14 Francie. Attends. Où vas-tu A l’aéroport Maintenant ? Si tu veux, je t’y accompagne Non merci, Jacques, voilà mon taxi Elle se précipite à l’intérieur du véhicule Mais nous devions discuter. Francie Démarrez, vite. Partez Celui-là. Il lui empoisonne l’existence. Toujours à la talonner. Vivement que Xavier soit là. Ce pot de colle la laissera enfin tranquille. Elle ne sait plus comment le tenir à distance. Les mots, les rebuffades le laissent de marbre, et aussi décidé à revenir à la charge Quelques minutes. Seulement le temps d’oublier sa peur. Cette ville est démente. La circulation, trop dense, la terrorise. Et ce périphérique qui n’en finit pas Sylvie est dans son avion. Comment est-elle ? Fran voudrait tellement pouvoir la soutenir Elle a l’impression parfois que les vraies batailles pour la vie, pour ce qui compte vraiment, se tiennent ailleurs. Loin d’elle. Et elle se sent impuissante. Pouvoir vivre deux vies. Sa passion et être avec ceux qu’elle aime Elle arrive, en retard, exprès. Xavier doit déjà l’attendre. Elle n’avait pas la force de le faire. Trop d’impatience en elle. Pas en avance, dans ces grandes salles, à le guetter dans cette foule indifférente, à écouter ces voix anonymes Elle court, vers où Xavier la voit arriver. L’appelle. Francie. Toujours autant pressée. Il rit de la regarder, heureux, et la voilà qui calme son allure, comme retenue. Et c’est lui qui se surprend à courir vers elle Tu m’as manqué, chérie. Ce vol n’en finissait pas Je voudrais être chez nous Ça ne va pas Simplement qu’à te voir, te regarder, je me demande si cela vaut la peine de nous priver autant l’un de l’autre Francie. Tu as des problèmes Mon problème c’est de ne pas t’avoir avec moi. Je le réalise à l’instant Et moi, j’en suis conscient depuis toujours. Et je l’accepte. Pour toi. Il n’y en a plus pour très longtemps - Mais demain, tu seras encore parti. Je suis désolée. C’est venu comme ça. Je n’ai pas pu m’en empêcher. Je suis si heureuse de te retrouver et je gâche tout - Chérie, ton indifférence, oui. Pas ta tristesse Alors je suis triste à en mourir. Serre-moi. Très fort, tout contre toi Viens là. Je t’aime, tu sais Tu es tellement pour moi, je ne veux plus partir, plus jamais si loin, si longtemps Ce n’est pas si simple, Francie. Pas dans ce milieu Alors, uniquement avec toi, si tu veux de moi. Sinon, rien qu’avec toi Sans le théâtre Sans rien d’autre que toi L’entendre avouer que plus rien n’a d’importance, hors rester près de lui. Que son amour de la scène, cette ivresse en elle devant le plaisir qu’elle a su apporter aux spectateurs, ne lui suffisent pas. Pas au point de lui dissimuler le reste Xavier, je me suis trompée. Ils n’ont pas tous cette passion. Certains trichent Pas toi. Seulement cela est important. Toi, et ce que tu portes en toi. Le taxi Là-bas, un peu plus loin. Tu dois absolument repartir demain Oui, chérie. Mais je peux me libérer dans trois jours. Je reviens dès que possible C’est vrai ? Tu peux vraiment Pour toi. Au bout du monde. Sèche tes yeux. Le chauffeur va me prendre pour une brute Avec tout ce que je lui ai raconté, ça m’étonnerait Il faut nous dépêcher. Dans quatre heures, tu dois être prête. Mais avant Avant Je vais te réconcilier avec la vie. Nous allons nous distraire un peu, nous allons regarder Paris ensemble. Tu es déçu Parce qu’elle dit l’aimer plus que la scène ? Et que lui ne veut que préserver ce qui la rend heureuse, qu’il ferait l’impossible pour la tenir hors de portée de ce qui pourrait la blesser. Mais lui imposer quoi que ce soit ? Il ne saurait s’y résoudre Francie, tu dois prendre seule certaines décisions Cela t’est donc égal Pas du tout. Je ne peux pas intervenir dans tes choix. Mais c’est tout. Nous, je te l’ai déjà dit, c’est en dehors de tout ce monde que nous fréquentons. Il y a nous, et puis les autres C’est si dur. Toutes ces nuits, ces jours. Si nous étions ensemble tout serait plus facile Pour toi. Je ne peux pas oublier tous mes engagements, France. Comme toi les tiens Je suis un monstre d’égoïsme Non, seulement tu es seule. Tu as peur. Et certainement un problème dont tu ne veux pas me parler. Nous verrons plus tard. Allons, souris-moi. Je voudrais bien retrouver la personne sereine, sûre d’elle, que je connais |
Le taxi les emporte. L’avoir là, déjà, blottie contre lui, tête au creux de son épaule, abandonnée. Elle a maigri. Ce n’est pas seulement leur séparation. A cause de trop de fatigue. Pas encore prête à assumer cette charge, ces efforts. En elle, tout le talent du monde, pas suffisamment de forces Pour la scène ? Non, c’est sur ces planches que Francie vit avec le plus d’intensité, qu’elle semble puiser son énergie, qu’elle s’oublie totalement Pour affronter les réalités qui se rattachent à ce monde de chimères. Pour subir les contraintes, déjouer les jalousies, ignorer les dépits. Là, il peut l’aider Quelque chose la dérange. Qu’elle ne sait pas affronter. Francie a peur et Xavier le devine. Un instinct de fuite en elle, qu’il ressent très fort. Il saura bien de quoi il s’agit. Il est important de lui rendre sa confiance, sa sérénité. Ce soir, il faut qu’elle soit en pleine possession de ses moyens. Après, elle choisira. Mais pas sur un échec. Elle en sortirait meurtrie Pendant que, à Paris, une voiture emporte ces deux-là, Sylvie se décide enfin à ouvrir la première lettre de Victor. Il lui parle du Caire. De ces merveilles qui l’ont séduit. Cet avion, se rapproche de ce qu’il lui décrit si bien. Et à le lire, elle entre en territoire connu. Mais, plus loin, il vide son cœur, le lui ouvre, se décharge de sa douleur Comment va-t-elle le distraire de toute cette peine ? Saura-t-elle, seulement, le consoler Ils sont quatre, Patrick, Vincent, Sandrine et elle. Ils emportent avec eux des tonnes de ravitaillement, du matériel, des médicaments, diverses fournitures, et elle a dû s’occuper de tout. Elle ne part pas en touriste. Elle a trouvé du plaisir dans ces activités, y a pris goût. S’est montrée efficace, au point que Patrick s’en remet à elle pour l’essentiel. Elle servira au moins à cela. C’est terrible le travail qu’ils font. Extraordinaire. Elle est portée par un enthousiasme dont elle ne se savait pas capable. Elle s’est donnée à fond. Sans limites, d’abord pour s’empêcher de penser à l’accueil de Victor, ensuite, vraiment prise au jeu. Par pur intérêt pour la mission que Patrick lui a confiée Ils ne changent pas d’avion. Ne font que des escales pour le carburant. Tout droit sur Adis Abeba. Elle a été prévenue, pour rejoindre Damot, les conditions seront moins bonnes. Et ils ne se baseront pas au même endroit que l’équipe qui l’intéresse. Ils se situeront à Werder, sur un point central entre plusieurs groupes. Leur poste doit servir d’intendance à tous, et n’en privilégie aucun. Les centres de soins sont installés à Damot, mais aussi Geladi, Degeh Bur, un nouveau poste en Somalie, Aynabo. Dans les prochains jours, d’autres viendront. Quand l’épidémie sera enrayée, une ou deux équipes resteront sur place et celle de Patrick, avec d’autres, partira ailleurs Ne t’inquiète pas Sylvie, Damot est le plus proche Je sais, regarde, j’ai la carte de la région Tu auras toujours quelqu’un avec toi. Je suis volontaire à chaque fois Patrick, fais attention, je pourrais te prendre au mot Elle ne sait même pas ce qu’elle va trouver là-bas. Doit-elle tenter de joindre Victor ou attendre que le hasard le lui amène Il est fou Oui, mais pas de moi. Et à lire toutes ces pages, je doute qu’il le soit un jour Brûle-les, oublie-les. Jette ces lettres, elles vont te faire du mal et diminuer tes forces Elle ne se battra qu’après avoir pris la réelle mesure de ce qu’elle doit affronter. Un amour qui remonte à l’enfance et que le temps a idéalisé, sublimé. Mais depuis... Victor doit commencer à s’en faire une raison. Alors que pour elle.. Elle a pris conscience de ses sentiments sur une plaisanterie et il y a si peu de temps. Il a suffit de quelques mots pour lui ouvrir les yeux et réaliser que depuis toujours, elle n’attendait qu’un signe, un regard différent de Victor Me retrouver seule avec lui, l’avoir entièrement à moi. Pour seulement quelques pas, quelques heures. Je n’avais jamais pensé à lui comme cela avant Trop présent, trop proche Oui, c’est vrai. Nous étions toujours ensemble. Le jour de son départ, je me suis vue mourir. Patrick, j’ai si peur Je suis là, nous sommes tous là. Que peut-il contre une armée de preux chevaliers prêts à défendre leur Belle. Nous lui ferons mettre genou à terre et t’implorer de l’aimer Idiot. Tout t’amuse En tout cas, elle a ri Ils sont encore loin du Caire, leur première halte pour un plein de carburant. Le temps les presse, bien que pour Sylvie, il devrait s’étirer à l’infini, et ce voyage durer une éternité, pour retrouver un Victor sans mémoire Elle doit apprendre qu’un espoir déçu, ou inassouvi, ne s’oublie jamais vraiment. Il prend seulement une nouvelle dimension, parfois plus réaliste. Parce que l’homme est ainsi fait, parce que trop d’attente finit par éroder l’espérance la plus absolue Parce que, quand un rêve se révèle inaccessible, l’être humain finit par s’en détourner, par lassitude ou par résignation, quitte à garder au fond de lui, enfoui au plus profond, un regret ou un peu d’amertume Mais la vie continue. Elle est toujours la plus forte Victor ne peut qu’accepter l’inévitable, à moins que Cette femme peut-elle se tourner un jour vers lui Francie ? Non, je ne crois pas. Entre Xavier et elle, c’est aussi fort que ce que je ressens pour Victor Alors ? Ton Victor doit s’en faire une raison en ce moment. Il a seulement besoin d’un peu de temps. Certaines choses en demandent simplement plus que d’autres Je suis si heureuse de vous avoir connus, toi, Xavier, vous tous. Vous savez si bien me rassurer, tout comprendre Chacun a eu ses propres batailles à mener. Comment crois-tu que j’ai capturé le cœur de Sandrine Vous deux ? Cachottier, tu n’en as rien dit Je cours la rejoindre, sinon elle va m’arracher les yeux. Allez, essaie de te reposer. Nous arriverons bien assez tôt. Tout va s’arranger Oui, il le faudra bien Mais, elle est heureuse aussi d’être là, avec eux, de partager cette aventure. Elle a trouvé quelque chose qui lui tient vraiment à cœur et elle a hâte d’être à l’ouvrage, de donner de son énergie dans un but qui en vaut la peine |
15 C’est enfin terminé. Cette première représentation est finie. Francie a tout donné, tout reçu. Ils sont là, sur scène, s’inclinant encore et encore, puis, ces rappels pour elle, auxquels elle répond, sans réserve et à bout de forces. Tenir encore quelques minutes et rejoindre Xavier. Deux jours entiers à se reposer. Elle a tant besoin de cette détente Le rideau reste immobile, ils la bousculent, la félicitent. Son regard cherche Xavier, il s’approche, elle le voit arriver, arrêté par Jacques. Encore lui Elle ne sait plus. Ne trouve pas la force de parler de son harcèlement. De sa peur de se retrouver seule quelque part avec lui. Encore quelques jours à tenir, puis le retour au calme, avec la délivrance Elle aime ce qu’elle fait, ce qu’elle vit, mais encore davantage les livres, les mots. Son amour du théâtre, de la scène, ne sont que son amour pour Xavier. A le voir vivre ce monde, elle a voulu y vivre aussi mais sans lui, il ne l’intéresse plus vraiment. Etre comédienne, actrice, tout ce que l’on veut, pour se rapprocher de lui. Dans ces salles sombres où elle se cachait, elle a tout confondu. Lui, lui seul. Depuis tout ce temps, sans comprendre Jacques, dès le début des répétitions, à la poursuivre. Comment en parler à Xavier ? Elle doit être de taille à s’en sortir seule. Ne pas ajouter à son inquiétude. Tous, ils sont tous à lui jeter des regards pleins de sous-entendus. Jacques, devant les autres, se comporte, avec elle, comme en terrain conquis. Elle est souvent tenue à l’écart de leurs discussions, les conversations s’arrêtent quand elle arrive près d’eux. A croire qu’elle est intime avec Jacques au point de lui raconter tout ce qu’elle peut entendre à son sujet. Ou alors, les propos tenus doivent la concerner. Qu’imaginent-ils sur ses relations avec cet homme Comment maintenir Xavier dans l’ignorance, à l’écart de ces ragots méprisables ? Elle le connaît si bien. Sait combien il peut se montrer impitoyable. Jusqu’où peut aller sa colère. Et tout cela ne mérite pas tant d’intérêt. Elle s’en sortira seule. Elle rejoint les deux hommes. Il est temps pour Xavier et elle de quitter cet endroit. De se retrouver seuls. Ils ont si peu de temps. Demain va déjà le lui reprendre Chérie, tu as été extraordinaire. Qu’en pensez-vous, Xavier Comme à son ordinaire. Bonsoir Jacques, je le regrette mais nous devons partir. Très heureux de ces quelques mots. Mais ils montrent qu’il y a une chose que vous semblez ignorer, Mademoiselle Belmont et moi, sommes pratiquement fiancés. Viens France La voix, une résonance dure, sèche. Les doigts serrent très fort le bras de Francie, l’entraînent, la tirent Pratiquement fiancés ? Que se passe-t-il Rien, sinon m’éloigner de ce type. Dès que tu en as terminé, tu rentres. Pas une minute de plus ici. Tu aurais dû m’en parler De quoi Ne me cache rien, France. Je connais ces gens. Surtout de cette espèce. A l’écouter, tu serais dans son lit depuis le début des répétitions Je sais. Pas toi. Rien de cela ne te ressemble. Garde-toi bien d’écouter tout ce que des individus comme lui peuvent te raconter C’est affreux. Tous pensent de même. Je ne savais comment Que croyait-elle ? Qu’il allait prêter une oreille complaisante à ces calomnies. Qu’il allait douter d’elle, d’eux. De ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre. Il est temps pour Francie d’ouvrir les yeux, de grandir, d’apprendre à discerner l’irréel du tangible |
Elle mélange tout. La scène qui la grise avec la réalité ; les personnages dans lesquels elle se confond et les êtres, réels, qui évoluent autour d’elle ; cet univers en carton pâte, de situations imaginaires, de sentiments qui ne sont que caricatures exagérées, tant dans l’idéal que dans l’absurde avec les rues, la vie, les émotions totalement humaines. Si elle ne peut se résoudre à isoler le vrai du faux, à cesser de prêter à chacun ses rêves et ses attentes, à reconnaître que sur ces planches tout n’est que mensonges, elle ne résistera pas à ces pressions France, il ne faut pas ignorer la réalité dans laquelle tu vis. Tout n’est que fumée, illusions. Sauf ce que tu ressens vraiment. Tu ne dois croire qu’en cela. C’est cela seulement qui a de l’importance Il me fait si peur Il t’a ennuyée jusqu’à quel point Non, je t’en prie, ne te mets pas en colère. Ce n’est rien. C’est de ma faute. C’est seulement que je n’ai pas l’habitude de ce genre d’individu. Avec Sylvie, Victor surtout, je n’ai jamais eu besoin de m’en défendre. Maintenant il va me laisser tranquille, j’en suis certaine. Il a dû comprendre pour nous deux Cette espèce revient toujours à la charge. Tiens-toi le plus loin possible de lui Les ragots, les calomnies peuvent faire plus de mal que la vérité. Cela aussi, elle ne doit pas l’oublier Et apprendre à rendre coup pour coup, à se protéger, se défendre, se battre. Ne pas laisser qui que ce soit abîmer ce en quoi elle croit. Ne pas fuir devant la bêtise de certains. Francie, ne crains pas de lui montrer qu’il t’ennuie L’ironie est une arme mortelle. Celle que les individus tels que ce Jacques redoutent le plus. Francie sera de taille, un jour, à la manipuler avec précision. D’ici là - Ridiculise-le, devant tous, et crois-moi, après, il te laissera tranquille. Tu auras un ennemi mais tu sauras comment le combattre Promis. Je suis tellement soulagée. Tu as raison, j’aurais dû t’en parler dès ton arrivée T’embrasser devant eux comme j’ai envie de le faire en ce moment, c’est le meilleur moyen de les faire taire Et tu attends quoi Qui sait ? Que tu me le demandes A chaque fois Pourquoi pas Tu vas vite te lasser de m’entendre. Je t’aime Viens, quittons tout cela. Nous deux, rien que nous. Et à propos de fiançailles ? Ça te dirait Comme ça ? Maintenant Je dois mettre un genou à terre Non, Seigneur, non Non ? Tu ne veux pas de moi Arrête, tu me fais dire n’importe quoi, bien sûr que je veux de toi, tout le temps, toute ma vie. Tu es fou. Si vite Pour moi, je ne vois rien d’autre à faire Moi oui Quoi donc Viens, je vais te montrer. Si tu m’embrasses encore, et encore, et encor |
16 Une nuit, une seule, et déjà l’heure de se séparer Tu ne veux pas partir avec moi ? Deux jours, tu pourras reprendre l’avion après demain J’aimerais bien Xavier, mais d’après le message reçu ce matin, je dois répéter quelques scènes C’est bizarre. Maintenant ? Tout est au point Je ne sais pas, ils disent vouloir changer certaines répliques. Tu crois que je peux éviter d’y aller Hélas, non. Ton contrat t’oblige à assister à toutes les répétitions où ta présence est jugée nécessaire. Ces modifications concernent-elles ton personnage Je n’ai rien eu encore. Je saurai sur place. Mais ne t’inquiète pas, j’ai fait le plein de force. Et puis, tu m’as promis de revenir dans trois jours. Je résisterai bien jusque-là Téléphone-moi, au moindre problème. Francie, fais-le C’est juré, va, c’est ton vol qu’on appelle Trois jours passent vite. Tiens-toi loin de Je sais, je ferai attention. Pars vite, ou je ne te laisserai plus le faire A bientôt, Fran, je t’aime Il part, il est parti. Elle doit rentrer, retourner là-bas. Ils ne l’auront pas. Elle sera plus forte qu’eux. En elle la colère monte, elle est certaine que le message ce matin à l’aube, ils dormaient encore, n’a d’autre but que la retenir ici. Une bassesse de ce crétin de Jacques. Pour se mettre entre eux, les empêcher de vivre pleinement le peu de temps qu’ils avaient à se partager. Elle devait être sur place à huit heures. Il en est maintenant près de dix La rage s’installe en elle, la possède peu à peu. Il va bien voir. Il va finir par comprendre une fois pour toutes A son arrivée au pied de la scène, elle n’a rien perdu de sa fureur. Onze heures et seul Jacques est présent Jacques, puis-je savoir ce que cela signifie Nous t’avons attendue, puis nous avons commencé et enfin terminé sans toi Cela, je m’en moque, d’où vient cette idée de reprendre les dialogues De moi et je suis navré si cela te pose un problème Vous en avez modifié plusieurs Finalement, non. Aucun. L’auteur s’y oppose Cela ne m’étonne pas. Tu crois avoir gagné Je ne comprends rien à ton insinuation Toutes tes manigances. Elles ne me font plus peur. Demain, devant tous Demain Oui, ils sauront ce que tu es Et toi, pauvre idiote, que crois-tu donc être Moi ? Il ne s’agit pas de moi, mais de ton comportement, de ton attitude envers moi vis-à-vis du reste de la troupe, de tes allusions à une possible liaison entre nous devant Xavier Xavier, tu veux en parler de ton Xavier ? Tu ne sais rien, ma belle, rien. Tu es là à cause de lui Je sais, il me laisse libre de vivre ma vie sur scène Il t’y a placée, oui |
ÇáÓÇÚÉ ÇáÂä 02:11 PM. |
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