'éclipsant. Tiens ! Je crois que tu en auras besoin, reprit-elle en lui tendant quelques billets
après l’avoir rejoint devant la porte d’entrée.
- Non merci, j'en ai déjà. C'est gentil à toi soeurette, répliqua-t-il en l'embrassant. Allez salut ! Ajouta-t-il en courant
dehors.
- Amuse-toi bien !
- Toi aussi ! Cria-t-il de loin.
Elle se rendit directement dans la cuisine. Elle prit un livre de recette et le feuilleta. Christelle choisit quelques plats et
se mit au travail. Ayant mis le dernier plat au four, elle monta à l'étage pour prendre une douche froide. Elle en avait
vraiment besoin pour ce qui l'attendait tout à l'heure.
Anthony.
Rien que l'effet de ce nom la rendait nerveuse. Elle ne sut pas pourquoi. Son jean étroitement moulé montrait
délicatement ses cuisses puissantes et ensuite...
« Cet homme va me rendre folle. Il est macho, il est... il est... il est tellement séduisant, conclut-elle. »
Avait-il voulu l'embrasser ou avait-elle rêvé ? Etait-il marié, fiancé ou même avait-il une petite amie ? Elle ne savait
pratiquement rien de sa vie.
Elle sortit de la baignoire, enfila un peignoir et se dirigea vers sa chambre. Elle ouvrit son armoire. Elle allait opter
pour un pantalon mais s’en ravisa. Elle imagina Cindy dans un de ses vêtements sexy. Elle choisit donc une jupe qui
mettrait en valeur ses longues jambes.
Elle passa près d'une demi-heure à se maquiller minutieusement. Elle n'avait pourtant jamais mis autant de temps,
même pour une grande occasion. Elle arracha rageusement l'élastique qui tenait ses cheveux en queue de cheval. Ses
cheveux raides tombèrent en cascade sur ses épaules. Enfin prête, elle descendit dans la salle à manger et mit de la
musique.
♦♦
Anthony stationna devant une grande maison en pierre ancienne. Il sortit de la voiture et la contempla. Très grande, la
bâtisse avait deux étages, des immenses fenêtres au dernier étage avec deux grands balcons. Etait-ce des chambres ?
Laquelle appartenait à Christelle ? Le jardin était admirablement entretenu et les dizaines de petits nains en statuette
paraissaient le préserver avec leurs outils de jardinier. Arrivé à hauteur de la porte grillagée, il sonna. De l'extérieur, il
entendit un morceau de musique « Sexual healing » de Marving Gaye qui débutait et qu'il connaissait très bien. Il
s’imaginait enlacer Christelle, ses mains parcouraient ses courbes voluptueuses….
La grille s’ouvrit lorsque Christelle apparut sur le perron et appuya sur une télécommande.
- Bonsoir ! S’exclama-t-elle.
Il n'avait pas vu Christelle ouvrir la porte d’entrée. Elle était époustouflante. Il en avait le souffle coupé tant elle était
belle. Ses cheveux bruns tombaient sur des épaules à moitié dénudés. Elle portait un haut beige moulant asymétrique où il
manquait une manche. La jupe de même couleur était fendue du côté gauche jusqu’à mi-cuisse. Ses jambes étaient comme
à son souvenir fines et fuselées. Des chaussures italienne assorties à l’ensemble lui donnaient un air angélique.
- Bonsoir, dit-il d'un air distrait en se passant la main dans ses cheveux noirs.
- Entrez.
Il poussa le portail et monta les quatre marches d’escaliers avant de se retrouver près d’elle.
Elle l'emmena dans une pièce éclairée qu'il supposa être le salon d’où s’échappait de la musique.
Le salon était très spacieux malgré plusieurs meubles anciens. Ceux-ci devaient valoir une fortune. Quelques statuettes
étaient disposées un peu partout dans la pièce. C’était très agréable à regarder.
- Est-ce vous qui avez décoré cette pièce ?
- Oh non ! C’était ma mère.
Il acquiesça de la tête. Il avait perçu une lueur de tristesse dans ses yeux.
Christelle changea de conversation.
- Qu'avez-vous fait cette journée, si je ne suis pas trop indiscrète ?
- Rien de spécial. J'ai travaillé et j'ai regardé la télé.
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- C'est passionnant !
- J'ai une idée pour que cette journée la devienne.
- Laquelle ?
- Si nous dansions.
Il s'approcha d'elle et lui tendit la main.
- Accepteriez-vous cette danse ?
- Avec plaisir, dit-elle en lui prenant la main.
- Vous êtes ravissante.
Il l'enlaça et ils dansèrent l'un contre l'autre. Le visage d’Anthony s'approcha lentement de celui de Christelle. Les
lèvres de cette dernière semblaient attendre celles d’Anthony. Elles s’effleurèrent, s’unirent avec douceur et passion.
Elle avait attendu ce baiser depuis l’arrivé d’Anthony. Les caresses qu’il lui prodiguait se firent plus intenses. Elle se
raidit instantanément au souvenir de cette nuit tragique en compagnie de Steve.
Comme s'il avait pu lire dans ses pensées, il la lâcha et s'éloigna.
- Je n'aurais pas dû faire cela, s’excusa-t-il.
Un lourd silence pesa. Elle n’osait plus le regarder. La sonnerie de la porte retentit à ce moment permettant à
Christelle de s'éclipser.
- Je... je vais ouvrir.
Trente secondes plus tard, elle revint avec un couple. Christelle entreprit les présentations.
- Enchanté de vous connaître, dit Marks en lui serrant la main.
- Egalement... Madame, je suis heureux de faire votre connaissance, la salua-t-il en lui baisant la main.
- Peux-tu m’aider ? Demanda Christelle à Isabelle devant l’air hébété de son amie.
- Oui, si tu veux...
- Que souhaitez-vous boire, Anthony ?
- Un whisky si vous avez cela.
- Bien sûr. Et toi Marks, toujours un Gin-Tonic ?
Marks sourit en guise de réponse.
Christelle se glissa derrière le bar et servit les deux jeunes hommes avant de se rendre dans la cuisine avec Isabelle.
Celle-ci avait beaucoup de question à lui poser tant ses yeux paraissaient illuminés par des points d’interrogations.
- Dis-moi si je me trompe, mais c'est bien le Anthony d'hier.
- Oui.
- Il est beau ténébreux. Pour quelqu’un que tu ne devais pas revoir, il est bien présent cet Anthony !
- Laisse-moi t'expliquer.
Christelle lui raconta l'histoire dans les moindres détails.
- Tu ne trouves pas que c’est providentiel ?
- En quoi est-ce providentiel ?
- A ton avis...
- Arrête de dire des sottises ! Il ne sera pas mon futur mari.
La sonnette retentit à nouveau. Isabelle se retira pour ouvrir la porte à Cindy tandis que Christelle s’affairait dans la
cuisine.
- Hello Chris !
Christelle se retourna vers Cindy et eut du mal à prononcer un mot. Elle ne ressemblait en rien au jour précédent. A
présent, elle faisait femme d’affaire fatale dans son tailleur-jupe noir. Ses cheveux étaient tirés en arrière en un chignon
tout comme le faisait Isabelle. Elle était tout bonnement belle.
Voilà à présent que Christelle ne se sentait plus dans son élément. Les vêtements qu’elle portait ne rivalisaient pas
avec ceux de Cindy. Son invité n’aurait d’yeux que pour la grande et belle blonde. S’il voulait s’amuser avec les femmes,
grand bien lui fasse car Cindy en faisait de même avec les hommes. Christelle eut un pincement au coeur.
- Tu as le même air ébahi qu’Isabelle. Ne vous en faites pas les filles, si je suis déguisée ainsi c’était dû à mon
entretien.
Ce dernier mot rendit la parole à Christelle.
- Quel entretien ?
- J’avais un entretien d’embauche pour un poste de responsable dans un grand distributeur de vêtements.
- Et comment s’est passé ton entrevue ?
- C’est-à-dire que…
- Bon, tu nous fais languir, intervint Christelle après l’hésitation de Cindy.
- J’ai eu le poste.
- Félicitation ! S’exclamèrent Isabelle et Christelle.
- Pourquoi ne pas nous l’avoir dit ? Interrogea Isabelle.
- Par superstition. A trop en parler, cela porte la poisse.
Les deux femmes hochèrent la tête.
- Isa, pourrais-tu prévenir les hommes que l'on va dîner dans la salle à manger et pendant ce temps-là, nous
apporterons les plats.
Isabelle se retira.
- Qui d’autre as-tu invité ? Questionna Cindy en prenant les deux plats que lui proposait Christelle.
- Marks et Anthony.
- Anthony ? Je le connais ?
19
- C’est l’homme que j’ai rencontré hier…
- Le beau ténébreux ?
- Oui.
Christelle suivit Cindy avec les bouteilles dans la salle à manger tout en répondant à ses questions. Elles posèrent tout
sur la table quand Isabelle arriva avec les deux hommes. Elle présenta Cindy à leur invité. Le regard appuyé que Cindy
lança à Anthony ne plaisait pas à Christelle. Elle se rendait compte qu’elle était véritablement jalouse de sa meilleure
copine. Jamais auparavant, elle ne l’avait été. Anthony allait sûrement succomber au charme dévastateur de Cindy.
Tout au long du repas, Christelle remarqua l’aisance et la sociabilité d’Anthony auprès des autres convives. Cela ne le
rendait que plus attirant. Le caractère sympathique prima sur celui d’odieux personnage. Finalement, elle ne regrettait pas
de l’avoir invité.
Cindy essayait d’attirer systématiquement l’attention d’Anthony sur elle mais il ne lui prêta que très peu de regard. Il
semblait néanmoins s’amuser des efforts que faisait Cindy.
Lorsque Marks sonna l’heure du départ, elle s’aperçut que le temps avait filé à une vitesse hallucinante.
Cindy embrassa Anthony avec une infinie douceur et lenteur. Elle lui effleura même les lèvres.
Pour une fois Cindy chassait. Christelle n’appréciait pas l’attitude de son amie. Cindy ne s’était pas souciée à un
moment de l’état d’âme de Christelle.
Isabelle qui n’avait perdue aucune miette du nouveau jeu de Cindy, prit celle-ci par le bras afin de la faire partir.
- Il est temps d’y aller, Marks nous attend.
- Mais j’ai ma voiture…
- Ce n’est pas une raison. Il se fait tard, dit-elle en serrant un peu plus le bras de sa meilleure amie.
- Bon d’accord. Au revoir Tony, susurra-t-elle.
Anthony et Christelle les accompagnèrent jusqu’à la porte. Une fois celle-ci fermée, Christelle s’excusa du
comportement de son amie.
- Ce n’est rien, j’ai l’habitude.
Anthony avait dit cela d’un ton si simple. Il ne paraissait pas vouloir se vanter. Christelle n’eut aucun mal à le croire
avec ce physique d’Apollon. Si elle n’avait pas été vieux jeu, elle aurait essayé de le séduire. Elle trouvait que cela était
toujours le rôle de l’homme.
- Je vous offre un autre café ?
- Très volontiers.
En se dirigeant vers la cuisine, elle se prit les pieds sur le tapis du couloir. Elle manqua de tomber si deux bras
puissants ne l'avaient pas retenue. Il l'enlaça et l'embrassa. A sa grande surprise, ce baiser n'avait rien à voir avec ceux
qu'elle avait déjà connu. Celui-ci l'emporta dans un tourbillon de douceur qui lui fit oublier où elle était et toute notion du
temps. Elle fut déçue lorsqu'Anthony se dégagea peu à peu d'elle.
Ce baiser l'avait tellement troublée qu'elle ne savait plus ce qu’elle voulait faire. Et Anthony qui la regardait avec un
sourire ironique. Elle avait une envie folle de l'étrangler. Pourquoi cet homme lui faisait-il tant d'effet ? Elle ne le
connaissait que depuis la veille et voila qu'elle perdait la tête à cause d'un simple baiser.
- Et si on... on le prenait ce café, bredouilla-t-elle.
- Je suis de votre avis.
Suivie d'Anthony et arrivée dans la cuisine, elle s'aperçut qu'il était toujours derrière elle. Préparant le café, elle perçut
du bruit derrière elle. Elle se retourna et vit qu'il était en train de faire la vaisselle.
- Mais que faites-vous ?
- La vaisselle, déclara-t-il sans la regarder.
- Je le vois, mais il y a un lave vaisselle.
- Ah bon ! Ce n’est pas grave, cela m’occupera.
Elle haussa les épaules.
Elle prit une serviette dans un tiroir et se mit à côté de lui. En essuyant, à peine son bras frôla celui d'Anthony, qu'elle
sursauta.
Heureusement qu'Anthony n’avait pas remarqué sa perturbation. Si elle ne s'éloignait pas de lui...
Le téléphone sonna. Cela lui permit de se tirer d'embarras.
Elle s'excusa auprès d'Anthony et décrocha.
- Allô ?
- C'est Ben.
- Ca va ? Tu passes une bonne soirée j'espère !
- Est-ce que je peux rentrer ?
- Dans une heure...
- Dans une heure, pas une minute de plus
- A tout à l’heure Ben.
En se retournant, elle vit Anthony appuyé contre l'embrasure de la porte de la cuisine qui la foudroyait du regard.
Il passa devant elle, prit sa veste. Avant de sortir, il lui souhaita tout de même bonne nuit et la remercia pour le dîner
d'un ton sec. Elle l'entendit quelques secondes plus tard partir en trombe.
Mais que lui arrivait-t-il ? Pourquoi ce regard menaçant ? Qu'avait-elle fait ? Quelle mouche l'avait piqué ? Toutes ces
questions lui trottaient dans la tête jusqu'à l'arrivée de Ben. Pourtant, une fois dans son lit, elle repensait à ces questions
auxquelles elle ne trouvait aucune réponse.
- Ah les hommes, tous les mêmes !
20
♦♦
De retour chez lui, il prit un whisky avant de se coucher.
« A tout à l'heure Ben, avait-elle dit. »
Pourquoi lui avait-elle menti lorsqu'elle avait dit qu'elle n'avait pas de petit ami ?
Il ne sut pas ce qui lui prenait. Il avait envie d'elle, de la toucher, de la caresser, de la protéger, de l'avoir tout près de
lui.
A chacun de ses baisers, Christelle était tendue. L’avait-elle en horreur ? Mais pourquoi ne l’éconduisait-elle pas ?
Cela aurait été plus clair que le silence.
Il avait eu beaucoup de conquête ces dernières années. Etait-ce à cause de sa fortune ? Il doutait à présent de la
sincérité de chacune d’elle. Christelle avait de l’argent, c’était sûr, elle ne manquait de rien mais pourquoi faisait-il parti à
présent de son cercle d’ami après son refus de la recruter la veille ?
Il soupira.
Pourquoi repensait-il à cette jeune femme ? Une évidence lui vint à l’esprit.
- Amoureux ? Je deviens complètement fou. Ah ces femmes, toutes les mêmes ! Conclut-il.

**ÃãíÑÉ ÇáÍÈ** 02-01-10 11:52 PM

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aghatha 05-01-10 09:45 PM

woouh kom c mignon on attd la suité beauté ne nous oublie pas

princesse.samara 09-01-10 09:32 PM

CHAPITRE 5



21
CHAPITRE 5
- Allez, réveille-toi, paresseux ! S'exclama Christelle en secouant son frère.
- Mmmm... Quelle heure est-il ?
- Six heures et demie.
- Laisse-moi encore dormir…
- Pas question ! As-tu déjà oublié ce que je t'ai demandé ?
- Quoi ? Dit-il en ouvrant les yeux.
Elle se planta devant lui, mit les mains sur ses hanches et le regarda d'un air exaspéré.
- Je rigole, déclara-t-il en s'esclaffant.
- Dépêche-toi Ben, on doit être là-bas à huit heures ! Lui cria-t-elle à travers la porte close qu’elle venait de fermer.
- Reçu cinq sur cinq !
Elle croisa les doigts en espérant que tout se passerait bien. Plus elle y songeait, plus cette idée qu'elle avait eut,
devenait absurde. Pourquoi pas ? Cela pouvait très bien marcher.
♦♦
Ben souhaita bonne chance à sa soeur lorsqu’elle sortit du vestiaire vêtu de son uniforme. Il devait attendre Christelle à
l’intérieur lors de l’essai. Il avait apporté quelques feuillets de son cours de physique pour ne pas perdre de temps ne
sachant pas le temps imparti à sa soeur aînée.
Malgré sa concentration, il ne put que penser à elle et à la formule 1. Son père aurait voulu qu’il suive son chemin.
Bien qu’il n’ait pas la formule 1 en horreur, tout ce qui l’attirait était le domaine technique. C’était sa passion. Créer de
nouveau produit pour le monde entier, c’était cela qu’il voulait faire.
Son père était déçu mais il l’avait compris et encouragé à poursuivre dans cette direction.
Christelle était la seule qui n’avait aucune ambition dans le monde du travail, Contrairement à lui, elle aimait la
formule 1, c’était sa passion. Elle ne ratait jamais une course. A dix-huit ans, elle avait suivi avec son père sa première
course dans les gradins. Elle avait choisi comme idole un pilote qui était en sixième position. Elle ne savait pas pour
quelles raisons, elle l’avait choisi. Son nom tout simplement ? A la fin de la course, il avait gagné. Bizarrement, lorsqu’elle
avait un empêchement et ne regardait pas la course, ce pilote perdait incontestablement. Et quand elle arrivait en pleine
course et qu’elle ouvrait la télévision, ce pilote qui était en difficulté arrivait comme par magie à s’en extirper mais par
contre son adversaire perdait du terrain ou avait une panne mécanique. Pour son père, c’était comme si Christelle avait des
pouvoirs. Ils en riaient énormément. Et c’était à partir de là qu’il avait montré à Christelle tout ce qu’il savait. Il avait
construit un grand circuit et il lui avait appris le maniement de ces machines infernales.
Le temps lui avait paru cours lorsque Christelle referma la porte sur elle.
- Alors ? Demanda-t-il.
- A priori c’est du bon. A toi de jouer à présent !
♦♦
Une tasse de café en main, Anthony vit Tom s'asseoir à coté de lui sans dire mot. Ce circuit lui faisait trop penser à
Christelle dont il n'avait plus envie de se souvenir, ni du nom ni du visage qui semblait angélique. Cependant, ils
s'imposèrent d'eux mêmes à son esprit. Mais quel idiot il avait été de lui proposer de venir ! Et pourquoi pas de l’épouser
aussi ? Pourquoi l'avait-elle donc laissé l'embrasser si ardemment ? Etait-ce une femme mangeuse d’homme ? Mieux valait
ne plus penser à elle. Il ne le pouvait pas, c'était plus fort que lui.
Il se rappelait de ses caresses sur la peau douce et satinée de Christelle, de...
Le vrombissement de la formule 1 qui signalait le départ, le tira de sa réflexion. Plus le pilote faisait de tours, plus la
manière dont il conduisait, lui faisait penser à cette femme. Cette fille allait le faire devenir chèvre !
La formule 1 rentra au garage après avoir fait plusieurs tours de piste.
Quelques minutes plus tard, il vit un jeune homme se diriger vers eux.
- Bonjour monsieur, dit le jeune homme en serrant la main d’Anthony.
- Bonjour !
- Quel est le verdict ? S’enquit-il en prenant place en face de lui.
- Vous êtes le meilleur pilote que j'ai vu… de ce fait, je vous engage.
Ce visage lui était familier. Où l'avait-il rencontré ?
Christelle arriva à ce moment-là en robe d'été marron qui lui allait à merveille et montrait un corps voluptueux. Elle
embrassa Tom et serra la main d'Anthony.
- C'est toi Ben ce prodigieux pilote ?
Avait-il bien entendu "Ben" ? C'était bien l'homme qui avait téléphoné hier soir. Dire qu'il venait juste d'engager le
fiancé de celle qu'il aimait.
Il l'aimait...
Il était tombé amoureux de Christelle. Amoureux, ce mot qui devait le rendre heureux, le remplit de tristesse. Le
genou de Christelle le frôla, ce qui le ramena sur terre.
22
- Comment l'avez-vous trouvé ? L’interrogea-t-elle en évitant le regard glacial que lui lançait Anthony.
- Très bon. Je l'ai engagé, répondit-il indifférent.
- C'est génial !
Elle avait l'air plus heureuse que son fiancé.
- Donc, vous ne saviez pas que votre ami était ce pilote ?
Ce fut Ben qui prit la parole.
- C'est que... Christelle et moi ne sommes pas amis, nous sommes frère et soeur.
Il les dévisagea tour à tour et vit la ressemblance. Il ne connaissait donc pas Ben mais néanmoins, les traits physiques
de Christelle et Ben étaient si flagrants qu'il avait cru le connaître. Tous deux avait un air de famille.
- Par conséquent, c'est votre frère qui avait téléphoné hier.
- Hier ?
Elle ne se souvenait pas du coup de téléphone. Elle se ressassa la soirée et comprit où il voulait en venir. Elle
connaissait désormais la raison qui l'avait poussé à partir sans avoir pris son café. Il avait cru que Ben était son petit ami.
- Je vois ! Poursuivit-elle.
L’énorme poids sur le coeur se dissipa comme par magie. Il allait faire tout son possible pour que Christelle l'aime. Il
avait toutes les chances de la séduire car elle n'avait personne dans sa vie et cela il n'en avait plus aucun doute.
Tom se leva, suivit de Ben et de Christelle. Cette dernière, prête à partir avec les autres, fut retenue par Anthony.
- Oui ?
- Puis-je vous parler ?
Elle se retourna vers Tom et Ben qui l'attendaient.
- Je rentrerai plus tard.
En faisant volte-face vers Anthony, elle faillit le bousculer tellement il était proche d'elle. Une paire d'yeux d'un vert si
profond la scrutait. Elle regarda les lèvres sensuelles du jeune homme. Elle avait toujours envie de l'embrasser et de mettre
les doigts dans les épais cheveux bruns bien coiffés.
- Tout l'or du monde pour connaître vos pensés.
- Eh bien, je pensais à...
- Cela, je parie.
Sans qu'elle ne sut comment, elle se retrouva dans les bras musclés et virile d'Anthony. Elle s'abandonna au baiser
qu'elle attendait patiemment depuis longtemps. L'étreinte d'Anthony se desserra. Au moment où, elle s’écarta de lui, elle
vacilla légèrement mais se retint miraculeusement à l'une des chaises.
Elle espérait tout au fond d'elle même qu'Anthony n'avait rien remarqué.
Elle leva les yeux vers lui et vit qu'il regardait vers la porte fermée. Que se passait-il ?
La porte s’ouvrit sur une jeune fille d'une vingtaine d'années. Elle avait les cheveux d’un blond platine coupé au
niveau des épaules. De grands yeux bleus sur un visage d’ange et des lèvres pulpeuses. Contrairement à d’autres filles de
son âge, elle avait mis très peu de maquillage. Sa beauté naturelle et son teint de pêche ne nécessitait aucun subterfuge. Elle
aurait pu être une pom-pom girl avec un physique de rêve.
Anthony avait dû la voir passer à côté du local.
- Oh non pas elle ! Persifla-t-il entre ses dents.
- Qui est-elle ?
- C'est ma...
- Titi, je te cherchais depuis longtemps.
- Arrête de m'appeler comme ça ! Que fais-tu d'abord ici ?
- J'ai besoin d'une robe de soirée pour ce soir et...
- Tu voudrais l'argent, continua Anthony.
- Va pour cette fois. On en rediscutera plus tard. Et comment es-tu rentré ici ?
- Je ne vais pas te dévoiler tous mes secrets.
D’exaspération, il sortit une carte de son portefeuille et la lui tendit.
- Merci, titi.
En se retournant, elle dévisagea Christelle.
- Tu ne nous présentes pas ? Reprit-elle
- Rebecca voici Christelle. Christelle, je vous présente Rebecca. Christelle est ici pour le travail.
- Mmm... Enchantée de vous connaître, finit-elle par dire en lui serrant la main.
- Egalement.
- Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Bye.
Elle tourna les talons et partit en courant.
- Quelle chipie !
- Pourquoi dites-vous cela ?
- Comme ça... mais je l'aime.
- Moi aussi, je dois rentrer, j'ai des courses à faire, mentit-elle.
En prononçant ses paroles, elle se leva.
- Attendez une petite seconde, s'il vous plaît.
- Je vous écoute, dit-elle froidement.
- Je fais une petite réception ce soir. Vous venez ?
Dîner avec Anthony lui était insupportable après ce qu'elle avait entendu.
- Je suis désolée mais...
23
- Je souhaiterai vous faire une proposition.
Il la vit se raidir car elle avait dû croire qu'il voulait parler de ce baiser. Il ajouta donc :
- C'est-à-dire de formule 1.
- Pourquoi ne pas en parler maintenant ?
- Parce que vous avez des courses à faire et moi j'ai des rendez-vous. Alors vous êtes d'accord ? Demanda-t-il.
- Si c'est pour le boulot. Mais en quoi puis-je vous être utile ?
- Vous le serez ce soir. J'oubliai, j'invite également votre frère. Mes rendez-vous n’étant pas très loin de chez vous, je
viendrais vous chercher à dix-neuf heures.
- A ce soir alors !
Faisant volte-face, elle sortit de cette pièce qui lui semblait à présent si minuscule.
Pourquoi, au grand pourquoi, l'avait-il embrassée ? Heureusement qu'elle ne serait pas seule ce soir. Avait-il invité son
frère pour mieux l'approcher ?
Qui était cette jeune fille ? Sa cousine ? Sa fiancée ? Sa soeur ? Il allait le lui dire mais il avait été interrompu par cette
jolie blonde. Elle n'avait vu aucune bague à son doigt. Cependant certains hommes enlevaient leur bague pour mieux attirer
leur proie. Mais elle pouvait être sa soeur, car elle-même habitait bien avec son frère. En y songeant, il avait déclaré qu'elle
était ici pour travailler, quoi que ce fût vrai mais il l'avait dit sans aucune raison. N'avait-il pas aussi répliqué qu'il l'aimait ?
N'était-ce pas pareil avec son frère ?
Cela faisait un certain temps qu'elle était dans sa mini Austin et qu'elle n'avait pas encore mit le contact. Si elle ne
voulait pas qu'Anthony vienne voir si tout allait bien, le plus souhaitable serait de partir tout de suite sans perdre une
seconde.
Elle mit donc le contact et démarra.
Arrivée chez elle, elle se coucha sur le canapé et fixa le plafond. Ses paupières commencèrent à devenir de plus en
plus lourdes et elle finit par s'endormir.
♦♦
Son grand miroir à pied lui renvoyait l’image d’une belle femme. Elle avait mit une robe de soirée blanche qui
soulignait parfaitement sa silhouette. Ses cheveux raides tombaient en cascade sur ses épaules.
Elle entendit à dix-neuf heures pile la sonnette d’entrée. Elle descendit les escaliers et ouvrit la porte. Anthony se
tenait droit dans un beau costume blanc.
Il entra et la complimenta sur sa tenue.
- Puis-je vous proposer un verre avant de partir ? Mon frère ne devrait pas tarder.
- Avec plaisir.
- Que désirez-vous ? Un whisky, un sherry...
- Un sherry, s’il vous plait.
Christelle se servit également le même alcool.
- Votre après-midi fut agréable ? Interrogea Anthony.
- Assez bon et vous ?
- Bien, mais la soirée risque d’être meilleure.
Les yeux verts d’Anthony caressèrent du regard ce corps si merveilleux. Cela lui paraissait si indécent mais flatteur.
La venue de Ben mit fin à cet examen si minutieux.
Le trajet se déroula dans une voiture très modeste. Christelle avait pensé ne jamais arriver à destination. Le pot
d’échappement toussotait par intermittence régulière. Le capot tremblait à chaque secousse, l’air conditionné ne marchait
pas, les vitres avaient du mal à se baisser. Christelle se croyait dans un cauchemar.
Enfin, elle vit avec soulagement la maison que lui présentait Anthony. Elle était somptueuse. Des lumières dorées
dirigées dans sa direction lui donnaient un côté féerique et irréelle.
Un voiturier vint ouvrir les portes qui grincèrent. Ils rentrèrent dans la maison dont les portes étaient grandes ouvertes.
Une femme se précipita vers eux.
- Tu es enfin là ! Clama-t-elle.
- Joyeux anniversaire, dit-il en l'embrassant. Maman, je te présente Christelle et Ben. Voici ma mère.
- Bonsoir madame. Votre fils ne m’avait pas dit que c'était votre anniversaire sinon j'aurai pu...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase car Anthony l'emmena vers d'autres personnes pour la présenter avec son
frère.
- Enfin Christelle, je ne vous présente pas Rebecca car vous la connaissez. Rebecca, je te présente Ben notre nouveau
pilote… Rebecca est ma femme, conclut-il.
« Ma femme » résonna dans les oreilles bourdonnantes de Christelle. Elle s'évanouit sous le choc de la révélation.
En se réveillant, elle était couchée sur un canapé et plusieurs têtes étaient penchées sur elle. Christelle qui ne
comprenait rien, se leva d'un bond.
- Que m'est-il arrivée ?
- Vous vous êtes évanouie, déclara Anthony.
Elle se souvint. La raison de son évanouissement était Rebecca, la femme d'Anthony Luciano.
- Mais Rebecca ne peut pas être votre femme.
- Et pourquoi cela ? Questionna Anthony.
- Parce que je vous aime.
- Mais moi, je ne vous aime pas.
24
Ces mots prononcés par cet homme lui rompaient le coeur.
- Alors pourquoi m'avez-vous embrassée ?
- Pour s'amuser, répondit Rebecca.
Christelle, folle de rage de cette mascarade, courut mais n'arriva pas à distancer tous ces visages qui éclatèrent de rire.
Son pied s’accrocha à quelque chose. Elle poussa un grand cri. Une main se posa sur son épaule et la secoua en prononçant
son prénom.
♦♦
Elle ouvrit les yeux et essuya son front qui était plein de sueur.
- Ca va soeurette ? T’as fait un cauchemar.
Elle soupira de soulagement car ce n'était qu'un simple cauchemar.
- Tu veux me raconter ?
Elle fit non de la tête.
- Quelle heure est-il ? Questionna-t-elle pour changer de sujet.
- Il est un peu plus de quatorze heures. Tu veux un café ?
- Oui, tu seras très gentil.
Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre du salon qui donnait en plein sur le jardin. Quand quelque chose n'allait pas,
elle regardait le saule pleureur qui semblait manifester sa tristesse.
Tout ceci n'était heureusement qu'un rêve. Mais si c'était un rêve prémonitoire ? Tout avait l'air si réel. Elle frissonna à
cette pensée. Son rêve n’était dû qu’à sa contrariété du matin, se persuada-t-elle.
Son frère lui tapota l'épaule. En se retournant, il lui tendit une tasse de café.
- Merci, murmura-t-elle.
- Je t'en prie. Tu es sûr que tout va bien ?
Etait-ce si évident qu'elle était préoccupée ?
- Pourquoi dis-tu cela ?
- Quand cela ne va pas, tu restes toujours plantée devant cette fenêtre. Est-ce à cause d'Anthony Luciano ?
- Non, mais en parlant de lui, j'allais oublier de te dire qu'on était invité ce soir chez lui, s'empressa-t-elle de dire pour
changer de sujet.
Son frère n'était pas dupe.
Il l'interrogea donc sur l'heure du rendez-vous et s’éclipsa dans sa chambre pour réviser ses cours de dernière année
d’ingénierie.
Pour se changer les idées, elle se passa un vieux jean et un tee-shirt afin de désherber le jardin. Cela faisait longtemps
qu'elle remettait ce travail au lendemain mais aujourd'hui elle avait besoin de se défouler. Elle arracha les mauvaises herbes
jusqu'à ce que son dos lui fasse mal.
Du dos de la main, elle s’essuya son front dégoulinant. Elle se leva doucement afin de ne pas crier de douleur. Tous
ses membres sans exception avaient été dans l’effort. A présent, il lui fallait une bonne douche.
Le temps avait passé si vite qu'elle n'avait pas songé à Anthony. Anthony, cet homme qui la faisait tant souffrir.
Elle choisit un CD sur l'étagère du salon afin de pouvoir l'écouter dans la salle de bain. Elle se fit couler de l'eau pour
prendre un bain. Elle introduisit le CD dans la petite Chaîne-Hifi et commença à se détendre dans sa baignoire. Ses yeux se
fermèrent doucement.
La pendule accrochait au mur lui indiquait dix-sept heures quinze lorsqu’elle se sentit parfaitement sereine.
Enveloppée dans son peignoir, elle frappa à la porte de son frère.
- Entre !
Christelle ouvrit la porte mais resta à l’embrasure de la porte.
- Tu veux du thé ?
- Oui, je crois que je mérite une pause.
Ben se joignit à elle quelques minutes plus tard. Ils prirent tranquillement leur thé avant de regagner respectivement
leur chambre et choisir la tenue adéquate pour leur rendez-vous.
Christelle essaya quelques robes sans trouver la plus approprié. Elle appela Ben de sa chambre et celui-ci apparut
immédiatement à l'entrebâillement de la porte.
- Oui ? Que désires-tu ?
- Laquelle de ces robes dois-je mettre ? Demanda-t-elle en montrant les quelques robes posées soigneusement sur son
lit.
- Sincèrement... aucune.
- Aucune ?
- Toute à jeter si tu veux savoir. Tu n’es pas sortie en soirée depuis longtemps.
- Que vais-je pouvoir mettre ? S'interrogea-t-elle en s'asseyant sur le lit.
Ben parut réfléchir. Un instant plus tard son visage s'éclaira.
- Appelle Vinitha.
- Il est trop tard…
- Mais non, Vinitha a toujours de belles robes sous la main. Et elle t’a toujours dit qu’en cas de problème…
Christelle bondit sur ses pieds.
- Tu as raison petit frère ! Tu es merveilleux…
- Je sais, je sais.
25
Vinitha Marlon était sa voisine mais aussi une jeune styliste de vingt ans. Elle commençait à se faire un nom dans le
monde de la création. Christelle avait porté ses robes dans des soirées aussi bien pour aider la jeune femme à démarrer avec
des commandes mais aussi pour ces somptueuses robes. En trois soirées, Vinitha s’était fait son carnet d’adresse.
Christelle se précipita sur son téléphone portable et composa le numéro de Vinitha priant qu’elle fut chez elle. Vinitha
décrocha et Christelle lui exposa directement son dilemme. Après quelques secondes de réflexion, elle lui avait trouvée la
robe idéale.
Cinq minutes plus tard, Vinitha se présenta chez elle avec une boite.
Avec l’aide de sa voisine, elle fut habillée et maquillée.
Le miroir lui renvoya l’image d’une très belle femme.
La robe blanche lui allait à merveille. Celle-ci était moulante en haut avec un col tombant laissant deviner la naissance
de ses seins, échancrée des chevilles jusqu'à mi-cuisse. Le dos nu mettait en valeur son bronzage.
Vinitha avait associé à cette robe une paire de chaussure à talons aiguilles de couleur blanche. Elle choisit également
dans la boite à bijoux de Christelle, un collier de sa création qui était un ras du cou en or avec un pendentif ayant la forme
d’un point d’interrogation en diamant.
Vinitha se tenait en bas des marches de l’escalier afin de présenter à son seul et unique spectateur sa nouvelle création.
Le sifflement de Ben était admiratif.
- Tu seras la plus belle de la soirée, prédit-il.
- Maintenant que tout est prêt, je peux m’en aller. Amusez-vous bien, dit-elle en se dirigeant vers la sortie.
- Merci Vinitha.
Celle-ci lui fit un clin d’oeil avant de refermer la porte sur elle.
Quinze secondes plus tard, une personne sonna à l’entrée.

princesse.samara 09-01-10 09:36 PM

[CENTER]CHAPITRE 6[/CENTER]


Ben se dirigea vers l’entrée et ouvrit la porte.
- Bonsoir Anthony, dit-il en lui serrant la main.
- Bonsoir Ben.
- Entrez, je vous en prie.
Anthony pénétra dans la maison et suivit sont hôte jusqu’au bout du couloir.
Anthony vit Christelle en bas des escaliers, une main sur la balustrade. Elle lui faisait penser à une apparition car la
lumière, dirigée vers elle, lui donnait un air irréel. Debout bien droite dans ce grand hall, le menton levé fièrement et les
yeux si lumineux, elle était belle à en damner un saint. A chacune de ses visites, elle était de plus en plus resplendissante.
Christelle, de son côté, fut stupéfaite car Anthony portait un costume blanc. Il était encore plus beau et plus imposant
que dans ses souvenirs. Son cauchemar lui revint en mémoire.
Elle pâlit. Son cauchemar était-il prémonitoire ?
Elle fut tirée de ses pensées par la voix sensuelle et inquiète de son interlocuteur.
- Que vous arrive-t-il ? On dirait que vous avez vu un revenant, dit-il en s’approchant d’elle.
- N... non, non, ce n’est rien.
Christelle sentit le parfum épicé, enivrant et envoutant d’Anthony.
- Vous êtes en beauté ce soir, n’est-ce pas Ben ?
- Tout à fait.
- Merci, dit Christelle gênée.
Ben regardait d’un air amusé ces deux jeunes personnes. Christelle rosissait à tout commentaire que lui faisait
Anthony. Et ce dernier ne restait pas de marbre face à sa soeur malgré son air réservé.
- Allons au salon, si vous le voulez bien, proposa Ben.
- C’est une bonne idée, répondit Christelle en sortant de son petit nuage et en se dirigeant vers la pièce.
Une question brûlait les lèvres de Christelle, cependant la réponse risquait d’être prometteuse.
- Que souhaiteriez-vous boire ? Un whisky, un gin-tonic...
- Auriez-vous du sherry, s’il vous plaît ?
Pourquoi faisait-elle cette tête d’enterrement ? Avait-il dit une chose qu’il ne fallait pas ?
Elle s’était ressaisie quasiment aussitôt. Cela ne pouvait être qu’une coïncidence, se rassura-t-elle.
- Un sherry pour monsieur ! Lança-t-elle en souriant de nouveau. Et toi Ben, je te sers un jus d’orange ?
Ben acquiesça de la tête. Il avait horreur de l’alcool.
Elle ne pouvait que penser à son cauchemar. Jamais cauchemar ne l’avait mise dans cet état. Il fallait se ressaisir car
Anthony lui jetait des coups d’oeil inquiet tout en interrogeant Ben sur la vie qu’il menait et sa passion de conduire.
♦♦
Une demi-heure plus tard, tous les trois partirent non dans une vieille voiture comme dans son cauchemar mais dans
une luxueuse voiture stationnée devant chez elle. Pas étonnant puisqu’il était le PDG de Luciano.
Au moment où Anthony se mit au volant, elle l’interrogea :
- Vous souhaitiez me faire une proposition ce matin…
- C’est vrai. Je voudrais vous engager comme entraîneur. Vous pourrez donner des conseils à votre frère, s’il est
d’accord bien évidemment.
Christelle vit Ben hausser des épaules dans le miroir du pare-soleil passager.
- Je n’y vois aucun inconvénient, c’est elle qui m’a tout appris, mentit-il.
Pour Christelle, c’était vraiment une aubaine. Elle n’aurait pas ainsi à justifier de sa présence sur le circuit d’Anthony.
- J’accepte volontiers.
- Et question salaire, vous serez très bien rémunéré.
- Je n’en doute pas. Nous verrons cela en temps et en heure… pourrait-on mettre de la musique, si cela ne vous
dérange pas ? Demanda-t-elle. N’importe quoi à part du classique.
- Cela tombe bien, je n’en ai pas.
Anthony pianota sur l’écran tactile du volant. « Sexual healing » s’éleva dans la voiture comme pour leur rappeler leur
premier baiser.
L’avait-il fait exprès ?
Le chemin se fit dans le silence complet contrairement à son rêve.
♦♦
Ils arrivèrent devant une immense et belle demeure. Anthony composa un code et l’énorme portail s’ouvrit devant
eux. Ils traversèrent un parc pour arriver devant un immense château. Des lumières étaient dirigées vers la bâtisse pour lui
donner une couleur miel. Toutes les pièces étaient éclairées. La fontaine couleur or placée comme un rond-point était
superbe avec ses jeux de jet d’eau.
27
Un voiturier vint les accueillir. Anthony mit son bras sous celui de Christelle. Ben, qui ne disait toujours rien,
marchait derrière eux.
- Anthony votre demeure est tellement belle...
- Merci, mais votre beauté l’est plus encore.
Le rouge lui monta au visage et elle se maudit pour la millième fois de rougir si facilement.
Ils montèrent les marches. Ils arrivèrent dans un grand hall d’une centaine de mètre carré. Ils traversèrent un long
couloir blanc pour atterrir devant une pièce emplie d’invités.
Une femme d’une quarantaine d’années s’approcha d’eux.
- Tu es enfin arrivé ! S’exclama-t-elle.
Cette phrase rappela quelque chose à Christelle.
- Tu me présentes ? Ajouta-t-elle en souriant.
- Je te présente Christelle et Benjamin Gordon. Et voici ma mère. Cette fête est donnée en son honneur car c’est son
anniversaire, renchérit-il en se tournant vers eux.
- Joyeux anniversaire madame, dirent en duo Christelle et Ben.
- Merci. Je suis heureuse que vous soyez des nôtres ce soir.
- Vous me paraissez très jeune pour être la maman d’Anthony.
La maman d’Anthony sourit à cette remarque.
- On me le dit souvent et pourtant j’ai soixante ans.
- Vous êtes resplendissante.
- Vous êtes bien aimable Christelle.
- Excusez-moi, je n’ai pas apporté de cadeaux. Anthony ne m’avait rien dit.
- Les cadeaux sont vraiment les dernières choses auxquelles je pense. J’ai déjà tout ce qu’il me faut.
Christelle inclina légèrement la tête en souriant.
La mère d’Anthony s’excusa pour accueillir d’autres personnes.
Anthony les présenta aux invités qu’ils croisèrent et vint le moment fatidique pour Christelle.
- Enfin Christelle, je ne vous présente pas Rebecca car vous l’avez vue ce matin. Rebecca, voici Ben notre nouveau
pilote. Ben, je vous présente Rebecca qui est ma...
Christelle n’avait pas du tout envie de l’entendre mais elle fut bien obligée.
- ... Soeur, entendit-elle.
« Ouf, ce n’était pas un rêve prémonitoire. »
Christelle respira un peu mieux.
- Ben, voulez-vous danser ? Proposa Rebecca.
- Pourquoi pas !
Les deux jeunes gens se lancèrent sur la piste sur une danse latino.
Christelle et Anthony admirèrent toute la dextérité des pas de leur frère et soeur. C’était, il fallait se l’avouer, des
habitués de discothèque.
Un slow fit place au latino.
- C’est plus dans mes cordes, révéla Anthony à propos du slow. M’accorderiez-vous cette danse ?
- Volontiers, accepta-t-elle en posant sa main sur celle d’Anthony.
Ils dansèrent langoureusement l’un contre l’autre. Anthony resserra son étreinte. Elle se sentait si bien dans ses bras.
Elle pria pour que cela ne se finisse jamais.
Comme si un mauvais diable l’avait entendu, un inconnu vint les interrompre.
- Puis-je ? S’enquit-il.
A contre coeur, Anthony céda sa place à l’homme et invita une autre personne.
Son nouveau partenaire de danse était grand, blond et beau mais Anthony l’était encore plus aux yeux de Christelle
car il était brun.
Christelle le détailla d’un peu plus près. Ses yeux marron clair rendaient son visage très doux. Une fossette apparut
quand il souriait ce qui le rendait beaucoup plus irrésistible. Son corps semblait d’acier.
Anthony qui dansait non loin de là avec une très vieille dame, la regardait avec des yeux brillant de désir.
- Mademoiselle...
- Christelle Gordon.
- Bobby Dunaway. Qui êtes-vous charmante inconnue ? Comment avez-vous rencontré Tony ? Je ne le savais pas
aussi cachottier.
- Vous êtes l'un de ses amis, je suppose.
- Meilleur ami serait le terme le plus approprié..
- Pour répondre à votre question, je l'ai rencontré sur un circuit de formule 1.
- Et que faisiez-vous là-bas ?
- Je voulais devenir pilote de formule 1.
- Vous êtes amusante.
Bobby éclata de rire. Son rire était un son mélodieux.
- Je ne vous mens pas. Il ne m’a pas engagée car j’étais une fille et a choisis mon frère à la place.
- Je vois… Donc, vous vouliez réellement devenir pilote… Pourquoi ?
- Pour être comme mon père.
La réflexion puis l’éclairement se dessina sur le visage de Bobby.
- Jason Gordon ?
28
- En effet... Cela ne vous surprend pas qu'une femme puisse devenir pilote ?
- Pas du tout. Il y avait bien eu cette femme, Jessica Miles. Malheureusement, elle est devenue tétraplégique lors d’une
course. Pour être plus exacte, c’était sa cinquième course.
Elle se souvenait de cette femme. Elle avait été sélectionnée par l’écurie Luciano et son ascension fulgurante n’avait
pas duré à cause de ce grave accident. Pour on ne sait quelle raison, elle avait perdu le contrôle de sa voiture, avait percuté
un mur et fait plusieurs tonneaux.
- Comprenez-le, il a...
Bobby s’était arrêté de parler.
- Continuez, je vous en prie.
- Non, rien du tout, c’est sans importance… Y’a-t-il un homme dans votre vie ?
Elle ne répondit pas.
- Que me cachez-vous ?
Un sourire naquit sur les lèvres de Christelle.
Le slow fini, ils se séparèrent et rejoignirent Anthony au buffet.
- Tu sais Anthony, tu as une chance incroyable. Tu as trouvé la femme la plus belle qui soit.
Christelle rougit à cette affirmation. Bobby eut un rire en remarquant la gêne de sa voisine.
- Charmante, charmante, répéta-t-il
Le regard chaleureux d’Anthony se posa froidement sur elle. Ne supportant plus ce regard, elle tourna les talons et se
précipita sur le balcon. Elle s'appuya sur la balustrade.
La nuit était fraîche et elle trembla. Dommage qu'elle n’ait pas apporté son châle. Elle s'était ravisée au dernier
moment.
Elle sentit une étoffe se poser sur elle. Elle regarda au-dessus de son épaule et vit Bobby juste derrière elle.
Bobby était un homme très charmant avec ses cheveux blonds mi-long légèrement bouclés. Il était aussi bien bâti que
son ami. Elle songea de suite qu’il devait pratiquer le même sport qu’Anthony. Il n’avait rien à envier de ce dernier. Une
petite fossette apparaissait quand il souriait. Cela était très appréciable.
Elle le remercia et scruta le paysage qui devenait de plus en plus noir.
- Vous lisez dans mes pensées.
- Pour la veste ? Je vous ai vu trembler tout simplement. Puis-je vous poser une question ?
- Allez-y.
- Votre départ a-t-il un rapport avec Tony ?
- Oui.
- Et l'homme que vous aimez ne serait-ce pas lui ?
- Cela se voit tellement ?
- Oui, il faudrait être aveugle pour ne pas s'en apercevoir. J’ai l’impression qu’il est jaloux.
- Vous croyez ?
- Cela vous dérange si l’on se tutoie avec les confidences que nous nous faisons actuellement ? S’enquit-il avec un
clin d’oeil
- je n’y vois aucun inconvénient.
- Depuis combien de temps, connais-tu Tony ? Il ne m’a jamais parlé de toi.
- Je l’ai rencontré avant-hier.
Elle lui narra sa rencontre à la terrasse de « Chez Maxime ».
Elle ne savait pas pour quelles raisons, elle se confiait aussi facilement au meilleur ami d’Anthony. Elle n’aurait pas
dû car il pouvait très bien le lui répéter. Mais tout dans l’attitude de Bobby lui révélait qu’il n’était pas homme à commérer.
C’était un jeune homme très sympathique.
- Et comment cela se fait-il que tu n’aies pas de femme dans ta vie ?
Il haussa les épaules.
- J’ai la guigne. J’attire toutes les folles…
Christelle rit en pensant que c’était une plaisanterie.
- C’est vrai, je t’assure. Je voudrais bien tomber sur une femme normale… comme toi.
Elle s’approcha de lui pour lui poser un baiser sur la joue tant elle était touchée. Une petite marche, la fit trébucher. De
justesse, Bobby la rattrapa tout contre lui.
Anthony cherchait partout Christelle après ce départ si prompt. Il fallait qu'il la voit, il n'aurait jamais dû la fixer de
cette façon si froide. Il l’avait blessée, il en était sûr. Mais où était-elle partie ? Il avait été si jaloux parce qu’elle avait l’air
de si bien s’entendre avec Bobby. Mais cela ne lui permettait pas d’être aussi cruel avec elle. N’était-ce pas normal qu’elle
devienne amie avec celui-ci ? Il était drôle et gentil. Dès qu’il la verrait, il s’excuserait de son attitude.
En passant devant la fenêtre qui donnait juste sur le balcon, il discerna deux ombres enlacées. Il faillit partir pour
laisser les deux tourtereaux quand il perçut la voix de Christelle.
- Merci, dit-elle en lui déposant un baiser sur la joue.
- Mais y’a pas de quoi. On se connaît à peine, et tu me tombes déjà dans les bras.
Ne voulant pas en entendre davantage, Anthony s’éclipsa fou de rage. Il ne les entendit pas rire.
- Quel est ce bruit ? Questionna Christelle en percevant le son d’une clochette.
- C’est l’heure du dîner. Allons-y, répondit-il en lui donnant son bras.
Christelle suivit Bobby dans une très grande pièce où une table en véritable bois de chêne de plusieurs mètres de longs
était placée au milieu. Un immense lustre de cristal éclairait à lui seul la salle de couleur saumon.
29
Après un moment de stupéfaction, Bobby l'emmena à sa place avant de s’asseoir juste en face d’elle. Sa place se
trouvait à coté d’Anthony qui n’était pas encore là.
Christelle chercha son frère du regard. Celui-ci était assis à côté de Rebecca et d’innombrables jeunes personnes de
son âge. Il riait et paraissait déjà s’être intégré au groupe. Cela ne la surpris guère car Ben était quelqu’un de très sociable.
Comme un félin, Anthony s'était assis sur sa chaise sans bruit. Ce fut au moment de poser les yeux sur la chaise vide
qu'elle se rendit compte de sa présence. Son visage exprimait la froideur. La communication avec lui allait être difficile.
Quels mots prononcerait-elle ? Anthony avait déjà entamé la conversation avec le voisin de Bobby. Les plats
commençaient à arriver.
- J'ai suivi votre conversation et je voudrais vous dire que je m'y connais un peu en investissement. Si vous le désirez,
j'ai un bon tuyau à vous donner.
Les deux hommes la toisèrent.
- Que me conseillez-vous ? Interrogea l'homme aux lunettes très intéressé.
- Essayez « Function », je vous garantis le résultat.
- Je ne connais pas, mais je vais me renseigner.
Au lieu de parler avec Anthony, elle se retrouvait en pleine discussion avec un inconnu. Il n'y avait plus de froideur
dans le regard d'Anthony, mais de l’indifférence. Or, Christelle préférait devoir faire face à cette froideur plutôt qu'à
l'indifférence actuelle. Pourquoi l'amour était-il si compliqué ?
Le dîner fut interminable et dès qu'il eut été finit, elle se promena dans le jardin. Un éclairage d’ambiance au sol la
conduisit près d'un petit lac. Elle s'assit sur un banc et contempla le reflet de la demi-lune sur l'eau. Des brides de musique
lui parvenaient de la salle de bal. Contrairement aux autres soirs, elle n'avait plus aucune envie de danser et elle souhaita du
plus profond de son coeur pouvoir partir. Elle se leva et se mit à la recherche de son frère et Bobby. Un bruit à sa droite lui
fit tourner la tête. Son frère et la soeur d'Anthony discutaient. Elle ne voulait pas les déranger, mais l'idée de rester encore
une minute dans cette maison lui était devenue insupportable.
- Désolée de vous déranger mais je voulais avertir Ben de mon départ. Je me sens fatiguée.
- Tu veux que je t'accompagne ?
- Non, reste ici, je vais appeler un taxi. Passez une bonne fin de soirée. A bientôt Rebecca.
Après quelques pas, elle se retourna pour leur faire signe, mais trop occupés à s'embrasser, ils ne remarquèrent pas sa
présence. Son frère avait plus de chance avec la soeur d'Anthony. Pourquoi la vie n'était-elle pas aussi simple pour elle ?
- Christelle, où étiez-vous... étais-tu passée ? Demanda Bobby au moment où elle entra.
- Je suis allée me promener pour me changer les idées. Justement, je te cherchais pour te dire au revoir, et encore
merci
- Tu pars mais la soirée ne fait que commencer.
- Le temps d’appeler un taxi, tu peux me tenir compagnie. Cela me ferait plaisir.
- Un taxi ? Ce n’est pas la peine, je te raccompagne.
- Non, merci. C’est assez loin.
- Ce n’est pas grave, je rentrerais à la maison ensuite. Si tu pars, la soirée sera moins amusante. Il n’y a que des
pimbêches.
- Mais je ne puis...
- J’insiste.
- Comme tu veux. Je vais prendre congé de la mère d’Anthony et on y va.
Ils quittèrent la maison sans avoir rencontré Anthony. Elle en était à la fois soulagée et triste.
Arrivés devant la porte, elle invita Bobby à prendre un verre.
La voix douce de Bobby l’apaisa. Les questions incessantes de Christelle sur la vie privée du jeune homme ne se
tarissait pas tant elle voulait en apprendre sur lui.
Bobby était devenu chef d’entreprise à vingt-sept ans. Ses parents habitaient le Texas et son frère cadet était à
l’université d’Oxford afin de devenir l’un des meilleurs avocats. Sa connaissance avec Anthony remontait à l’école
primaire où Bobby prenait toujours la défense de son ami. Anthony était si fétiche et si timide que les enfants avaient un
malin plaisir à se moquer de lui.
Christelle se sentait si malheureuse pour lui à cette période de la vie d’Anthony.
Bobby était resté muet quant au changement de caractère de son ami.
Absorbés par leur conversation, ils n’avaient pas remarqué l’heure tardive jusqu’au retour de Ben. Bobby avait donc
pris congé en lui promettant de se revoir très prochainement.
♦♦
Anthony roulait à vive allure. La route était quasiment déserte. Il était furieux contre Bobby. Ce dernier courtisait
Christelle sous son nez. Il était prêt à sacrifier leur amitié pour une femme. Kate était partie et cela recommençait avec
Christelle.
Les voyant quitter la demeure, il les avait suivis. Trois-quarts d’heure avait eu raison de sa patience. Bobby n’était pas
encore parti.
Bobby le regretterait à tout jamais !

aghatha 11-01-10 10:27 PM

merci pr le chapitre princesse

cocubasha 13-01-10 04:07 PM



Çááå íÚØíßí ÇáÚÇÝíÉ ÈÑäÓíÓÇ


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princesse.samara 16-01-10 05:13 PM

CHAPITRE 7





Ouvrant la porte d’entrée, Christelle fut ravie mais surprise de revoir l’homme qui se tenait debout devant elle. Plus
d’une semaine s’étaient écoulée sans nouvel de lui.
- Bonjour Christelle !
- Bonjour Bobby ! Entre, je t’en pris.
- Merci.
- Bobby ! Qu’as-tu à l’oeil droit ? L’interrogea-t-elle lorsqu’il enleva ses lunettes de soleil.
- C’est une très longue histoire.
- Tu me raconteras tout cela devant une bonne tasse de thé ou de café si tu préfères.
- Du thé, s’il te plaît.
Bobby prit place sur le canapé et regarda un feuilleton à la télé.
Christelle pénétra après quelques minutes d’absence dans le salon. Elle déposa, sur la table basse, un plateau de thé et
des petits biscuits alléchant.
- Je te laisse le soin de te servir… Alors raconte-moi se qui t’ai arrivé.
- Oh rien de grave. Je me suis pris une porte.
- Tiens, c’est ce que me dit Ben à chaque fois. Sérieusement. Tu t’es battu pour une femme ? Demanda-t-elle sur le
ton de la plaisanterie.
Le sourire de Bobby disparut et il semblait gêner.
- C’est bien cela. Aurais-tu rencontré la femme de ta vie ?
- Non pas du tout… Ils sont délicieux ces gâteaux. Tu me diras le nom de ta boulangerie.
- C’est moi qui les ai préparés. Mais n’essaye pas de changer de conversation.
- Tu le sauras peut-être un jour ou l’autre de toute manière. Je me suis battu avec Tony.
Les yeux de Christelle s’écarquillèrent sous le choc. Comment deux meilleurs amis pouvaient en arriver là ?
- Mais pourquoi ?
- Il pense que je t’ai courtisée.
Elle était furieuse contre Anthony et mal à l’aise. A cause d’elle, deux personnes en étaient venues aux mains. Son
coeur battait la chamade. Des sueurs commençaient à perler son front.
Cet aveu aurait pu la flatter mais elle se sentait si responsable. Sa gentillesse et sa sociabilité étaient mal interprétées.
- Ne te tracasse pas, tout va s’arranger.
- Tu en es sûr ?
- On verra bien. En tout cas, ce n’est pas moi qui ferais le premier pas. Je n’ais rien à me reprocher.
- Ne dis pas cela.
- S’il veut mettre un terme à notre amitié de longue date, c’est qu’elle ne valait rien.
Les yeux de Bobby s’enflammèrent de colère.
- Mais non…
- Ecoute Christelle, je veux bien être gentil, mais là, il a dépassé les bornes !
- Effectivement mais tâche d’arranger la situation.
Il secoua la tête.
- J’ai tenté de le raisonner. Me traiter de menteur ! Moi, son meilleur ami !
Le ton de sa voix s’intensifiait sous le coup de la colère. Ses yeux s’étaient assombris.
- De toute façon, je ne reviendrais pas vers lui. Notre amitié est maintenant entre ses mains.
Christelle se rendait compte que Bobby était aussi têtu qu’elle. Elle ne pouvait l’en blâmer.
- Excuse-moi Christelle de ma vive réaction.
- Je comprends. Tu veux que je lui en touche deux mots ?
- Oh non, du tout. N’en fais rien… Comment se passe l’entraînement de ton frère ? S’enquit-il en passant du coq à
l’âne.
- Mon frère ? Quel entraînement ?
- Ce n’est pas ton frère qu’Anthony a recruté ?
Elle avait-fait une sacrée gaffe. Comment avait-elle oublié une chose comme celle-ci ? En plus au meilleur ami
d’Anthony. Elle ne pouvait pas revenir en arrière. Qu’allait-elle faire ? Bobby n’était-il pas son ami ? Si elle lui disait la
vérité, il se tairait peut-être. De toute façon, elle n’avait plus rien à perdre. Elle se leva et jeta un coup d’oeil par la fenêtre.
Il faisait un temps merveilleux.
Son instinct féminin lui dictait de faire confiance à Bobby et de tout lui révéler.
- Oui et non, répondit-elle en lui faisant face.
Les sourcils de Bobby s’étaient plissés.
- Je ne vois pas ce que tu veux dire.
- Il a engagé mon frère mais c’est moi qui piloterai la formule 1.
- Je ne comprends toujours pas.
- Je vais tout expliquer. Commençons par le début. T’as sûrement dû entendre ou lire dans un journal que mon père
était mort dans un accident de voiture à cause d’un ivrogne.
Pour toute réponse, il hocha la tête.
31
- Eh bien... Reprit-elle, il m’a demandée avant de mourir de lui promettre de reprendre la succession de sa carrière.
- Pourquoi n'a-t-il pas demandé à ton frère ?
- Parce que mon frère ne se passionne pas pour ses engins. Il penche plutôt pour l'électronique. Dans quelques
semaines, il passe un concours.
- Et toi tu adores piloter ?
- Je me passionne pour ces petites voitures puissantes. Mon père m’avait initiée au pilotage. J’ai tout appris de lui.
Mais jamais, je n’aurais pensé être jour pilote professionnel. Voilà que Tom, mon manager, avait trouvé une écurie.
Antony avait beaucoup apprécié ma conduite et voulait m’engager. C’était sans compter le fait d’être une femme. Cela tu
le sais déjà.
Bobby qui écoutait, pris alors la parole.
- Comment as-tu fait pour qu'il ne se doute de rien ?
- Facile, un jeu d'enfant.
Elle lui raconta tout ce qui s’était passé.
- J'espère pour toi qu'il ne le découvrira pas..
- Tu ne le lui diras pas ?
- Non..
- Merci Bobby ! S'écria-t-elle en se jetant au cou de Bobby assit sur le canapé.
- Je n'ai rien vu, rien entendu, dit Ben qui revenait juste de son footing du matin et qui montait prendre une bonne
douche.
- Hello ! S’exclama la nouvelle arrivante qui suivait Ben.
Cindy s’arrêta net devant l’entrée du salon. Elle détailla des pieds à la tête Bobby. Christelle se sentit soudain gênée
par la présence de son amie.
Christelle observa le visage rougissant de Cindy et en fut très étonnée. Jamais, elle n’avait vu sa meilleure amie rosir
devant un homme et perdre la voix. Généralement, elle se faisait remarquer par sa jovialité. En ce moment, elle ne bougeait
plus d’un pouce.
Christelle revoyait l’image de la petite fille boulotte qu’elle était en primaire.
- Bobby, je te présente…
Christelle se tût en se retournant vers Bobby. Lui aussi était resté figé et contemplait Cindy d’un regard stupéfié.
Christelle ne comprenait rien à ce qui se passait.
Etait-ce la tenue aguichante de son amie qui le rendait ainsi ?
- Mademoiselle Davis…
- Monsieur Dunaway.
Apparemment ces deux-là se connaissaient. Bizarrement, Cindy ne lui avait jamais parlée de Bobby. Est-ce que Cindy
lui cacherait des choses ?
Christelle ne voulait qu’aucune tension ne vienne ternir sa nouvelle amitié. Elle savait pertinemment que Cindy jouait
avec les hommes et qu’elle les jetait par la suite comme de vulgaires chaussettes. Elle ne souhaitait qu’en aucun cas, Bobby
puisse l’assimiler à cette libertine. Autant, elles avaient grandi ensemble, autant elles avaient chacune leur personnalité.
Bobby regarda sa montre.
- Il faut que je parte, j'ai un rendez-vous.
- Une seconde, prononça Christelle en jetant un regard noir vers sa meilleure amie.
Elle sortit de la pièce et revint avec une assiette couverte d’aluminium qu’elle tendit à Bobby. Ce dernier et Cindy
avaient l’air embarrassé et ne s’étaient point parlés.
- Merci pour les gâteaux. Ils sont absolument délicieux.
- Merci d’être passé.
Bobby l'embrassa sur les joues.
- Mademoiselle Davis.
- Monsieur Dunaway.
Lorsque Christelle referma la porte d’entrée, elle rejoignit Cindy dans le salon. Celle-ci avait prit place sur le canapé
et regardait ses mains.
- Je ne savais pas que tu connaissais Bobby, commença Cindy à voix basse.
- Je le connais depuis peu. Je l’ai rencontré à une soirée organisée par Anthony. Et toi, tu ne m’en as jamais parlée de
Bobby. D’où le connais-tu ? Interrogea Christelle qui prit place sur le fauteuil face à Cindy.
- Ce n’est pas ce que tu crois…
- Et que crois-je ?
Cindy se massait les mains comme si elle s’était enduite d’une crème. C’était un signe de nervosité. Qu’avait-elle
encore fait ?
Christelle quitta son fauteuil. Elle se glissa derrière le bar et servit un doigt de martini à Cindy. Cette dernière la
remercia par un sourire crispé.
Christelle s’assit à côté de Cindy.
- Tu crois que je suis sortie avec Bobby. Je t’assure que je n’ai rien fait, assura Cindy.
- Mais…
Cindy la regarda droit dans les yeux.
- Bobby est juste mon patron… C’est vrai que j’avais des vus sur lui mais je n’ai jamais songé qu’il sortait avec toi. Je
pensais qu’Anthony t’attirait beaucoup plus…
32
Christelle partit d’un grand éclat de rire. Cindy se méprenait de sa relation avec Bobby. Cindy ne serait-elle pas
amoureuse de son patron ? Il fallait le vérifier.
- Mais ce n’est qu’un simple jeux, mentit Christelle.
- C’est-à-dire ?
- Je m’amuse avec les deux. Je sors avec Anthony et Bobby. Je voudrais savoir lequel est le meilleur.
Cindy toisa froidement Christelle.
- Tu ne peux pas faire cela !
- Et qu’est-ce qui m’en empêcherait ?
- Les deux hommes se connaissent et…
- Ce n’est pas une raison, réfuta Christelle. Tu l’as bien fait toi !
Cindy lui prit les deux mains et son regard changea d’expression. Elle s’était attendrie.
- Ce sont des êtres humains. Ils ont un coeur et des sentiments…
- Et alors ? Toi, tu t’amuses bien avec eux. Pourquoi ne le ferais-je pas également ?
Cindy semblait chercher ses mots.
- Je le regrette, finit-elle par lâcher. Ce n’était pas bien de ma part.
- C’est nouveau cela. Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?
Cindy lâcha les mains de Christelle et prit le verre de martini qu’elle avait posé sur la table basse. Elle regardait le
verre comme si elle y cherchait le moindre signe.
Elle but une gorgée pour se donner une contenance.
- J’ai peut-être murie… beaucoup de choses ont changé. Mais je n’ai que ce que je mérite.
- Qu’est-ce que tu racontes ?
- Oh rien…
- Dis-moi tout, nous n’avons aucun secret l’une pour l’autre.
Christelle prit la main libre de Cindy entre les siennes.
- Je suis tombée amoureuse de Bobby… je crois. Mais je ne ferais rien pour te le prendre car tu es ma meilleure amie.
Cindy était certainement une mangeuse d’homme mais quand il s’agissait d’amitié, elle se donnait à cent pour cent. Et
rien ni personne ne pourrait détruire cette amitié de longue date.
- J’ai une chose à t’avouer. Bobby et moi ne sortons pas ensemble. C’est juste un ami. Il est simplement venu me
rendre visite.
Une lueur d’espoir s’alluma dans les yeux de Cindy.
- Je t’ai raconté n’importe quoi, continua Christelle. Alors comme cela tu as des sentiments pour lui ?
- Je crois que oui. Il est constamment dans mes pensées et pourtant il ne s’est jamais rien passé. Il n’est pas comme les
autres. Il a du charisme, il est gentil et j’aime la façon dont il travail. Je deviens folle…
- Folle amoureuse.
- Mais que va-t-il penser de moi ?
- A quel sujet ?
- Bobby ne m’a jamais vu affublée dans une tenue comme celle-ci. Je suis toujours habillée et coiffée de manière
stricte quand je me rends dans la société. Et aujourd’hui, il m’a vue ainsi…
Elle ouvrit les bras pour montrer sa tenue sexy. Elle était habillée d’une mini jupe et d’un débardeur qui soulignait sa
poitrine opulente.
- Je ne sais pas ce qu’il a pensé mais en tout cas je ne pense pas qu’il soit resté indifférent. Tu en seras certainement
un peu plus demain lorsque tu reprendras le travail.
- Je n’ose plus y aller, dit Cindy en mettant ses mains sur ses joues devenues cramoisies.
Christelle lui tapota la jambe.
- A ta place, je ne m’en ferais pas. Bobby est un si gentil garçon. Tu me raconteras tout demain. En fait, tu étais venue
pour quelle raison ?
- Tu m’as dit de venir pour me donner des gâteaux. Tu ne te rappelles pas ?
- Oui, les gâteaux !
Christelle avait complètement oublié avec toutes ses émotions en une journée.
Elle donna à Cindy deux boîtes de gâteaux dont une était destinée aux parents de Cindy.
Avant de partir, elle encouragea sa meilleure amie à se rendre au travail sans penser à la scène d’aujourd’hui. Elle
savait pertinemment que cela serait impossible.
Une fois Cindy hors de chez elle, Christelle prit le combiné et appela Isabelle pour tout lui raconter.
- Invite-les à dîner un soir…
- Toi, je sais où tu veux en venir, lui dit Christelle en se rappelant de la soirée qu’elle avait organisée pour Isabelle et
Marks.
- Cela à très bien marché pour moi.
- Toi, tu étais timide… On verra comment se dérouleront les choses entre eux…
- On verra, répéta Isabelle.
Une fois le téléphone raccroché, elle songea à la visite de Bobby. Cela lui rappelait qu'elle n'avait pas vu Anthony
depuis plus d’une semaine.
Le lendemain de la réception, elle avait espéré avoir une conversation avec Anthony sur ce qui s'était passé. Mais il
n’était pas venu assister à l’entraînement comme il le lui avait affirmé. Il cherchait à l’éviter. Pourquoi était-il jaloux de
Bobby ? Il n’avait rien à craindre de celui-ci. Au contraire, son regard pensif le rendait mystérieux. Sa démarche souple
pour un homme si musclé le rendait si irrésistible. Son sourire…
33
Christelle soupira.
Le souvenir d'être enlacé par Anthony et de ses baisers si passionnés, la fit rougir. Que cet homme pouvait l'exaspérer.
Ce bel Italien lui manquait terriblement.
Une idée lui traversa l'esprit. Elle ouvrit son sac et prit son agenda. Prenant le combiné du téléphone, elle composa le
numéro inscrit en rouge.
- Résidence Luciano…!
- Bonjour, je souhaiterai savoir si Anthony est là ?
- Il est absent pour le moment, mais puis-je prendre un message ?
- Pourriez-vous lui dire que Christelle Gordon a appelé ?
- Christelle ! C’est la mère d'Anthony. Comment allez-vous ?
Christelle revit le visage de la mère d’Anthony. Elle paraissait avoir vingt ans de moins que son âge. Mais comment
faisait-elle pour garder cette jeunesse ? Aucun lifting n’avait été pratiqué sur son visage. Elle lui demanderait certainement
un jour le remède miracle.
- Très bien, merci et vous ?
- Je suis en pleine forme, je vous en remercie. Désolée, mais Anthony est parti à un rendez-vous d'affaire. Et si vous
veniez me rendre visite.
- J'en serais ravie mais...
- S'il vous plaît, l’entendit-elle.
Dans sa voix, il y avait une certaine solitude que Christelle accepta.

princesse.samara 16-01-10 05:17 PM

CHAPITRE 8


34
CHAPITRE 8
Le portail était fermé lorsque Christelle arriva chez Anthony. En haut des deux portes était inscrit le nom de la
propriété : « Stenton Court ». Elle appuya sur le bouton, situé à gauche de la voiture. Une voix d’homme assez grave lui
demanda son identité. Après le lui avoir communiqué, le portail s’ouvrit brusquement, comme par magie.
Elle s’engagea immédiatement sur la seule route qui devait l’emmener devant la demeure.
Ne voyant aucun voiturier, elle stationna devant l’entrée. Elle monta les escaliers et sonna. La porte s’ouvrit sur la
mère d’Anthony.
- Entrée ma chère ! S’exclama-t-elle en lui prenant les deux mains.
- Merci. Je suis *******e de vous revoir.
La mère d’Anthony était une très belle femme. Par cette chaleur, elle était vêtue d’une robe blanche en lin. C’était une
femme très svelte pour son âge. Cela se voyait qu’elle prenait soin de sa peau et de sa forme. Un léger maquillage rosissait
ses joues et le mascara faisait ressortir ses yeux gris très clairs. Ses cheveux étaient remontés en un chignon.
- Moi aussi, mais allez tout de suite rejoindre mon fils à la piscine. Je ne lui ai rien dit de votre coup de téléphone…
avez-vous un maillot de bain ? Ajouta la mère d’Anthony.
- Non je...
- Bon, venez avec moi. Il y en a plein à l’étage du dessus.
La mère d’Anthony lui prit la main et elle monta les marches avec entrain. Il semblait à Christelle que la maman
d’Anthony était revenue à l’adolescence. Ses yeux pétillaient de gaieté comme si elle s’apprêtait à jouer un tour à son fils.
Arrivées en haut, elles pénétrèrent dans la troisième chambre à gauche. La mère d’Anthony ouvrit une armoire remplit
de maillot de bain. Christelle n’avait aucune envie de se mettre en maillot de bain mais elle ne pouvait refuser cela à son
hôte.
C’était une chambre toute blanche. Un lit baldaquin trônait au milieu de la pièce. Cette chambre était faite pour une
princesse.
- Je vous attends en bas, informa la mère d’Anthony avant de s’éclipser.
Une fois seule, Christelle se tourna vers l’armoire de maillot de bain et se mit à en chercher un. Il y en avait de toute
sorte, de la plus petite à la plus grande taille, toutes les couleurs imaginables pour un seul type de maillot de bain. Elle prit
un deux-pièces noir et l’enfila.
En descendant les escaliers, elle vit la mère d’Anthony qui l’attendait en bas des marches.
- Vous n’avez pas trouvé de maillot de bain qui vous plaise ?
- Si mais je l’ai sous mes habits.
La mère d’Anthony devait avoir l’habitude de voir se pavaner à demi-nue les amies d’Anthony.
- Très bien. Venez, Anthony n’est pas très loin, dit-elle en lui prenant le bras.
Après avoir traversées quelques couloirs et pièces qui lui faisaient penser à un labyrinthe, la mère d’Anthony s’arrêta
devant deux portes fenêtres ouvertes qui donnaient sur une piscine.
- A tout à l’heure, dit la mère d’Anthony.
- Vous ne restez pas ?
- Non, je préfère laisser les jeunes entre eux.
Elle tourna les talons et disparut avant que Christelle ait pu prononcer un mot. Elle était étrange mais tellement
sympathique et gentille. Qu’allait dire Anthony ?
Soudain un mouvement et un bruit d’eau la tirèrent de ses pensées.
Anthony.
Celui-ci sortait de la piscine, ramassa sa serviette et commença à s’essuyer. Elle eut un choc, elle ne s’attendait pas à
voir cela. Elle ne pouvait détourner les yeux de ce corps si virile, si puissant et si splendide. Il avait des pectoraux si bien
dessinés, des abdominaux en tablette de chocolat, des cuisses si musclées. Elle l’imagina dans une salle de gym en train de
se perfectionner. Elle ne pouvait pas l’observer indéfiniment. D’un pas nonchalant, elle le rejoignit. Plus elle s’approcha de
lui, plus son coeur se mettait à battre plus fort. Anthony, qui ne l’avait pas aperçue, s’allongea sur un fauteuil de plage.
♦♦
Anthony ferma les yeux. Que c’était paisible. Aucun bruit. Il entendit des pas sur le carrelage et une ombre se forma
devant ses yeux fermés.
- Dominika vous me gênez, pourriez-vous vous asseoir sur l’une des chaises, s’il vous plaît.
Il aurait souhaité avoir une journée paisible.
Dominika, le nouveau mannequin et la nouvelle égérie de la marque Luciano, s’était mise en tête de lui mettre le
grappin dessus. Comme tout homme, il avait été attiré par sa plastique parfaite.
Trois semaines auparavant, il l’avait invité à dîner. Durant cette soirée, elle n’avait fait que parler d’elle. Elle était la
meilleure, aucune personne ne lui résistait forcément, elle était sortie avec les plus grandes stars du cinéma américain
comme Dean McCauley.
Anthony l’avait donc écouté d’une oreille distraite et avait souhaité que le repas se finisse le plus vite possible. Il avait
donc refusé son invitation à passer la soirée chez elle par la suite. Et depuis, elle le chassait comme une proie car elle
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n’admettait qu’aucun homme ne puisse lui résister. Chaque jour, elle trouvait un prétexte pour le voir. Et sa mère
n’arrangeait rien en l’introduisant chez lui.
- Dominika, vous me faites de l’ombre, dit-il sans ménagement.
- Qui est Dominika ?
Cette voix lui était familière. Il ne l’avait pas oubliée. Il n’y avait pas un jour où ses pensées ne se dirigeraient vers
elle. Elle était différente des autres. Il aimait quand elle rougissait à ses moindres propos.
C’était certainement une hallucination. Que ferait-elle là ?
Il ouvrit les yeux et devant lui se tenait Christelle. Christelle, plus belle que jamais, auréolée de lumière par le soleil
avec des cheveux de feux. Une vision de rêve. Christelle, la femme qu’il aimait et dont il ne cessait de penser.
L’objet de la discorde entre lui et Bobby…
Aucune femme auparavant ne s’était interposée entre eux. Jamais, il n’avait été dans une colère noire pour une femme.
Sauf pour Christelle. Il la sentait si proche et si éloigné à la fois. Que craignait-elle ?
Avec Bobby s’était très différent. Il y avait de la complicité depuis le début et de la tendresse. Jamais Bobby ne s’était
intéressait à une de ses conquêtes. Conquête n’était pas le mot qu’il aurait dû employer pour Christelle. Il ne l’avait pas
encore conquise.
- Que me vaut l’honneur de votre visite ?
- Votre mère m’a gentiment invitée.
- Ma mère est gentille mais elle se mêle toujours de ce qui ne la regarde pas.
Voulait-il lui faire comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue ? Elle aurait mieux fait de s’abstenir de venir.
- Prenez un siège, je vous en pris.
Christelle avait envie de tourner les talons et de partir d’ici le plus vite possible. Cependant ses jambes ne lui
obéissaient pas. Elle restait plantée devant lui, sous ce regard de braise.
- Merci, dit-elle enfin.
Au moment où elle prit place sur le fauteuil à côté de lui, Anthony se leva et entreprit de monter sur le plongeoir. Il fit
un saut exceptionnel. Après avoir nagé un instant, il s’arrêta et la regarda.
- Venez nager ! Cria-t-il.
- Je...
- Vous n’avez pas de maillot de bain ? Demandez à ma mère ou à n’importe qui à l’intérieur de la maison...
- Ce n’est pas cela, j’en ai déjà un. Votre mère a eu l’amabilité de m’en prêter un...
- Mais ?
- Mais je ne sais pas nager.
Anthony fronça les sourcils et réfléchit.
- Ce n’est pas grave, je vais vous apprendre. Il y a un début à tout. Venez…
A contre coeur, elle se déshabilla sous le regarde admiratif d’Anthony et s’assit au bord de la piscine. Anthony vint
près d’elle, mit ses mains sur sa taille et la fit glisser dans l’eau. Sous l’emprise de la peur, elle mit les bras autour de son
cou. Sur la joue droite d’Anthony se trouvait une grosse trace jaune et violette. Bobby ne l’avait pas raté. Devait-elle lui en
parler ? Non, elle avait promis à Bobby de ne rien lui dire.
- Mettez-vous sur le ventre. Bougez vos bras et vos jambes.
- Vous allez me tenir ?
- Oui, ne vous inquiétez pas.
Après une quinzaine de minutes de leçon, il voulu la lâcher mais elle se cramponna à lui.
- Désolée, mais j’ai peur, s’excusa-t-elle. Ne me lâchez pas.
- Pourquoi avez-vous tant peur. Il ne va rien vous arriver.
- Cela ne s’explique pas. Depuis petite, j’ai toujours eu peur de l’eau.
- Mon pauvre coeur…
Le visage d’Anthony devenait dangereusement de plus en plus près du sien. Il l’embrassa ardemment. Cela faisait
longtemps qu’elle attendait d’être embrassée, de sentir le corps si puissant d’Anthony près du sien. Mais n’allait-il pas
réagir froidement ensuite ? Il fallait qu’elle s’écarte, qu’elle s’éloigne de cet homme si séduisant et si dangereux à la fois. Il
fallait mettre une certaine distance entre eux. Mais elle ne fit rien. Son corps se blottit contre lui.
- Venez à Paris avec moi dimanche prochain, proposa-t-il lorsque leurs lèvres se quittèrent.
Christelle retint son souffle. Le visage d’Anthony n’était plus qu’à quelques centimètres du sien.
- Oui, je veux bien vous accompagner, accepta-t-elle à bout de souffle.
Au moment où leurs lèvres se rejoignirent pour seller leur gage, un homme vint les interrompre dans leur intimité. Il
était brun, devait avoir le même âge qu’Anthony plutôt svelte que musclé et très mignon.
- Anthony, miss...
- Gordon, intervint Anthony en se rapprochant du bord et aidant Christelle à sortir en lui tenant la taille.
- Miss Gordon, je vous ai préparé du café.
- Merci, murmura Christelle.
- A votre service ! Répondit-il en leur servant.
- Merci Allan.
- A vos ordres, Anthony.
- Ah vous voici ! S’écria une voix perçante.
Tous trois se retournèrent vers une femme blonde, grande, élancé et très belle. Elle était déjà vêtue d’un maillot de
bain blanc et échancré au niveau de la poitrine jusqu’au ventre. Elle était sublime. C’était la première fois que Christelle
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voyait cette poupée Russe en chair et en os. Son visage était angélique avec son petit nez. Elle avait des grands yeux
émeraude scintillant. Ses cheveux mi bouclés mi raides tombaient jusqu’au milieu du dos.
- Je me disais que c’était trop beau pour être vrai, dit Allan.
- Pourquoi dites-vous cela ? Demanda Christelle en fronçant les sourcils.
- Quand vous connaîtrez Dominika vous le saurez.
Cette femme prit place sur l’un des fauteuils.
- Qui est cette femme ? Questionna Dominika en scrutant Christelle d’un oeil perçant.
Anthony n’ouvrit pas la bouche, ce fut Allan qui le fit à sa place.
- Vous serez morte de jalousie si je vous le disais.
- Vous ! Je ne vous ai rien demandé. Je voudrais du café, s’il...vous...plaît, articula-t-elle irritée.
- Je vais chercher une tasse tout de suite.
- Comment vous appelez-vous ? Demanda brusquement la jeune femme en se retournant vers Christelle.
- Christelle Gordon.
- Cela me dit quelque chose.
Puis elle se tourna vers Anthony.
- Anthony, comment trouvez-vous mon parfum ? Minauda-t-elle.
- Lequel ?
- Celui-ci, sentez c’est nouveau.
Anthony sentit le parfum. Il était à tel point près d’elle que Christelle en fut presque jalouse.
- Le domaine du parfum n’est pas mon fort, avoua-t-il en prenant place sur le fauteuil près de Christelle.
Allan revint deux minutes plus tard avec une tasse et la servit.
- Je vais vous le dire c’est...
- Attendez, miss Dominika, dit Allan qui en se penchant vers elle. Je le reconnais.
- Ah oui ? Cela m’étonnerait vraiment ? J’ai fait un mélange entre deux parfums.
- C’est ce que je disais. C’est « eau de toilette pour chien de chez vous ».
Les yeux de Dominika semblaient lancer des éclairs.
- Anthony ! Pourquoi laissez-vous ce... ce domestique me parler ainsi ?
Allan s’agenouilla devant Dominika au grand étonnement d’Anthony et lui prit la main.
- Veuillez m’excuser Dominika… j’aime vous taquiner.
Pour une fois, Dominika ne trouva rien à dire.
Anthony ne savait pas si Allan avait vraiment le béguin pour Dominika ou bien si c’était une de ses stratégies.
Anthony, pour se débarrasser de Dominika, avait demandé à Allan de se montrer infecte avec elle de manière à ce
qu’elle ne remette plus jamais les pieds chez lui. Anthony voulait simplement garder de bon rapport avec elle pour le
travail.
- Arrêtez de vous moquer de moi… Vous êtes…
- Fou amoureux de vous, avoua-t-il en l’embrassant.
Dominika reçut ce baiser sans broncher, les yeux grands ouverts. Lorsqu’Allan s’écarta d’elle, elle lui décocha une
claque très sonore. La joue d’Allan devint très cramoisie.
- Je… je ne vous permets pas de me toucher, balbutia-t-elle en se levant et en partant avec dignité.
Une fois Dominika hors de vue, Allan pirouetta vers eux et fit une courbette théâtrale.
- Ma prestation était je l’avoue très bonne.
Christelle le regarda avec surprise. Elle ne comprenait pas du tout ce qu’il se passait. Elle avait pensée qu’une scène
d’amour romantique se déroulait sous ses yeux. Mais cela n’était pas le cas.
- Que se passe-t-il ? L’interrogea-t-elle.
- C’est une histoire très rocambolesque, intervint Anthony. Allan est chargé de la rendre folle afin qu’elle ne remette
plus les pieds ici. Jusque là, cela n’avait pas marché malgré tous ses efforts.
- Et je me suis dit, qu’il fallait certainement changer de tactique avec elle, continua Allan. J’aurai peut-être droit à une
augmentation, dit-il en s’éloignant et en sifflotant.
- En parlant de salaire, dit Anthony à Christelle. Votre contrat est en préparation. Vous le recevrez d’ici deux jours.
- Merci Anthony.
Christelle regarda sa montre. Il était temps de partir pour l’entrainement.
- Je dois y aller. Il faut que j’entraine mon frère, ajouta-t-elle en quittant son siège après s’être essuyé avec une
serviette.
Anthony ne disait mot mais contemplait chaque mouvement de Christelle. Elle avait une façon de se sécher qui ne le
laissait pas indifférent. Sa peau était douce, satinée et dorée. Tout en elle lui plaisait. Il pouvait boire toutes ses paroles sans
s’ennuyer contrairement à Dominika.
Ce fut une fois habillé qu’elle remarqua cet intérêt. Elle se mit à rougir.
Elle tendit la main à Anthony.
- A bientôt.
Anthony lui prit la main et l’attira vers lui. Elle bascula tout contre lui et elle reçut un baiser ardent.
- A dimanche…

kariss 16-01-10 05:46 PM

thanks for you i like it

franchement c'est une très belle histoire merci et j'attends la suite

**ÃãíÑÉ ÇáÍÈ** 16-01-10 09:44 PM

ÈÑÇÝæ ÓãææææææææææææææÑÉ ÇáÔÇÈíÊÑ ÊÍÝÉ

princesse.samara 17-01-10 11:18 PM

CHAPITRE 9




Le lendemain après-midi vers quatorze heures, elle se résolut à se rendre chez Anthony pour voir sa mère. Cette fois,
elle ne prit pas sa voiture mais sa grosse cylindrée que ses parents lui avaient offerte pour ses vingt-trois ans.
Anthony serait-il chez lui ? Elle l’espérait tant. Elle avait passé une si belle journée la veille en sa compagnie. En
serait-il de même aujourd’hui ? Anthony était toujours imprévisible. Il pouvait être chaleureux et gentil et la seconde qui
suivait, il était froid. Etait-il toujours comme cela ou était-ce à cause d’elle ?
Elle roulait maintenant à plus de cent vingt kilomètres heures sachant par coeur la route. Tout défilait à grande vitesse
devant ses yeux. Elle ouvrit la visière de son casque et le vent fouetta d’un coup son visage brutalement ce qui la stupéfiait
toujours énormément. C’était tellement bon de sentir le vent effleurer son visage et d’entendre le ronronnement de la moto.
Ce fut Allan qui ouvrit la porte lorsqu’elle arriva devant l’entrée.
- Bonjour Miss Gordon ! S’exclama-t-il.
- Bonjour Allan.
- Entrez, mais Anthony n’est pas là, dit-il ennuyé.
- Ce n’est pas grave, je suis venue voir sa mère, répondit-elle très déçue. Comment s’appelle-t-elle en fait ?
- Maria. Suivez-moi, elle est dans le salon.
Il l’emmena à l’endroit dit et s’éclipsa tout de suite après l’avoir annoncé. Maria était assise sur son fauteuil. Vêtue
d’une robe noire, elle était éblouissante. Maria posa son journal sur la table basse en verre et lui tendit les deux mains.
- Bonjour ma chère enfant, comment allez-vous ?
- Très bien merci. A ce que je vois vous êtes resplendissante.
Christelle lui fit la bise.
- J’ai rapporté le maillot de bain.
- Ce n’était pas pressé. Anthony n’est pas là et je ne sais pas quand il rentrera.
- C’est ce que m’a dit Allan.
- Souhaitez-vous boire du thé ? Proposa Maria.
- Très volontiers.
La mère d’Anthony tira sur le cordon, Allan vint tout de suite et Maria fit part de ce qu’elle souhaitait.
Ce salon était magnifique. Une cheminée en pierre était à sa droite et au-dessus de celle-ci se trouvait un tableau peint
avec le visage rayonnant d’Anthony. Ses yeux vert émeraude exprimaient une lueur victorieuse.
Christelle s’approcha de plus en plus de cette peinture dont les yeux semblaient la détailler. Celui qui l’avait peint
devait être un maître dans l’art tellement ce portrait semblait vivant. Mais une chose la chiffonnait. Elle scruta intensément
le visage d’Anthony et aperçut une cicatrice. Elle ne l’avait jamais vue sur le visage d’Anthony.
- C’était mon mari, dit Maria d’une voix emplit de tristesse.
- Il ressemble tellement à Anthony.
- Il y a pourtant une différence.
- Oui, la cicatrice. Mais ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau.
- Plus je vois Anthony, plus je vois son défunt père.
- Cela doit être dur.
- Oui, mon mari me manque. Heureusement que j’ai Anthony et Rebecca.
Allan rentra avec un plateau de thé et des sablés. Il leur servit et fit un clin d’oeil à Christelle avant de sortir. Tout en
buvant leur thé, la mère d’Anthony lui raconta les histoires des ancêtres de son mari dont les portraits de peinture ornaient
les murs. Ce qui la retint en haleine était une histoire d’amour qui s’était déroulée au onzième siècle.
♦♦
Un jeune garçon dénommé Matthew avait hérité d’un vaste domaine vers l’âge de dix ans. Ce domaine était la
propriété du seigneur Mikelin. Matthew n’appartenait pas à sa famille et n’était pas de noble ligné. La seule chose qui les
rattachait l’un à l’autre était Leonora.
Leonora, une jeune femme noble avait prise sous son aile Matthew lorsque des chevaliers de son château l’avaient
trouvé errant dans les bois. Matthew était alors âgé de deux ans. Ces parents avaient été tués sauvagement par des bandits
de grand chemin.
Leonora était la bien-aimé de Mikelin. Ce dernier était considéré comme l’ennemi de tous et surtout du frère de
Leonora dont le château était voisin du sien. Un complot avait était orchestré à l’encontre de Mikelin. Leonora cherchait,
malgré l’interdiction de Mikelin, qui pouvait être le scélérat qui s’en prenait à son amour. Leonora utilisait maints
subterfuges auprès de son frère Dunstan pour passé du temps avec Mikelin. Dunstan ne croyait pas en l’innocence de
Mikelin et lui défendait de voir celui-ci.
Malheureusement Leonora avait été assassinée quand elle avait découvert le tourmenteur de Mikelin et celui-ci avait
été tué lors d’un combat avec son ennemi.
Dunstan avait disparu laissant à son meilleur ami, Nicolas, Doomhameron son domaine.
L’intendant du château de Mikelin avait transmis à Nicolas et Matthew les dernières volontés de son maitre.
Nicolas avait élevé Matthew, et Elsbeth une petite fille de cinq ans qu’il avait sauvé d’ignobles individus.
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Matthew et Elsbeth étaient très amoureux l’un de l’autre depuis qu’ils se connaissaient. Quand Matthew fut en âge de
se marier et de prendre possession du domaine de Mikelin que Nicolas gérait, le roi lui avait trouvé épouse.
La future épouse ainsi que ses parents et tout un équipage étaient arrivés devant les portes de Doomhameron quelques
jours après l’annonce du roi.
Bien que belle, la promise de Matthew avait un caractère très froid tout comme sa mère. Matthew et Elsbeth
essayaient en vain de mettre mal à l’aise ses deux femmes durant leur court séjour. Le père par contre était la gentillesse et
la douceur même. Une légère tristesse s’emparait de lui lorsqu’il posait son regard sur Elsbeth.
Un soir qu’elle était avec Matthew, Lord Hawke leur avait tenu compagnie.
Soudain, il lui avait prit les mains.
- Vous ressemblez à ma femme.
- Non je ne crois pas, avait répliqué Matthew en riant.
- Ma première femme, je voulais dire mon premier amour. Elle était si belle… elle est morte en accouchant. Nous
avions une fille mais on me l’a enlevée.
Elsbeth avait été triste pour lui.
- Elle devrait avoir le même âge que vous, avait-il poursuivit. Vous avez quel âge mon enfant ?
- Seize ans, monseigneur.
- Oui, le même âge. Vous auriez pu être ma fille mais… Elle était belle ma fille, rousse, de magnifique yeux. A cinq
ans, elle était si joyeuse et on me l’a enlevée. On a eu beau la chercher…
Nicolas était sortit de l’ombre où il avait suivi la conversation depuis un bon moment.
- Je me dois de vous dire la vérité, avait-il finit par dire.
Le trio s’était retourné vers lui.
- Elsbeth est votre fille, monseigneur.
- Co… comment ?
- Je vais vous expliquer.
Elsbeth tombait des nues. Elle ne savait pas si c’était une plaisanterie.
- Siméon, entrez s’il vous plait.
Siméon était apparut auprès de Nicolas.
- Siméon, l’homme en qui j’avais confiance, qu’avez-vous fait ! S’était écrié lord Hawke en s’élançant vers lui.
Nicolas l’avait intercepté et arrêté en pleine course.
- Je vous demande une chose, asseyez-vous et écoutez ce que l’on a à vous dire. Mais première chose à faire, nous
irons dans un endroit où les allés et venus ne nous dérangeront pas.
Ils s’étaient tous rendus en silence dans la pièce qui servait de salle de cours à Matthew et Elsbeth, et avaient pris
place autour de la table en bois. Le silence s’était éternisé un moment. Chacun avait été dans ses pensées.
- Je vous écoute…
Nicolas avait jeté un regard vers Siméon afin qu’il prenne la parole.
- J’ai enlevé Elsbeth pour la protéger de Lady Catherine. Elle voulait l’empoisonner pour que sa fille soit l’héritière à
votre mort. Je l’ai entendue un jour. Elle ne vous a jamais aimé. J’ai bien essayé de vous le dire mais vous étiez tellement
amoureux que vous ne m’écoutiez point. Votre confiance s’amenuisait envers moi au fur et à mesure que Lady Catherine
était à vos côtés. Sans vous rendre compte, elle occupait chacune de vos précieuses secondes. Votre fille était aussi
délaissée…
- Mais pourquoi ne pas m’avoir ouvert les yeux ?
- J’ai bien essayé. Je vous avais dit mes doutes sur elle avant votre mariage. Même après, mais c’était parler à un mur.
Donc le jour où j’ai surpris votre femme en plein complot, j’ai décidé de mettre hors de danger Elsbeth. Mais je fus
poursuivi par deux hommes qu’elle avait envoyés. Après deux jours d’escapade, nous fûmes rattrapés. J’ai cru notre heure
arrivé mais heureusement que Lord Nicolas et un autre chevalier nous vinrent en aide. Après mon récit, ils me proposèrent
de nous abriter.
- Pourquoi ne m’avez-vous pas averti ?
- Cet autre chevalier m’a conseillé d’attendre jusqu’à ce qu’Elsbeth ait l’âge de seize ans. Tout danger serait alors
écarté. Ne me demandez pas pourquoi mais ce chevalier était digne de confiance.
Nicolas avait hoché la tête.
- Donc lorsque vos hommes se renseignèrent au château au sujet de votre fille, avait continué Nicolas, nous leur
mentîmes. Pour la protéger, nous décidâmes qu’elle passerait pour une paysanne. Je sais que nous avons géré votre vie
pendant tout ce temps-là, avait-il dit en les regardant, mais c’était pour votre bien.
Elsbeth s’était jeté dans les bras de son père. Son foulard était tombé et avait révélé sa magnifique chevelure rousse.
- Ma fille, tu es vivante. Quelle joie ! Que de temps perdu à cause de ma cécité amoureuse. Que cette sorcière soit
bannie à tout jamais de ma vie.
Lady Catherine et sa fille restèrent dans son domaine mais dans une autre aile afin qu’il ne put que les voir très
rarement. Matthew et Elsbeth se marièrent.
♦♦
Durant tout ce récit, Christelle avait eu une sensation de déjà vu. Cette histoire qu’elle ne connaissait pas lui était si
familière.
- Et si je vous faisais visiter la propriété, proposa la mère d’Anthony.
- Pourquoi pas !
39
Au moment où elles s’apprêtèrent à sortir de la pièce, Anthony et Dominika entrèrent dans le salon. Anthony qui était
en pleine discussion, s’arrêta net et le sourire que Christelle aimait tant se dessina sur ses lèvres.
- Bonjour Christelle.
- Bonjour.
- Vous vouliez me parler, je suppose ?
- Non. Je suis venue apporter le maillot de bain que votre mère à eu l’amabilité de me prêter la veille.
- J’allais justement lui montrer la propriété mais comme tu es là, tu pourrais le faire à ma place.
- Si tu veux. Allons-y tout de suite.
Dominika allait les suivre lorsque la voix tranchante de Maria s’éleva dans la pièce.
- Dominika, vous restez avec moi car vous avez déjà vu la propriété dans sa totalité.
- Mais...
- En plus, vous me tiendrez compagnie ma fille.
Dominika regarda Anthony plein de désespoir mais celui-ci n’avait d’yeux que pour Christelle qui fixait Allan à
l’embrasure de la porte. Ce dernier répliqua :
- Je vous tiendrais également compagnie ma mie.
- Allez-y mes enfants ! S’exclama Maria avec un large sourire.
La demeure était beaucoup plus grande que ce qu’elle avait imaginé. Elle contenait un salon, une salle à manger, une
cuisine, la chambre conçue pour l’essayage des maillots de bain mais le plus étonnant c’était les douze chambres
semblables les unes des autres. Celles-ci comprenaient un salon avec une mini bibliothèque, une chaîne HI-FI, une
télévision écran plat, un lecteur DVD, sur une étagère se trouvaient beaucoup de CD et de DVD. Il y avait également une
salle de bain et des toilettes. Ce n’était plus une chambre mais un appartement. Toutes ces chambres étaient situées à deux
étages différents. Celle d’Anthony et de Rebecca était au premier et très différentes des autres. Le rez-de-chaussée se
composait d’une salle de jeu pour les enfants des invités, d’une bibliothèque, d’une salle de musculation, d’une salle de
danse et d’un grand salon où avait eu lieu la réception.
Ils sortirent ensuite à l’extérieur où ils se dirigèrent vers une écurie où se trouvait une dizaine de chevaux plus beau les
uns que les autres mais un seul attira plus son attention. Ce fut un cheval noir.
- Un pur sang arabe. Ne vous approchez pas trop de lui. Speed n’est pas très docile.
Contrairement à son avertissement, elle s’approcha et tendit la main pour le caresser. Speed méfiant au début ne se
laissa pas toucher puis peu à peu vint vers elle. Christelle lui chuchota une chose inaudible sous le regard médusé
d’Anthony.
Anthony n'en croyait pas ses yeux. Speed n'avait pas bronché aux caresses de Christelle. Lui seul avait pu l'approcher,
maintenant ils étaient deux. Christelle le surprenait de plus en plus car elle était exceptionnelle.
- Pourrais-je le monter ? Demanda-t-elle.
- Je ne crois pas que ceci soit une bonne idée. J’ai dû faire plusieurs chutes avant de l’apprivoiser… Je pense que vous
ne désirez plus le monter, c’est trop dangereux.
- C'est mal me connaître. J’adore la difficulté.
- Et si vous vous cassiez quelque chose ?
- Tant pis, qui ne risque rien, n'a rien. J'aurai essayé. S'il vous plaît... s'obstina-t-elle d'une voix implorante.
- Avez-vous déjà fait du cheval ?
- J'ai fait de l'équitation pendant plusieurs années.
- Bon, vous l'aurez voulu.
Il sortit Speed après l’avoir scellé.
Christelle le chevaucha et au moment où Anthony lâcha Speed, celui-ci se cabra. Heureusement que Christelle était
une bonne cavalière sinon la chute aurait pu être violente.
- Oh ! Calme-toi ou tu n'auras pas ce que je t'ai promis.
Après ces quelques mots, celui-ci s'apaisa sous le regard admiratif et stupéfié d'Anthony.
- Que lui avez-vous promis ?
- Que j'allais lui donner du sucre la prochaine fois que je reviendrai s'il était gentil.
- Bien, je vous félicite.
- Merci.
- Et si nous continuons notre visite à cheval, dit-il à Christelle.
- D'accord.
Il se dirigea vers la sellerie pour prendre une autre selle. Anthony prit un cheval blanc. Il ne manquait plus qu'une
corne au milieu de sa tête afin qu'il ressemble à une licorne de légende.
Sur plusieurs hectares se trouvaient un terrain de tennis, de basket, de volley-ball. Après avoir fait le tour de la
propriété en parlant de tout et de rien comme s’ils s’étaient connus depuis l’enfance, ils rentrèrent au galop jusqu’à l’écurie
après avoir parié sur un dîner au restaurant de leur choix. Ce fut Christelle qui gagna.
♦♦
Ces quelques heures passées avec Anthony avaient été merveilleuse, se remémorait Christelle en route vers le circuit.
Ce bel Italien était d’une humeur changeante. Un coup, il était tout beau, tout gentil, tout mignon presque aimant voir
amoureux et l’instant d’après, il était dur, froid comme de la pierre et indifférent.
Aujourd’hui, il fut encore un compagnon vraiment adorable. Mais pendant un dixième de seconde, elle avait cru
percevoir dans ces yeux une lueur froide quand elle l’avait quitté pour un soi-disant rendez-vous important. Si cela n’avait
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tenu qu’à elle, elle serait encore restée, mais le devoir l’appelait sur le circuit où devait l’attendre ses compagnons
d’infortunes.
- Salut les gars ! Prêt pour faire une course Khaled ?
- Ouais !
Khaled était son coéquipier. Lui aussi était dans le secret d’état. Il l’avait vu dans les vestiaires se changer. Khaled
était l’un des meilleurs pilotes qu’elle connaissait depuis deux années. Khaled était très connu. C’était un honneur pour
Christelle d’être la coéquipière d’un homme comme lui. C’était aussi un très bon professeur car après l’avoir vu conduire,
il lui donnait certain conseilles qui la faisait devenir meilleure que jamais. Ben était toujours là au cas où Anthony mettrait
le bout du nez sur le terrain et pour tous les techniciens de l’écurie Luciano. Ben ramenait toujours avec lui ses cours pour
réviser et se cachait dans les vestiaires.
- Que le meilleur gagne ! lança Khaled au micro.
Ils firent une course de trente tours. Tantôt, elle faisait le meilleur temps, tantôt c’était lui.
- Tu ne t’es pas mal débrouillée. Tu me battras sûrement la prochaine fois, déclara Khaled une fois tous les deux sortis
du monospace et se dirigeant vers les vestiaires sans avoir retiré leurs cagoules.
- Inch’Allah.
- Vous deux ! S’écria Tom en les rejoignant. La pôle position se déroulera Mardi 28 Avril au Brésil.
Deux jours après la semaine qu’elle passerait à Paris avec Anthony.
♦♦
Christelle ouvrit la boite aux lettres et découvrit des tas de journaux de promotion ainsi que des factures et une lettre
spécialement destiné à son frère qui n’était pas là en ce moment.
Elle posa les lettres sur la petite table pour les regarder de plus près en buvant une bonne tasse de café.
Son frère arriva quelques minutes après elle.
- Déjà de retour ! Mais je croyais que tu en avais pour un certain temps à déménager l’appartement de ton copain.
- Moi aussi mais tout a été fait rapidement. Il y avait plus de monde que prévu.
Il s’assit à côté d’elle.
- Tiens ! Il y a une lettre pour toi.
- Ah ? Je me demande ce que c’est ?
Il ouvrit et parcourut la lettre. Plus il la lisait plus son visage devenait livide.
- Qu’y a-t-il ? Interrogea Christelle.
- Un problème.
- Grave ?
- Cela dépend.
- De quoi ?
- De la personne à qui je vais le dire.
- Qui est-ce ?
- Il s'agit de toi.
- De moi, pourquoi ?
- La saison commence bien le 28 Avril ?
- Oui et alors ?
- Mon examen se déroulera en même temps que la saison de formule 1.
- Tu plaisantes ?
Il n'en avait pourtant pas l'air. Elle lui prit la lettre des mains et la lu. Il avait raison. Pourquoi n'était-ce pas une
blague ? Qu’allait-elle faire sans Ben ?
- Je suis désolé mais cela ne durera seulement que deux semaines, finit par dire Ben.
- Ce n'est pas ta faute, il faut que je trouve une solution. Comment expliquer à Anthony ton absence alors que je
conduirais ?
Elle lui rendit la lettre et monta dans sa chambre.
Il fallait trouver une solution et vite.
Elle enfila son jogging et mit ses cheveux sous une casquette pour aller courir. C'était un très bon moyen pour stimuler
son esprit.
Lorsqu'elle ouvrit la porte pour sortir dehors, elle découvrit Rebecca au pas de la porte qui s’apprêtait à sonner. Celleci
sauta tout à coup sur elle.
- Ben, je ne savais pas que tu avais un sixième sens.
- Rebecca, c’est moi Christelle, tu te trompes.
Rebecca desserra son étreinte et dévisagea Christelle.
- Et en plus tu imites parfaitement la voix de ta soeur.
- Non, je t'assure, je suis bien Christelle. Comment peux-tu confondre ?
Christelle enleva ses lunettes de soleil sous l’oeil stupéfait de Rebecca.
- Comme cela, je ressemble à Ben ?
- Wouaaah ! C’est vrai, c'est toi Christelle, ta ressemblance avec ton frère était frappante sous ton jogging, ta casquette
et tes lunettes.
- Bon, je te laisse, je dois y aller.
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Ce disant, elle partit en courant. Elle n'aurait jamais pu imaginer que Rebecca la prenne pour son frère. Depuis que
Rebecca et son frère s’étaient rencontrés, ils ne se quittaient plus. Rebecca venait pratiquement tous les jours à la maison
contrairement à Anthony.
Anthony…
Ce bel italien ténébreux et plein de charme, viendrait la chercher dans deux jours pour partir à Paris. Encore un jour de
supplice sans le voir.
Elle traversa le parc et s’arrêta au café. Ce café où elle avait rencontré Anthony. Après s'être assise à une table, elle
aperçut que deux jeunes femmes lui souriaient béatement. Elle regarda derrière elle et vit qu'il n'y avait qu'un vieux couple.
Pourquoi la regardaient-elles ainsi ? Avait-elle un bouton au milieu de la figure ? Celles-ci se levèrent et vinrent se planter
devant Christelle.
- Peut-on s'asseoir ? Demanda l'une d'elle.
- Allez-y !
Elles s’installèrent avec le même sourire béat.
- Que puis-je pour vous ? Interrogea Christelle.
- Tout simplement discuter, précisa celle qui avait déjà parlé.
- De quoi ?
- De vous, nous voulons tout savoir sur vous. Vous êtes si mimi.
- Vous êtes gentilles mais je ne suis pas de ce bord là.
Les deux jeunes filles perdirent leurs sourires.
- C’est dommage. Pourquoi les beaux mecs sont homos, c’est du gâchis ?
- Qu'avez-vous toutes à me prendre pour un homme ? Je suis une femme bon sang !
- Vous voulez rire ?
- Non, regardez.
Elle enleva ses lunettes et sa casquette qui dissimulait ses longs cheveux. Les deux jeunes femmes furent ébahies, ce
qui tira un sourire au coin des lèvres de Christelle.
- Je... je rêve, balbutia la femme blonde.
- Pas du tout... je vais vous laisser maintenant, lança Christelle en se levant.
- Attendez, dit la même femme.
- Oui ?
- Vous n'auriez pas un frère par hasard ?
- Si, mais... il est déjà pris. Au revoir.
Elle paya sa tasse de café et prit le chemin de retour en courant. Quelle journée ! Ensuite, elle ne pensait plus qu'au
petit problème qui l'avait amenée à courir.
Elle ralentit le pas et ouvrit le portail. Ben était dans le salon en train d'étudier.
- Où est Rebecca ?
- Chez elle, je suppose.
- Dispute d'amoureux ?
- Pourquoi dis-tu cela ? Demanda-t-il sans lever les yeux de ses bouquins.
- Cela ne fait pas une heure que je suis partie et elle n'est déjà plus là.
- Ce n'est pas pour cette raison. Elle vient juste de partir pour me laisser travailler. As-tu trouvé une solution ?
- Non, mais je ne désespère pas. Je vais prendre une douche et nous faire un dîner.
Aussitôt dit, aussitôt fait, elle prit sa douche et fit des hamburgers maison pour elle et son frère.
♦♦
Christelle se réveilla toute joyeuse. Elle avait trouvé la solution du problème. Son frère, réveillé bien avant elle, fut
surpris par son changement d’humeur. Hier, avant de se coucher, elle était mélancolique malgré les efforts qu'elle faisait
pour qu'il ne s'en aperçoive pas.
Elle lui raconta, excitée comme une enfant, qu'elle avait trouvé la solution dans son rêve.
Ben n'en croyait pas ses oreilles. Lorsque Christelle avait une idée derrière la tête, il fallait s'attendre à une idée
saugrenue mais celle-ci était bien pire encore.
Il essaya de l'en dissuader prétextant qu'il allait se creuser les méninges pour en trouver une autre cependant elle tint
bon en argumentant. Et contre cela, il céda.
- C'est demain que tu pars pour une semaine à Paris ?
- Oui, à 15 heures 30.
- D'accord, de toute façon je serais là pour te dire au revoir.
Encore une journée et Anthony ne serait plus qu'à elle seule pendant une semaine. Aujourd'hui, comme tous les autres
jours, elle passa sa journée à lire, à s’entraîner pour la dernière fois avant le grand prix du Brésil et à rêver d'Anthony.

princesse.samara 19-01-10 11:05 AM

bon lecture

aghatha 19-01-10 07:00 PM

merci pr tes efforts princesse

**ÃãíÑÉ ÇáÍÈ** 20-01-10 01:08 AM

merciiiiiiiiiiiiiiiiii princesse pour tout

princesse.samara 06-03-10 06:47 PM

désolé pour le retared

et voila les chapitres suivants

princesse.samara 06-03-10 06:48 PM

Chapitre 10



Le dimanche matin, après avoir pris son petit déjeuner, Christelle remplit de vêtements deux grandes valises. Elle n'en
aurait pris qu'une si Anthony ne l’avait pas appelée hier. Après leur séjour, ils iraient au Brésil. Après avoir bouclé la
dernière valise, elle les porta devant la porte d'entrée.
Elle finit de faire le ménage qu'elle avait laissé en suspens la veille. Si son frère n'avait pas eu autant de travail pour
préparer son concours, elle lui aurait laissé sa part de ménage.
Le temps passa à une vitesse phénoménale. Christelle fut donc surprise lorsqu' Anthony frappa chez elle. Après l'avoir
invité à prendre un thé, Anthony prit ses bagages et les mit dans la limousine.
L’aéroport était bondé. Christelle aimait cet endroit effervescent où toutes nationalités se confondaient dans cet amas
de brouhaha. Des personnes, en chemises et tongs, sourires aux lèvres s’apprêtaient à prendre l’avion pour des vacances
bien méritées. D’autres personnes, tel que les hommes d’affaires en costumes cravates étaient beaucoup moins souriants.
- Où est-on placé ? Demanda Christelle à Anthony lorsqu’ils furent dans l’avion.
- Là-bas, m’a dit l’hôtesse, à coté du hublot.
L’avion décolla très peu de temps après qu’ils se soient assis. Il y avait très peu de monde en première classe. Deux
hommes seulement étaient en pleine discussion d’affaire. Leurs papiers étaient éparpillés sur leurs consoles.
- Anthony ?
- Oui.
- Vous n'auriez pas un livre ? J’ai oublié d’en prendre un.
- Non, mais par contre, j'ai un jeu d'échec.
- C’est une très bonne idée !
Anthony se leva et prit sa mallette qui était dans le petit compartiment au dessus de sa tête. Il sortit un jeu d'échec
électronique qu'il déposa sur la tablette.
- Je vous avertis Anthony, cela fait longtemps que je n'y ai pas joué.
- Contrairement à vous, j'y ai joué hier. Je m’entraîne depuis peu de temps.
- La partie risque alors d'être prometteuse.
- Quels pions souhaitez-vous ?
- Je préfère vous laisser les blancs.
Après une demi-heure de jeu, ils étaient à peu près à égalité. L’avait-il fait exprès ? Il avait l’air plutôt de réfléchir afin
de ne pas la laisser gagner.
- Excusez-moi, monsieur...
Christelle et Anthony levèrent les yeux de leur plateau et regardèrent l'hôtesse. Christelle remarqua très vite que cette
dernière dévorait Anthony du regard.
Très grande et belle, blonde aux yeux bleus clairs, l’hôtesse incarnait parfaitement son rôle. Une pointe de jalousie à
l’idée qu’Anthony la remarque fit surface.
- Souhaiteriez-vous boire du champagne, du thé, du café…
- Du thé, s'il vous plaît. Et vous, Christelle ?
- Egalement.
Remerciant l'hôtesse, Anthony se remit à la partie d'échec. Concentré sur celle-ci, il n’aperçut pas que la jeune femme
le détaillait scrupuleusement et n'avait pas changé de place.
- Cela sera tout, mademoiselle, déclara Christelle.
L'hôtesse reprit son chemin en haussant les épaules.
- A votre tour de jouer, précisa Anthony.
- Echec au roi !
- Très bien. Etes-vous sûr qu'il y a longtemps que vous n'avez pas joué ?
- Oui, mais faites attention.
Après vingt minutes de jeu, Christelle ajouta :
- Echec et mat !
- Vous m'avez encore battu. A partir d'aujourd'hui, tous vos désirs seront des ordres.
- Tout, en êtes-vous certain ?
- Enfin presque…
Le rire d’Anthony lui fit chaud au coeur.
- Vous êtes impossible.
Une autre hôtesse vint les interrompre.
- Bonjour ! Désirez-vous acheter quelque chose. Du whisky, des jeux de cartes, des cigarettes, du parfum...
Cette hôtesse était brune et belle. Est-ce que la compagnie aérienne avait embauché des mannequins ? Elle avait un
regard pénétrant avec ses yeux noirs. A la place d’Anthony, Christelle aurait été gêné. Christelle le regardait-elle ainsi ? Il
était tout à fait normal pour un beau jeune homme tel que lui d’être le point de mire de beaucoup de femmes. Cependant, ce
qui l'agaçait le plus était le fait qu'elles s'adressaient uniquement à Anthony et pas à elle.
Celui-ci était en train de chuchoter à l'oreille de cette femme qui se mit à glousser. Il finit par demander à voix haute
un paquet de jeu de cartes. L'hôtesse partit en faisant un clin d’oeil.
Lorsqu' Anthony se retourna vers Christelle, celle-ci le fusilla du regard. Qu'avait-il fait ?
- Voulez-vous jouer ? Je parie que cette fois je gagne.
43
- Au poker ?
- Oui.
Le regard noir de Christelle ne l'avait pas quitté. Plus ils jouaient et plus Christelle souriait. En une dizaine de parties,
elle avait gagné une fois. Elle n'était pas mauvaise perdante. Dès que l'hôtesse revint, Christelle se crispa. La jeune femme
tendit un paquet à Anthony.
Que lui avait-elle remis ?
Anthony répondit à sa question involontairement en lui offrant le paquet rose entouré par un bout de ficelle.
- Excusez-moi pour l'emballage mais il a été réalisé avec les moyens du bord. Heureusement, c'est l’intérieur qui
compte. J'espère que cela vous plaira.
Elle ouvrit à la hâte le paquet et découvrit un parfum. Le tout dernier Chanel.
- Vous n'auriez pas dû...
- C'est un plaisir.
C’était donc cela qu’avait murmuré Anthony à l’hôtesse. Elle était jalouse et se faisait énormément d’idée pour rien.
Elle se pencha et l'embrassa sur la joue bien rasée. Elle sentit son parfum qu'elle reconnu immédiatement.
- C'est tout ? S’indigna Anthony.
- Oui ! À quoi vous attendiez-vous ?
- A votre avis ?
Son visage s'approcha du sien et il l'embrassa avec une infinie douceur. Ce baiser parut durer une éternité. La chaleur
de la main d’Anthony sur son cou l’irradiait de *******ement. Elle en fut si émue. Lorsqu’il s’écarta, elle en fut si déçue.
Vifs d’éclats et de brillances, les yeux d’Anthony exprimaient un sentiment de désir et de possession. Le coeur de la
jeune femme se mit à tambouriner très fort. Sa respiration se fit plus lente et plus profonde. Elle ne maîtrisait plus son
corps. Le pouvoir qu’exerçait Anthony sur elle était total. Jamais elle n’avait connu autant de réaction aussi fort pour un
homme.
- Christelle, savez-vous parler français ? S’enquit-il comme si de rien n’était.
- Oui, j'ai même passé trois ans en France, répondit-elle en essayant de prendre le même ton badin.
- Ah oui ? Et si nous parlions français à partir de maintenant et pendant notre semaine à Paris.
- Pourquoi pas, répondit-elle en français.
- Vous m'étonnez chaque jour davantage.
Le voyage se passa dans de très bonne condition sans engueulade comme elle l’avait imaginé.
♦♦
Le groom de l’hôtel Concorde Lafayette situé à Porte Maillot pas très loin des Champs Elysée, posa les bagages de
Christelle dans sa suite. Au moment où celui-ci referma la porte après avoir reçu son pourboire, quelqu'un d'autre frappa
doucement.
Elle ouvrit la porte d’entrée mais il n'y avait personne. Avait-elle rêvé ? Se retournant, elle aperçut Anthony dans
l'embrasure d'une porte. Cette dernière devait forcément communiquer entre les deux chambres car elle n'était pas entrée
avec Anthony.
- Puis-je entrer ? Demanda-t-il.
- Allez-y.
- Préférez-vous dîner dans un restaurant à l’extérieur ou bien désirez-vous vous restaurer dans la suite ?
- Au restaurant, ce sera parfait.
- Je vais de ce pas réservé une table au « Lac des Cygnes ».
Il repartit tout comme il était arrivé, en coup de vent.
Elle regarda autour d'elle et se promena dans les différentes pièces pour mieux connaître cette suite somptueuse située
au sommet de l'hôtel. Elle était spacieuse avec un grand hall d’entrée, une grande chambre, un séjour, une salle de bain en
marbre, un dressing. Il y avait plusieurs télévisions à écran plasma et une bibliothèque vitrée remplie de livres. Des roses
blanches et rouges disposées dans des vases en cristaux sur les tables adoucissaient et agrémentaient d’un parfum véritable
les pièces. Cette suite ressemblait plus à une résidence personnelle qu’à une chambre d’hôtel.
La vue était spectaculaire sur Paris, c’était mémorable tant le panorama était sublime. Elle avait vue sur la Tour Eiffel
qui scintillait de mille feux en ce début de soirée.
Elle se rendit dans sa chambre pour défaire ses affaires puis prit une bonne douche.
Cela faisait longtemps qu'elle n'était pas revenue en France. Oui, cela faisait désormais quatre ans. Pendant trois ans,
elle avait fait des études d'automatisme industriel. Elle avait arrêté ses études d’ingénieur afin d’aider Marks à ouvrir son
entreprise.
Elle avait perdu le contact avec ses amis. Elle ne savait pas s'ils étaient tous mariés. Et si le lendemain, elle allait voir
une de ses amies ? En voila une bonne idée qu’elle avait trouvée. Anthony pourrait l’accompagner.
Elle s'entoura d'une serviette et s'immobilisa à l'entrée du séjour, Anthony était debout et la détaillait de haut en bas.
- N'entendant pas de réponse, je me suis permis... je retourne dans ma suite. Vous me faites signe quand vous êtes
prête.
- Excusez-moi, je vais m'habiller, balbutia-t-elle décontenancé.
Christelle traversa le séjour et disparut dans sa chambre.
Qu'elle était belle. Les quelques heures qu'il avait passées avec Christelle lui revinrent en mémoire. Il allait tout faire
pour obtenir son amour. Etait-ce infaisable ? Il ne le pensait pas. Il devait montrer à Christelle qu’il était le meilleur afin
qu’elle oubli à tout jamais son séduisant ami Bobby.
44
Christelle se présenta, une heure plus tard, habillée d’une robe de soirée couleur crêpes qui soulignait ses belles
formes. Il s’approcha d’elle, l’enlaça et l’embrassa sur la joue.
- Que vous êtes belle.
- Merci Anthony.
- On y va, la limousine nous attend.
♦♦
Franchissant la porte du restaurant, Christelle en resta bouche bée. Le Lac des Cygnes était magnifique. La lumière
tamisée et les chandelles donnaient à ce restaurant un charme fou. On aurait cru un restaurant fait spécialement pour les
amoureux. Ils furent accueillis par un homme petit et gros qui connaissait Anthony. Il les plaça à la meilleure table puis
s’éclipsa laissant place à un serveur qui prit leur commande.
Etait-il déjà venu avec l’une de ses conquêtes ?
- A chaque fois que je séjourne en France, je viens manger dans ce restaurant. C’est très bon. Vous m’en direz des
nouvelles.
- Combien de fois êtes-vous venu en France ?
- Je ne sais pas. Je viens deux à trois fois par an pour mes affaires.
- Avez-vous eu le temps de visiter la Tour Eiffel ?
- Oui, mais vite fait.
- Un de ces jours, on pourrait s’y promener.
- Oui. Demain, cela vous tente ?
- En fait, il faut que j’aille voir une personne.
Le visage rayonnant d’Anthony disparu. Elle ajouta :
- Vous pouvez m’accompagner…
- Non, non. J’en profiterais pour faire avancer mon affaire.
- Mardi alors ?
- Si vous voulez, dit-il indifférent.
Son regard, pétillant quelque instant auparavant, devint morne. Son visage s’était crispé.
- Excusez-moi si je vous ai froissé, mais j’ai tellement envie de voir mon amie. On peut y aller demain et j’irai la voir
mardi.
- Non, ce n’est pas la peine mais j’avais pensé qu’on passerait cette semaine ensemble.
- Vous êtes sûr? J’irai quand vous serez en rendez-vous d’affaire.
- Ca marche.
Il prit la main de Christelle et la porta à ses lèvres.
Regardant à gauche, Christelle aperçut qu’une femme fixait Anthony intensément.
- Vous avez du succès Anthony.
- Plaît-il ?
- je veux dire que toutes les femmes vous dévorent des yeux. Les deux hôtesses et ensuite celle qui est à gauche.
- Ah oui ? Et vous ?
- Qu’en pensez-vous ?
- Je ne sais pas.
Le dîner se passa très agréablement. Ils parlèrent d’auteurs de livres, de musique, d’art, de film.
Si cela pouvait durer, avait pensé Christelle.
♦♦
Christelle commençait à reconnaître le chemin qui devait la conduire chez son amie. Elle passa devant le lycée
Simone de Beauvoir, ensuite l’école primaire Jean Jaurès. Elle mit son clignotant pour tourner à gauche. Elle passa vers les
pavillons où se trouvait la boulangerie. Ensuite « Super Hale » n’avait pas changé, celle-ci était toujours constituée d’une
boucherie à sa gauche et d’une épicerie à droite. La pharmacie Lahuna était non loin de Super Hale. Enfin, elle était bientôt
arrivée à la Muette de Garges-lès-Gonesse où tous les lascars se bagarraient pour sauver leur réputation. C’était une cité où
les personnes s’entre-coudaient et ne se laissaient pas faire facilement.
Elle s’y aventura et vit qu’il y avait eu beaucoup de changement. Beaucoup d’immeubles de 7 à 8 étages avaient
disparu pour être remplacé par des maisons de ville qui donnaient à cette cité un aspect très paisible.
Elle stationna la voiture dans un parking privée.
La moitié de la barre d’immeuble où habitait son amie avait été détruite. Par contre, le bâtiment où elle résidait était
toujours présent et rénové avec ses sept étages. Un digicode était placé à l’entrée. Elle fit défiler les noms jusqu’à trouver le
bon. Elle se présenta avec surprise auprès de la personne qui lui répondait et dont la voix appartenait à une femme d’un âge
mûr. Le père de Samantha avait dû se remarier.
Christelle n’attendit pas l’ascenseur et monta les marches jusqu’au troisième étage. Ce bâtiment qui était un dépotoir
auparavant, était devenu beaucoup plus classe. Les murs n’étaient plus tapissés de graffiti, les sols reluisaient de propreté et
aucun déchet ne traînait au sol.
Elle sonna et une vieille femme vint lui ouvrir. Elle était assez petite, enrobée et les cheveux noués en un chignon.
Cette femme, elle s’en souvenait. Sous ses habits stricts et son chignon, elle paraissait redoutable mais c’était un ange.
Cette personne était l’ancienne voisine de palier de son amie.
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Elle sourit. Le père de Samantha avait dû se marier avec elle.
Puisqu’elle était là, elle pourrait lui renseigner où était son amie. Si elle avait déménagé, elle lui dirait où était son
appartement. Elle espérait que son amie habitait la région parisienne et non en province. Sinon, elle serait venue pour rien.
- Bonjour Sylvie, je ne sais pas si vous vous souvenez de moi...
- Si ! Vous êtes Christelle ! S’exclama-t-elle avec son éternel accent espagnol. Entrez.
- Merci, comment allez-vous ?
- Ca va. Vous n’avez pas du tout changé.
Sous cette remarque Christelle sourit. Sylvie l’emmena dans la salle à manger qui avait changé esthétiquement depuis
le temps.
- Voulez-vous du café ?
- Volontiers.
Sylvie revint avec un plateau de café et de petits fours maison.
-Vos gâteaux sont toujours aussi bons. Je me demande comment j'ai fait pour les oublier.
- Heureuse qu'ils vous plaisent toujours autant. Je vous ferais un paquet avant de partir.
- Vous êtes très gentille. Au fait, Samantha est-elle toujours ici ?
- Non, elle s'est mariée il y a trois ans avec un jeune homme très bien.
Christelle eut un choc. Samantha s’était marié très jeune.
- Habite-t-elle toujours la région parisienne?
- Oui.
Avant de partir, Sylvie lui prépara comme promit un paquet de biscuit. Elle lui remit également la nouvelle adresse de
Samantha ainsi que son numéro de portable. Sylvie l’étreignit et lui souhaita ensuite bonne chance.
D’après l'adresse que Sylvie lui avait remise, Samantha habitait à quelques lieux seulement de l'hôtel où elle
séjournait. Elle fit donc le trajet inverse
Elle passa devant une maison près du collège Pablo Picasso. Elle s’arrêta afin de savoir si Christian Scan était toujours
là ; Quand un homme lui ouvrit la porte, elle sut immédiatement qu’il n’habitait plus là. Christian était un africain alors que
l’homme était d’origine asiatique.
Elle s’excusa du dérangement en lui expliquant sa situation.
Christian avait été l’un de ses meilleurs amis mais depuis son retour en Amérique, les lettres et les coups de
téléphones s’étaient estompés au fur et à mesure.
Elle stoppa ensuite devant une maison. Apres avoir vérifiée l'adresse pour la deuxième fois, elle sortit de la voiture et
contempla la villa victorienne. Très grande, très belle. Quelle chance si Samantha habitait là. D'un pas lent, elle monta les
escaliers et frappa à la porte.

aghatha 07-03-10 10:54 PM

ca fé un bail princesse k on vs a pas vu
merci pr le chapitre on attd tjrs la suite

princesse.samara 10-03-10 05:17 PM

CHAPITRE 12

51

- Noooon !
Christelle se réveilla en sursaut. Quel cauchemar ! Anthony dans les bras d’une femme. Elle se leva, mit son peignoir
et se rendit dans l’appartement d’Anthony. Il ne devait sûrement pas être là puisqu’il avait un rendez-vous professionnel.
Elle vérifia tout de même dans sa chambre.
Son lit n’était pas défait. Il avait découché car la femme de chambre n’arrivait jamais si tôt. Et ce rêve... ce n’était pas
possible ! Elle s’effondra sur le lit d’Anthony et se mit à pleurer. Elle en avait marre de pleurer pour un homme qui n’en
valait pas la peine. Elle essuya rageusement ses larmes et s’habilla pour sortir.
Elle ne gâcherait pas sa visite à la Tour Eiffel à cause d’Anthony.
Elle allait donc sortir et s’amuser. Avant de partir, elle nota le nom des personnes à qui elle allait envoyer des cartes
postales. Puis, s’asseyant sur le lit, elle se mit à écrire.
Ad vitam aeternam (Pour la vie éternelle)
Nous sommes faits l’un pour l’autre
Tu es mon seul amour
Habile de tes mains, tu dois l’être
Objet de mes fantasmes, tu es
Néanmoins, tu n’es pas à moi
Y’a que toi dans ma vie pourtant
Laid, tu ne l’es pas
Un amant formidable, je n’en doute pas
Comme dans mes rêves les plus fous
Intelligent, c’est ce qui m’a le plus séduite après ton corps.
Attirant, je te trouve
Non, en vérité tu es plus que cela
Omnia vincit amor (L’amour triomphe de tout)
En relisant sa note, elle fut frappée de stupeur. Après ce qu’Anthony lui avait fait, elle écrivait cela ! Elle arracha la
feuille et en fit une boulette qu’elle jeta sur le bureau. Puis elle sortit. La Tour Eiffel se trouvait en face d’elle. Avant de s’y
rendre, elle se promena. Les passants se tenaient main dans la main. Des couples s’embrassaient avec effusion. Son coeur se
serra.
Tout à coup, elle aperçut un homme qui ressemblait étrangement à... cela ne pouvait pas être lui ! Il avait l’air de
chercher quelqu’un. Elle accéléra le pas. Il ne la vit pas arriver car il lui tournait le dos. Dès qu’elle toucha son épaule,
celui-ci sursauta brutalement.
Oui, c’était bien lui. Il y avait une étrange lueur dans les yeux : celle de la peur.
- Christian Scan ?
- Christelle Gordon… tu n’a pas changé.
- Oui, je me souviens, tu as changé !
- Et toi, tu es plus musclé qu’autrefois.
- Depuis quand es-tu revenue ?
- Tout juste dimanche et je reste pendant une semaine.
- Super !
- Qu’es-tu devenu ? Lui demanda-t-elle.
- Ingénieur... qu’est-ce que tu fais maintenant ?
- J’allais monter à la Tour Eiffel. Tu m’accompagnes ?
- D’accord.
Christian Scan était un noir de taille moyenne. Il arborait une coupe artistiquement dessinée par un créateur. Les
pommettes saillantes et les lèvres souriantes sur de magnifiques dents blanches attiraient irrévocablement les jeunes
femmes.
Elle prit son petit déjeuner avec lui. Christian n’avait rien perdu de son humour. Il la faisait toujours autant rire. Mais
elle n’oubliait pas Anthony.
Christian l’aida à choisir des cartes postales et des petits souvenirs. Il lui acheta des glaces, des gâteaux et l’invita à
déjeuner.
Pendant toute cette matinée, Christian n’arrêtait pas de regarder autour de lui. A certain moment, il avait l’air absent.
Après avoir déjeunés, ils quittèrent la Tour Eiffel et marchèrent côte à côte sans se soucier de l’endroit où ils se
rendaient. Ils continuèrent à parler de leur vie passée et de leur vie présente. La manière de parler de Christian avait
changé. Lui aussi étant de la Muette, il parlait avant comme une racaille. Maintenant, son expression s’était beaucoup
améliorée.
52
- Donne-moi ta main, dit-il brusquement.
- Quoi ?
- Donne-moi ta main, répéta-t-il.
Il prit sa main et la serra.
- Lorsque je dirai trois, on se mettra à courir le plus vite possible... et surtout, ne te retournes pas !
- Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle.
- Je t’expliquerai plus tard... attention, un, deux, trois !
Ils se mirent à courir. Pourquoi lui avait-il dit de ne pas se retourner ? Une personne les pourchassait-ils ? Qu’avait fait
Christian ? Christian courait très vite. S’il ne lui avait pas tenu la main, il l’aurait déjà distancée.
Christelle regarda par-dessus son épaule et aperçut deux hommes derrière eux en train de les pourchasser. Christian
l’entraîna dans une ruelle sombre et strictement silencieuse. Que venaient-ils faire là, loin de tous ? Ils auraient dû prendre
la voiture.
Ils distancèrent les hommes de plusieurs centaines de mètres. Christian ne ralentissait pas sa course. Si Christelle ne
faisait pas du footing chaque matin, elle n’aurait pas tenu le coup. Christian lui montra des doigts les poubelles après avoir
vérifié que les hommes n’étaient plus là. Ils s’accroupirent derrière le tas de poubelles et ne bougèrent plus d’un pouce.
Au moment où Christelle crut qu’ils les avaient semés pour de bon, elle entendit des pas. Ils s’arrêtèrent comme par
hasard juste sous leur nez, comme dans les films policiers. L’un d’entre eux ordonna à son acolyte de partir d’un côté
tandis que lui prendrait l’autre chemin. Puis ils se mirent à courir.
Ils avaient eu chaud ! Ils se levèrent et Christian frappa à une porte. Une femme vint leur ouvrir. Christian demanda
l’hospitalité pour un moment. Celle-ci accepta sans réticence et en fut même *******e. Elle leur servit une boisson.
Christelle resta devant la fenêtre pour faire le guet alors que Christian était assis et parlait avec la vieille femme.
Soudain, un mouvement attira son regard. Elle toucha le rideau et recula d’un pas. Un homme, une arme à la main
passa devant la fenêtre. Il ressemblait à... C’était Anthony ! Cela ne pouvait pas être lui. Il avait des affaires à régler. Elle
poussa encore le rideau et vit nettement le visage. C’était effectivement Anthony.
Que faisait-il ici ? Il ne faisait tout de même pas partie de ces hommes ? Comment en être sûre ? Elle prit la précaution
de ne pas ouvrir la porte et de se précipiter vers lui. S’il ne faisait pas partie de la bande, allait-il se faire tuer ? Elle avait
une terrible décision à prendre. Fallait-il l’avertir ou pas ? La vie de Christian était en jeu... et la sienne aussi. Elle n’avait
pourtant rien à voir avec ce qu’avait fait Christian. Que faire ? Une main se posa sur son épaule. C’était Christian. Ils
allaient sortir. Christelle observa qu’Anthony avait disparu. Ils remercièrent la dame de sa gentillesse et partirent en rasant
les murs. Ils faillirent être vus par les deux hommes lorsque Christian l’attira à gauche et la plaqua sur un mur. Elle
entendit :
- Rentrons, nous les avons perdus.
- Que va dire le patron ?
- On verra, allez viens !
Et ils s’éclipsèrent en rangeant leurs armes sous leurs vestes. Christelle et Christian attendirent un instant avant de
quitter leur cachette.
- Tu vas tout me raconter Christian. Pourquoi te pourchassent-ils ?
- J’ai surpris hier une cargaison de la mafia et un assassinat. Au début, ils ne s’étaient pas rendu compte de ma
présence mais lorsque j’ai voulu repartir discrètement, j’ai fait du bruit et ils m’ont identifié. Depuis hier, ils sont à ma
poursuite. T’as pas eu de chance de me revoir aujourd’hui.
- Ne dis pas de bêtise. Mais que faisais-tu là bas ?
- J’étais en train de me promener lorsque je les ai aperçus en train de tuer un homme.
- T’as vu la police ?
- Non, et ils ne me croiraient pas de toute façon.
- As-tu une voiture ?
- Non, j’ai pris le train.
- Je te ramène chez toi.
Le déposant chez lui, Christelle demanda à Christian son numéro de téléphone qu’il donna sans la moindre hésitation.
- Je crois connaître une personne qui pourrait t’aider, déclara-t-elle avant de démarrer.
Dans quel guêpier s’était elle fourrée ? Christelle soupira. Au lieu de se rendre à l’hôtel, elle prit la direction où
habitait Samantha. Elle avait beau frappé à la porte de la demeure de Samantha, personne ne lui ouvrit.
Elle fouilla dans son sac et déplia une petite feuille où était inscrite une adresse. Elle se trouvait à une dizaine de
kilomètres du lieu indiqué.
Christelle regarda dans son rétroviseur et remarqua qu’une voiture la suivait depuis un bon moment. Elle devait
sûrement se tromper. Elle tourna à gauche, il tourna à gauche. Ensuite à droite, il fit de même. Il fallait qu’elle se calme,
c’était certainement une coïncidence. Elle accéléra et l’autre aussi. Que lui voulait-on ? Elle doubla des voitures, se croyant
à la fois dans une formule 1 et dans un film. Les individus tinrent bon.
La formule 1 était à ce moment précis bien utile à sa conductrice. Grâce à elle, elle n’avait pas peur de la vitesse. Ils
l’auraient voulu; elle appuya à fond sur l’accélérateur. Un gros camion sortant d’une entreprise allait lui barrer le chemin !
Il ne lui restait désormais plus qu’à freiner. Mais si elle freinait, les hommes allaient l’attraper.
Il ne restait plus que cela pour croire que l’on tournait un film. Son pied toujours sur l’accélérateur, elle passa
facilement entre le camion et la façade d’une maison. Néanmoins, les autres n’eurent pas cette chance. Elle avait eu chaud.
En y pensant, s’ils l’avaient suivie jusqu’ici, c’est qu’ils avaient dû trouver Christian. Pour l’instant, il fallait qu’elle se
rende chez Greg et Shéhérazade Parker. Regardant dans son rétroviseur, elle ne vit plus de voiture. Elle allait pouvoir
ralentir avant de provoquer un accident. De toute façon, il n’y avait plus que quelques mètres à faire.
53
♦♦
Un magnifique pavillon s’offrait à ses yeux. Elle klaxonna et un homme vint s’informer de son identité tout en
l’introduisant à l’intérieur et en lui indiquant une place où se garer. Puis, il la fit pénétrer dans cette somptueuse maison, en
la laissant devant la porte. Elle qui était normalement patiente ne le fut plus désormais. Chaque seconde comptait. Enfin,
l’homme revint et l’emmena dans une salle où se trouvait Shéhérazade.
- Bonjour ! S’exclama Shéhérazade. *******e de te revoir.
- Bonjour. Moi aussi. Je vais peut être te paraître impolie mais puis-je passer un coup de fil, j’ai oublié mon téléphone.
- Je t’en prie. Il se trouve à coté. Je vais te laisser...
- Non, reste, de toute façon, tu sauras de quoi il en résulte. Excuse-moi, c’est urgent.
Elle composa le numéro de Christian, au cinquième coup, elle s’inquiéta. Elle raccrocha et fit le même numéro.
Cependant, cette fois-ci, au deuxième coup on décrocha.
- Oui ?
- Christian, c’est Christelle.
- On se lasse déjà de moi, ma belle.
- Arrête de plaisanter. J’ai eu très peur pour toi. J’ai été suivie par l’un des deux hommes mais je l’ai semé.
- Tu n’a rien j’espère ?
- Non. Mais il doit y avoir un homme dans ton bâtiment car dans la voiture, il n’y en avait qu’un.
- D’accord. Merci de m’avoir prévenu et désolé de t’avoir mis dans cette affaire. A tout à l’heure.
Reposant le combiné, elle se retourna vers Shéhérazade qui était assise sur le fauteuil.
- Est-ce que Greg est la ?
- Non, il est sortit avec Samantha et Byron. Que t’est-il arrivé ?
- Un ami a assisté à un meurtre. Il a été vu et depuis il se fait suivre... Et moi aussi. Après l’avoir déposé chez lui, l’un
des deux hommes était à mes trousses mais je lui ai fait faux bond. Je voudrais savoir si Greg pourrait m’aider.
- Je crois que cette histoire se finira vite avec la participation de Byron qui a plein de contact.
Shéhérazade se leva.
- Viens avec moi, je vais te montrer une chose en attendant Greg.
Elle ouvrit une porte et pénétra dans une pièce.
- Viens, répéta-t-elle.
Christelle rentra et découvrit une salle remplit de tissu et de robe.
- Toute ma future collection.
- Sublime.
- Shéhérazade ramassa des feuillets sur son plan de travaille et lui tendit.
- C'est merveilleux, dit-elle après les avoir feuilletés.
- Ce n'est que les croquis d'une robe que j'ai dessiné ce matin en pensant à toi.
- A moi ?
- Oui, je t'ai dit que je te ferais une robe.
- Tu n'es pas obligée.
- Ca me fait plaisir et j'aime créer de nouveau modèle. J'y pense, il faut que je prenne tes mesures.
- Maintenant ?
- Maintenant pour que je finisse de faire ta robe avant ton départ.
- Faut-il que je me déshabille ?
- Non. Tu portes un caleçon et un débardeur qui sont comme une seconde peau donc se ne sera pas la peine.
- Puis-je te poser une question ?
- Autant que tu veux.
- Comment as-tu rencontré Greg ?
- Sur une route. J'étais en panne et il s'est arrêté. Ensuite, il m'a invitée à dîner et tout c'est fait simplement.
- Comment t’a-t-il conquise ?
- Greg était une personne ambiguë, mystérieuse par son attitude lunatique et spontanée. Malgré sa stature
phénoménale, Greg était amical, affectueux et gentil. Le genre à ne pas faire de mal à une mouche. Mais lorsqu'on le
cherche, il devient menaçant. Sinon il est sympathique, marrant et comique. En fait, il avait un caractère qui m'était
approprié et en plus il était cool. Mais aussi parce que c'était un mec mignon.
- Je te comprends.
- Et toi comment as-tu rencontré d'Anthony ?
- A un café, c'est lui qui est venu à moi.
- Comme toujours. C'est pour quand le mariage ?
- Il n'y a pas de mariage. Nous ne sommes pas ensemble.
- Je croyais.
- Tu as fini de prendre mes mesures ?
- Oui. Puis-je te demander une faveur ?
- Je t’en prie.
- Voudrais-tu devenir mannequin d'un jour ?
- Sérieux ?
- Sérieusement. Tu es taillée comme un mannequin. Il y a une fille qui s'est foulé la cheville et la représentation se
déroule vendredi. En même temps tu porteras ta robe. Acceptes-tu ?
54
- Je ne suis pas contre mais je ne sais pas défiler.
- Marche.
Christelle s'exécuta.
- Bouges tes hanches... voilà c'est mieux... maintenant tu marches... tu tournes à trois cents soixante degré et tu
continues... parfais. On a l'impression que tu as fait cela toute ta vie.
- *******e de te l'entendre dire.
- Veux-tu rester avec moi ou veux-tu aller à la bibliothèque lire car je vais commencer ta robe. Celle-ci sera faite de
mes propres mains.
- Et celles qui sont autour de nous, ce n'est pas toi ?
- Si. C’est mes couturières. J’en fais quelques une de temps à autre.
- Je vois ! Si ça ne te dérange pas, je reste avec toi et j'écrirai des cartes postales.
- D'accord, assieds-toi à cette table.
Christelle écrivit à Ben, la mère d'Anthony, Bobby, Allan, Khaled, enfin à Isabelle et Marks et à Cindy.
Christelle n’avait eu aucune nouvelle de cette dernière. Elle avait dû être débordée tout comme elle. Elle aurait aimé
connaître la réaction de Bobby après ce fameux jour où il avait découvert son amie sous un autre jour.
Une fois terminée ses écrits, elle s'émerveilla du tissage de Shéhérazade. Elle maniait avec dextérité sa machine à
coudre. Le tissu virevoltait autour d’elle comme par magie. Elle qui n'avait jamais réussi à coudre un bouton. Shéhérazade
était une femme spontanée, gentille, qui avait de l'énergie à revendre et en plus elle aimait son métier. Elle n'arrivait pas à
croire que Shéhérazade lui avait proposée de défiler pour elle. Elle admirait cette femme. Elle avait du talent.
Dernièrement, elle avait été sous le charme d'une des robes de Shéhérazade qu'elle avait achetée après la soirée
d'anniversaire de Maria. Elle ne s'était pas attendue à la rencontrer. Et aujourd'hui elle se retrouvait chez elle.
Anthony, qu'était-il devenu ? Etait-il rentré à l'hôtel ? Une personne la tira de ses pensées en frappant à la porte. Ce fut
une femme qui déposa un plateau de café sur la table et ressortit après l'avoir salué. Shéhérazade interrompit sa couture et
se joignit à Christelle pour prendre son café.
- Tu t'ennuies ?
- Non ! Je te regardais faire. Tu as des mains de fée.
- Tout le monde sait coudre.
- Pas moi. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé.
- Tout le monde n'est pas fait pour cela, rectifia-t-elle en riant.
- Dis-moi Shéhérazade... tu n'as pas peur qu'on vole tes croquis ?
- Cela n'en a pas l'air mais il y a des caméras ? C'est très bien gardé. De toute manière, personne ne viendra les voler.
Je connais toutes les célébrités et je sais qu'ils ne s'abaisseront pas à ce genre de mesquinerie.
Greg rentra après avoir frappé.
- Bonjour mesdames ! S'exclama-t-il.
Il embrassa avec ferveur Shéhérazade, et Christelle sur la joue.
- Christelle est ici pour toi.
- Ah oui ? Tu vois Shéhéra, toutes les femmes sont à mes pieds, affirma-t-il avec un grand sourire.
- Tu te trompes chéri, déclara Shéhérazade. Christelle à un problème.
- Quel est-il ? L’interrogea-t-il en prenant place entre les deux femmes.
Christelle raconta pour la deuxième fois jusqu'au moindre détail ses péripéties.
- Je vais mettre Byron sur le coup.
- Tu penses que ça va être long ? Demanda Christelle.
- Je ne sais pas.
- En tout cas Greg et Byron feront tout ce qu'ils peuvent, précisa Shéhérazade.
- Je n'en doute pas et je vous en remercie. Préfères-tu que je fasse un cheque maintenant ou à la fin...
- Ce sera gratuit. Tu es une amie.
- Tu es fou. Je veux que tu traites cette affaire en priorité et tu n’inquiètes pas pour les dépenses...
- Mais...
- Il n'y a pas de mais et j'ai les moyens. Alors ? Le chèque avant où après ?
- Après, se résigna-t-il.
- Donc tout est réglé.
Christelle se leva.
- Il faut que j'y aille. Merci de m'avoir reçu.
- De rien et vendredi je viendrai te chercher à l'hôtel pour le défilé.
- D'accord. Au revoir !
- Attends ! Je te raccompagne à l'hôtel.
- Ce ne sera pas nécessaire. Tu peux me raccompagner à ma voiture si tu le souhaites.
- Tu es dur en affaire.
- Au revoir Shéhérazade, dit-elle en l'embrassant.
- Fait attention à toi.
Greg l'emmena jusqu’à sa voiture.
- T'es sûr que tu ne veux pas...
- Oui merci. Au revoir Greg.
Elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur la joue de Greg. Puis elle monta dans sa voiture et après un
dernier signe de main à Greg, elle démarra. Qu'ils étaient charmants. Elle enviait leur bonheur.
55
Anthony...
Pourquoi toutes ses pensées se tournèrent vers ce bel Italien ? La réponse était pourtant facile. Elle était amoureuse de
lui.
Tout ce qui lui arrivait aujourd'hui était de sa faute s'il n'avait pas eu cette réunion ce matin à propos de la cargaison de
la veille...
Un déclic se fit. La cargaison, dont parlait Anthony, n’était-ce pas la cargaison qu'aurait vu Christian ? Non ! Il avait
dit de la drogue qui appartenait à la mafia. Anthony n'avait-il pas prononcé le mot famille donc de la mafia. Et l’homme
que les employés d’Anthony cherchaient ne serait-ce pas Christian ? Pourquoi supposait-elle des choses pareilles ? C'était
une coïncidence.
Durant tout le trajet, elle se répéta que cela ne pouvait être qu'une coïncidence.

princesse.samara 10-03-10 05:18 PM

56
CHAPITRE 13
A peine eut-elle ouvert la porte qu’une arme fut braquée sur elle.
- Que faisiez-vous ? Questionna Anthony. J’étais mort d’inquiétude.
- Je... posez cette arme.
- Excusez-moi, dit Anthony en rangeant son arme.
- J’étais chez Shéhérazade.
- Que faisiez-vous là-bas ?
- Elle m’a demandé de passer, mentit-elle. Elle voulait prendre mes mesures pour me confectionner une robe.
- Pourquoi vous poursuit-on ?
- Je ne sais pas.
- Vous ne le savez pas ?
- Je vous l’ai dit. Je n’en ai pas la moindre idée.
- Et votre copain ?
- Il ne m’a rien dit. Pourquoi me posez-vous toutes ces questions ? Et comment savez-vous tout cela ?
- Je vous ai vue courir avec deux types à vos trousses et je vous ai perdus.
- Je croyais que vous aviez du travail…
- Oui, mais tout s’est fait rapidement.
Anthony s’avança vers elle et l’enlaça.
- J’ai eu très peur de vous perdre.
Il avait eu peur pour elle. C’était formidable !
Ce fut de courte durée car il la relâcha violemment et regagna sa suite sans un regard. Que se passait-il encore ? Elle
avait une envie folle d’étrangler Anthony de ses propres mains. S’il croyait qu’elle allait courir après lui, il se mettait le
doigt dans l’oeil. Elle en avait vraiment assez de ses sauts d’humeur. Qu’il aille au diable !
Elle prit une bouteille d’eau minérale et la versa dans un verre qu’elle prit avec elle dans sa chambre. Elle fouilla dans
son sac et prit les cartes postales. Avait-elle oublié une personne ? Elle ramassa la feuille où était inscrit les noms. Elle
n’avait omis personne. A y penser, elle avait écrit un poème pour ce goujat d’Anthony. Où avait-elle mis la feuille ? Avant
de partir, se souvint-elle, elle en avait fait une boulette qu’elle avait jetée... sur le bureau. Cependant il n’y avait rien. Elle
vérifia par terre. Aucune trace. La femme de chambre avait dû la jeter. Heureusement... qui sait si Anthony l’avait lu.
♦♦
Anthony sortit de son portefeuille, une feuille froissée et relit le contenu pour la centième fois. C’était un poème que
Christelle avait écrit à un homme qu’elle aimait. Il en était sur, ce poème ne lui était pas dédié.
Elle parlait d’un homme attirant et intelligent. Il était loin de l’image qu’elle dépeignait.
Puis après l’avoir plié, il le rangea dans son portefeuille. Il détestait déjà l’homme à qui était adressé ce poème même
s’il ne l’avait jamais vu. C’était peut-être l’homme de ce matin.
♦♦
Dans la suite voisine, Christelle s’était passée un pantalon à pince et une chemise noires. Elle s’apprêtait à sortir
lorsqu’Anthony pénétra dans la pièce après avoir frappé à la porte de communication et avoir attendu l’accord de
Christelle.
- Vous avez assez boudé ? Demanda Christelle.
- Boudé ?
- Bouder ou préféreriez-vous... rechigner ?
- Je ne boude pas et je ne rechigne pas ! Gronda-t-il.
Il rentra dans son appartement en claquant violemment la porte.
- Moi aussi je peux faire ça !
Et à son tour Christelle claqua la porte d’entrée.
Oh cet homme... il était impossible ! Elle avait dit ça pour le taquiner. Pourquoi l’avait-il emmenée si c’était pour lui
faire la gueule ? Elle enfouit les cartes postales dans la boite aux lettres jaune situé à quelques pas de l’hôtel. Elle n’avait
pas envie de rentrer pour subir l’air renfrogné ou le silence d’Anthony. Et pas question de se promener aujourd’hui toute
seule. Elle avait qu’à se rendre au bar de l’hôtel. Elle n’y était jamais allée. C’était une occasion à ne pas perdre.
Elle traversa donc le hall de l’hôtel et prit l’ascenseur pour se rendre au sommet. Elle ne s’était pas trompée, c’était
bien là. Il y avait très peu de personne. Elle s’assit sur l’un des fauteuils près du bar et commanda un cocktail. Le premier
verre était facturé vingt-deux euro quelque soit la boisson. Elle n’en avait jamais goûté d’aussi bon.
- Salut Chris !
Le nouvel arrivant qui n’était autre que Christian Scan prit place à côté d’elle.
- Je suis descendu à cet hôtel. Je me suis dit que je t’avais mis dans de sale drap.
- Personne ne t’a suivi ?
- Non, j’ai fait attention.
57
- J’ai demandé à un ami de faire une enquête
- Super ! Tu m’as l’air bien sombre. Pourquoi ? Demanda-t-il devant son visage triste.
- Pour rien.
- A cause de moi ?
- Non, répondit-elle précipitamment.
- Tu en es sûre ?
- Sûre et certaine. C’est seulement une querelle d’a... que j’ai eu avec Anthony.
- Anthony ?
- L’homme avec qui je suis venue ici.
- Ton petit ami ?
- Non.
- A quoi ressemble-t-il ?
- A... l’homme qui vient juste d’entrer.
Christian se retourna.
- Sa tête me dit quelque chose. Où l’ai-je vu ?
- Dans un journal peut-être.
- Il est célèbre ?
- Il est connu. Anthony Luciano.
- Des voitures Luciano ?
- Oui.
- Tu me le présentes.
- Je ne sais si... écoute Christian, si Anthony te pose des questions sur ce matin. Tu diras que tu ne sais pas la raison
pour laquelle des hommes étaient à ta poursuite.
- Pourquoi ?
- Il arrive. Fais ce que je te dis.
- Bonjour, s’adressa Anthony à Christian.
- Bonjour.
- Anthony, je vous présente Christian Scan. Christian, voici le fameux Anthony Luciano.
Tous les deux se serrèrent la main.
- J’ai toujours été admiratif de vos voitures, avoua Christian.
- Tant mieux. Christelle, je voulais m’excuser.
S’il croyait qu’elle allait lui pardonner facilement. S’il croyait qu’il pouvait jouer avec ses sentiments. S’il croyait que
c’était une femme qui pouvait accepter ses différents sauts d’humeur tout au long d’une journée. Il pouvait toujours courir.
Eh bien cette fois-ci, il avait dépassé les bornes.
- Non, je n’accepte pas vos excuses.
- Quoi ?! Répliquèrent en même temps Anthony et Christian.
- Je ne vais tout de même pas me répéter.
Anthony se leva et partit la tête haute.
- Que te prend-t-il ?
- J’en ai seulement marre de lui.
- Que t’a-t-il fait ?
- Arrêtons de parler de lui. Je sais que tu as envie de faire plus ample connaissance avec lui cependant ce sera pour un
autre jour.
Il haussa les épaules.
- Cela me convient.
- Quel est le numéro de ta chambre ?
- Le deux cent quarante sept.
- Tout juste à côté de la mienne, le deux cent quarante cinq ? Tu dois être sacrément bien payé pour t’offrir une suite
de ce genre.
Christian ne put que sourire.
- Voisin, voisine comme avant. Tu te souviens des parties d’échecs que nous faisions.
- Oui. Et l’élève avait dépassé le maître. Tu as été d’une très grande patience avec moi.
- On avait tellement l’habitude de jouer le vendredi que tous les étudiants qu’on connaissait et qu’on ne connaissait
pas rentraient dans la chambre et assistaient à la partie. Tu joues toujours aussi bien ?
- Je ne sais pas. La dernière fois que j’ai joué c’était avec Anthony dans l’avion et j’ai gagné. Rien ne s’oublie
finalement.
- J’ai une idée. Je t’invite à dîner...
- Non, c'est à mon tour et ne proteste pas. Tu sais que je suis têtue.
- Tu m'invites donc à dîner et, ce soir, on fait une partie d'échec comme au beau vieux temps.
- Tu as un jeu d’échec ?
- Toujours le même que j’emporte avec moi.
- Fabuleux.
Christelle jeta un coup d'oeil à sa montre.
- Il faut que je rentre. Le temps de prendre un bain, de me changer et on y va.
- Je dois y aller aussi, le temps de défaire mes bagages.
58
Christelle et Christian sortirent du bar bras-dessus, bras dessous. Christian laissa Christelle devant sa porte. Elle hésita
un instant avant de frapper à la porte d'Anthony. Celui-ci prêt à sortir la dévisagea avec froideur. Elle hésita quelques
secondes avant de lui proposer de se joindre à eux au dîner.
- Merci, mais je sors.
Anthony ferma la porte après lui avoir souhaité une bonne soirée avec indifférence. Il partit sous l'oeil ébahi de
Christelle.
Elle passa une très bonne soirée en compagnie de Christian sans penser à Anthony. Après la partie d'échec où elle
perdit, Christian prit congé.
♦♦
Le jour suivant, le serveur lui apporta son petit déjeuné composé de café, de lait, de sucre, de croissant et de pain au
chocolat appétissant ainsi que des biscottes et du beurre. Tout en buvant son café, elle feuilleta le journal et s'attarda dans la
rubrique sport. Lorsqu'elle tourna la page, une photo attira son attention. Anthony dans les bras d'une blonde et sous cette
photographie était écrit:
Anthony Luciano et Kate Wentworth se sont réconciliés après leur rupture de mariage. Quand vont-ils nous annoncer
leur prochain mariage ?
Ce fut comme un coup de poignard au coeur. Anthony et cette femme avaient failli se marier. Et maintenant, ils étaient
réconciliés et souhaitaient se marier à nouveau. Tout ça à cause d'elle. Anthony passa la tête à l’embrasure de la porte.
- Puis-je entrer ?
- Faites comme chez vous.
Il entra dans la pièce en titubant et arriva jusqu'à elle avec grande peine.
- Auriez-vous des aspirines ?
Sans lui répondre, Christelle se leva et prit une boite d'aspirine effervescente qu'elle lança sur la table. Il la ramassa et
jeta une aspirine dans un verre d'eau.
- J’ai mal à la tête, gémit Anthony.
- Tant mieux pour vous.
- Que disiez-vous ?
- Que... Que je vous plains énormément.
- Merci.
Qu'avait-il fait cette nuit ? Avait-il bu à cause d'elle ? Non ! Il avait dû fêter ses retrouvailles avec... avec Kate
Wentworth. Depuis quand se voyaient-ils. Etait-il allé chez elle lorsqu'il avait découché ? Elle dévisagea Anthony. Allait-il
s'évanouir ?
- Anthony vous allez bien ? Ne vous évanouissez pas.
- Je suis en pleine forme.
- Cela se voit.
- Je... ma tête tourne.
Tout à coup, il s'évanouit. A moins qu'il ne dorme profondément. Fallait-il le réveiller ? Oui ! Elle tapa sur sa joue
plusieurs fois en prononçant son nom. Mais il ne se réveilla pas.
« Il l'aura voulu, songea-t-elle. »
Elle prit un verre d'eau glacé et lui lança à la figure. Anthony sursauta.
- Que se passe-t-il ?
- Vous vous êtes évanoui. Je vous conseille d'aller vous coucher dans votre chambre.
- Je n'ai pas envie de...
Une personne frappa à sa porte. Christelle laissa Anthony à son triste sort pour ouvrir à Christian. Il entra et
l'embrassa.
- Je suis *******e de te voir.
- Je te dérange ? Interrogea Christian.
- Pas le moins du monde, répliqua Christelle.
- Bonjour ! Lança Christian à Anthony.
Anthony en guise de salut hocha la tête.
- Je vous ai dit d'aller vous coucher.
- J'y vais. Je ne vous dérangerai pas une seconde de plus.
Il se leva et manqua de s'étaler par terre si Christian ne l'avait pas retenu.
- Lâchez-moi, je n'ai pas besoin de vous ! Cria-t-il en repoussant Christian de toutes ses forces.
Puis il regagna sa suite en titubant. Christelle avait envie de l’aider mais la peur qu'Anthony la rejette l'en empêcha.
Pourquoi avait-il refusé le secours de Christian ? Parce qu'il était ivre. L'homme qu'elle aimait était saoul. Ne pouvaient-ils
pas passer une bonne semaine à Paris en amoureux ? Pourquoi était-elle tombée sur la photo ? Maintenant, elle savait
qu'Anthony l'avait emmenée que pour se distraire. Et lui qui prétendait lui avoir proposé ce voyage spontanément. Quel
menteur il faisait !
- Christelle tu te sens bien ?
- Oui. As-tu pris ton petit déjeuné ?
- Non.
59
- Viens le prendre avec moi.
♦♦
- Dépêchez-vous les filles ! Dans moins de trente secondes c'est à nous, s'écria Shéhérazade. Stéphanie c'est à toi,
ensuite Brenda et Christelle.
Christelle attendait à côté de Shéhérazade afin que celle-ci lui donne les robes à mettre.
- Shéhérazade, j'ai le trac, dit Christelle.
- Je t'assure qu'il n'y a pas de quoi avoir peur. Ce n'est qu'un défilé privé.
- Oui mais...
- Imagine toutes les personnes nues dans la salle.
- Tu veux rire.
- Non. Il parait que c'est une très bonne thérapie pour ne plus avoir le trac. Au moins, j'ai réussi à te soutirer un
sourire. Ca va bientôt être à ton tour. Les robes que tu dois mettre sont sur ces cintres... il y en a six dont la dernière est la
tienne.
- Ce sont les robes qui étaient chez toi ?
- Oui, je te laisse. Habille-toi vite et si tu as un problème pour les mettre, tu demandes à l'une des filles de t'aider. Bon
courage.
- Merci. J'en aurai bien besoin.
Christelle n'eut aucun mal à enfiler la première. Elle inspira et expira très doucement devant l'entrer avant que n'arrive
Brenda. Lorsque cette dernière passa devant elle, elle lui sourit pour l'encourager, Christelle entra dans la salle où se
trouvaient sûrement certaines célébrités. Elle bougea les hanches comme lui avait appris Shéhérazade tout en souriant. Sa
frayeur avait disparu d'un seul coup. Au moment où elle pivota, elle croisa un regard surpris. Celui d'Anthony. Est-ce que
Shéhérazade le lui avait dit ? Non ! Puisqu'il avait l'air stupéfié de la trouver sur cette scène. Elle distingua le visage
familier d'une femme à sa droite. Où l'avait-elle vu ? Dans le journal avec Anthony. Kate Wentworth ! Elle revint dans les
coulisses avec un sourire crispé. Tout en se changeant, elle songea aux deux jours précédents. Depuis le jour où Anthony
fut ivre, celui-ci n’arrêtait pas de l'éviter volontairement. Pourquoi ? Elle n'en savait rien comme toujours. Et il n'était
même pas allé à la Tour Eiffel le mercredi alors qu'il le lui avait promis.
- Tu as été du tonnerre Chris !
- Merci.
- Merci a toi.
Plus Christelle défilait et plus son angoisse disparaissait. Tout se passa très vite. Elle avait tout juste le temps de
changer de robe que c'était déjà son tour d'y aller. A chaque passage, elle reconnaissait des visages familiers, dont
beaucoup étaient ceux de star de la télévision ou encore de la chanson. Au moment où elle entr’apercevait Anthony, elle
prenait peur et était sûre de se ridiculiser devant lui en faisant un mauvais pas. Enfin, il ne restait plus qu'une seule robe, sa
robe spécialement faite par Shéhérazade pour elle. De plus, c'était elle qui clôturait le spectacle. Elle s'avançait d'une
manière impériale, tous étaient silencieux. On aurait pu entendre une mouche voler. Lorsqu'elle arriva à l'entrée des
coulisses, il lui semblait avoir parcouru des centaines de kilomètres. Enfin, toutes les filles entrèrent sur le podium en
compagnie de Shéhérazade. Tous les invités se levèrent et applaudirent.
- Vous avez été extraordinaire les filles ! S'exclama Shéhérazade après qu'elles se soient toutes changées.
- Merci, répondirent-elles en coeurs.
La pièce commençait à se vider et Christelle s’apprêtait à partir au moment où Shéhérazade l'interpella de l'autre bout
de la pièce. Christelle se dirigea en direction de Shéhérazade qui lui tendit un paquet.
- C'est ta robe.
- Merci, tu es sûre de ne pas vouloir la vendre ?
- Sais-tu pourquoi je suis tant renommée ?
- Parce que tes créations sont superbes et uniques.
- Sais-tu pourquoi elles sont tellement uniques ? Non ! Et bien, c'est uniquement parce que je ne travaille pas pour
l'argent mais parce que j'aime mon métier. Si un jour, je venais à créer mes robes pour de l'argent, elles ne seraient plus...
- Magiques.
- On pourrait le dire.
- Je te comprends, moi aussi j'aime ce que je fais. Merci encore… et on se revoit avant mon départ.
- Oui.
- Je te laisse.
- Tu n'attends pas que je te ramène ?
- Non merci, il fait beau et j'ai envie de marcher.
- Comme tu veux.
- Ciao.
- Salut.
Grâce à Shéhérazade, Christelle s'était rendu compte que piloter était toute sa vie. Sans Shéhérazade, cette révélation
ne lui serait pas apparue si tôt. Maintenant, elle avait découvert pourquoi son père lui avait proposé de reprendre la
succession. Il savait d'avance qu'elle aimerait ce sport tout en sachant qu'elle n'était pas encore attirée par cela. Il le savait
depuis le début. Quel homme extraordinaire, son père.
- Christelle, s'entendit-elle appelée par une voix familière.
60
Elle n'avait pas envie de lui parler. Elle prit dans son sac les écouteurs de son lecteur MP3 et l'alluma. Elle continua
son chemin comme si elle ne l'avait pas entendu. Elle regarda à gauche et ne vit pas la Luciano A180. Il avait du renoncer,
pensa-t-elle lorsqu'une main se posa sur son épaule. Elle s’arrêta net.
- Enlevez votre casque.
- Quoi ? Fit-elle innocemment.
- Voilà ! Dit Anthony en le lui enlevant lui-même.
- Que me voulez-vous ?
Au lieu de répondre à sa question, il dit :
- Venez, ma voiture est garée en double file.
- Je m'en fiche.
- Pas moi !
Il la prit par le bras sans ménagement et la fit asseoir sur le siège du passager, puis démarra. Christelle remit ses
oreillettes.
- Enlevez ce casque, bon sang !
C'était une réplique qui ne permettait aucune protestation.
Elle obéit en enlevant le casque mais cependant, garda le silence.
- Que faisiez-vous sur le podium ?
- Vous n'aviez qu'à ramener l’autre avec vous.
- Qui ça ?
- La femme avec qui vous étiez au défilé.
- Ah, Kate ? Mais on dirait bien que vous êtes jalouse !
- Non ! Qu'allez-vous imaginer ?
- Rien. Alors, que faisiez-vous sur le podium ?
- Cela ne se voyait-il pas ?
- Très drôle, alors ?
- Shéhérazade m'a demandée un service.
- Avez-vous songé un instant que vous pourriez être reconnu par les types qui vous ont pourchassé ?

princesse.samara 10-03-10 05:19 PM

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CHAPITRE 14
Dans un bureau très luxueux, trois hommes discutaient. L’un d’entre eux se trouvait assit derrière un très imposant bureau noir. - Vous ne les avez pas encore retrouvés ? - Non monsieur... - Taisez-vous ! Ca suffit ! Si vous ne les retrouvez pas d'ici quarante-huit heures, c'est vous que je tuerai espèce de petit merdeux. - Mais Monsieur... - Pas de justification ! Vous avez laissé échapper un homme et une femme. Et toi, tu t’es laissé semer par une femme ! Mais je n’en crois pas mes oreilles ! S’écria-t-il en serrant le poing. - Mais Monsieur... cette femme m’a pris par surprise lorsqu'elle est passée près du camion. J’ai cru qu'elle allait y passer. - Pour être passé, elle est passée, ironisa-t-il. - Je voulais dire qu’elle allait mourir, rectifia Jack - Vous me prenez pour un âne. J'ai bien compris, espèce de zigoto ! Une personne frappa et attendit que la voix du boss des boss s'éleva dans la pièce. - Qu'y a-t-il ? - Je voulais avertir Jack et Lolé que nous avions retrouvé la trace des deux personnes. - Tant mieux pour eux. Allez-y maintenant et que je ne vous revois pas sans eux. Je les veux morts ou vifs ! - Oui, Monsieur Montana ! S'exclamèrent les deux hommes en sortant du bureau. Dès que Jack referma la porte, Lolé prit Steve par l'encolure et le secoua. - Ne t'avise plus de nous ridiculiser devant le patron sinon... - Je n'en avais pas l'intention, je te le jure. - Y'a intérêt. Où se trouvent-ils ? - A l'hôtel Concorde Lafayette. - Ils ne lésinent pas sur l'argent à ce que je vois ! Puis Lolé éjecta Steve par terre. - Ramène-toi Jack, le temps presse ! Ils prirent la BMW cabriolet vert bouteille, intérieur cuir bordeaux qui appartenait au fameux Lolé et se rendirent à l'hôtel. Montana était un homme dont les paroles n’étaient pas à prendre à la légère. S'ils ne chopaient pas ces deux personnes avant deux jours, il fallait s'attendre à les retrouver morts. Montana était souvent comparé à Al Capone. Dès qu'ils entrèrent à l'hôtel, ils croisèrent Anthony et ne s'aperçurent pas que Christelle était à la réception en train de régler une certaine affaire avant leur départ pour le Brésil. Au moment où Christelle se retourna, elle reconnut les deux hommes qui l’avaient poursuivie mardi. Elle se cacha derrière un pilier et attendit que les deux hommes disparaissent. Puis elle demanda au réceptionniste d'appeler la chambre de Christian Scan. - Christian, c'est Christelle, ne m'interrompt pas. Les deux hommes de mardi sont dans l'hôtel et ils s’apprêtent à prendre l'ascenseur. Va-t-en de ta chambre et prends l'escalier tout de suite ! - Merci Christelle. Ciao. - Fais attention à toi. Puis, elle partit au pas de course jusqu'à la limousine qui attendait près de la porte. - Que faisiez-vous ? Questionna Anthony. - J'avais des choses importantes à régler. Les deux derniers jours passés avec Anthony furent merveilleux. Ils étaient allés à la Tour Eiffel, s’étaient promenés dans les jardins, étaient allés dans les fêtes foraines où il lui avait gagné une grosse peluche. Elle se promit de ne jamais oublier son séjour à Paris. Mais était-il sur ses talons à longueurs de journée pour mieux la surveiller ? ♦♦ - Où allez-vous ? S’enquit Anthony lorsqu’il croisa Christelle dans le hall de l’hôtel Diamond au Brésil. - A l’aéroport, je vais chercher mon frère, répondit-elle d’un ton froid. - A votre retour, je souhaiterai vous parler. - Ok. Christelle monta dans le taxi qu’elle avait réservé et se détendit. S’il croyait la revoir de sitôt, il pouvait se mettre le doigt dans l’oeil. Depuis le début, il jouait un double jeu avec elle. Christelle avait découvert, en première page d’un magasine de célébrité, une photo de Kate et d’Anthony. Ce dernier, en costume gris, était en train de mettre au doigt de Kate une bague. Sous cette photo était inscrit : Le bel Anthony Luciano a fait sa demande en mariage pour la deuxième fois à la sublime Kate Wentworth devant nous. Souhaitons-leur tout le bonheur du monde.
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Christelle s’était mise à pleurer comme une madeleine encore une fois. Après avoir fait une balade en taxi, elle revint à l’hôtel Diamond sans être vue de personne à l’exception du portier. Arrivée dans sa chambre, elle se sentit si lasse qu’elle préféra se coucher directement. Trois coups à la porte, la réveillèrent. Avant d’ouvrir la porte, elle mit les vêtements de son frère qu’elle avait empreintés, sa casquette et ses lunettes de soleil. Anthony se trouvait à la porte. - Puis-je entrer ? Christelle hocha la tête mal à l’aise du rôle qu’elle était en train de jouer. Et s’il l’avait reconnue ? - As-tu fait bon voyage, Ben ? Christelle hocha de nouveau la tête. Un demi-sourire satisfait se forma sur ses lèvres. Il ne l’avait pas reconnue. C’était parfait. - Pourrais-je savoir où est ta soeur ? Je lui ai demandée de me retrouver et je ne l’ai pas encore vue. Christelle ne pouvait pas parler car sa voix pouvait la trahir. Elle avait complètement oublié de la perfectionner. Comment allait-elle faire ? Toute cette mise en scène se révélait plus dur qu’elle ne le pensait. Il fallait qu’elle trouve une solution. - Alors ? Fit la voix impatiente d’Anthony. - Salut grand frère ! S’exclama Rebecca en embrassant son frère et Christelle. - Que fais-tu là ? Demanda Anthony. - Je suis venue supporter Ben. Maintenant, tu vas nous laisser seule, dit-elle en poussant son frère vers l’extérieur. - Mais... Rebecca avait du caractère. Elle comprenait pourquoi son frère était tombé amoureux d’elle. Après avoir fermé la porte, Rebecca la poussa sur le lit et se mit sur elle. - Je ... - Chuuut ! Rebecca lui enleva la casquette et roula à côté d’elle. - Il faut que je t’explique, Rebecca. - Il n’y a rien à expliquer. Où est Ben ? Rebecca se tenait debout devant elle, les mains sur les hanches. Elle allait tout faire capoter. En arriver jusque là pour rien. - Il est... il est... - C’est bon. Ne me donne pas d’explication. Je sais tout. - Tout ? - Ton frère passe des examens et tu le remplaces. - Tu ne vas rien dire à ton frère ? - Non. Et je suis ici pour t’aider. C’est ton frère qui m’envoi. - Merci, je ne savais pas quoi faire. - Je suis arrivée au bon moment, hein ? Rebecca avait le sourire aux lèvres. - Oui. - Comment vas-tu faire pour jouer deux rôles ? - C’est pourtant facile. On dira que Christelle est rentrée au Wisconsin. - Bien joué ! Et pour ta voix ? - Le temps que je m’entraîne à parler comme un garçon. Tu diras que j’ai une extinction de voix. - T’as tout préparé à l’avance. - Pas du tout, j’ai eu cette idée lorsque tu es arrivée. - Je vois que je t’inspire. Rebecca lui donna ensuite des nouvelles de son frère. Celui-ci était prêt à passer son concours. ♦♦ Anthony cherchait Christelle depuis des heures sans aucun succès. Son téléphone était sur messagerie. Elle ne devait pourtant pas être bien loin. Ce qu’il avait à lui dire était d’une importance capitale. Cela allait peut-être changer sa vie. D’un pas décidé, il se rendit à la suite de Christelle. Ben apparut à la porte. - Excuse-moi de te déranger encore mais je voudrais savoir si Christelle est de retour ? Au lieu de répondre, Ben fit des gestes auxquels Anthony ne comprit strictement rien. Sa soeur devança la réponse à la question qu’il allait poser. - Ben a une extinction de voix. - Donc il ne pourra pas me dire où est sa soeur. - Christelle est retournée au Wisconsin après nous avoir attendus à l’aéroport. - Pourquoi ? - Des tas de chose à faire, nous a-t-elle dit, répondit Rebecca. - Je vois ... Sans rien dire d’autre, il tourna les talons.
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Christelle avait pris la fuite à cause de lui. Il avait été trop vite. Il avait voulu lui faire l’amour à Paris, et la veille, il avait déclaré sa flamme. Il aurait dû attendre et ne pas lui dire qu’il l’aimait. Il se rendait maintenant compte que c’était une erreur. D’un pas nonchalant, Anthony se dirigea au bar. - Vous désirez ? Demanda le barman. - Un gin to ... Heu ! Un coca, s’il vous plaît. Depuis le début, il s’y était mal pris avec Christelle. Il ne connaissait rien d’elle. Il ne connaissait pas sa couleur préférée, son plat préféré ni l’endroit où elle aimait passer la plupart de son temps, … il fallait qu’il y remédie. Anthony sourit à la pensée qui lui revint en mémoire. Lorsqu’il était gamin, pour séduire les filles, il leur tirait les cheveux. Mais cela n’avait jamais marché. Il intercepta au vol des informations télévisé sur la formule 1. « Eh oui ! Demain sera le grand jour, disait le journaliste ». Pour Anthony, cela ne lui faisait ni chaut ni froid. Heureusement que son père ne l’entendait pas. Pendant plusieurs années Anthony l’avait haï. Il le faisait travailler plus qu’un autre employé, il le surchargeait de paperasse pendant les vacances, il l’humiliait souvent devant ses copains et ses collègues. Il avait pris ça pour de la provocation. A chaque fois que son père l’humiliait dans un domaine quelconque, Anthony excellait sur ce même domaine. Il avait compris bien plus tard que son père avait fait cela pour son bien. Il avait passé seulement deux années à s’entendre avec lui, à découvrir un nouvel homme. Il s’en voulait jusqu'à maintenant, de ne pas s’être approché plus de lui avant. Il finit son verre, laissa l’argent sur le comptoir et sortit. ♦♦ - Juste derrière Tony Malone, regardez bien c’est Khaled Kodad qui est bien décidé à aller chercher une performance. Khaled qui nous a avoué avoir tourné avec une voiture très lourde en essence. Khaled a déjà réglé sa voiture pour la course. Il n’a pas cherché à réaliser une performance exceptionnelle, Khaled a travaillé pour mettre sa voiture en configuration en course... maintenant apparemment, l’Algérien s’achemine vers un temps de qualification, il devra aller chercher la performance de Ben Gordon mais il est gêné pour le moment par l’ami qui devrait s’écarter. Et on s’aperçoit ce matin avec le dernier temps de Gordon que les Springs Luciano sont encore largement devant les autres... et que cette séance va peut-être permettre aux écuries de rattraper le retard mais on est déjà presque à une seconde et demie des temps des autres voitures. On a aperçu dans les séances de ce matin que Ben Gordon... a chaque fois qu’il partait... il était en canon dans les partiels. Vous savez qu’il y a trois partiels sur le circuit et que tous les partielles étaient très bon... mais il ne les a jamais fait en même temps... Soit qu’il avait été gêné, soit qu’il rentrait au stand et ça permettait de juger sur le comportement de sa voiture. On était persuadé qu’aujourd’hui, il irait certainement vite l’après-midi et on pourrait même prédire qu’il sera en pôle position à la fin de la séance et on va voir c’est ce qu’il va arriver et, à moins que son coéquipier Kodad... Heu ! Relève la tête et les épaules et amène sa voiture en première position à côté de lui, mais il va avoir beaucoup de mal, je crois à rivaliser avec Gordon ici. Khaled Kodad est deuxième après Ben. Pierre Martin n’a fait que deux tours et pour le moment n’est pas vraiment décidé à chercher les moteurs Luciano. James Brook est troisième. Khaled est premier. Il a fait comme Ben, il a amélioré au fur et à mesure les tours pour effectuer la pôle position. Pierre Martin monte lui aussi dans la hiérarchie. Nous sommes dans la quarantième minute de cette heure de qualification et la hiérarchie est la suivante qui sera communiquée par David Jensen. - Merci Steffen Back. En première position nous avons Khaled Kodad suivie de Pierre Martin et de Ben Gordon. En quatrième position Tony Malone devant James Brook et N’Guyen. En septième et huitième position Warren Connor et Nasser Merimée. Puis nous avons Zack Valletti et Nick Morrison qui sont suivie par Luke Spencer, Matt Browning et Andrew Dickson. En quatorzième position, il y a Brad Garisson devant Simon Wells et Hamed Ziane. Enfin à la dix-septième place et dix-huitième place, nous avons Christophe Ramson et Shad Shépard. - Brian Logan est dans son troisième tour lancé, maintenant on sait qu’il y a de la marge possible. Brian c’est sérieux. Meilleur vitesse de pointe ici pour l’instant sur l’autodrome de Sao Paulo, ce qui prouve d’ailleurs les progrès du moteur Mercedes et Brian est donc un client très sérieux... Quatrième temps derrière Ben Gordon. Il vient juste de passer devant James Brook qui est encore en piste lui aussi, Brian Logan est dans son quatrième tour lancé et il n’attaque pas très fort en fait. Il ne cherche sans doute pas à attaquer dans les chicanes, ne voulant pas abîmer sa voiture qui saute énormément quand on passe les vitesses. Brian qui est crédité du huitième temps puisque Warren Connor vient juste de passer devant son coéquipier. Warren Connor quatrième temps, 1 : 24 : 976. C’est la bagarre entre les deux pilotes Mc Laren. Et maintenant c’est une Jordan Peugeot qui est en piste et il faut noter que Nasser Merimée, le marocain est crédité du neuvième temps juste devant N’Guyen qui était intercalé entre les deux Jordan Peugeot puisque Zack Valletti est crédité du onzième temps. Et maintenant, c’est Nick Morrison qui est crédité du treizième temps pour le moment, en piste, qui est assez loin. Alors que Nasser va améliorer peut-être son temps. Trois cent mètres à parcourir pour avoir le verdict de ce chronomètre par rapport à Khaled Kodad. - Voyez que c’est très loin... très loin et que on ne peut pas mettre ce mauvais chrono, il faut l’appeler comme ça... au crédit du moteur Peugeot qui fait toujours beaucoup d’effort mais hélas le châssis Jordan n’est pas très bon. Attention... c’est important Khaled prend la piste sans doute pour ce qui sera son deuxième round, deuxième tentative. Nous avons sur la piste, Martin Logan. Khaled améliore son temps. Khaled Kodad peut encore l’améliorer avant de regagner le stand… - Non, il n’a pas du tout amélioré son temps. Pierre Martin va peut être chercher la performance de l’algérien. - Le pied sur l’accélérateur, il enclenche la dernière vitesse, c’est parti. Va-t-il être en mesure d’aller chercher... Non, il est plus loin, il est au dessus de la barre des vingt-cinq. - C’est moins bon que son premier temps.
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- C’est moins bon que son premier temps alors que, maintenant, Ben Gordon… il reste une minute cinquante, c’est chaud pour cette séance qualificative. Steffen, c’est le moment ou jamais pour Ben Gordon maintenant d’essayer de déborder Khaled Kodad. 1 : 24 : 204, c’est le temps à battre mais il n’a pas d’aspiration devant lui mais... - Deuxième temps. Il passe devant Pierre. Il reste un tour maximum pour aller chercher cette pôle position que détient pour le moment Khaled qui a parcouru le tour, Ben Gordon aussi donc Khaled doit normalement encore être en train de tourner alors qu’ici c’est Ben Gordon. - Le classement pour l’instant est le suivant: Kodad, Gordon, Martin, Logan, Connor, Brook... - Oh la la.. - C’est mieux, c’est mieux mais c’est... - Trop loin. - Logan, c’est fait un petit travers en doublant la voiture. Il s’est récupéré. Il a évité la pile de pneu donc ce tour là... - C’est foutu. - C’est foutu. - Alors que Khaled Kodad est crédité du meilleur temps. Tout le monde espérait... je dis... d’avoir travaillé comme des fous en février. Tout le monde disait on va... on s’est rapproché certainement des Spring Luciano et on voit aujourd’hui que l’écart est toujours là. - Si Ben Gordon réussit à passer avant le drapeau à damier, il peut boucler un autre tour. - C’est fait pour Pierre Martin qui à le troisième temps. Le drapeau à damier s’abaisse. - Il y a Gordon encore en piste, Martin également mais cela me paraît mal engagé. Pierre Martin toujours à l’attaque, utilisant le maximum de piste... tout ce qui est possible de bordure, de terre, il va vraiment faire le maximum. - Ben Gordon dans sa dernière tentative et on va savoir tout de suite le résultat... non, c’est trop loin. - Trop loin. Et voilà Gordon qui rentre au stand. Verdict du Chrono : troisième temps pour la Ferrari malgré ce contre braquage. - Voici les places finales: Kodad, Gordon, Martin, Logan, Connor, Brook, Malone, Morrisson, N’Guyen, Garisson, Ziane, Shépard, Valletti, Browning, Dickson, Mérimée, Ramson, Wells, Sébastini, Spencer, Ly et Sinclair. Christelle se rendit directement aux vestiaires avant d’enlever sa cagoule et de mettre sa casquette. A peine fut-elle sortie que tout le monde vint à sa rencontre et la félicita de sa seconde place. - Pour ton premier essai grand public, être second c’est formidable ! S’émerveilla Khaled. - Grâce à tes conseils Khaled. - Vous avez été grandiose ! Les félicita Anthony. Il ne reste plus qu’à faire la même chose pour demain. - Et on réussira ! S’écrièrent Christelle et Khaled. ♦♦ - Et nous voici de retour au circuit de Sao Paulo. Très beau circuit « Interlagos » de 4.292 kilomètres qui serpente entre les lacs Interlagos ici au sud de Sao Paulo au Brésil... un circuit très exigeant euh... Steffen, nous allons le boucler soixante et onze fois pendant ce grand prix, soit environ trois cent kilomètres... un circuit très exigeant aussi bien pour les châssis que pour les moteurs, aussi bien pour les hommes que pour les machines. - Oui pour les hommes, il faudra noter qu’Interlagos est un des rares circuits dans le championnat du monde de Formule 1 où l’on tourne à gauche, à l’envers des aiguilles d’une montre avec Imola. Et que de ce fait, comme c’est le premier grand prix de cette saison, les pilotes on beaucoup plus de problème parce qu’on s’aperçoit qu’il y a trois virages à droite et neuf à gauche sur ce circuit et que le coup des pilotes, sont plus habitué à partir et à avoir une musculation plus forte. - Alors beaucoup de bosses sur ce tracé et donc beaucoup de petites difficultés pour le réglage de... des voitures pour avoir un bon équilibre, les pressions de pneus, tout ça est important et dans ce tour de formation, cet ultime tour d’échauffement... et bien, les pilotes précisément surveillent tout ça. - Ils surveillent d’abord de chauffer les pneus à bonne température pour faire un départ correct parce que le premier tour est toujours très important au départ de... de la course de formule 1, et vous avez vu les pilotes, droite-gauche, droite-gauche, essayant de faire chauffer les pneus, le bord des pneus. Vous savez que le départ est d’une importance capitale sur les courses de formule 1 aujourd’hui. - Les voila qui arrivent donc sur la grille. Voyez la piste qui est un petit peu inclinée... on voit la voiture de sécurité à droite qui va fermer la marche. - Trois, deux, un et c’est parti. - Regardez Steffen, côte à côte avec les deux Luciano. - James Brook prend la tête. - Quel début de course sensationnelle ! - Gordon à encore perdu une place. - Gordon perd le contact. - Warren Connor a perdu le contact de sa Mac Laren, il est out. - Gordon est cinquième, Ben Gordon recule terriblement. En ce moment que se passe-t-il ? Peut-être un mauvais train de pneus, peut-être une stratégie différente lorsque... - Quel début de course tout d’abord Khaled, Brook, Logan, Martin, Gordon, Spencer - Pour l’instant ça ne tourne pas à l’avantage de Ben Gordon. - Khaled l’impérial prend le large. - Logan est obligé de s’arrêter.
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- Cette course est complètement dingue avec Khaled Kodad qui nous fait une tête à queue. Eh oui, Khaled Kodad a touché les pneus à l’entrée de la chicane. Incroyable... et pendant ce temps-là, Luke Spencer s’est arrêté également, lui en panne mécanique. Et devinez qui est en tête du grand prix... Eh bien, le voici, c’est James Brook au bout de six tours devant Pierre Martin qui s’est rapproché à deux secondes et neuf dixième. Et du coup Khaled Kodad, si vous voulez mon avis, n’aura pas de chance de se retrouver champion ce soir. Mais quel coup ahurissant et fou vient de se dérouler en six tours sous nos yeux avec Ben Gordon qui a tout de suite rétrogradé. - En tête, James Brook suivi de Martin, Browning, Gordon, Valletti, Merimée. - Première catastrophe de Khaled Kodad. - Poursuite infernale engagée entre Brook et Martin, deux secondes presque ronde. Ben Gordon perd pied à quinze secondes de James Brook, talonné par Valletti et Merimée en cinquième et sixième place. - Martin est en train de s’approcher de James Brook. - Les mécaniciens de Luciano sont prêts avec quatre pneus neufs, prêts à intervenir pour un ravitaillement éclair de l’américain. - Une autre sortie, celle d’Andrew Dickson. - Pour un grand prix, c’est très rapide. - Voilà Gordon pour son premier arrêt, huit secondes neuf. - Gordon qui ne marque pour l’instant pas de point. - Tony Malone qui a probablement cassé son moteur, ça tourne durement pour les mécaniques car les abandons sont nombreux : Connor, N’Guyen, Spencer, Garrison, Kodad, Morrison, Dickson et Malone, ça fait beaucoup. - Vraiment beaucoup. - Superbe James Brook, Superbe Martin qui sont à la tête du grand prix. Treize secondes huit pour Logan. - Brook et Martin sont roue dans roue, c’est un duel au sommet pour les grandes vedettes. - Ben est toujours dixième. - Il reste trente-cinq tours, ce qui est à la fois court et long. - Gordon est neuvième à cinquante-trois secondes de Brook. - Il est toujours en première place, suivit de Martin, Browning, Valletti, Merimée, Wells, Logan, Ziane, Gordon, Shépard, N’guyen. - Moment important, on est presque à la mi-course. - Browning s’est arrêté. Petit accident. Terminé pour Matt Browning. - Gordon, huitième avec une minute et deux seconde entre lui et Brook. Deuxième arrêt pour Ben Gordon qui repart aussitôt. - Moment symbolique, Gordon presque à un tour. - Un tour pratiquement... les deux leaders, flamboyants, formidables de ce grand prix de Brésil après l’abandon de Khaled Kodad. - Gordon qui vient de réussir son meilleur tour depuis le départ de course, donc preuve que... avec le train de pneus qu’il vient de chasser après sont deuxième arrêt, sa voiture est de plus en plus compétitive, ce qui permet de résister aux deux leaders du grand prix de Brésil. - Martin est en première position et Logan est revenu en troisième position. Gordon, huitième. - Ce n’est pas l’habitude des Luciano d’être à cette place. - Et le gagnant est Martin de l’écurie Ferrari. ♦♦ Christelle comme la dernière fois, se dirigea vers les vestiaires. Lorsqu’elle sortit, tout le monde était silencieux. Quel contraste par rapport à la veille. Anthony, un pied sur le mur, regardait droit devant lui. Christelle avait envie de s’élancer vers lui et de le serrer fort mais plusieurs choses l’en empêchèrent. Premièrement, elle jouait le rôle de Ben et non le sien et deuxièmement Anthony appartenait à Kate. Anthony s’avança vers le groupe. - Pourquoi êtes-vous si triste ? Il n’y a pas de quoi l’être. Hier, c’était bien parti et aujourd’hui pas. Ce n’est que le premier grand prix. Il faudra vérifier minutieusement les formules 1, elles ont des problèmes. Et nous allons faire la fête ! C’est l’entreprise qui régale. - Ouais ! Lancèrent toutes les personnes présentes. Le téléphone portable de Christelle sonna. - Salut Soeurette. - Salut Ben... c’est moi, dit-elle lorsqu’elle vit le regard surpris d’Anthony. - Je t’ai vue à la télé. Tu n’as pas fait une bonne performance. Tu es arrivée huitième. Que s’est-il passé ? - Des problèmes sur les voitures. Comment se sont passés tes examens ? S’enquit-elle en s’éloignant du groupe - Pour l’instant très bien. Je serai tranquille lorsqu’on sera samedi. Tu passeras le bonjour à Rebecca. - Promis. Je te souhaite bonne chance. Au revoir. Anthony, pendant son temps de conversation, s’était tenu à l’écart en pleine discussion avec Rebecca. Celle-ci passa son bras sous celui de Christelle lorsqu’elle arriva. - Patrick te passe le bonjour, Rebecca. - Patrick ? - Celui qui passe ses examens. - Ah ! Patrick !
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- Qui est Patrick ? Interrogea Anthony. - Un ami commun, répondit Rebecca. - Dites-moi. Qui a eu des nouvelles de Christelle ? - Elle m’a appelé hier pour me souhaiter bonne chance. - C’est tout ? - Oui ! Répondit-elle calmement alors qu’elle culminait de rage. De quoi se mêlait-il ? En fait, où était Kate ?

princesse.samara 10-03-10 05:23 PM

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Chapitre 15
Bien après ce désastre au Brésil, Christelle et Khaled s’étaient bien rattrapés en commençant par la France sur le circuit de Magny-Cours où khaled était arrivé en première position et Christelle en seconde. Ce fut en Australie, à Melbourn et en Allemagne à Hockenheim que Christelle gagna ses premières courses devant son coéquipier. Ils étaient placés respectivement à la seconde et troisième place. Ben était venu la rejoindre en Australie afin de pouvoir l’aider dans ses péripéties. A Monaco et sur le circuit de Spa en Belgique, Khaled remporta les deux victoires tandis que Christelle se retrouvait en quatrième puis en troisième position. A Barcelone, en Espagne, aucun des deux n’obtinrent le titre qui fut gagné par Pierre Martin, mais Christelle arriva seconde, en reléguant ainsi Khaled à la sixième place. Mais ce fut à Budapest, en Hongrie, que Christelle arriva vainqueur et Khaled en second place. Trois semaines plus tard, à Nurburgring, Luxembourg, elle dégringola à la quatrième place alors que Khaled se projeta à la première place. Au Portugal, à Estoril, elle rafla la seconde place devant son coéquipier. En Argentine, à Buenos Aires, elle resta à la même position alors que Khaled gagna encore une fois le championnat. A l’inverse du grand prix d’Argentine, le grand prix du Japon à Suzuka fut remporté par Christelle, Khaled se retrouva à la seconde place. Christelle, à Imola à San Marin, se retrouva dixième et Khaled fut premier. En Autriche à Al-Zeltweg, Christelle fut à nouveau seconde contrairement à Khaled qui perdit pied jusqu’à la septième place. En Grande Bretagne à Silverstone, Khaled reprit sa première place suivit de Christelle. Enfin l’avant dernier grand prix ne fut acquis ni par Christelle qui arriva troisième après Khaled mais par Brian Logan. Si l’on attribuait lors de chaque épreuve le barème suivant : la première place dix points, la seconde six points, la troisième quatre points, la quatrième trois points, la cinquième deux points et enfin la sixième un point, Khaled se trouvait pour l’instant champion du monde avec quatre-vingt-dix-neuf points et Christelle seconde avec un total de quatre-vingt-dix points. Il ne lui manquait plus que dix points. Pour être championne du monde, elle devait absolument arriver première et Khaled ne devait marquer aucun point. Si Khaled ne marquait ne serait-ce qu’un seul point, les deux leaders seraient à égalité. Le champion du monde serait incontestablement Khaled qui aurait gagné plus de courses que Christelle. ♦♦ Christelle, dans sa formule 1, attendait en première ligne, le départ de formation. Tous les mécaniciens, Tom, Rebecca et Anthony étaient autour des deux chicanes. Anthony s’accroupit à côté d’elle afin de lui parler. - Ben, bonne chance et sois prudent. Fais ce que tu dois, advienne que pourra. Christelle sourit sous sa visière. Elle ne s’inquiétait pas de ce qui allait en résulter. Surtout de la colère d’Anthony lorsqu’il saura que Ben n’était autre que Christelle. - Rappelons qu’hier c’était N’Guyen qui a occupé les hostilités dès le début de la séance avec un chrono d’1 : 23 : 810. Une performance qui n’a pas tenu bien longtemps puisque trois mètres plus tard, Khaled a amélioré de plus de six dixièmes. Puis le champion du monde était en piste dans son cinquième tour. Son temps intermédiaire était prometteur puisque Martin était alors en avance d’un dixième, mais cette chicane si délicate a perdu du temps, trop de temps. Le verdict du chrono était sans appel. A cause de cette petite erreur, il a perdu plus d’une demi seconde. D’autant que dans la foulé, Khaled Kodad a établi un nouveau record en 1 : 20 : 33 s soit deux dixièmes de mieux que la pôle position de l’année dernière. Vingt-cinq minutes avant la fin de la séance, James Brook est rentré au stand avec le troisième temps. Une bonne performance qui le place en deuxième ligne, juste derrière les Luciano. C’est dans son huitième tour chrono que Ben Gordon a essayé encore d’améliorer mais il a échoué pour seulement neuf millièmes de secondes. Nous avons donc respectivement de la première place à la dernière : Kodad, Gordon, Brook, Martin, Logan, Connor, Mérimée, Spencer, Browning, Ziane, Sebastini, N’Guyen, Valletti, Malone, Morrisson, Dickson, Garrisson, Wells, Ramson, Shépard et Sinclair et Ly. - On espère que le départ se déroulera sans encombre. Vingt deux voitures en course. Il fait beau, il fait chaud, assez lourd... le facteur pneumatique va donc une fois de plus jouer un rôle prépondérant dans la stratégie de... de chacun, dans les tactiques de course avec les arrêts au stand, les ravitaillements... et les changements de pneus. Les pneus tendres, les pneus durs. On sait que plusieurs gommes sont disponibles. Steffen Back, la chaleur aujourd’hui va imposer heu... plusieurs arrêts aux concurrents alors qu’une voiture n’est pas partie, c’est la Luciano. - La Luciano, oui ! La Luciano de Kodad. La tactique va être évidemment... totalement différente entre Good Year et Bridgeston puisque Good Year... y’a quatre écuries qui sont en pneus durs : Sauber, Mc Laren, Benetton, Jordan. Les trois autres écuries : Ferrari, Luciano et Tyrell sont parties en pneus tendres alors que chez Bridgeston, les quatre écuries: Arrows, Prost et Stewart... et heu... - Minardi. - Minardi, excusez-moi, sont partis en pneus tendres. Alors évidemment, très important, la tactique pour les écuries.
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- Alors là, on a le tour de formation. Et on va voir Khaled Kodad dépasser la ferrari de Browning. Moi, j’ai l’impression que le règlement, l’empêche de faire ça. Il y a un petit problème au moment de la mise en route. Kodad, je ne pense pas qu’il retrouve sa place en première ligne sous peine de pénalité. - Oui, à priori c’est interdit dans le règlement mais il a démarré un peu tard. Il doit se retrouver en dernière position sur la grille ce qui va faire les affaires de James Brook. - Peut-être pas en dernière position puisqu’il a réussit à démarrer en milieu de peloton. Enfin, on va suivre ça... vous voyez que les concurrents sont en train de chauffer leur pneumatiques... en effet, au départ c’est évidemment très important d’avoir des pneus à température des freins. - Regardez Kodad qui continu à doubler, on se souvient de Martin par exemple à Silverstone, il y a quelques années... ça lui était arrivé. Il avait dépassé dans le tour de formation et avait été pénalisé d’un arrêt obligatoire. - Oui, je ne pense pas que le règlement a changé, ce qui voudrait dire que... soit Kodad devrait attendre et partir derrière les autres voitures, soit il aura un panneau de pénalisation... arrêt au stand de dix seconde, je pense. - Alors, les voila les deux Spring Luciano en première ligne. Kodad qui vient quand même prendre sa place. - Les vingt deux voitures s’immobilisent aux ordres du starter. Voilà... elles sont toutes en place. Attention, les feux rouges vont s’allumer... et quand ils s’éteindront... quand ils s’éteindront, ce sera le moment du départ... c’est parti ! - Très bon départ de Ben Gordon et Pierre Martin. - Le moteur de Ramson n’a pas été bien loin. Attention Gordon et Kodad pour la conquête du titre mondial puisque nous sommes dans la dix-septième manche du championnat du monde 2008. - En première position, Gordon suivit de très près par Kodad, Martin, Brook, Browning et Spencer. - On disait au début de ce reportage que Ben Gordon devait pour conserver « une chance d’être champion du monde » arriver premier et Kodad vers les derniers. - La parti qu’attend Gordon ne sera pas facile puisqu’il aura neuf points à rattraper sur Khaled Kodad, ce qui le condamnera à devoir gagner ce grand prix d’Italie. - Encore un arrêt pour les Mc Laren. - L’écart se creuse entre Gordon et Kodad de façon significative... Peut-être qu’à mon avis c’est une mission difficile, voir impossible. Peut-être faut-il aller au renseignement du côté du stand Luciano, pour avoir quelques informations là-dessus parce que Khaled Kodad est en train de semer du terrain à moins que ce ne soit une histoire de train de pneus. Vous savez qu’il y en a certains qui sont moins efficaces que d’autres mais en tout cas Khaled Kodad est à quatre secondes et six dixièmes. - Moi, Steffen, je parie pour un petit tour moral, peut-être dans la mesure où il se rend compte, Kodad que doubler Gordon à la régulière sera impossible. - Un arrêt de N’Guyen sept secondes et huit dixièmes. - Ce qui est remarquable dans ce grand prix d’Italie, c’est que les six premières places sont monopolisées par les trois équipes de ce championnat du monde 2008. Les deux Luciano de Gordon et Kodad en première et deuxième place. Les deux Ferrari de Martin et Browning aux troisièmes et cinquièmes places. Les deux Benetton de Brook et Spencer aux quatrièmes et sixièmes places. - Il reste vingt tours et l’écart s’accroît entre Gordon et Kodad. Ben Gordon qui peut entrevoir sa cinquième victoire après le grand prix d’Australie, le grand prix de d’Allemagne, le grand prix de la Hongrie et le grand prix de Japon. Ben Grodon littéralement époustouflant, très incisif... comme vous l’avez remarqué David dans les déplacements... y compris celui de Martin ce qui n’est pas une mince affaire. Et je vois maintenant que la cadence s’accroît. Ben Gordon tourne en 1 : 24 : 2. Gordon continue d’accroître son écart. Martin passe à la deuxième place et Brook à la troisième place. Khaled Khodad perd toujours pied, il est en cinquième position. - Dix tours, il reste dix tours et maintenant neuf dans ce grand prix d’Italie qui est en train de changer la face du championnat du monde 2008 puisque Ben Gordon est toujours en tête devant Khodad mais cette fois-ci à trente secondes et huit dixièmes, c’est dire qu’il y a un problème pour la Luciano de l’Algérien. - Dans le stand Luciano, on commence à s’inquiéter. Vous voyez peut être derrière nous le directeur technique qui scrute les écrans de télémétrie. On a passé une information à Khaled Kodad. Le panneau à droite en disant position five, ce qui décrit la position de réglage de la richesse du moteur. Serait-ce un problème de consommation ? D’alimentation ? On ne le saura pas avant l’arrivée. Mais visiblement Khaled Kodad est en difficulté. - Oui, en difficulté. Par exemple soixante et unième tours de course, la cadence de Gordon 1 : 24 : 914 pour le tour et Kodad 1 : 34 : 116. Donc, il y a quelque chose qui ne fonctionne plus bien. Alors que Martin est deuxième et Brook troisième. En quatrième et cinquième place, il y a Browning et Spencer en duel. Browning qui n’a pas marqué de point depuis le grand prix de Portugal. - Et l’écart s’accroît toujours entre Gordon et Kodad. Martin et Brook sont toujours dans les trois secondes. - Kodad se retrouve maintenant à la dix-huitième place. Arrêt au stand avec huit secondes et trois dixièmes. - Je crois que la conclusion est déjà faite, à moins que Martin dépasse Gordon. - Regardez... Kodad reprend de la vitesse et dépasse ses concurrents. Il est à la treizième place. Quelle montée extraordinaire et surnaturelle. Si Kodad arrive à la sixième place tout sera fini pour Gordon. Car Gordon et Kodad seront à égalité de points au bilan de la saison. Et Kodad l’emportera grâce à ses sept victoires alors que Ben Gordon en aurait cinq. - On a encore cinq tours, maintenant quatre. Un grand prix d’Italie absolument ahurissant. Attention ! ... il y a Garrison... on retient notre souffle... et là, Ben Gordon a pris son temps pour dépasser Garrisson. Rien ne le presse à part que Kodad commence à prendre du terrain, il est à la dixième place. Et voilà, il reste trois tours avant l’arrivée de ce grand prix d’Italie. Martin toujours deuxième et Brook toujours troisième Browning et Spencer toujours roue dans roue. Morrison est septième, Ziane est huitième, Valletti est neuvième, c’est la seule Jordan rescapée. Kodad qui est dixième, je pense qu’il va dépasser d’un instant à l’autre Valletti. N’Guyen est onzième. En douzième place Dickson et treizième Sébastini.
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- Et voilà que Khaled Kodad a doublé Valletti et Ziane. - A la cravache ! - A la cravache évidemment ! Kodad a perdu beaucoup de temps pour dépasser les deux pilotes. - Mais pourquoi y a-t-il autant de trafic ? Regardez maintenant la Ford devant Gordon. Pourquoi y a-t-il autant de trafic ? C’est parce qu’il y a encore dix-huit voitures en course. - Chose incroyable. Regardez... - Logan qui s’écarte très sportivement pour laisser passer Gordon. - Et oui, c’est ce qu’on retiendra de ce grand prix, c’est la fiabilité de toutes les écuries ici présente sur ce grand prix d’Italie. Dix-huit voitures... à l’arrivée, ça ne s’est pas vu depuis longtemps dans un grand prix. - Deuxième tour pour Ben Gordon. Et il faut saluer ce petit bonhomme qui débute en formule 1, certes avec l’avenir en voiture mais qui fait quand même des prouesses. Ce petit américain présente toutes les qualités requises. Son pilotage, à la fois incisive, spectaculaire mais assuré, s’allie parfaitement au comportement de la Spring Luciano. Le rival de Ben Gordon est Khaled Kodad. Khaled, lui, a annoncé qu’il visait le titre mondial cette année. Il est considéré comme le meilleur pilote du monde même si sur ce coup-là, Khaled Kodad n’a pas été très chanceux. Il avait des problèmes mécaniques sur la Luciano du Leader du championnat du monde et cela lui coûte le titre du mondial. Et maintenant Khaled est en huitième position. On voit aussi que Pierre Martin est en train de tourner cinq à six dixièmes plus vite que Ben Gordon qui vient de repartir des stands avec des pneus neufs et très peu d’essence. Je suis en train de me poser une question. Est-ce que Pierre Martin va nous faire la surprise... on sait que la Ferrari a dix kilos d’essence en moins, ce qui représente... l’ordre... un réservoir un peu plus petit que ses concurrents. Est-ce que Pierre Martin va nous faire la même surprise que nous a fait Matt Browning en Allemagne de s’arrêter avant la fin de la course. - En Espagne. - En Espagne de s’arrêter encore ? - Espérons que non... pour le suspens et pour cette fin de course. - Et aussi, la très belle remontée de Khaled qui est maintenant très près de Morrison à six secondes. - Et nous avons oublié de parler de James Brook qui est aussi près de Martin. La course n’est pas finie. Le podium loin de là. - La bagarre pour le podium va être terrible. - Et Ben Gordon a réduit sa cadence d’environ deux secondes au tour. Il prend des précautions, il tient absolument à gagner les points que lui vaudra cette victoire du grand prix d’Italie et ce titre du mondial. Gordon qui doit transpirer dans son casque mais... qui maintient quand même... qui contrôle cette fin de course à rebondissement, à suspens en tout cas. Quatre secondes tout cours entre les leaders du grand prix. Y’a longtemps qu’on n’a pas vu ça, depuis l’Australie évidemment, où la aussi on avait eu un beau final. - Le dernier tour pour Ben Gordon. Du coup Martin est plus rapide. Il y a une formidable bagarre pour la quatrième place. Browning, Spencer, N’Guyen sont regroupés en moins de deux secondes. Gordon qui va remporter la victoire dans ce grand prix d’Italie et marquer dix points très précieux au classement du championnat du monde. Formidable Brook. Extraordinaire performance pour l’écurie Mc Laren pour son pilote James Brook. Ben Gordon dans la dernière ligne droite... avec la Spring Luciano. Et maintenant, il ne reste que cinq cent mètres... quelques dizaines de mètres pour Ben Gordon. On va pousser un sacré soupir de soulagement du côté de chez Luciano. Ben Gordon vainqueur du grand prix d’Italie et vainqueur du titre mondial sur Luciano ! Le résultat d’un grand prix d’Italie qui n’a pas manqué de rebondissement et de coups de théâtre. Ben Gordon qui salut son équipe. Le deuxième Martin, suivis de Brook, Browning et Spencer, N’Guyen, Morrison, Kodad, Liane, Valletti, N’Guyen, Dickson, Sébastini, Wells, Shépard, Ramson, Malone et Connor. - Bravo ! Ben Gordon qui remporte une très belle victoire. Belle performance. Khaled Kodad qui salut. Il sait que c’est la mécanique qui a tranché. ♦♦ L’hymne s’éleva sur le circuit. La foule écoutait l’hymne national italien en l’honneur de l’écurie Luciano. Christelle sur le plus haut podium laissa éclater sa joie. Christelle, Martin et Brook firent exploser les bouchons des bouteilles de champagne et s’arrosèrent. Puis, ce fut le premier ministre d’Italie qui remit la coupe à Ben Grodon. Elle avait réussi à gagner ce titre mondial. La veille, elle avait rêvé de son père et de sa mère. Son père lui avait fait le signe de la victoire puis avait disparu. - Voici un moment important pour Ben Gordon sur le podium. C’était peu dire. A ces mots, Christelle retira sa casquette et ses lunettes de soleil. Des bruits de surprise sortirent de la bouche des spectateurs en voyant une femme sur le podium. Il y avait comme un malaise, une tension. Tout le monde se regardait en essayant de trouver une réponse sur le visage du voisin. Puis, des applaudissements et des sifflements se firent. Les reporters commencèrent à affluer de partout. Elle se retrouva bientôt prise en sandwich par eux. Elle voulait les repousser tellement elle n’arrivait plus à respirer. Une personne lui emprisonna la main et la tira. Elle allait remercier son sauveur lorsqu’elle vit qu’il lui jetait un regard empoisonné. - Vous m’avez bien tous eu ! Depuis le début Ben et vous ne faisiez qu’une seule et même personne ! Répliqua Anthony avec froideur. - Oui… - Qui était au courant ? - Mon frère et moi.
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- Seulement ? Personne d’autre ? - Bien sûr ! - Et Rebecca ? - Qu’a-t-elle à faire dans cette histoire ? - Est-ce qu’elle savait... - Mademoiselle, s’il vous plaît ! L’interpella un journaliste. Celui-là avait bien choisi son moment pour intervenir. Il lui prit le bras et la dirigea vers une table où il la fit s’asseoir. Devant elle se trouvait tous les journalistes. Quelques secondes plus tard, Anthony vint s’asseoir à côté d’elle. - Monsieur Luciano, commença un journaliste. Saviez-vous que c’était une femme ? - Bien sûr. Comment l’aurai-je engagé ? - Comment s’appelle cette fameuse jeune femme ? Questionna un autre journaliste. - Christelle Gordon. - Mademoiselle Gordon, Pourquoi avez-vous choisis Ben pour prénom ? - Parce que c’est celui de mon frère et pour qu’on ne sache pas que c’était une femme qui pilotait une formule 1. - Khaled Kodad, saviez-vous que vous aviez pour coéquipière Christelle Gordon ? - Tout à fait et j’ai été heureux de l’être. On était tous au courant dans l’équipe. Anthony jeta un regard noir à Christelle qui haussa les épaules. - Qu’est-ce que cela vous fait d’être deuxième ? - Cela me change et je suis très heureux pour Christelle. - Est-ce que vous concourrez la saison prochaine, Mademoiselle Gordon ? - Je ne sais pas encore. ♦♦ - Lolé vise moi ça !... Ecoute-moi Lolé ! Lève la tête de ton journal et vise-moi ça, insista Mehmet. - Bon sang ! Qu’est-ce que tu veux ? - Regarde la télé. - Et alors ? - Tu ne remarques rien ? - Si tu ne veux pas dire de quoi sa retourne, tu me lâches les baskets ! - C’est la fille. - Si tu arrêtais de me parler par énigmes… - C’est la fille qu’on recherche. La fille de la photo. Lolé sortit de sa poche la photo et examina les deux visages. - Tu ne pouvais pas le dire plutôt. Où se trouve-t-elle ? - En Italie. - Envois tout de suite des hommes là-bas et dis-leur de ne rien faire sans que je n’en donne l’ordre ! Cela faisait des mois que Jack était mort. Lui avait pu y échapper en montrant à son patron que lui seul avait vu la jeune femme. Si Montana le tuait, qui saurait reconnaître la femme. Sur ses arguments, Montana lui avait laissé la vie sauve. - Tu es toujours là Mehmet ? - Je suis... - J’ai dit tout de suite ou je te mets une balle dans la tête ! - Ne te fâche pas Lolé. J’y vais. Calme-toi. Dès que Mehmet ferma la porte, Lolé composa un numéro. - C’est Lolé. Trouve-moi des renseignements sur une certaine Christelle Gordon. ♦♦ Anthony se leva. - Fini les questions et merci d’être venu. Puis ils laissèrent la place à leurs concurrents. - Où allez-vous Christelle ? Christelle qui avait entendu, accéléra le pas mais en veine, car Anthony la rattrapa et lui barra le chemin. - Nous n’avons pas fini notre conversation. - Pour ma part, on n’a plus rien à se dire. Elle fit un pas en avant pour lui signifier que ces mots étaient sincères cependant il ne la laissa pas pour autant passer. - Si vous ne répondez pas à mes questions je ne vous laisserais pas tranquille jusqu'à ce que mes questions aient des réponses, dit-il d’un ton ferme. - Allez-y mais vite, se résigna-t-elle. - Qui d’autre a été au courant de ce petit stratagème ? - Personne d’autre, mentit-elle. - Qui a eu cette idée ? - Moi. - Pourquoi ?
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Christelle ne répondit pas. - Vous me détestez beaucoup à ce que je vois, dit-il d’une voix dure. - Le mot détester est trop faible. Haïr aurait mieux convenu. Puis elle se mit à courir et héla un taxi. « Arrête de te mentir à toi même, tu l’aimes toujours. C’est pour cela que tu pleures, songea-t-elle. » - Vous avez des problèmes ma p’tite dame ? - Non, une poussière dans l’oeil. - J’ai vu que vous sortiez du circuit de Monza. J’ai écouté la radio et j’ai entendu que Ben Gordon n’est autre qu’une femme. Est-ce vrai ? - Oui. - J’ai hâte de rentrer chez moi et de voir la tête de cette bonne femme. J’aurai voulu voir cela de très près… - J’imagine. - Tout à fait. Dommage, j’aurai aimé avoir des autographes. - J’ai des autographes de Christelle Gordon et de Khaled Kodad. Les voulez-vous ? - Vous voulez rire ! Avoir des autographes des deux titres mondiaux. Je ne pouvais rêver mieux ! Christelle prit dans son sac un papier, un stylo et signa. Puis, elle prit l’autographe de Khaled Kodad et les tendit au chauffeur. - Pourquoi me les donnez-vous ? - J’aime bien faire plaisir aux personnes. - Vous êtes sûr que ce ne sont pas des fausses ? - Vous avez enregistré la course ? - Oui. - Vous verrez à la télé qu’on m’a signée des autographes. Si vous ne me voyez pas, c’est que j’aurai menti. - Vous êtes arrivée ma p’tite dame. Christelle lui tendit l’argent et lui donna un pourboire. - Merci pour les autographes. Bonne journée. Quand elle pénétra à l’hôtel, un adolescent s’approcha d’elle avec hésitation et balbutia : - Pour... pourrai-je a... avoir un autographe, Mademoiselle Gordon ? - Bien sûr ! Dès qu’elle lui signa, d’autres personnes l’entourèrent et en demandèrent également. Puis ils se dispersèrent après l’avoir félicitée. Christelle se dirigea d’un pas décidé vers son armoire et rangea ses affaires dans ses valises. Des coups se firent entendre sur la porte. - Qui est-ce ? - C’est Ben ! - Rentre, c’est ouvert ! Après être rentré, Ben souleva Christelle et la fit tournoyer. - Tu as tenu ta promesse soeurette ! S’enthousiasma-t-il en la reposant au sol. - Oui, petit frère. J’ai gagné ! - En fait, pourquoi ne nous as-tu pas attendues ? - Je vous ai cherché et comme je ne vous ai pas vu, j’ai cru que vous étiez rentré, mentit-elle. - Tu pars ? Dit-il surpris. - Oui. Isabelle va bientôt accoucher et je veux être là-bas. De toute façon, on se reverra dans une semaine.

princesse.samara 10-03-10 05:25 PM

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Chapitre 16
Christelle déposa ses bagages à l’entrée de la maison. Voilà ! Cela faisait neuf mois qu’elle n’était pas revenue chez
elle. Toutes les lettres, les journaux et les paperasses étaient disposés sur la table basse. Marks était passé toutes les
semaines pour répondre aux courriers à sa place et arroser ses plantes. Marks détestait laisser la maison de Christelle à une
personne étrangère. C’est pour cela qu’il s’en était occupé lui même. Isabelle avait une sacré chance d’être marié à un
homme tel que lui et surtout qui l’aimait à la folie.
Elle se prépara un thé et tria ses lettres. Une enveloppe timbrée de France qui datait du dix-neuf Août lui fit arracher
un sourire. Elle décacheta et lit :
Chère Christelle,
J’aurai voulu t’écrire à un autre moment pour prendre de tes nouvelles mais j’ai une
très mauvaise nouvelle à t’apprendre. On a retrouvé Christian Scan mort dans une
explosion de voiture dans la nuit du 15 Août. Je suis désolé. A part cela, on a peut-être un
indice sur les hommes qui te suivaient. Ces hommes appartiennent, je pense, à Montana, le
patron de la mafia. Byron et moi, n’en sommes pas très sûrs mais c’est déjà cela. Dès qu’on
aura quelque chose, je t’écrirai pour te prévenir.
Amicalement Greg
P.S: Shéhérazade t’embrasse très fort.
Non ! Cela ne pouvait pas être possible. Christian ne pouvait pas être mort ! Pas lui !
Elle se souvenait de son rire lorsqu’elle se trouvait en difficulté dans une partie d’échec ou de son air sérieux quand la
partie d’échec devenait très intéressante.
Christian…
Elle ne pouvait pas se faire à cette idée.
Elle vit une deuxième enveloppe timbrée de France. Elle la prit d’une main tremblante et l’ouvrit. La magnifique
écriture en italique, comme dans la précédente lettre, était celle de Greg. Cette lettre avait été envoyée deux mois
auparavant.
Chère Christelle,
Je voudrai t’informer que cela fait une semaine que nous sommes rentrés dans le clan
de Montana et que nous sommes dans la bonne voie puisque nous avons entendu parler de
toi ou plutôt d’une certaine femme qui s’est évanouie dans la nature. Pour l’instant nous
sommes à l’épreuve et on ne nous fait pas confiance. A la moindre erreur, on ait foutu.
Ton fidèle serviteur Greg
P.S: Shéhérazade est enceinte et elle t’embrasse très fort.
Elle passa sa main sur son front. Sa tête lui faisait affreusement mal. En plus, le tintement de la sonnette retentissait
comme un tambour à ses oreilles. Elle ouvrit avec grande peine. La pièce se mit soudain à tourner et sa vue commença à se
brouiller. Une personne se tenait debout devant elle et bredouilla une chose incompréhensible. Qui était-il ? Elle n’arrivait
pas à voir son visage. Elle frotta ses yeux. C’était Marks.
- Comment vas-tu ?
- Bien. Heureuse de te voir. Rentre…
Christelle et Marks se dirigèrent vers la cuisine. Marks déposa sur la table les deux gros sacs et prit place sur une
chaise.
- Je t’ai fait des courses.
Christelle qui avait mis en marche sa machine à expresso se retourna vers lui interrogative.
- Merci Marks, mais comment savais-tu que j’étais de retour ?
- Ben m’a averti de ton retour.
Sacré Ben ! Il se ferait toujours du souci pour elle.
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Des soucis, Christian n’en avait plus. Il était mort… mort d’une atroce manière. Elle s’imaginait la scène, la voiture
qui prenait feu et qui explosait. Elle voyait Christian aux prises des flammes qui lui léchaient et lui brûlaient la peau. Il était
encore jeune. Il avait beaucoup de chose à voir et à réaliser. Il s’était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.
- Tu m’as l’air bien soucieuse. Tu es toute pâle.
- Te souviens-tu de Christian Scan ? Lui demanda-t-elle en s’asseyant
- Pas du tout.
- Mon ami... avec qui je faisais des partis d’échec à l’université.
Christelle déposa les deux tasses à café sur la table et apporta la sucrière pour elle. Marks prenait son café sans sucre.
- Oui, je vois. Comment va-t-il ?
- Il est mort.
Marks suspendit son geste lorsqu’il porta sa tasse à ses lèvres et il la reposa lentement.
- Comment ?
- Sa voiture a explosé.
- Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
Christelle lui raconta leur mésaventure dans la capitale française.
- Tu sais tout maintenant.
- Dès aujourd’hui, tu viendras habiter à la maison.
- Mais...
- Ne proteste pas. Prends-toi des affaires et on part. On ne sait jamais s’ils savent où tu habites, surtout que tu es connu
à présent dans le monde entier. Tu avertiras Ben de venir également à la maison le temps que cela se calme.
La voyant faire aucun geste, il ajouta :
- Si tu ne te dépêches pas, je monte dans ta chambre et je prends n’importe quoi... et en plus, tu veilleras sur Isabelle
car je ne serai pas tout le temps à la maison. Et ces derniers temps, elle a beaucoup de maux de ventre.
- Tu n’as pas honte Marks... tu me prends toujours par les sentiments. Et tu as toujours le dernier mot.
- C’est pour cela que je suis patron.
♦♦
- Chris... telle, balbutia Isabelle.
Isabelle qui était allongée sur le canapé, se tenait le ventre rebondi des deux mains.
- Les contractions ont commencé ?
- Je crois…
- Où est ta valise ?
- Dans l’armoire de ma chambre.
- Je vais la chercher et on y va.
Christelle prit le téléphone et composa le numéro de Marks. Elle descendit les escaliers, valise à la main lorsqu’elle
eut à l’autre ligne la secrétaire de Marks.
- Je voudrais parler à Marks, s’il vous plaît.
- Il est en réunion.
- Elles sont régulières ? Interrogea Christelle en rejoignant Isabelle.
La douleur se lisait sur son visage.
- Que dites-vous ? Questionna la secrétaire.
- Une seconde. Elles sont régulières tes contractions ?
- Oui.
- Lève-toi.
- Et Marks ?
- Il est en réunion.
- Laisse-le !
- Pas question.
Puis Christelle s’adressa à la secrétaire.
- Interrompez la réunion.
- Je ne peux pas. Puis-je lui laisser un message ?
- Non ! Sa femme va accoucher.
- Je vous le passe.
Christelle aida Isabelle à s’installer dans la voiture et attendit qu’elle s’allonge sur la banquette arrière.
- Qui est-ce ? S’écria Marks un instant après. Sa secrétaire n’avait apparemment rien osé lui dire.
- Ne te fâche pas Marks, c’est Christelle.
- Que puis-je pour toi ? Tout à coup, sa voix s’était radoucie. J’ai une réunion très importante.
- Pas plus importante que ta femme, j’espère.
- Qu’a-t-elle ?
- Elle va accoucher. On est déjà en route.
- J’arrive.
Marks raccrocha.
- Christelle... appuie sur le champignon.
- Dans ton état ?
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- Oui... à moins que... tu veuilles... m’aider à accoucher dans la voiture.
- J’appuie sur le champignon.
Elle ne ralentissait pas quand le feu passait à l’orange et eut de la chance de ne pas avoir eu sur son chemin la police.
A peine furent-elles arrivées, qu’on l’emmena dans la salle d’accouchement.
Christelle attendit dans la salle d’attente.
Elle était arrivée au bon moment pour aider son amie. Elle était revenue la veille d’Italie. Cindy était passée chez
Isabelle le jour même. Et quel changement extraordinaire s’était opéré en elle. La blonde écervelée était devenue une
femme beaucoup plus mature. La raison de cette métamorphose n’était autre que Bobby. Celui-ci n’avait pas résisté à cette
femme qui était très discrète au travail et très sensuelle et charmeuse en dehors. D’après Cindy, ils semblaient filer le
parfait amour.
Christelle espérait tant que Cindy ne se lasse pas du jeune homme. Bobby n’avait rien à voir non plus avec les exprétendants
de son amie. Il était plus mûr et ne laissait en aucun cas Cindy faire ce qu’elle voulait.
Autour d’elle, tout le monde avait trouvé l’âme soeur. Elle se sentait si exclu à présent.
Pourquoi Anthony s’était-il joué d’elle alors qu’il était amoureux d’une autre ? Pourquoi lui avoir demandé sa main
alors qu’il avait fait sa proposition à une autre ? Quel genre d’homme pouvait-il être pour briser le coeur des femmes ? Il ne
semblait porter aucun respect pour la gente féminine.
Durant ces derniers mois, elle avait évité toute confrontation avec lui alors qu’il essayait par tous les moyens de
s’approcher d’elle. Il avait fallu l’aide de Khaled qui s’était fait passer pour son petit ami pour qu’Anthony ne s’intéresse
plus à elle.
Elle en était là dans ses réflexions lorsqu’une sage femme vint la voir.
- Pourrais-je savoir où est son mari ?
- Il va bientôt arriver. Qu’y a-t-il ?
Le visage de la sage femme d’une quarantaine d’année était impassible.
- Cela se passe mal. On risque de perdre le bébé et la mère.
- Oh non !
- On va faire de notre mieux, dit-elle avant de repartir dans la salle d’accouchement.
Christelle s’effondra sur une chaise. Comment cela était-il possible ? La sage femme devait certainement se tromper !
Elle se sentait si impuissante face à une telle situation. Que faire mise à part attendre ? Comment allait-elle annoncer
une aussi mauvaise nouvelle à Marks ? Isabelle et lui attendait cette enfant avec impatience. Ils ne voulaient même pas
connaître le sexe du bébé. Ils voulaient que cela soit une surprise en ce jour merveilleux. Mais ce jour de naissance allait
devenir un jour de deuil.
Christelle joignit les mains et fit ce qu’elle n’avait pas fait depuis tant d’année. Elle ferait ce que Khaled faisait avant
chaque course. Elle prierait pour qu’au moins sa meilleure amie sorte indemne.
- Christelle…
- Marks...
Christelle se leva et se jeta dans les bras de celui-ci.
- Qu’y a-il ?
- Ils vont peut-être perdre le bébé et… Isabelle.
Marks ne dit aucun mot. Il s’était raidi et ses mains se crispèrent.
- Qu’ont-ils dit d’autre ?
- Rien. Viens t’asseoir Marks. Que s’est-il passé pendant mon absence pour qu’elle perde ainsi le bébé ?
- Il y a deux semaines, elle est tombée dans l’escalier. Je l’ai conduite à l’Hospital mais ils nous ont assurés que le
bébé ne risquait rien… tout ça, c’est de ma faute. Je n’aurai jamais dû la laisser toute seule.
- Ce n’est pas de ta faute…
Ils restèrent, des heures, assis sur le banc l’un contre l’autre en attendant dans l’angoisse et la crainte que tout se
finisse bien. Que ferait-elle si elle perdait encore un ami. Elle ne pourrait le supporter davantage. Christian et peut-être
Isabelle. Elle ne pensait qu’à elle. Et Marks ! Lui qui était fou amoureux de sa femme. Qu’adviendra-t-il sans elle ? Marks
était très sensible même sous cette apparence indestructible. Elle regarda Marks du coin de l’oeil et fut bouleversée par
l’image que Marks lui donnait. Il paraissait tout d’un coup avoir dix ans de plus. Il fallait qu’Isabelle se batte, qu’elle reste
en vie.
- Je suis désolée monsieur... commença par dire la sage femme.
Marks se leva d’un bond.
- Ma femme ?
- On n’a pas pu sauver le bébé.
- Et ma femme ?
- Elle est dans le coma.
- Pendant combien de temps ?
- Je ne pourrais le dire. Quelques minutes ou...
La sage femme baissa la tête.
- Je suis désolée, dit-elle en tournant les talons.
Ils sortirent, quelques instants après, Isabelle de la salle et l’emmenèrent dans une chambre.
- Christelle, tu devrais rentrer. Il se fait bientôt tard.
- Je vais rester jusqu’à ce qu’elle reprenne connaissance.
- Tu devrais…
- Marks... C’est ma meilleure amie et je n’ai pas envie de te laisser seul.
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- Merci, dit-il à mi-voix en la prenant dans ses bras.
L’infirmière, à la demande de Marks, fit installer un lit près de celui d’Isabelle afin qu’il puisse rester à côté d’elle et
lui tenir la main. Christelle de son côté essayait de remonter le moral de Marks par des mots ou par un sourire. Elle ne
savait plus que faire.
♦♦
Pendant ce temps à l’hôtel Giorno, en Italie, Anthony, seul à table, vit des couples d’amoureux passer et repasser.
Pendant ces quatre jours, il n’avait vu que cela. Depuis qu’il avait su que Christelle lui avait joué un mauvais tour, il s’était
surpris à l’aimer encore plus. Il aurait voulu lui téléphoner pour lui déclarer sa flamme mais Christelle lui avait
ouvertement affirmé qu’elle le détestait, que c’était à cause de lui qu’elle avait mise toute cette mise en scène. Jamais il
n’avait autant aimé…
- Tu m’a l’air songeur, fit remarquer sa soeur qui venait juste d’arriver avec Ben. Qu’y a-t-il ?
- Rien du tout... les affaires.
- Tu t’investis beaucoup trop, fais-toi remplacer.
- C’est ce que je compte faire.
Ben était impatient et excité de dire la bonne nouvelle à Anthony. Mais il avait quand même peur de la réaction
d’Anthony.
- On lui dit Rebecca ?
- Vas-y.
- Dans deux semaines, nous allons nous marier.
Anthony garda quelques secondes le silence. Il était très surpris.
- Mais n’est-ce pas assez tôt ? Vous êtes très jeune.
- On s’aime, c’est tout ce qui compte, répondit Rebecca.
- C’est pour quand ?
- Dans deux semaines, le temps de tout préparer, dit Rebecca.
- Christelle est au courant ? Demanda Anthony.
- Pas encore.
- Je n’ai qu’une chose à dire dans ce genre de cas…
Anthony se leva et ouvrit les bras.
- Toutes mes félicitations !
Rebecca se blottit dans les bras de son frère et Ben lui serra la main. Mais Anthony l’attira également vers lui pour le
congratuler de façon beaucoup moins formelle.
- Maman prendra l’avion avec nous après demain, précisa Rebecca à Anthony.
- Oh non ! Elle va encore gérer ma vie à la maison, plaisanta-t-il.
- T’inquiète pas grand frère, elle s’occupera surtout des préparatifs du mariage. Je te le promets.
Maria fit justement son entrée dans la salle.
- Vous voilà tous enfin, il faut…
Les trois jeunes gens se mirent à rire en l’apercevant.
♦♦
Un homme assit à deux tables de là, regardait la scène en souriant. Il but la dernière gorgée de son scotch et écrasa le
mégot de cigarette dans le cendrier. Il se leva, ajusta la veste de son costume gris et fit glisser ses lunettes de soleil de son
crâne vers son nez.
Il en avait assez entendu pour la journée.
Tout en quittant le bar, il prit son téléphone portable et chercha le nom de la personne à joindre.
- Lolé, c’est moi, Mehmet…
- Alors ?
- Le paquet sera bientôt localisé. Ils partent après-demain.
- Parfait, répondit Lolé avant de raccrocher.
Le paquet c’était Christelle. Lolé avait envoyé des hommes aux Etats-Unis mais cette femme leur avait encore
échappé. La maison était vide à longueur de journée. Il avait donc décidé de suivre le frère de Christelle afin de retrouver
sa trace.
Et bientôt, elle serait dans les mains de Montana.

princesse.samara 10-03-10 05:27 PM

76
Chapitre 17
Mehmet suivait de loin Ben après être sorti de l’avion. Il avait pris son billet d’avion à la dernière minute. Il était
******* de lui. La filature était son point fort et il était près du but.
Il aperçut Ben qui se séparait du groupe. Il avait renvoyé les hommes, qui l’avaient accompagné, en France. Il était
inutile d’être plusieurs pour le moment. Etre trop nombreux aurait pu mettre la puce à l’oreille du frère de Christelle.
Ben se dirigea vers les toilettes après avoir récupéré sa valise. Mehmet l’attendait patiemment à l’extérieur puisqu’il
n’y avait qu’une sortie.
Mehmet avait envie de fumer. Les minutes passaient sans que Ben ne sorte. Mais que pouvait-il bien faire ?
Il hésitait à rentrer de peur de se faire remarquer. Mais au bout d’une demi-heure, il décida d’y aller.
La valise était devant la porte. Elle était grande ouverte. Il y avait un jeans, une chemise noire et une paire de
chaussure à l’intérieure. Il se souvenait que Ben était habillé ainsi.
Il regarda par précaution en dessous des portes des toilettes mais il ne vit aucune personne.
Ben s’était évanoui dans la nature.
Mehmet se rappela avoir vu un homme moustachu sortir de là. Il portait une chemise hawaïenne bleue, un bermuda
jaune ainsi que des tongs et un chapeau ridicule en paille. En y songeant à présent, il ne l’avait pas vu rentrer.
Il tapa rageusement sur la valise. Comment allait-il expliquer cela à Lolé ?
♦♦
Ce fut Christelle qui ouvrit la porte lorsque Ben sonna chez Marks. Il était tout sourire après s’être joué de l’homme
qui le suivait. Christelle ne parut pas le reconnaître. Une simple moustache ainsi qu’un chapeau de paille lui changeait la
physionomie de son visage. De plus Christelle ne l’avait jamais vu vêtu de la sorte. C’était Rebecca qui lui avait acheté ces
vêtements la veille.
- Salut soeurette !
- Ben ?
- Tu me laisses entrer ?
Christelle s’effaça. Ben pénétra, referma la porte derrière lui et embrassa sa soeur sur la joue.
- Mais où sont tes valises et c’est quoi ce déguisement ?
- Je vais tout t’expliquer depuis le début mais je veux bien que tu m’offres un café.
- Bien sûr.
Christelle prépara un cappuccino avec la super cafetière d’Isabelle. Elle penserait à en acheter une quand elle
retournerait chez elle car Ben avait un faible pour ce genre de café.
Lorsque Christelle posa sa grosse tasse devant Ben, il commença à tout lui raconter.
Ben qui ne se doutait pas au début d’être suivi par la mafia avait reçu un message écrit. Celui-ci lui avait été remis par
le réceptionniste de l’hôtel Giorno.
Il sortit de son portefeuille une feuille qu’il tendit à Christelle.
A l’intention de Ben Gordon,
Vous êtes suivi et vous risquez d’indiquer l’endroit où se cache votre soeur. L’homme
qui vous suit prendra le même avion que vous. Il mesure environ 1m80 et a le crâne rasé.
Trouver un subterfuge quand vous descendrez de l’avion.
Votre ange gardien
Ben avait interrogé le réceptionniste. Celui-ci n’avait fait que prendre note lorsqu’il avait reçu un appel téléphonique.
L’homme lui avait dit qu’il faisait parti d’interpole. C’était tout ce qu’il savait.
Ben avait remarqué dans la journée qu’effectivement un homme semblait le suivre de temps à autre. Pour plus de
précaution, il avait demandé à Rebecca, qu’il avait mit dans la confidence, de lui faire des emplettes une fois seule. Elle lui
avait donc acheté toute une panoplie de déguisement.
Il se ferait certainement encore plus remarqué mais au moins il ne ressemblerait pas ce qu’il était tous les jours.
A l’aéroport, Rebecca avait prit les deux valises de Ben contenant ses affaires. Ben avait saisi la valise rouge qui était
plus voyante et qui contenait son déguisement. Il s’était ensuite séparé de la famille Luciano et s’était dirigé vers les
toilettes afin de se changer.
L’homme attendait non loin de là et n’avait pas bougé lorsqu’il était sorti. Il avait prit par la suite un taxi tout en
surveillant si l’homme n’apparaissait pas derrière lui.
Sous les ordres de Christelle, il avait indiqué au chauffeur l’adresse de Marks.
- Je te savais très futé Ben. De mon côté, j’attends toujours des nouvelles de Byron et de Greg. Il faudra bien qu’un
jour cela cesse.
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- C’est clair… Christelle, il faudra que tu penses à t’acheter une robe de demoiselle d’honneur. Il y aura un mariage
dans deux semaines.
- Pour qui vais-je être la demoiselle d’honneur ?
- Rebecca.
- Elle va se marier ?
- Correction... nous allons nous marier.
- Vous êtes très jeune.
Ben sourit à cette remarque.
- C’est ce que Tony à dit. Mais j’ai dix-huit ans…
Christelle savait pourtant que Ben, bien que jeune, savait prendre des décisions de haute importance. Il avait eu son
diplôme d’ingénieur très jeune car c’était un garçon surdoué. Toutes ses réflexions étaient celles d’une personne d’âge mûr.
- Je sais…mais tu ne peux pas…
- Pourquoi ?
- Parce qu’Isabelle a perdu son bébé cette semaine.
♦♦
Isabelle était restée dans le coma une bien longue journée. Elle n’avait repris connaissance que dans le courant de
l’après-midi. Christelle et Marks avaient veillé sur Isabelle tout au long de cette période et avaient dû dormir qu’une heure
environ chacun. Tous les deux n’arrêtaient pas de lui parler. Puis elle avait bougé la main. La première parole qu’elle avait
prononcée était :
- Où est mon bébé ?
Ni Marks ni Christelle n’avaient osé lui répondre.
- Réponds-moi Marks !
- Je vais vous laissez seul, avait dit Christelle.
- Non, reste s’il te plaît, avait insisté Marks.
Après une longue hésitation, Marks avait ajouté :
- On a perdu le bébé.
Isabelle s’était fendue en larmes. Marks et Christelle avait essayé de la réconforter.
- Je suis désolée Marks. Je sais que... que tu voulais ce bébé plus que tout.
- Tu dis n’importe quoi. Tu es en vie et c’est tout ce qui compte. Tu es toute ma vie. Si je t’avais perdue, je n’oserai
pas imaginer ma vie sans toi. Je t’aime.
- Moi aussi, je t’aime.
Christelle, pendant ce temps-là, s’était éclipsée et était revenue une demi-heure plus tard pour les retrouver dans le
même lit entrelacés et endormis. Ne pouvant les quitter sans les avoir salué, elle fit un tour dans l’hôpital et s’était arrêté à
la nursery. Tous ces petits nouveaux nés, si mignons la fit rêver. Une image s’était interposée dans sa tête. Celle d’avoir un
enfant d’Anthony. Ce fut la seconde fois qu’elle y pensait. Cet homme lui faisait beaucoup d’effet. Elle avait chassé cette
image d’un coup de main. Tous les jours, elle n’avait cessé de penser à lui.
♦♦
- Quoi ! La pauvre. Je ne sais pas quoi dire. Comment va Isabelle ? Où est-elle en fait ?
Ben était sous le choc. Isabelle était comme une seconde soeur pour lui.
- Ca va mieux et elle se repose. Tu comprends maintenant pourquoi il faut changer de date.
- Ok. J’irai parler à Rebecca pour annuler.
- Pas Question ! Répliqua Marks qui pénétra dans la cuisine. Je n’ai pas pu m’empêcher d’écouter et j’ai bien fait.
Tout se déroulera comme prévu. Mes félicitations ! Dit Marks en lui serrant la main.
- Merci, mais je peux le reculer, ce n’est pas…
- Non, ce sera parfait et ça changera les idées à Isabelle.
- C’est toi qui vois.
- C’est vu. Et Isabelle aura également besoin d’une robe. Cela lui ferait du bien de sortir.
Christelle hocha affirmativement de la tête. Marks avait raison.
♦♦
La journée tant attendue par Ben et Rebecca commença par une belle matinée ensoleillée sans nuage.
A une heure, le piano jouait les premières notes de la marche nuptiale. Ben, très beau dans son costume noir, attendait
Rebecca qui arrivait au bras de son frère.
Elle était si belle dans cette robe de mariée. C’était une robe de princesse digne des films hollywoodiens avec une
longue traîne d’environ trois mètres. La robe blanche était sertie de diamants. C’était un cadeau d’Anthony.
Au lieu de s’asseoir sur une chaise, Anthony vint se placer à droite comme témoin.
Qu’il était beau. Et ce sourire si craquant. Ces baisers, toutes leurs danses où ils étaient enlacés, leurs discussions,
leurs parties d’échecs ainsi que leurs disputes suivies de leurs réconciliations, revinrent en mémoire à Christelle. Mais la
dernière avait tout tranché. A la réflexion, depuis qu’il avait annoncé son mariage avec Kate, tout était fini.
- Je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée, intima le prête.
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Un long baisé unit leurs voeux.
A la sortie de l’église et après le traditionnel jeté de riz sur les mariés, tout le monde se dirigeait vers leur voiture. Ils
devaient tous se rendre chez Anthony pour la réception.
Et Anthony qui s’approchait de plus en plus d’elle. Elle aperçut dans la rue deux jeunes adolescents qui parlaient
bruyamment.
- Il vient cet indice, oui ou non ? Questionna le jeune adolescent à la fille.
- Son frère s’appelle Galaad.
- Ravenscar ? Lui cria-t-il au visage.
- Oui, répondit-elle d’une toute petite voix.
- Lord Lucifer en personne ! Mais tu es folle ! Mais tu es folle ! Qu’a-t-il dit ? Qu’as-tu fais ? Que comptes-tu faire
pour demain ? Et moi, que vais-je dire à Galaad s’il me pose des questions ? Et si ce diable de professeur n’a pas apprécié,
tout va me retomber sur le nez. Ah, ma soeur est folle ! Elle s’en est prise à Ravenscar, au secours !
Ecoutant ces adolescents, Christelle ne put que penser à sa propre jeunesse si vite passée mais cependant pas regrettée.
Un passant l’arrêta pour lui demander l’heure.
- Il est cinq...
- Vous allez me suivre sans commentaire, dit-il à voix basse.
L’homme brun qui était légèrement plus grand qu’elle la regardait d’un air menaçant. Cet homme aurait pu être beau
mais son nez aplatit lui enlevait tout son charme.
- Vous croyez ça ! Répliqua-t-elle en essayant de le contourner mais il s’interposa.
- Si vous ne me suivez pas, ces deux jeunes adolescents seront mort, précisa-t-il en lui montrant une arme sous sa
veste en cuir.
- Mais qui êtes-vous ?
- Ne posez pas de question.
- Vous êtes un des sbires de Montana, c’est ça !
- Pas de question, ordonna-t-il. Où...
- Christelle ! Entendit-elle crier derrière elle.
- En route, ne vous retournez pas.
Ils s’engagèrent dans une ruelle sombre où les attendait un camion. Un coup sec, la fit se retourner. La vision
d’Anthony étalé par terre la fit pâlir.
- Que fait-on de lui Carl ? Demanda un autre homme.
C’était certainement l’homme qui avait suivi Ben car il avait le crâne rasé.
- Met-le dans le camion, il peut nous porter préjudice et on verra avec le patron.
- Laissez-le, s’il vous plaît ! Il ne sait rien, supplia-t-elle.
- J’ai dit de te taire ou tu te prends la prochaine fois une baffe ! Et monte dans ce foutu camion !
Toute tremblante, elle obéit aux ordres de ce fameux Carl. Le deuxième homme déposa Anthony à côté d’elle. Les
deux portières se refermèrent sur eux dans un bruit sec. Christelle mit la tête d’Anthony sur ses genoux.
Qu’allait-il leur arriver ? Elle ne se pardonnerait jamais s’il arrivait quelque chose à Anthony. Elle n’aurait pas dû
suivre ces voyous. Ce Carl aurait-il vraiment tiré sur les adolescents ? Elle n’avait pas voulu prendre de risque. Où allaientils
? Allait-on les tuer comme Christian ? Tout était à présent de sa faute.
Elle passa sa main sur les cheveux noirs d’Anthony et sentit sur sa main du liquide chaud. Ce liquide était du sang.
Etait-il mort ? Elle tâta le pouls dont elle découvrit qu’il battait régulièrement. Ouf ! Il était vivant.
Qu’allait penser Ben et Rebecca en ne les voyant pas à la réception ? Est-ce qu’ils se douteraient qu’on les avait
kidnappés ? Donneraient-ils à temps l’alerte ? Mais comment allait-on les retrouver ? Personne n’avait été témoin de leur
enlèvement.
Ils roulèrent une bonne heure environ et Anthony n’avait pas repris connaissance. Le bruit des voitures environnantes
s’était estompé. Tout était silencieux. Ils avaient dû quitter la ville.
Est-ce que ces hommes allaient les abattre dans un bois ? Cela serait une mort affreuse et leurs familles respectives se
feraient du sang d’encre. Et Ben qui avait déjà perdu ses parents. Il ne serait à présent plus seul maintenant qu’il était
marié. Rebecca serait prendre soin de lui.
Le camion s’arrêta enfin et les portières s’ouvrirent à grande volée. L’homme au crâne rasé prit Anthony comme un
vulgaire sac de pomme de terre et Carl l’attrapa par le bras sans égards.
Christelle observa les alentours. Ils se trouvaient loin de tout. Il n’y avait qu’une grande usine désinfectée autour d’un
pré.
Après un dédale de labyrinthe de couloirs, ils arrivèrent devant une porte blindée. Carl la poussa sans ménagement à
l’intérieure de la pièce et Anthony fut posé par terre. Carl referma la porte à double tour sans un regard et aucune parole.
Que leur réservaient-ils ?
La pièce était nue. Elle ne comportait aucun meuble mise à par un ancien coffre fort ouvert en grand. Le mur, jadis
blanc, était devenu gris et la peinture s’écaillait dans certains coins.
Christelle s’agenouilla près d’Anthony et caressa sa joue. Il bougea enfin et gémit.
- Christelle ?
- Je suis là, lui dit-elle.
- J’ai de ces maux de tête…
Anthony se releva à demi et se dirigea vers le mur où il se laissa glisser dos contre celui-ci.
- C’est normal, vous avez reçu un coup.
- Où sommes-nous ?
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- Loin de la ville. On nous a kidnappés.
- Par qui ?
- Les hommes de Montana.
- Pourquoi ?
- Vous vous souvenez de notre séjour en France.
N’obtenant aucune réponse, elle ajouta :
- Et bien, je pense que se sont les hommes qui nous ont pourchassés Christian et moi... et Christian est mort... sa
voiture a explosé.
- Comment savez-vous que se sont les hommes de Montana ?
- J’ai reçu deux lettres de Greg qui m’en parlait.
- Je vois. Et pourquoi en avaient-ils après vous ?
- Je ne vous ai pas dit la vérité. Christian avait assisté à un déchargement de drogue et à un meurtre.
- Pourquoi ne m’avez-vous rien dit ?
- J’avais peur...
- De quoi ?
- De vous.
- Pourquoi ?
- Pendant notre séjour en France, j’ai surpris une conversation téléphonique sans le vouloir lorsque nous étions à
l’hôtel Concorde.
- Et c’était à quel sujet cette conversation ?
- Vous avez dit que la cargaison était arrivée et que vous étiez à la recherche d’une personne.
- Et alors ?
- Au moment où vous avez passé le bonjour à la famille, j’ai pensé à la mafia.
- Pourquoi à la mafia ? Non laisse moi deviner... à cause de mon nom.
- Exactement, ce n’est pas ma faute si Lucky Luciano faisait partie de la mafia. Et le lendemain, comme par hasard, je
rencontre Christian qui me dit avoir assisté à un déchargement d’une cargaison de drogue et à un meurtre la veille. Sur le
moment je n’ai pas fait le rapport. C’est bien après.
- Il s’agissait d’une cargaison de voitures pour un salon très privé de l’automobile.
- J’aurai dû m’en douter. Me pardonnerez-vous ?
- Je ne sais pas...
- Comment va-t-on faire pour sortir ?
Anthony posa les coudes sur ses genoux repliés puis prit sa tête entre ses mains. Il paraissait méditer. Christelle prit
place à côté de lui.
Christelle sentit le trouble l’envahir et frissonna. Comment avaient-ils fait pour la retrouver ? Etait-ce à cause de la
télévision ?
Cette journée qui s’était bien déroulée, se finissait mal. Elle allait s’en doute perdre le seul homme qu’elle n’avait
jamais aimé qui cependant appartenait à une autre. Christelle se *******a de soupirer. Jamais elle n’avait eu de chance.
La porte s’ouvrit.
- Je vois que tu es réveillé, lança Carl.
Anthony ne broncha pas. Il ne pouvait rien faire contre un homme armé.
Carl envoya dans leur direction un sac.
- Voilà votre repas. Peut-être sera-t-il le dernier. Si cela n’avait tenu qu’à moi, je vous aurai déjà tué. Mais on doit
attendre la venue de Lolé demain. Il a un compte à régler personnellement avec vous.
Carl, sur ces dernières paroles pas très rassurantes, tourna les talons et claqua la porte. Christelle sursauta.
Anthony passa un bras protecteur autour de ses épaules et l’attira vers lui. Christelle posa sa tête sur sa puissante
poitrine. Sa chaleur lui donna un peu de réconfort.
- C’est ma faute si je vous ai mis dans ce pétrin…
- Chuuuut… Ne dis pas de bêtise, la coupa-t-il en reprenant leur tutoiement. Allé, il faut manger à présent…
- Mais…
- Nous devons reprendre des forces surtout que nous n’avons pas mangé depuis ce matin. Et si nous voulons trouver
une solution, mieux vaux avoir l’estomac plein.
Anthony se détacha d’elle et ouvrit le sac qui était près de ses pieds. Il sortit les deux sandwiches au poulet et les deux
boîtes de frites. Il déposa entre eux les deux bouteilles d’eau.
Ils se restaurèrent dans le silence car chacun était dans ses pensées.
Christelle admirait Anthony. Il avait un sang froid inébranlable.
- Christelle ?
La jeune femme releva la tête en entendant la voix doucereuse d’Anthony.
- Il faut que nous parlions.
Christelle se souvenait qu’il lui avait demandée cela lorsqu’ils étaient au Brésil. Mais cette conversation n’avait jamais
eu lieu.
- Pourquoi t’es-tu enfuie lorsque je t’ai demandé de m’épouser ? Nous avons vécu tant de chose ensemble. J’ai failli te
perdre à Paris à cause d’eux. Je voulais tant vivre avec toi cette passion qui me semblait réciproque. Un simple « non » et
des explications auraient été plus justes.
- Juste ? C’est toi qui me parles de justice ?
Anthony s’essuya les mains pleines de sauce.
80
- Que veux-tu dire ? Demanda-t-il en la regardant droit dans les yeux.
- Je vais te rafraîchir la mémoire. Tu avais demandé à une autre de t’épouser.
- A une autre ?
- Oui, Kate Wentworth !
- Mais…
- Arrête de mentir. J’ai vu la photo et je cite le reporter : le beau Anthony Luciano a fait sa demande en mariage pour
la deuxième fois à la sublime Kate Wentworth. Souhaitons-leur tout le bonheur du monde, récita-t-elle d’un ton
sarcastique.
Anthony fronça les sourcils puis éclata de rire.
- Ecoute-moi… quand je lui ai demandé de m’épouser c’était une mascarade.
- C’est-à-dire ? Questionna-t-elle soupçonneuse.
- Kate voulait reconquérir son amour. Elle m’avait quitté pour lui, il y’a quelques années. Puis les années ont passé et
l’amour qu’il lui portait semblait être un lointain souvenir. Elle voulait le faire réagir et m’a demandé de l’aide. Kate n’est
pas mauvaise et je ne lui en ai pas voulu d’être parti pour un autre. C’est même grâce à elle que je suis devenu ce que je
suis… et tu connais pourtant les magasines people… tout paraît vrai mais pourtant tout est faux. Kate voulait pour une fois
se jouer des journalistes peu scrupuleux tout en lui servant sa cause. Ceci a finalement marché et il a fini par lui demander
sa main. Je ne pensais pas une seconde que tu lisais ce genre de presse à scandale.
Christelle doutait. Se moquait-il encore une fois d’elle ? Il disait peut-être la vérité car il n’avait jamais vu Kate avec
lui.
- Et toi, tu ne m’avais pas dit la vraie raison de ta participation à la formule 1.
- J’avais promis à mon père de reprendre sa succession. Et je l’ai tenu... et toi ! Tu ne m’as pas dit la raison pour
laquelle tu n’acceptais aucune fille dans ton écurie ?
- Je n’ai pas voulu t’engager car je pensai te perdre, c’est la première raison. Et la deuxième est que mon père, un jour
où il avait hésité entre deux pilotes m’a demandé de choisir. Parmi ces deux pilotes, il y avait une femme. Et je l’ai choisi.
Puis à la sixième épreuve, elle a eu un accident et elle est ... morte.
Christelle se rapprocha de lui et le serra contre elle.
- Ce n’est pas ta faute. Et tu as bien vu que les femmes savaient aussi bien conduire que les hommes.
- Je le sais mais...
- Chut ! Embrasse-moi.
Ne le voyant pas faire le premier pas, elle l’embrassa.
Cela faisait des mois qu’il ne l’avait pas embrasée avec une infinie douceur.
- Que c’est mignon les deux tourtereaux. Profitez-en. Toi, viens avec moi.
- Laissez-la tranquille ! Prenez-moi à sa place, s’interposa Anthony en se levant.
- On veut jouer le héro.
Carl prit Anthony par le col et sortit un revolver.
- Quand je dis une chose, j’aime pas me répéter. Compris ?
Les yeux d’Anthony lançaient des éclairs. Ses poings se refermèrent sous la colère. L’envie de le frapper lui prenait.
Ce n’était pas le moment de faire n’importe quoi. Carl était le plus fort… pour l’instant.
- Compris, répondit-il contraint et forcé.
Pendant un long moment qui sembla s’éterniser, Carl rangea son arme.
- Je l’espère pour toi… Tu te dépêches ou quoi ! Aboya-t-il à l’adresse de Christelle.
Sur ceux, Carl poussa Christelle vers la sortie et referma la porte. Qu’allait-il faire ? Son coeur avait battu la chamade
lorsque le ravisseur avait pointé son arme sur la tempe d’Anthony.
- J’arrive. Du calme.
♦♦
La tête sur les genoux d’Anthony, c’est ainsi que Christelle se réveilla le lendemain matin. Anthony était en train de
lui caresser les cheveux.
Christelle se rappela de suite de leur captivité.
La veille, elle avait passé une heure en tête-à-tête avec Carl. Il l’avait interrogé pour savoir ce qu’elle savait
réellement. Il avait feint de vouloir la frapper pour lui soutirer elle ne savait quelles informations.
Christelle avait essayé de l’acheter avec beaucoup d’argent sans y réussir. Elle avait promis de ne jamais en parler à
quiconque. Mais Carl était resté intraitable même s’il ne paraissait pas insensible à son charme. Il effleurait de temps à
autre ses épaules nues ou un de ses bras.
- Bonjour toi, murmura Christelle.
- Bonjour toi. Ce n’est pas le moment ni l’endroit mais je voudrais que tu saches que je t’aime.
- Moi aussi, depuis que je t’ai rencontré.
- Tu dis depuis que tu m’as rencontré ?
- Oui.
- Tu n’as pas eu des sentiments pour Bobby !
- C’est un gentil garçon c’est tout. Et puis, il est amoureux de Cindy.
- Admettons que cela soit vrai, alors, à qui était dédié ce poème ? Demanda-t-il en sortant de son portefeuille un papier
froissé et en le lui tendant.
Christelle reconnut la feuille et se mit à rire.
81
- Tu ne sais pas à qui ? Lis les premières lettres de chaque vers, de haut en bas... tu ne trouves pas que cela forme le
nom d’Anthony Luciano.
Anthony identifia les lettres.
- Tous ces malentendus pour rien, dit-il en l’enlaçant.
- Tu m’aimais même en croyant que j’aimais un autre homme ?
- Oui. Peut-être parce que mon coeur ne voulait pas croire que tu l’étais.
- Mon pauvre chéri…
Anthony la prit dans ses bras et la serra tout contre lui. Il avait peur de la perdre. Il n’avait jamais une personne
comme il aimait Christelle.
Un bruit de serrure les fit se séparer et Carl apparut.
- Voici votre petit déjeuner, dit-il en posant un plateau près de la porte puis en s’en allant tout aussi vite.
- C’est vrai qu’il a l’air d’avoir le béguin pour toi, affirma Anthony après avoir vu la manière dont Carl la regardait.
Sale petite garce ! Hier, t’as dû passer un bon moment avec ce type ! Cria-t-il hors de lui.
- Mais tu es fou !
- Oui, je suis fou !
Et Anthony lui donna la plus grosse gifle qu’il ne lui ai jamais donné de faire dans sa vie. Christelle perdit l’équilibre
et tomba par terre. Un filet de sang coula de la lèvre de Christelle et ses yeux se mirent soudain à pleurer.
- Pardonne-moi... s’excusa-t-il en voulant la prendre dans ses bras.
- Ne me touche pas ! Hurla-t-elle.

princesse.samara 10-03-10 05:28 PM

82
Chapitre 18
Carl, après avoir fait deux pas, les entendit se disputer à son sujet. Il allait s’en aller lorsqu’il entendit un bruit sec. Cet
Anthony Luciano l’aurait-il frappée ?
Il devait à tout prix garder Christelle Gordon sans aucune éraflure. C’était les ordres de Lolé.
Il hésita à rentrer puis se décida enfin à ouvrir la porte. Il sortit son arme. Il ne savait pas ce qui l’attendait derrière
cette porte. Il se méfiait toujours.
Christelle Gordon était recroquevillée sur elle en pleur et avait la lèvre fendue. Elle lui jeta un rapide coup d’oeil et
pointa du doigt en direction de la porte.
- Il est là derrière la porte, lui lança-t-elle.
Carl avait remarqué quelque chose d’inhabituelle dans la pièce. Le coffre fort était fermé. Son instinct lui disait que
ces deux-là lui jouait un mauvais tour.
- S’il vous plaît, emmenez-moi loin de lui, lui demanda Christelle en se relevant et en s’approchant de lui.
- Carl se retourna complètement vers le coffre fort.
- Sors de là ! Intima-t-il à l’intention d’Anthony.
- Mais je vous dis qu’il est derrière la porte…
- Vous me prenez tous les deux pour un imbécile. Sors de là…
La porte du coffre ne s’ouvrait toujours pas.
- Dernière chance. Je compte jusqu’à trois. Un… deux…
- S’il vous plaît, ne faites pas cela, pria Christelle en lui prenant le bras.
- Lâche-moi !
Il dégagea la main de Christelle en balançant son bras d’avant en arrière brutalement.
- Et de trois… tu l’auras voulu.
Il pointa son arme vers le coffre et tira les six balles de son revolver. Le coffre était transpercé.
Même si Carl n’était pas un enfant de coeur, il lui avait donné sa chance à ce milliardaire. Et il n’avait pas su la saisir.
Et à présent ce coffre était son tombeau.
Il baissa son arme lentement. Il sentit sa gorge se nouer. Que lui arrivait-il ? C’était comme si un étau se resserrait.
- Désolé mon vieux mais tu aurais dû écouter la demoiselle.
C’était la voix de Luciano.
Ce dernier lui prit l’arme des mains et lui donna un coup sur la tête. Carl s’effondra par terre.
Christelle se précipita et se serra tout contre Anthony.
- Christelle, murmura Anthony. Je ne voulais pas te faire du mal…
- Tu étais obligé. On avait préparé ce plan hier.
- Oui. Ces mots, qui sont sortis de ma bouche, étaient difficiles à prononcer et te frapper l’était encore plus.
- Je le sais. Soit c’était ça, soit on était tous les deux morts, dit-elle en l’embrassant. Partons avant que l’autre arrive.
Anthony fouilla dans les poches de la veste de Carl. Il trouva quelques balles qui pourraient certainement lui servir par
la suite. Il en introduisit dans le canon et plaça l’arme près de son abdomen. Il ferma la porte soigneusement et ils prirent à
droite. Ils ne se souvenaient pas par quel chemin ils étaient arrivés.
- C’est un vrai labyrinthe, dit Christelle au bout d’une quinzaine de minute. J’ai l’impression qu’on tourne en rond.
Un coup de feu se fit entendre derrière eux. Anthony prit la main de Christelle et se mit à courir en l’entraînant. Ils
tournèrent immédiatement à gauche afin de se couvrir. Mais un homme se tenait devant eux en pointant son arme vers eux.
L'homme était l'un des deux hommes qui l'avait prise en chasse avec Christian. Maintenant, ils étaient pris en
sandwich. D'un côté, Mehmet arrivait en courant et de l'autre, il y avait cet homme. Ils étaient perdus.
- Allez-y, dit-il en baissant son arme... grouillez-vous, vous voulez vous faire tuer ! Courrez tout droit et tournez à
gauche pendant que je vous couvre. Et vous m'y attendrez là-bas. Compris ?
- Ok, répondit Anthony stupéfié.
- Pourquoi, faites-vous cela ? Interrogea Christelle.
- Je vous expliquerai après. Maintenant... courrez !
Anthony et Christelle coururent le plus vite possible tandis que l’homme tirait sur Mehmet. Au moment où les coups
de feu cessèrent, l'homme se mit à courir. Lorsqu’il faillit les atteindre, il reçut une balle à l'épaule gauche.
- Ce n'est rien. Suivez-moi.
- Allez-y d'abord et je vous rejoins, ordonna Anthony.
- Non...
- Ecoute Christelle, il faut que l'un de nous reste pour te protéger.
- Je suis d'accord avec lui. Tenez, je vous passe mon arme.
- Ce ne sera pas nécessaire, j'en ai une, dit Anthony en sortant l’arme de Carl.
- Venez, enjoignit l’homme à l’adresse de Christelle.
- Je ne peux pas laisser Anthony seul.
- J'arrive tout de suite. S'il t’arrivait quelque chose...
- Fais attention, je t’aime, souffla-t-elle lorsque l’homme la tira de force.
- Je t’aime.
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Il les suivit du regard. Mehmet s’était approché en n’entendant plus de coups de feu. Anthony visa vers les pieds et
tira deux fois afin que l’homme rebrousse chemin. Lorsqu’il se mit à couvert, Anthony en profita pour rejoindre Christelle.
- Dépêchez-vous, Anthony. L'autre cinglé ne va pas tarder à se ramener. La sortie est droit devant nous.
L’autre cinglé commençait justement à les rejoindre. Anthony se plaça près du mur et tira sur l’homme mais le rata.
Pendant ce temps là, l’homme entraina Christelle jusqu’à la porte de sortie.
Anthony les rejoignit quelques secondes plus tard.
Une voiture les attendait dehors.
- Montez dans la voiture, indiqua l'homme qui perdait de plus en plus de sang.
Dès qu’ils pénétrèrent dans cette voiture, des balles venaient se loger sur les portières.
- Couchez-vous ! Cria le conducteur.
La vitre arrière explosa sur les trois passagers. La voiture démarra en trombe.
- Vous pouvez vous relever. On est assez loin.
- Mais qui êtes-vous ? Demanda Christelle.
- Je suis Lolé, un agent d’Interpole et ce ne sera pas nécessaire que je vous présente mes collègues.
L'homme assit à côté du conducteur enleva sa casquette et se retourna vers eux.
- Hello !
- Greg… Byron ! Quelle joie de vous revoir surtout dans ces circonstances.
- Merci infiniment les gars, ajouta Anthony. Par contre, Lolé est tout pâle. Il perd beaucoup de sang. Il faut aller à
l'hôpital, fit remarquer Anthony.
- D'accord.
- Je vais bien, je vais bien…
Lolé perdit connaissance.
♦♦
A l’hôpital, alors que Lolé était en salle d’opération, Christelle et Anthony appelèrent leur famille.
Ben s’était joint aux pleurs de joie de Maria et Rebecca en entendant leurs voix.
Ils s’étaient inquiétés la veille en ne les voyant pas à la réception. Il avait été inutile de les appeler au téléphone car
tous les deux n’avaient par pris leur portable. Ils voulaient profiter totalement de cette journée sans être dérangé.
Rebecca avait prévenu la police de leur disparition. On lui avait indiqué qu’il fallait attendre quarante-huit heures. Au
nom de Luciano, on lui avait passé une personne plus haut gradé. Il avait accepté d’envoyer des hommes. Des inspecteurs
étaient venus discrètement les rejoindre. Ben et Rebecca malgré leur appréhension, ne souhaitait pas interrompre la fête
afin que les invités ne soit pas au courant.
Alors que Christelle raccrochait, Byron s’approchait d’eux.
- L’infirmière a dit qu’il était inutile d’attendre le réveil de Lolé. L’opération et le réveil vont prendre du temps. Et
surtout Lolé aura besoin de repos car il a perdu beaucoup de sang. On reviendra demain après-midi, c’est mieux.
Anthony hocha affirmativement de la tête. Il était pressé de rentrer chez lui. Anthony invita Byron et Greg à « Stenton
Court ».
Greg et Byron prirent leur sac dans la voiture criblée de balles. La voiture devait être remorquée par les fédéraux par
la suite.
- J’y pense, se souvint Greg. Lolé avait quelque chose de très important à te communiquer, s’adressa-t-il à Christelle.
- Qu’est-ce ? Demanda-t-elle curieuse.
- Tu le seras demain.
♦♦
Le lendemain matin, Christelle pénétra dans la salle-à-manger. Tout le monde était présent autour de la table pour le
petit-déjeuner. Anthony avait insisté pour qu’elle reste chez lui. Ils avaient donc fait un détour chez elle afin de récupérer
des vêtements. Elle embrassa, sur la joue, tour à tour, Maria, Rebecca, Ben, Greg, Byron et Anthony avant de s’installer
près de lui. Elle attendait Allan qu’elle avait rencontré dans le hall. Il devait lui apporter du café bien chaud.
- Coucou !
Tout le monde se retourna vers la nouvelle arrivante. C’était Dominika. Elle prit place juste à côté de Ben. Elle fut la
seule à être au courant de leur captivité.
- Bonjour Dominika. Je vois que vous êtes en pleine forme.
- Tout va bien pour moi. Mais c’est de vous qu’il s’agit. Ma pauvre Christelle, on vous a maltraité, la plaignit-elle en
remarquant la plaie sur sa lèvre.
Christelle sourit. Elle lui raconta leur stratagème qui avait fait croire à Carl qu’Anthony s’en était prit à elle. Il fallait à
tout prix que leur mascarade reflète la réalité.
- Où est Allan ? Demanda Dominika.
- Juste derrière vous, miss. Vous désirez ?
- Du café, s’il vous plaît.
- Le voici.
Allan servit d’abord Christelle puis Dominika.
- Quand est-ce que vous partez en lune de miel ? Interrogea Maria en se tournant vers Ben et Rebecca.
- Demain après-midi, maman. Nous partons pour deux semaines.
84
- Avez-vous commencé à chercher un logement ? Continua Maria.
- Pas encore. Nous pensons dans un premier temps faire une location.
Christelle hocha négativement de la tête.
- Vous habiterez à la maison.
- Merci grande soeur mais nous voudrions un peu d’intimité…
- Christelle sourit à cette remarque.
- Je sais. Mais la maison nous appartient à tous les deux. Je te laisse la maison en guise de cadeau.
Ben resta interdit par la proposition de Christelle.
- Et toi, où iras-tu ?
- Elle s’installera chez moi.
Toutes les têtes se retournèrent vers Anthony.
Quel genre de proposition Anthony lui faisait ? Elle l’aimait plus que tout mais elle ne souhaitait pas vivre avec lui
dans le péché.
Anthony se leva puis s’agenouilla devant Christelle. Il lui prit la main et la regarda avec un sourire.
- Je ne pensais pas te demander cela ce matin mais vu les circonstances… voudrais-tu m’épouser ?
Les yeux d’Anthony brillaient de milles éclats. Christelle rougit sous ce regard ardent d’amour.
Elle avait tant attendu cet instant. Elle semblait être dans un rêve.
- Oui… oui, répéta-t-elle.
Les applaudissements accompagnèrent sa réponse. Elle aurait tant voulu lui sauter au cou et se blottir contre lui. Elle
aurait voulu que ses bras musclés l’encerclent et la garde près de lui. Mais l’endroit n’était pas propice aux effusions de ce
genre. Elle était gênée par toutes ces personnes.
Anthony lui baisa la main comme s’il avait lu en elle comme dans un livre ouvert. Mais son sourire promettait de
rattraper ce moment d’intimité.
Il se leva et reprit sa place.
- Et la bague ? Interrogea Maria.
Anthony éclata de rire.
- Franchement maman, je ne pensais pas faire ma déclaration ce matin. Cela me donnera l’occasion de lui refaire ma
déclaration dans un endroit beaucoup plus romantique.
Maria hocha la tête en guise d’assentiment.
Allan qui jouait toujours son jeu de séduction avec Dominika se pencha vers elle pour l’interroger.
- Vous n'êtes pas fâchée ?.
- Pourquoi voulez-vous donc que je sois fâchée ?
- J'avais cru... puis-je vous inviter à dîner ?
- J'accepte.
- Je plaisante. Faites comme si je ne vous avais rien dit.
Le visage tout souriant de Dominika était devenu sombre. Elle se leva.
- Au revoir tout le monde, je dois y aller.
Elle partit sans rien dire d'autre.
- Allan vous lui avez fait de la peine, commenta Christelle.
- Pourquoi ? Elle a refusé mon invitation.
Christelle fronça les sourcils. Allan s’attendait tant à une réponse négative qu’il n’avait pas pris la peine d’écouter
Dominika. Cette invitation, il l’avait tant de fois demandé et elle l’avait tant de fois refusé.
- Elle accepté votre proposition. N'avez-vous pas remarqué qu'elle ne vous a pas fait de pique aujourd'hui ?
- En y pensant, c'est vrai...
- En plus, elle est amoureuse de vous. Cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Allez la rattraper avant qu'elle
s'en aille, conseilla Christelle.
- Vous croyez ?
Allan se mit à courir pour rejoindre Dominika.
- Je n'en reviens pas, dit Anthony.
- Moi non plus, qui aurait pu imaginer ça ? Fit remarquer Rebecca.
- On aurait pu s'en douter. Les personnes qui se disputent le plus sont ceux qui s'aiment le plus, expliqua Christelle.
- Grande soeur, tu te trompes, tu as des exceptions à la règle : Rebecca et moi, Isabelle et Marks.
- Je sais…
La voix calme de Maria s’éleva :
- A présent que l’amour est à votre porte qu’en est-il de votre carrière ma chère enfant ? Allez-vous concourir la
saison prochaine ?
Christelle n’y avait pas encore pensé. Maintenant qu’Anthony faisait réellement partie de sa vie, il fallait prendre en
compte certains paramètres. Il ne lui restait que très peu de temps pour se décider.
- Vous le serez après-demain.
- Pourquoi ? Questionna Rebecca.
- J'aurai une interview avec un journaliste.

princesse.samara 10-03-10 05:29 PM

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Chapitre 19
Lolé, sur son lit d'hôpital, fixait le plafond lorsque Christelle et les garçons entrèrent dans la chambre.
- Comment allez-vous Lolé ? Demanda Christelle.
- Assez fatigué, mais ça va.
Christelle déposa le gros bouquet de fleur ainsi qu’une boîte de chocolat sur la table.
- Merci mais il ne fallait pas apporter tout cela.
- C’est la moindre des choses qu’on pouvait faire pour vous remercier de votre aide, intervint Anthony.
Lolé sourit tout gêné. C’était son travail. Il n’avait aucun mérite.
- Byron et Greg, vous avez annoncé la bonne nouvelle à Christelle ?
- Pas encore. On attendait que tu le fasses, répondit Greg.
- C'est quoi cette nouvelle ?
Lolé pressa le bouton de la télécommande du lit. L’avant de celui-ci se soulevait doucement. Il pourrait ainsi mieux
leur expliquer.
- Eh bien...
La porte de la chambre s’ouvrit sur une infirmière.
- Désolée, Messieurs, Dame, de vous chasser mais Monsieur Kasmi a besoin de soins médicaux.
- S'il vous plait, ne me laissait pas avec le dragon, je préfère être aux mains de Montana...
- A tout de suite, répliquèrent Greg et Byron.
- Au secours pas de piqûre !
- Ca va juste vous piquer. Ce n'est rien comparé à une balle.
- Je pense le contraire… au secours les gars !
- Pourriez-vous fermer la porte derrière vous, s'il vous plaît.
- Pas de problème, dit Byron.
Les quatre personnes se dirigèrent vers la machine à café au fond du couloir.
Christelle était de plus en plus curieuse. Il avait fallu que l’infirmière vienne les interrompre. Qu’allait lui dire Lolé ?
Faudrait-il qu’elle change d’identité afin que Montana ne s’en prenne plus à elle ?
Le temps de choisir un café chacun et l’infirmière n’était plus là à leur retour.
- Tu boudes? S’informa Byron ne le voyant pas sourire.
Lolé avait les bras croisés sur son torse. Il les décroisa afin de prendre le verre de cappuccino que lui tendait Byron.
- Oui, vous n'aviez pas à me laisser avec ce dragon.
- Pour une simple piqûre, tu exagères.
- Bein voyons, la piqûre de vingt centimètres n’était pas pour vous.
Tous les quatre se mirent à rire.
- Alors Lolé, c’est quoi la nouvelle ? Je suis curieuse.
Christelle et les autres avaient repris leur sérieux. Elle avait hâte de connaître ce que lui cachait Lolé. Celui-ci avait les
yeux pétillants de malice et un sourire énigmatique.
- D’accord… Christian n'est pas mort.
- Quoi ? Il n'est pas mort ?
- Vous avez bien entendu.
- Comment est-ce possible ?
- Je vais commencer par le début.
Lolé membre d’Interpol s’était infiltré dans le gang de Montana. Il en avait vu des choses terribles mais sa couverture
ne lui permettait pas d’agir. Lorsqu’il avait suivi Christian, il avait essayé de mettre son acolyte dans la mauvaise direction.
- C’est comme le jour où vous vous êtes planqués derrière les poubelles. Il a failli vous repérer mais je l’ai dirigé dans
une autre direction.
Cet homme avait été tué pour avoir failli à sa mission. Lolé en avait réchappé de justesse et il avait retrouvé Christian.
Ce dernier avait bien cru sa dernière heure arrivée en le reconnaissant. Mais après lui avoir avoué sa véritable identité, il lui
avait proposé un plan. Si Christian souhaitait ne plus être chassé comme un vulgaire animal, il devait à tout prix mourir.
Ce plan mis au point, Lolé avait indiqué à Mehmet où habitait Christian. Ils s’étaient donc rendu tous les deux chez
lui. Lolé avait bipé discrètement Christian afin de l’avertir qu’ils étaient tout proche. Alors que Lolé s’apprêtait à se garer,
Mehmet avait vu Christian rentrer dans sa voiture. A partir de ce moment, la course poursuite avait débuté.
Lolé s’était mis comme convenu parallèlement à la voiture de Christian et Mehmet avait baissé sa vitre et sorti son
revolver.
Christian, l’ayant aperçu, avait freiné puis fait demi-tour. La rue était quasiment déserte très tard ce soir-là. Lolé avait
fait exprès de perdre du temps à faire sa manoeuvre. Ceci permettait à Christian de descendre de voiture lorsqu’il n’était
plus dans leurs champs visuels.
Grâce à son ingéniosité d’électronicien, Christian pouvait commander sa voiture de l’extérieure grâce à une manette.
Il était prévu qu’un adolescent du quartier traverse en courant la rue lorsque la voiture de Lolé serait en vue. Christian
devait l’éviter de justesse, foncer sur le trottoir et faire plusieurs tonneaux avant d’activer l’explosif.
Mehmet avait donc été témoin de la scène. Il avait voulu s’approcher de la voiture en flamme et l’achever. Mais les
sirènes des voitures de police s’étaient fait entendre non loin de là. Christian les avait prévenues quelques minutes
auparavant.
86
Lolé avait fait demi-tour. Christian était forcément belle et bien mort car la voiture était entièrement enflammée.
Montana avait été mis au courant mais il restait tout de même Christelle. Cette dernière avait ensuite été repéré grâce à
la télévision.
Mehmet était chargé de la localiser en Italie. Sans grand succès puisqu’elle était déjà partie. Néanmoins, son frère
pouvait à tout moment leur indiquer l’endroit où elle s’était cachée.
Lolé était intervenu en prévenant Ben en Italie. Le fameux ange gardien, c’était lui.
- Et vous connaissez la suite, conclut-il.
Le visage de Christelle devint plus radieux.
- Où est-il en ce moment ?
- Je pense qu'il doit être chez lui.
- Je suis si ******* pour toi Christelle, dit Anthony en la blottissant tout contre lui. Et comment faire pour se
débarrasser de Montana et retrouver une vie tranquille ?
Lolé eut ce même sourire énigmatique avant de répondre.
- C’est déjà fait.
♦♦
- Espèce d’incapable, vous l'avez encore perdue ! Hurla Montana.
- Si je puis me permettre, Monsieur Montana, commença Carl d'un ton hésitant, Lolé nous a bernés.
- A vous deux, vous n'avez pas été fichu de le buter.
- Mais...
- Tais-toi, j'en ai marre de toi.
- Moi aussi patron.
- Qu'as-tu dit ? Ai-je mal entendu ?
- Non, j'ai dit que j'en avais marre de votre salle tête de têtard !
- Je vais te buter...
- Non, c'est moi, dit Carl en sortant son arme et en le pointant sur Montana.
- Carl, tu sais que je plaisantais.
- Mais moi, Monsieur Montana, je ne plaisante pas du tout. Avant de vous tuer, je voulais vous transmettre le bonjour
de Carloty.
- Carloty ?
- Oui, votre ennemi.
- Sale chien !
- Et oui. Lolé, Greg et Byron n'étaient pas les seuls… au revoir patron, dit-il ironiquement.
Carl tira une balle en plein coeur puis une autre au milieu des deux yeux.
- Ma chère Christelle Gordon, heureusement pour vous que vous n'êtes pas l'ennemi de Carloty. Du moins, je l'espère
pour vous.
♦♦
Christelle et Anthony se tenaient assis en face d’un homme en costume cravate. Ils buvaient tous les trois un café.
L’homme avait un magnétophone dans une main et un bloc note dans l’autre.
- Mademoiselle Gordon, allez-vous courir pour la même écurie la saison prochaine ?
- Non.
- Pourrait-on savoir pour quelle autre écurie ?
- Aucune.
- Vous n'allez plus concourir ?
- Non.
- Et vous, monsieur Luciano, étiez-vous au courant de sa décision ?
- Pas du tout.
- Pour quelle raison arrêtez-vous la formule 1 ?
- Parce que je vais me marier et que j'ai envie de fonder une famille.
- Connaît-on l'heureux élu ?
- Oui.
- Pourriez-vous nous le dire ou est-ce un secret ?
- Non. Il est juste à côté de moi.
- Mes félicitations, à quand le mariage ?
- Dans deux semaines.
- Si on vous demandait de commenter la formule 1, le feriez-vous?
- Sans hésitation, c'est moins dangereux.
- Cela ne vous manquera-t-il pas de piloter de F1 ?
- Oui mais je pourrai toujours en conduire une si je le souhaite pour mon plaisir, n’est-ce pas Anthony.
- Certainement, ma chérie.
- Pensez-vous qu'une femme pourra de nouveau piloter ces engins en course ? S’adressa-t-il à Anthony.
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- Effectivement. Si l'une d'entre elle souhaite plus que jamais en piloter une, qu'elle pose sa candidature. C'est comme
dans le domaine de l'électronique ou de la mécanique qui n'était que pour les hommes. Et de nos jours que voyez-vous?
Des femmes dans ce domaine. Donc... Qui sait si un jour une femme viendra de nouveau se mesurer à ses messieurs.
- Je vous remercie Mademoiselle Gordon et Monsieur Luciano de m'avoir accordé cette interview.
L’homme rangea son bloc note et son magnétophone dans sa mallette.
- Tout le plaisir était pour nous, affirma Christelle en lui serrant la main.
- Au revoir.
Anthony assit sur le canapé la fixait intensément. Son visage était fermé.
- Christelle ?
- Oui, qu'y a-t-il ?
- Tu dis vouloir arrêter ta carrière parce que nous allons nous marier et que tu souhaites fonder une famille… Tu aimes
piloter et j’ai l’impression que tu y mets fin à cause de moi…
Christelle prit place à ses côtés et lui caressa la main pour le rassurer.
- Je me suis aperçue que la formule 1 passait après toi. J'ai envie de rester avec toi jusqu'à la fin de ma vie et avoir
beaucoup d'enfants. Je t'aime Anthony comme je n'ai jamais aimé personne. Et ce ne sera pas la formule 1 où quoi que se
soit d’autre qui me fera perdre cet amour.
- Pour l'instant mais un jour tu m'en voudras...
- Non… je préfère être prisonnière de tes bras puissants que de ces voitures si puissante soient-elles.
- Alors qu'attends-tu? Viens dans mes bras.
Elle se sentait en sécurité dans les bras de son futur mari.

princesse.samara 10-03-10 05:34 PM

EPILOGUE


Assise à une table, à la terrasse d’un café, Christelle regardait les passants. Ceux-ci se rafraîchissaient en dégustant
une glace. Il faisait beau et chaud en ce mois d’Août. Les rires et les sourires étaient au rendez-vous.
Christelle caressa son ventre. Celui-ci avait grossis en l’espace de six mois. Elle était mariée et enceinte.
Anthony lui saisit la main et caressa du pouce le dos de la main.
Elle était pleinement heureuse et ils étaient à Paris depuis 2 jours. Et ce jour-là, à la terrasse d’un café au Champs-
Elysées, tous les amis qu’elle connaissait étaient présents.
Samantha, Byron, Shéhérazade, Greg, Christian et sa petite-amie Stéphanie, Nadia son ancienne amie de l’université
accompagnée d’une amie prénommée Adeline.
Christelle repensa à Isabelle. Elle aussi était enceinte. Dans les deux mois à venir, il y aurait deux mariages. Cindy et
Dominika épouseraient respectivement Bobby et Allan.
Elle appréciait cet instant de détente. Demain, elle se rendrait sur le circuit de Magny-Cours afin de commenter la
course. Après son interview avec le journaliste, on lui avait proposée ce poste de commentatrice sportif.
Nadia regarda sa montre. Elle ne devait pas être en retard.
- Il faut que je parte les amis. On se reverra bientôt, promit-elle en embrassant tout le monde.
Christelle la vit s’éloigner avec Adeline. Sa moto se trouvait à dix mètres environs.
Nadia était une jeune fille super gentille. Malgré se notoriété dans le monde entier, elle était simple. Elle qui devrait se
déplacer avec des gardes du corps, avait refusé ce protocole. Nadia en avait toujours fait qu’à sa tête et se rebellait pour ses
convictions. Elle voulait être une femme comme les autres.
Nadia allait mettre son casque lorsqu’elle tourna la tête.
Elle courut vers la table en mettant son casque et attrapa le casque d’Adeline. Tout en repartant, elle jeta le casque à
un homme qui arrivait lui aussi en courant.
Christelle l’entendit crier à travers son casque. L’homme surpris, enfila le casque et monta sur la moto derrière Nadia.
Après un dernier salut de la main vers la table, elle démarra.
Christelle vit quelques secondes plus tard, une dizaine de personnes qui s’arrêtèrent essoufflés devant le café.
- Mince ! S’écria l’un d’eux. Il nous a échappés.
- Au moins, nous avons sa valise…
Dans quelle galère Nadia s’était fourrée ?
Cette petite scène fit rire Anthony. Christelle se retourna vers son mari.
- C’est une histoire qui promet…

princesse.samara 10-03-10 05:35 PM

bon lecture a tous

aghatha 10-03-10 10:25 PM

merci pr ts princesse mé il manq le chapitre 11 si c possible de le mettre je te seré reconnaissante

merina3891 14-03-10 11:18 AM

merci beaucoup;enfin une histoire en français

venus55 26-03-10 11:49 AM

merci bcp mais pouvez vous nous la mettre au format PDF ? ca sera très aimable de votre part

princesse.samara 30-03-10 07:40 PM

ok je ferait mon possible pour la mettre en format PDF

leilaelhelwa 16-04-10 03:38 PM

c'est tres jolie

sunsetChams 29-06-10 09:26 PM

merci bcp princesse j'ador ce roman gro biz


ÇáÓÇÚÉ ÇáÂä 12:35 AM.

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